Séchage du savon

Beaucoup d’entre nous, pour des raisons parfaitement connues et sur lesquels je ne serais pas légitime à jeter la première pierre , ont la petite manie de constituer des stocks.

Produit d’hygiène, produit désinfectant, et de première nécessité, le savon ne saurait, pour ces raisons, être exclu d’une stratégie de stockage à long terme. 



La conservation d’un pain de savon ne pose pas de problème particulier, et elle présente certains bénéfices non négligeables au quotidien (notamment si la denrée se fait rare, chère ou carrément indisponible).

Nota : je n’aborde ici le sujet que sous l’angle des savons « durs », ie les savons du commerce. Et dans la mesure où plus la composition d’un produit est simple, plus il est stable, j’ai opté pour des savons de Marseille d’entrée de gamme : les savons de Marseille à la glycérine non parfumés vendus au rayon des lessives. Je m’en sers comme base d’hygiène corporelle quotidienne depuis plus de 30 ans et sur les conseils d’un dermatologue, et je n’ai jamais eu de problèmes de peau.

Ils sont d’un coût bien moindre que les savons durs de la même marque vendus au rayon cosmétique et ils font le même boulot : bactéricides et antimites. Et accessoirement, ils permettent de se laver.

Pourquoi sécher du savon ?



Tout d’abord, pour le stocker à long terme. Car le savon est une denrée difficile et complexe à produire :

-          Difficile car, quoi qu’on puisse en lire sur la toile, il faut un peu d’expérience pour acquérir le savoir-faire nécessaire (apprendre à bien agir à l’apparition de la « trace », par exemple)
-          Complexe car elle nécessite la mise en œuvre d’un produit dangereux, et difficile à se procurer en temps de crise : la soude caustique

[HS : Pour ceux qui voudraient tenter l’expérience de fabriquer du savon à l’ancienne, à base de suif animal et de cendres de bois tamisée, voici la seule recette que j’aie pu trouver et qui permette de réaliser en mode home-made un savon dur avec de la lessive de potasse (la lessive de cendres), le savon de suif animal : http://edition.lamuse.free.fr/fichesavon.html. Je précise que je ne l’ai pas encore testée].

Donc, comme il faut le stocker, autant que son stockage soit bénéfique à quelque chose. 



Ensuite, le séchage du savon, s’il ne semble pas jouer sur sa durée de conservation, présente plusieurs avantages :

-          Il peut être mis à sécher dans une armoire à linge, et le linge bénéficie de ses propriétés antimites et s’imprègne de l’odeur du savon ;
-          Quand il sèche, il mousse plus et se rince mieux, même avec une eau adoucie (donc très calcaire à la source) ;
-          Il se consomme moins vite à l’usage (je fais deux semaines avec un savon « frais » sorti de l’emballage, et 3 semaines avec un savon séché pensant un an et demi)

Avantage économique, donc, mais je n’ai trouvé aucune explication scientifique à ces deux derniers phénomènes. Si quelqu’un avait une hypothèse ou LA réponse, ça m’intéresse. J’ai à l’origine tenté l’expérience après une discussion de bistrot avec un gars qui me disait que sa grand-mère faisait comme ça… et c’était donc vrai….

Comment sécher du savon ?

Le plus simple consiste à les stocker, sans emballage et sans les empiler, dans une armoire à linge (draps, vêtements). Les vêtements sentent bon (l’odeur de savon est assez forte et permanente) et sont protégés des mites.
 
J’ai réalisé le test avec 2 variétés de savons de Marseille :
-          Du « Pur savon de Marseille »  Persavon ;
-          Un savon de Marseille « Pur végétal » à l’amande douce
Les deux, en pains de 200g.
Au bout d’un an et demi de séchage, le premier ne pèse plus que 174 grammes, tandis que le second, après un an, pèse 177g.
Il y a donc bien une perte de matière et donc, une forme de séchage. Comme le savon ne laisse pas de trace grasse sur le bois de l’armoire, j’en déduis que la masse manquante correspond à de l’eau. Mais je me trompe peut-être ?


EDIT : très bon lien sur les utilisations possibles du savon de Marseille (de l'hygiène à la menuiserie...)

Merci Résilient. Intéressant pour plusieurs raisons.
L'effet stockage pour parfumer le linge..bonne idée. . La recette avec la cendre de bois et le suif .
Juste une question, qu'est-ce qui lui donne son pouvoir antimites et est-ce réellement efficace ?

Aristote a écrit:Juste une question, qu'est-ce qui lui donne son pouvoir antimites et est-ce réellement efficace ?

Je n'en sais rien. C'est mentionné sur la notice Wikipédia "savon de Marseille". Mais comme je n'ai pas de mites...c'est au moins que si ça ne les repousse pas, ça ne les attire pas non plus...

je crois que l'on avait parlé dans un autre fil  ( que bien sur je ne retrouve pas XD ) de l'efficacité toute relative des feuilles de laurier dans la conservation des legumes secs ( anti bebete...).
de plus, le savon de marseille ne contient pas de laurier, il faut donc trouver l'explication autre part.

J'ai trouvé ici la notice de composition du savon que j'utilise.

- tallowate de sodium : sel de suif saponifié composé de graisse de ruminants, généralement de bœuf et de soude
- eau
- huile de palmiste saponifiée : agent nettoyant, émulsifiant et tensio-actif
- glycérine
- parfum
- chlorure de sodium
- tétrasodium étidronate : ici



Mais rien qui entre dans la composition des antimites répertoriés : ici



Donc, je ne vois pas...et comme les propriété antimites du savon de Marseille sont vantées par tous les sites que j'ai pu visiter (mais sans explication détaillée), on est certainement en présence d'une information non sourcée, mais qui se répand sur le Net par le jeu des copier-coller.



Amusant, en tout cas...

salut,
je n'ai jamais lu que le simple savon de marseille à la glycérine avait des possibles propriétés antimites ... du coup je ne relaie pas l'info.

comme Resilient, j'ai constaté que mes blocs de savon avaient un peu maigris, je les ai laissés dans leur emballage plastique, (dans la cave qui n'est pas humide) et l'effet assèchement est tout autant visible.

pour infos : mes grands parents en 1973 avaient eu tellement la trouille de revivre les heures sombres de la 2ème GM qu'ils avaient faits des stocks monstrueux de savons de marseille en cube. j'en ai vu et utilisé des bien secs dans les années 80 et 90, ils s'usaient bien moins vite que les "frais". donc stockez stockez....

autre propriété des dits savons : bien secs ils se râpent plus facilement, et les copeaux sont utilisables en lessive. On trouve d'ailleurs du savon de marseille en paillette pour linge délicat et peaux sensibles... ( je ne vous dit pas le prix, ça vaut le coup de râper...°°°°°

Perso je trouve que le savon de Marseille dessèche ma peau et laisse un résidu sur les cheveux. Alors que le savon d'Alep, que du bonheur ! Adieu gels douches, shampoing et crème hydratante.  A l'usage j'ai trouvé une petite technique : je le met dans un petit sac en mesh fermé par un tanka, et je le pend ainsi dans ma douche. Ça evite qu'il fonde dans un porte savon et ainsi il dure plus longtemps. J'en gâche aucune miette car quand il reste juste un petit bout, je rajoute un autre savon dans le filet.

...il me reste quelques blocs de savon de Marseille La Girafe des années 40, un héritage de ma grand-mère, prévisionniste, née en 1912 & qui a traversé quelques vicissitudes de l'histoire avec beaucoup de bonne humeur.Certes ils sont un peu craquelés mais peuvent encore servir: un bain d'huile d'olive leur donnerait peut-être un coup de jeune?

La valeur anti-mites!!!??? me paraît étrange..., pour en avoir beaucoup utilisé cela assèche la peau & surtout les cheveux si on en fait un usage universel, par contre c'est un excellent ingrédient pour nettoyer les linges , voire plus avec une brosse à crins.

J'aurais une question sur le séchage du savon en déshydrateur, est ce possible a votre avis ?

deepdragon a écrit:J'aurais une question sur le séchage du savon en déshydrateur, est ce possible a votre avis ?

probablement, mais pour quoi dépenser de l'énergie ? autant le laisser sécher naturellement.

opale a écrit:

deepdragon a écrit:J'aurais une question sur le séchage du savon en déshydrateur, est ce possible a votre avis ?

probablement, mais pour quoi dépenser de l'énergie ? autant le laisser sécher naturellement.

...simple: dans un grenier au sec.

Je suis dans un appartement (à la campagne mais un appart quand même) et l'hiver l'humidité est assez bien présente (en plus les fenêtre n'ont pas d'aération, chauffage électrique de type grille pain ! et isolation mal faite, et on est locataire), donc pour faire sécher quoi que ce soit, on est marron !

Mais on a un deshydrateur qui marche bien : on as testé sur plein de truc allant du pain aux bananes en passant par de la viande (pas top comme rendu, les morceaux étaient trop gros), du saucisson et même un livre (ma fille a voulu laver son pantalon et a mis de l'eau partout et mon livre était sous le lavabo, il est sorti du dehydrateur nickel, celui-ci tournait pour les saucissons).

C'est pour ça que je posait la question, sachant que le savon n'est pas toxique et qu'il m'arrive d'avoir des plateaux vides sur le deshydrateur, je me suis dit qu'y mettre un savon pourrait l'aider a sécher.

deepdragon a écrit:J'aurais une question sur le séchage du savon en déshydrateur, est ce possible a votre avis ?

vu ta situation utilise l,e mais je pense que le réglage de température doit être sur froid ou 20 degrés maxi

Il ne descend pas en dessous de 30°, je verrais autrement. Merci a vous.

En passant même si un peu hors-sujet: j'ai voulu transformer une savonnette de format classique  "style" savon d'Alep à l'agréable parfum de laurier en liquide pour recharger des flacons pompe. J'ai cherché des recettes sur le net mais je n'ai pas vraiment réussi - ce n'est pas de ça dont je voudrai parler ... Ce que je que je veux dire c'est que la petite savonnette une fois râpée et hydratée presque à la consistance voulue occupait un volume imprévu malgré quelque pertes de manutention. Une bouteille d'eau d'un litre et demi n'y suffisait pas. Conclusion: on se fait largement avoir avec le raisonnement vaguement déductif qu'un flacon = une savonnette.

Salut,

Philippe-du-75013 a écrit:j'ai voulu transformer une savonnette de format classique [...] en liquide pour recharger des flacons pompe. J'ai cherché des recettes sur le net mais je n'ai pas vraiment réussi - ce n'est pas de ça dont je voudrai parler.

Il me semble que l'on utilise principalement de l’hydroxyde de sodium pour faire du savon solide, et de potassium pour le savon liquide. La conversion de liquide à solide est sans doute compliquée par la petite différence de chimie.

Pour faire 1 litre et demi de solution pour le sols, j'utilise l'équivalent de 2 cuillères à soupe de savon noir en pâte avec de l'eau chaude (du robinet environ 70°, le maximum des chauffe eau je crois). 
Je ne suis pas sure du dosage vu que j'utilise une cuillère en plastique pour la nourriture de bébé acheté a IK.A, une cuillère dans un ancien pot de cornichon et vidé dans une vieille bouteille plastique de produit pour le sol, je met entre deux et trois pot a cornichon de solution, ça nettoie tout, du sol à la vaisselle et même le linge, avec une agréable odeur de savon noir à l'huile d'olive. (j'ai essayé de mettre de la fleur d'oranger dedans, mais le parfum reste pas)

de temps en temps je l'utilise pour les mains, mais ça se rince mal, donc je dois utiliser un peu de savon de marseille en plus, mais ça décrasse bien, j'enlève le marqueur indélébile comme ça.

Philippe-du-75013 a écrit:En passant même si un peu hors-sujet: j'ai voulu transformer une savonnette de format classique  "style" savon d'Alep à l'agréable parfum de laurier en liquide pour recharger des flacons pompe. J'ai cherché des recettes sur le net mais je n'ai pas vraiment réussi - ce n'est pas de ça dont je voudrai parler ... Ce que je que je veux dire c'est que la petite savonnette une fois râpée et hydratée presque à la consistance voulue occupait un volume imprévu malgré quelque pertes de manutention. Une bouteille d'eau d'un litre et demi n'y suffisait pas. Conclusion: on se fait largement avoir avec le raisonnement vaguement déductif qu'un flacon = une savonnette.

pertinente remarque