L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
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L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Salut à tous !
Cela faisait assez longtemps que je voulais poster un petit article sur l'Urbex.
C'est à mon goût une activité passionnante et qui présente à de nombreuses reprises des similitudes avec notre thématique voire des situations de vie urbaine en conditions dégradées. Entres autres, c’est l'occasion « idéale » pour de mettre en situation son mental, ses compétences et son matériel en s'affranchissant d'une grande partie de la civilisation, mais sans en rester très loin.
J'ai passé la centaine d'explorations aux quatre coins de la France; des châteaux en ruines aux souterrains d'anciennes mines de potasse, en passant par les usines et manoirs abandonnés.
Il y a une dizaine d'années, l'activité était plutôt intime et il fallait compiler des dizaines d'heures de recherche avant d'obtenir une seul indice. De nos jours, elle s'est largement démocratisée via les photographes à la recherche de lieux authentiques ainsi qu'avec la presse grand public.
Je profiterai donc de l’occasion pour présenter la composition de mon kit EDC spécialisé. Comme pour la plupart des mes retex sur Oldu, j'aborde la chose sous un angle "testé et éprouvé", mais sans oublier le côté "abordable"; car il faut toujours envisager de devoir se séparer de son matériel.
Comme pour le BOB, la plupart des éléments ont été ajoutés lorsqu'ils m'ont réellement manqués; l'ensemble est lourdement purgé de son superflu.
J'espère montrer qu'avec le minimum d'investissement on est capable de se tirer de la plupart des situations critiques que présente cette activité et, pourquoi pas par extension, de certaines situations critiques d'environnement dégradé.
Qu'est-ce que l'Urbex ?
C'est le diminutif de Urban Exploration, l'exploration urbaine.
Il ne s'agit pas d'arpenter les villes en tongues, mais plutôt d'explorer les lieux abandonnés de notre civilisation. Les endroits à découvrir sont appelés "spots".
Il y a plusieurs motivations, je vais donner quelques unes des miennes :
- Il y a un énorme aspect historique. La plupart des lieux que j'ai visités sont chargés d'histoires. Que ce soient de hauts fourneaux métallurgiques de la fin XIXe, des centres de traitement des tuberculeux perdus dans les montagnes ou d'époustouflants manoirs du début XXe, chacun a une âme, ayant accueilli toutes sortes de personnes, des métiers et d'événements.
Exemple avec cette petite chapelle perdue :
ou avec des machineries diverses et variées :
Ces lieux sont abandonnés, mais souvent très bien conservés tant qu'ils restent dans le secret. Ce sont donc presque des musées à ciel ouverts, perdus dans la nature. A ceci près qu'il ne s'agit pas d'une reconstitution, mais bien de lieux réels, authentiques, et "préservés" en l'état.
De nombreux spots ont ainsi été complètement figés à une époque précise. Il n'est pas rare de trouver une pièce avec une atmosphère années 50, une salle du 19e tant sur les meubles, la tapisserie, que des livres, des photos, ou même des écrits personnels !
Enfin, je suis un invétéré des anciennes technologies, à cheval entre le Steampunk/DieselPunk et l'ambiance post apo de l'univers des premiers Fallout. La mise sous cloche de ces mondes abandonnés permet d'entrer en contact avec toutes sortes d'objets d'un autre temps
J'apprécie les lieux anciens, par leur architecture, leurs matières, et leur façon de vieillir. Il y a parfois une atmosphère de complète liberté de déplacement. Vous pouvez vous dire "Tiens, j'aimerais bien monter dans cette tour !" puis le faire la seconde d'après alors qu'en lieu civilisé votre envie restera une pure vue de l'esprit.
Il y a très souvent un mélange subtil -voire surréaliste- entre paysages naturels et structures humaines, qui pose le questionnement : "Que reste-t-il de notre monde lorsque la nature reprend ses droits ?".
La photo immortalise en quelques sortes un lieu au moment de sa visite. Il y a donc une course contre la montre entre le moment où vous entendez parler d’un lieu et le moment où vous le visitez.
Bien entendu, cette activité est particulièrement tenue secrète, tant sur la localisation des lieux que sur les retex proposés par les urbexeurs. Quelques-uns pourront proposer un indice tordu dans leur reportage photo (un cliché contient une info dans le EXIF, ou un détail en arrière plan trahit un peu la ville), mais la plupart du temps c'est un travail de recherche qui s'apparente à une vraie chasse au trésor.
Par exemple, avant qu'une andouille révèle la position du Manoir à la Verrière, le seul indice disponible tenait sur cette photo :
Les Urbexeurs ont souvent une mauvaise image, car on les assimile à la dégradation. C'est faux pour ceux qui ont une éthique communément admise : Il ne faut en aucun cas transformer le lieu, voler quelque chose, ou détruire ne serait-ce qu'un meuble ou une porte barrant le passage. J'ai déjà fait plusieurs dizaines de km en restant planté devant l'entrée d'un spot sans rien envisager parce que le seul accès était muré. Il aurait bien entendu été possible de briser une ou plusieurs fenêtres, mais cela n'aurait pas été fairplay vis à vis du propriétaire, mais aussi du spot.
Ils ont en revanche pas mal d'homologues "explorateurs" qui s'en distinguent :
- les airsofteurs, qui trouvent dans les lieux abandonnés à la fois un terrain de jeu relativement "réel", et la tranquillité requise pour la journée.
La plupart du temps, cela se passe bien quand on se croise. De temps et temps, ils se montrent très dangereux car "on empiète sur leur terrain" (phrase véridique), et n'hésitent pas à orienter quelques tirs (sans protection) vers les urbexeurs pour les décourager d'approcher, j'ai eu un beau bleu dans le cou, et ça a été assez pénible de discuter après sans en venir aux mains.
- Les graffeurs. Ceux qui taguent par passion se remarquent assez vite par le fait qu'ils dégradent quasiment jamais un spot de valeur pour les urbexeurs. Au contraire, ils ont souvent tendance à choisir de grands murs de béton dans les usines désaffectées. Cela donne de bonnes surprises à certains endroits. Au lieu d'explorer un immense local vide, vous trouvez plutôt :
ou :
Je me suis d'ailleurs toujours demandé si ce dernier n'était pas inspiré de Klimt :
- Les "ferrailleurs"/"antiquaires" : en gros, quand un internaute donne la localisation d'un spot, il faut compter quelques semaines avant qu'il ne soit totalement ravagé.
On reconnaît la trace des récupérateurs car ils sont très méthodiques : les murs sont détruits pour récupérer fils électriques et canalisations, les robinetteries et radiateurs ont disparu, ainsi que les cadres de portes. J'en ai déjà entendu à certains endroits, et ai préféré partir plutôt que de tomber nez à nez avec des individus en train de démolir les murs à la masse....
Donc au contraire de la réputation des urbexeurs, décriée par la plupart des médias, il y plutôt des gens qui explorent par passion en prenant des photos, et des gens avec moins de scrupules qui pillent, et d'autres qui peignent les murs (assimilés également aux simples tags) mais tout le monde est mélangé dans le même sac, particulièrement lorsque l'on tombe sur les forces de l'ordre.
Pourtant, la plupart des explorateurs ont une intention culturelle car ils réaliseront pour la plupart une forme de témoignage ou d'hommage au lieu avant qu'il ne soit, fatalement, complètement détruit.
Certains bloggeur divulguent sans scrupules les adresses une fois qu'ils ont visité un spot.
Exemple : Le Manoir au piano, "d'origine" ;
Et ma 2e visite :
J'ai eu la chance de le visiter avant qu'il ne soit "connu". Il fallait alors plusieurs jours de recherche en croisant pas mal d'info. Le spot, même après plusieurs années d'abandon, était intact.
Puis, quelques semaines après, des "bloggeurs", se mettent à divulguer des indices. Par exemple, citer "gsv" dans le titre et les tags quand un internaute demande la localisation dans les commentaires. Il n'y a en gros qu'une seule ville correspondant à cet acronyme. C'est peut être une coïncidence, mais trois semaines plus tard, j'y suis retourné, tout avait été saccagé ou volé.
Ceux qui veulent voir l'évolution n'ont qu'à comparer les photos du piano avant/après. L'adresse a vite été connue, et lorsque j'ai commencé la rédaction de cet article, il a complètement brûlé...
Un des sanatoriums alsaciens a été littéralement mis en pièce dès que le nom en a été divulgué sur youtube. Un second sanatorium semi-abandonné à proximité a pris les devants en murant l'ensemble de toutes les entrées.
Enfin et surtout en milieu urbain, il ne faut pas oublier que les bâtiments abandonnés ont de fortes chances d'êtres investis par les sans abris. Je n'ai personnellement eu aucun problème, en allant principalement à leur rencontre, mais il n'est pas impossible que votre visite soit prise comme une intrusion sur un territoire.
L'éthique, la loi, le bien et le mal....
Contre toute attente, il semblerait y avoir un vide juridique concernant cette activité en France (attention pour le droit concernant les autres pays).
Il n'est pas question ici de domicile mais de propriété, et l'introduction dans une propriété privée n'est pas punissable. En revanche, ce qui peut l'être est l'introduction par effraction, la dégradation ou le vol. C'est à dire que si vous vous tenez à une éthique d'Urbexeur de passion qui ne tague pas son nom à tout bout de champ ni ne casse des fenêtres pour entrer, la maréchaussée ne peut théoriquement - au vu de mes recherches actuelles ainsi que mon expérience de terrain - que vous demander de quitter les lieux. Même si bien entendu, on peut trouver sur le net des témoignages de personnes ayant passé un sale quart d'heure en garde à vue.... cela peut se comprendre au vu de la vitesse à laquelle les spots se dégradent.
J'ai épluché le web à la recherche d'information, tout semble s'orienter dans cette voie, mais je serais intéressé d'avoir l'avis des experts juridiques du forum.
http://www.juristudiant.com/forum/violation-domaine-public-t16780.html
http://ckzone.org/showthread.php?tid=12687
http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2012/11/11/avec-des-explorateurs-urbains-entrer-cest-quune-etape-236736
Certains propriétaires sont "coulants" en ajoutant le panneau "à vos risques et périls".
Sommairement, ils ont un besoin de restriction pour à la fois éviter les voleurs, mais aussi les éventuelles poursuites de la part des imprudents (raison pour laquelle certains châteaux en ruines en Alsace sont maintenant inaccessibles).
Il s'agit en général de personnes ayant hérité d'un ancien manoir alors qu'ils vivent à plusieurs centaines de km. Il n'y a pas de projet de mise aux normes, de réparation (aux frais du propriétaire...), ou de revente. Certains lieux peuvent être figés en l'état depuis plusieurs dizaines d'années.
Je vais donc ma baser sur ce dernier point afin d'être en accord avec la charte. (A noter que ceci ne s'applique plus bien entendu dans le cadre des terrain à accès réglementés (militaires, SNCF, site Seveso, etc...).
Attention cependant car certains gardiens pourront présenter des connaissances réduites de ce fait et confondre domicile avec propriété en appliquant ce qu'ils pensent exact de la loi. Il est toujours préférable de discuter calmement, admettre juste prendre des photos par passion ert repartir sur le champ; 80% du temps ce sera ok pour tout le monde.
Pour information, j'ai demandé l'avis sur ce sujet à la plupart des membres pour savoir si oui ou non il pouvait avoir sa place sur Olduvaï.
Mise en garde : Cette activité présente de nombreux dangers, et nécessite d'être très clair au niveau de la loi. Je ne peux être tenu responsable des bêtises réalisées par les lecteurs, en rapport à ce post.
Maintenant que j'ai présenté l'activité, je souhaite en venir aux points qui me semblent communs avec les situations vie urbaine en conditions dégradées :
Cette manière d'être à cheval sur la législation fait vite prendre ses responsabilités. Vous êtes dans un lieu inhabité, souvent loin de la civilisation ou tout centre de soins. Si vous traversez de part en part plusieurs étages d'un bâtiment complètement délabré (cf les témoignages sur les sites dédiés), et vous pouvez y subir de grosses blessures pour ne pas avoir été assez prudent, ou vous en tirer avec quelques bobos, et la justice/les assurances sur le dos.
Pour ne pas transformer votre séance photo en galère judiciaire ou médicale en quelques secondes, vous devez redoubler d'attention.
Que ce soit au sujet de catastrophe (Katrina, Fukushima), d'inondations (assez fréquentes en Europe), ou de conflit urbain (Yougoslavie, camp de réfugié.) de on peut retrouver ce genre d'endroit :
(photo de journaliste aux US)
Ce qui semble dévasté, mais tout à fait ordinaire pour un Urbexeur :
L'intérêt du spot ici est qu'un étage inaccessible est garni de calques d'impression. et de serveurs avec stockage sur cassettes... qu'en membre a présentées récemment sur le forum (LTO).
- Les lieux ne sont pas/plus prévus pour s'y déplacer.
La plupart du temps, il s'agit de bâtiments construits avant les normes en vigueur actuellement. S'ils étaient construits à l'identique, ils seraient sans doute condamnés pour dangers en tous genres. Ils ont été abandonnés il y a de nombreuses années, il n'y a donc plus de maintenance ni d'entretien. Les routes, murs, sols et accès sont dégradés, dangereux et souvent prêts à s'effondrer.
Il ne s'agit donc pas d'explorer en fonçant tête baissée. Bien au contraire, il faut analyser tous les éléments de l'environnement. Aussi bien les objets (sols, solidité, plafond, escaliers, passerelle métallique) que les êtres (maréchaussée pour les amateurs de lieux interdits), chiens errants, etc....
Un faux pas et le sol peut se dérober sous vos pieds...ou devant vous !
Il y a donc le premier point de la règle des 3 : trois secondes sans attention.
La discrétion.
Liée à l'attention de chaque instant, il faut absolument être discret. Même si vous avez la chance de tomber sur un spot laissé à disposition des visiteurs, vous n'êtes pas à l'abri d'une délation d'un voisin inquiet qui vous aurait entre-aperçu au moment de l'entrée ou au travers d'une fenêtre. Urbex rime souvent avec crise économique et exode rural; les lieux se dépeuplent pour ne laisser que les anciens, perchés aux fenêtres à proximité.
Cela devient d'autant plus critique si vous rencontrez les ferrailleurs, ou les airsofteurs car dans le premier cas vous ne savez pas comment va réagir une personne prise en flagrant délit de vol et dans l'autre vous risquez de vous prendre des projectiles sans protection (dans les yeux notamment). Je suis tombé dans un sanatorium sur cinq ferrailleurs démolissant les murs à la masse...
Il faut donc veiller à ne pas faire le moindre bruit, tout étant à l'écoute de l'entourage, pour se faire repérer quand il le faut, ou prendre la fuite quand c'est préférable.
La psychologie de groupe
Les situations les plus délicates sont les groupes. Je n'ai jamais autant stressé qu’accompagné. En faisant visiter des endroits à des amis, cela ajoute en plus :
- la gestions de personnes qui n'ont pas forcément conscience des dangers.
- le bruit supplémentaire (certains stressent à l'idée d'être dans un lieu abandonné; d'autres le prennent avec amusement en ne maitrisant pas leur voix ou leurs déplacements).
- se déplacer dans un lieu d'urbex à plusieurs demandera quasiment toujours de le faire un à un. Un étage pourri ne pourra supporter le passage que d'un seul à la fois. Il n'y a rien de pire que de se perdre dans un labyrinthe sans avoir besoin de crier ou téléphoner bruyamment. S'il faut utiliser une corde ou se faufiler dans les maigres ouvertures creusées dans les murs, il n'est pas certain de pouvoir faire passer tout le groupe.
Certains se prêtent au jeu et vous écoutent, pour d'autres, vous regrettez chaque seconde de leur avoir proposé de venir, mais vous devez gérer les conséquences pendant toute l'exploration.
Soins : Un point important.
A l'extrême rigueur, vous pourrez appeler les secours, qui vous sauveront, mais vous vous expliquerez après avec les forces de l'ordre et l'assurance ce que vous faisiez là. Je ne saurais dire quel est le déroulement avec ces acteurs, étant pour l’instant toujours ressorti sans grand dommage.
En pratique, à moins d'un gros pas de bol, la prudence permet de ne pas s'égratigner trop fort et de ressortir quasiment indemne.
Perso, je me suis pris quelques blessures, plus ou moins soignables avec les premiers secours.
- Écorchures en tous genre
- Tranchage du pouce sur des bris de verre.
- Empalement du pied sur une palette éclatée, dans le noir. Le clou rouillé a traversé ma chaussure de rando et la peau, les muscles et s'est arrêté dans l'os. On peut parler de blessure profonde bien que présentant un point d'entrée très petit. Je n'ai pas eu vraiment mal, mais ai remarqué l'importance après avoir laissé des traces de pas en sang.Le principal risque est l'infection profonde, ou une maladie tellurique comme le tétanos ou la gangrène, car le clou rouillé introduit les germes à sa surface (du sol donc) dans la plaie, mais aussi ceux présents sur votre chaussure, et votre flore commensale au niveau du pied.
Sur le moment et trois jours après, où l'on voit le derme se régénérer un peu. La cicatrisation a été contrecarrée par les premiers mouvements jusqu'à la voiture; ça a saigné dans tous les sens en se rouvrant à chaque foulée.
Perso, j'ai traité avec kit bobologie (compressif), désinfectant de plaie, recherche et détersion, puis pansement changé régulièrement avec suivi (je suis vacciné) en recherche de symptômes d'inflammation et septicémie. Mais si cela arrive à une personne un peu light au niveau des compétences, c'est un cas qui mène plutôt à l'hôpital.
Bien entendu, il y a pas mal de chances pour qu'il ne se passe rien du tout
Les deux principaux dangers qui guettent l'urbexeur portent sur les chutes, de plusieurs mètres, et les coupures, plus ou moins profondes. Il y a donc un risque de fracture et d'hémorragie. Il faut alors envisager et avoir très clairement en tête les gestes de premiers secours. Dans une moindre mesure, tout ce qui a trait au choc hypovolémique peut aider, mais entre dans un cadre plus poussé des premiers soins.
A ne pas négliger, mais perso je fais demi-tour : les chiens de garde laissés plus ou moins en liberté.
Enfin, certains murs sont encore garnis sur le dessus de morceaux de verre pris dans le ciment. Les plus inattentifs iront s'empaler les mains dessus. C'est une règle de base, mais à ne jamais oublier : toujours avoir une vue avant de poser le pieds...mais aussi les mains !
J'ai donc une trousse de soins "tout venant" :
- un savon et une SHA : on est rarement propre à la fin d'une exploration. Pour rappel, la solution hydro-alcoolique est rudement inutile sur des mains sales, donc il faut toujours envisager de les laver d'abord au savon.
- Gants stériles : utiles uniquement si on sait les poser sans perdre la stérilité externe. Sinon, cela évite de se contaminer soi même en prodiguant des soins. A défaut des gants normaux.
- antiseptiques : au vu des coupures et de leur provenances, je reste abonné à la méthode classique basée sur le pansement quatre temps. Donc je me trimballe deux flacons de 5mL de bétadine scrub (rouge) et de bétadine dermique (jaune). Attention, il faut connaître le protocole et les contre-indications. La plupart du temps, un simple lavage au savon puis rinçage suffit.
- pansements : compressif, prédécoupés, petits en tous genres : l'essentiel étant d'avoir tout à disposition nécessitant un minimum de gestes. Je trouvais la bande de pansements de 1 mètre intéressante, mais à l'usage, avec une main en sang, c'est archi difficile à découper proprement.
-des éponges nasales/dermiques/dentaires hémostatiques
- steristrips, pour les petites coupures nettes et propres (mais pénibles sur les doigts par exemple). Ne jamais refermer une plaie si l'on est pas sûr qu'elle n'est pas infectée.
- masque ffp2, pour certains lieux chargés en poussières (bibliothèque du Manoir au Piano par ex). Beaucoup de poussières en suspension et de moisissures sur les murs. Les asthmatiques pourront difficilement y rester longtemps.
- paire de ciseaux, pince à épiler.
- antidouleur, antalgiques, anti-diarrhéique (je suis en général contre, sauf utilisation exceptionnelle de courte durée).
- pastilles purificatrices : ne m'ont jamais servi dans ce cadre, mais "au cas où" si je dois rester bloqué sur place ou si je me perds malencontreusement dans une forêt.
- tire-tic, car ma région est infestée, et de nombreux spots sont en pleine forêt.
- couverture de survie.
- un briquet
- une seringue vide stérile : percer des cloques, drainer, et asperger précisément les plaies avec du liquide phy.
- mouchoirs,
- lingette nettoyante.
- doigtier : Vos doigts seront parmi les premiers à souffrir : entre les échardes, les bris de verre, la rouille et les chutes, il y a de fortes chances pour que vous ailliez à les soigner et poser des pansements. Une plaie doit rester propre, mais ce sera difficile avec la saleté (fientes, poussière, rouille, produits chimiques, etc.) ambiante qui règne quasiment partout. Afin de ne pas détruire, contaminer ou abimer les pansements sur doigts, j'utilise des doigtiers en latex (attention aux allergies). La pose et simple, votre plaie est isolée. Bien entendu, à enlever à la fin afin de ne pas faire mariner s'il est trop serré. Quelques centimes pièce en pharmacie.
Comme il ne me semble pas que l'on en ait encore parlé sur le forum, voici à quoi cela peut ressembler :
En gros, une capote à doigt
- Il est important de souligner qu'il est impératif de tester son matériel. L'urbex est une activité toute indiquée pour se rendre compte que le matériel générique disponible dans la plupart des trousses de premiers secours est relativement inutilisable sur le terrain. Exemple avec un sparadrap générique (plus proche du scotch) que d'un vrai rouleau :
On peut dire la même chose de la plupart des pansements qui tiennent difficilement l'humidité.
La composante sportive :
au cours de mes multiples pérégrinations, j'ai eu l'occasion de :
- courir, pour sortir du spot au plus vite après avoir été découvert.
- marcher en foret pas mal de temps avec une carte détrempée pour trouver un bunker perdu;
- marcher en plein blizzard une bonne heure pour trouver un hôtel abandonné dans un col des Vosges; en ne voyant pas à 10m par un paysage blanc, difficile.
- escalader des murs de plusieurs mètres, en passant par les arbres, les poteaux ou avec une corde, en évitant de planter les mains, justement, dans les anciens éclats de verre cimentés sur sommet.
- grimper sur de hauts portails ou grandes grilles (en manquant de m'embrocher dessus....),
- arpenter sur les échafaudages d'un bâtiment sans les échelles, ou les barreaux d'une grue sur une cinquantaine de mètres.
- ramper sous une ligne de train pour accéder à un spot sans être remarqué via l'autre passage à découvert.
- grimper à la corde avec des nœuds théoriquement impec, mais horriblement pénibles dans la pratique. Je réfléchis encore sur la configuration de noeuds sur une corde de 30m pour la grimpette.
Au final, pour plusieurs expéditions, j'aurais tendance à recommander une condition physique plutôt bonne, ou sinon être prêt à renoncer facilement plutôt que de prendre un risque inconsidéré. Escalader un grillage d'escalier extérieur sans sécurité expose au pire. La plus grande partie "physique" repose presque uniquement sur l'entrée et la sortie du spot, qui empruntent souvent des voies d'accès non conventionnelles. Une fois à l'intérieur, la plupart du temps il faut se contenter d'être discret, mais on peut prendre son temps.
Quand je lis des retex sur les EDC ou BOB, je me pose souvent la question de savoir si cela pourrait s'adapter ou non aux conditions d'expéditions.
Matériel :
En conséquence, le matériel suit plusieurs impératifs : il doit être léger, solide et permettre de se déplacer rapidement, tout en étant bon marché, car le risque de tout bousiller est largement présent.
Les vêtements :
Le meilleur au niveau pantalon reste le jean en toile épaisse, qui pourra résister aux coupures, aux frottements et aux milliers de petits morceaux divers et variés qui ne manqueront pas de vous écorcher les jambes.
En survêtement, j'ai souvent un tshirt simple, avec un polo de sport à capuche. Cela préserve du froid et un peu des éléments contondants.
Les principaux dangers seront les recoins où se faufiler : fenêtres brisées, les tôles découpées, grillages, ainsi que les ronces et fourrés à traverser faute d'entretien aux alentours des endroits abandonnés.
Je ne me suis jamais résolu à porter un casque de chantier, même si cela pourrait présenter un gros plus sécuritaire.
Deux paires de gants renforcés au kevlar, qui m'ont parfois manqué pour éviter de bonnes coupures.
Les chaussures :
Certains seront tentés par les chaussures de chantier ou renforcées. C'est selon mais personnellement je les trouve trop dures et peu souples pour les échelles l'escalade (voire à la corde...) et la discrétion; elle font trop de bruit sur les planchers. Je pars en général en chaussures à cheval entre des baskets de ville et de sport.
Mais dans ce cas, il faut faire attention aux clous et autres objets tranchants, qui traversent la semelle comme du beurre !
Le sac :
Un gros sac à dos est très pénible pour les recoins, ou escalader une passerelle depuis un mur en béton
ou passer sous les convois désaffectés
J'ai soit une petite besace en biais, soit quelques pochettes qui s'attachent à la ceinture :
Eclairage : Qualité ou premier prix ?
Au niveau de l'éclairage, certains vont assez loin, avec des frontales hors de prix et compagnie. Personnellement, j'utilise du très simple, léger et bon marché. La principale raison est que l'Urbex est une activité qui a tendance à utiliser à fond le matériel. On l'use dans des conditions limites (humidité), et il n'est pas rare de perdre plusieurs items. Genre, vous éclairez un puits, et "Oh, la lampe est tombée 20m plus bas !"
Par ailleurs, un matériel bon marché et low profil permet de l'avoir régulièrement sur soi sans passer pour un zinzin, ni avoir à s'en inquiéter et de l'utiliser si par hasard on tombe sur un endroit merveilleux.
C'est moins dommageable mentalement de perdre ou péter une lampe à 10€ qu'un collector, et cela permet des doublon, en cas de prêt en groupe.
Ici, la lampe utilisée actuellement pour mes expéditions, également présentée dans le topic Lampe 100 Lumens chez Bricomachin
Elle se shunte en une plus petite de 20 Lumens, très pratique si les piles commencent à flancher, car le circuit est un joule-thief permettant de tirer de l'énergie jusqu'à 0.7V.
J'étais parti sur du 10 Lumens, puis 20, puis 50. Mais en mode "exploration", il devient tout de même nécessaire de voir "bien" et "loin". Une pénombre n'est pas suffisante pour éviter les principaux dangers. Donc celle-ci est parfaite à mon goût.
En général, je me base sur les couleurs : si l'environnement me semble en nuances de gris, la lampe n'est pas assez puissante. Vous manquez alors de contraste, et donc d'indices sur ce qui vous entoure : zones humides, rouillées, pourries, etc ...
J'ai essayé une lampe plus puissante prêtée lors d'une sortie, mais je n'ai pas été convaincu. En milieu étroit il faut sans arrêt permuter les modes car au dessus de 100lm cela éblouit sévère sur les murs clairs. Et avec une très longue portée on devient vraiment visible de loin en visitant les hangars.
L'actuelle de 100 Lumens est donc pour moi un très bon compromis pour se déplacer à la fois en bâtiment, en forêt de nuit, et dans les souterrains.
Frontale VS lampe torche ?
J'emprunte de temps en temps des frontales quand il y a beaucoup de souterrains à parcourir. Mais elles présentent les deux un gros défaut à mon goût : la manipulation se fait sur la tête. Par dessus, il faut permuter entre les modes fort/faible/stroboscope avant de l'éteindre. C'est rudement pas discret, et problématique car on a tendance à oublier que l'on a un gros spot bien fort qui se déplace branché à la tête.
Les torches tiennent entre les doigts, mais aussi entre les dents. La mince ouverture permet également d'estomper avec un seul doigt en cas de bruit suspect. A défaut, il suffit de pointer vers le sol.
J'ai tendance à privilégier la frontale 100lm dans les endroits vraiment désaffectés avec aucun risque de rencontre (sauf airsofteurs, justement), et la torche dès que j'ai un doute.
Néanmoins, la frontale restera un must dès que l'on a à arpenter des échelons ou des passerelles... ou quand on a besoin de ses deux mains (les premiers soins sont un bon cas d'école).
La lampe est alimentée par deux piles AA. J'ai en plus un pack de 4, assurant au total au moins 20h d'éclairage à forte puissance. La frontale est alimentée par trois piles AAA. J'ai en plus un pack de 3...mais dont je ne connais pas l'autonomie réelle par manque d'usage.
Pétard à ficelle
Il s'agit d'un avertisseur. En général, il n'y a qu'un seul point d'accès à un spot; certains propriétaires préférant laisser l'accès libre plutôt que d'avoir plusieurs fenêtres/portes fracturées. Si une autre personne passe la porte, vous l'entendrez et saurez qu'il est temps de partir discrètement. C'est peu fair-play mais m'a servit une fois justement où j'ai couru
Briquet + Bougie + Allumettes étanches : Dans le cadre de la descente en profondeur de certains bunkers, il y a un risque aléatoire de tomber sur une cavité pauvre en O2. Ayant eu la chance de parler avec un spéléologue chevronné, j'embarque à présent un briquet, et une bougie chauffe plat, baladée au niveau du sol (le Co2 est plus dense que l'O2). Théoriquement, le briquet s'éteint en premier; il faut également quetter les premiers signes comme l’essoufflement et l'hyperventilation....bien que je n'ai jamais rencontré le moindre souci sur ce point.
Plus de détails ici : progression en milieu minier confiné comportant des gaz nocifs
Le briquet doit être bien transparent, afin d'être sûr que l'absence de flamme est dû à un manque d'O2 plutôt qu'un manque de gaz. Il y a la possibilité que l'ensemble soit trop humide pour s'amorcer, d'où la bougie et les allumettes si besoin est.
Cyalume : fait de la lumière plusieurs heures, non pas pour lire, mais pour indiquer le chemin que vous avez utilisé dans le noir....ou pour signaler votre emplacement.
Sifflets : x le nombre de participants. On se perd très facilement entre deux couloirs, émerveillé par l'aventure.
Glue : Répare les vêtements, semelles...et la peau faute de mieux.
Divers :
L'eau : Comme toute activité, il est nécessaire d'emporter de l'eau. Vu le temps limité d'observation (rarement plus de trois heures), je dépasse rarement 1L. Son principal usage porte sur le lavage des mains et du visage lors du "retour vers la civilisation". Mon dernier choix s'est fixé sur une bouteille rigide 0.5L, compacte et surtout avec un bouchon "sport" à membrane. Le flux est limité, et directif. On peut se laver les mains seul avec la bouteille coincée entre les jambes sans en mettre partout, ni consommer trop d'eau. En général une bouteille d'eau pour l'après midi. Un petit gouter lors de la pause pour une petite photo.
Photographies :
Certains emporteront un appareil photo hors de prix pour tirer des photos de grande qualité. Je les comprends car certains endroits méritent d'être immortalisés. Personnellement, je préfère me contenter d'un smartphone 8 mégapixels, qui assure un bon compromis entre compacité et praticité :
- moins de risque de le casser qu'en transportant un appareil de 1kg
- léger
- possibilité de prendre d'une main, voire de se prendre avec la seconde caméra.
- fonctionne avec des gants de travail (s'ils sont prévus avec l'index et le pouce).
- certains gardiens autorisent l'accès si on ne prend pas de photos. L'astuce des urbexeurs est bien entendu de permuter les cartes mémoire pour en flasher une à la sortie, avec quelques photos dessus pour "faire vrai". Sur smartphone, personne ne soupçonne quoi que ce soit, et d'autant moins avec les applications sécurisant les dossiers photo (PhotoVault par exemple).
- il fait lampe de secours.
- absolument nécessaire pour appeler les secours en dernier recours....ou ses amis si l'on se perd.
Une powerbank USB : 2200mAh, de quoi faire une recharge complète du smartphone.
La prise de photos est particulièrement énergivore; deux heures d'utilisation suffisent à vider la batterie, donc plus d'appels, plus de secours, plus de GPS en cas de besoin.
J'ai découvert plusieurs spots tout à fait par hasard au milieu d'une rando, donc avec une batterie souvent déchargée. La charge de secours permet de rester serein quant à la suite des expéditions.
Documentation :
L'activité pousse à se documenter sérieusement sur plusieurs points.
- le lieu et son histoire. Culturellement, on apprend beaucoup sur une région, une vallée ou un village rien qu'avec le lieu recherché car il s'agit souvent d'un point historique d'intérêt...cf les recherches à partir de la photo du Manoir à la Verrière.
On remarque même souvent son évolution avec les comparatifs d'anciennes cartes postales présentes sur le web. Les recherches documentaires s'orientent souvent sur des sites d'histoires ou de collectionneurs.
- On utilise énormément les données géographiques. Pour trouver certains spots, je suis passé par l'analyse de la flore en arrière plan, qui peut donner également de bons indices sur l’altitude.
Un des retex photo sur le net ne laissait comme information qu'une ancienne carte topologique en noir et blanc de plus d'un siècle. L'indice portait sur le cours d'eau.
Si une rivière, une tour, ou un point remarquable apparaît, c'est souvent l'indice final d'une recherche. Cela pousse à un degré élevé d'analyse du paysage : flore, saison, climat, structures, etc.
- On utilise la cartographie, pour la recherche, mais aussi pour atteindre le spot. Autant google earth permet de trouver la zone, autant les zones d'entrées sont à évaluer sur une carte IGN précise.... en allant aux extrêmes, les bunkers fortifiés de Lorraine sont dignes de l'épreuve d'endurance, même avec des cartes et une boussoles.
Il y a dans ce cas une analyse souvent approfondie des cartes IGN : puits, rivières, espèce d'arbre.
En général, c'est un peu se retrouver en slip au milieu de la nature car en randonnée, autant vous pouvez demander votre chemin, autant en mode Urbex, vous ne pouvez compter que sur vous même !
Un exemple parmi tant d'autres : voici un spot sur une carte 1/25000e (carré bleu clair de 1km de côté)
Le spot -en bleu foncé- est accessible via une petite route par deux endroits, en rouge. Comme bien souvent, les "voisins" repèrent très rapidement les voitures qui s'aventurent sur un chemin si peu emprunté.
Bien qu'il était possible de se garer juste en face du lieu, nous avions des doutes sur un habitant (la dernière maison) nous ayant aperçu mine de rien, et préféré rebrousser chemin et tenter l'accès par le Nord. Cela na pas manqué, sur le chemin retour, nous avons croisé une voiture de gendarmerie....
Au final, on a préféré se garer vers l'abri - en vert clair en haut- et redescendre le long du chemin de randonnée, puis à pic sur 150m, dès que l'on s'est trouvé à proximité (2e repère vert).
Gros avantage, on a une vue dégagé sur toute la route, et on peut accéder aux entrées "arrière" des bâtiments. En gros, c'est beaucoup plus discret, tout en voyant les autres personnes arriver.
Voilà, sans chercher à se mettre en danger (c'est le point principal), l'activité permet de tester dans de vraies conditions extérieures son matériel, ses compétences, et son mental.
N'hésitez pas à poser vos questions. Il y a pas mal de points qui mériteraient des développements, mais cet article est resté trop longtemps dans mes brouillons; j'ai dû promettre à certains membres de son édition dès juin, alors bon....
J'espère que l'activité vous aura attisé la curiosité, et peut être même donné l'envie de vérifier s'il n'y avait pas des lieux d'urbex près de chez vous
Cela faisait assez longtemps que je voulais poster un petit article sur l'Urbex.
C'est à mon goût une activité passionnante et qui présente à de nombreuses reprises des similitudes avec notre thématique voire des situations de vie urbaine en conditions dégradées. Entres autres, c’est l'occasion « idéale » pour de mettre en situation son mental, ses compétences et son matériel en s'affranchissant d'une grande partie de la civilisation, mais sans en rester très loin.
J'ai passé la centaine d'explorations aux quatre coins de la France; des châteaux en ruines aux souterrains d'anciennes mines de potasse, en passant par les usines et manoirs abandonnés.
Il y a une dizaine d'années, l'activité était plutôt intime et il fallait compiler des dizaines d'heures de recherche avant d'obtenir une seul indice. De nos jours, elle s'est largement démocratisée via les photographes à la recherche de lieux authentiques ainsi qu'avec la presse grand public.
Je profiterai donc de l’occasion pour présenter la composition de mon kit EDC spécialisé. Comme pour la plupart des mes retex sur Oldu, j'aborde la chose sous un angle "testé et éprouvé", mais sans oublier le côté "abordable"; car il faut toujours envisager de devoir se séparer de son matériel.
Comme pour le BOB, la plupart des éléments ont été ajoutés lorsqu'ils m'ont réellement manqués; l'ensemble est lourdement purgé de son superflu.
J'espère montrer qu'avec le minimum d'investissement on est capable de se tirer de la plupart des situations critiques que présente cette activité et, pourquoi pas par extension, de certaines situations critiques d'environnement dégradé.
Qu'est-ce que l'Urbex ?
C'est le diminutif de Urban Exploration, l'exploration urbaine.
Il ne s'agit pas d'arpenter les villes en tongues, mais plutôt d'explorer les lieux abandonnés de notre civilisation. Les endroits à découvrir sont appelés "spots".
Il y a plusieurs motivations, je vais donner quelques unes des miennes :
- Il y a un énorme aspect historique. La plupart des lieux que j'ai visités sont chargés d'histoires. Que ce soient de hauts fourneaux métallurgiques de la fin XIXe, des centres de traitement des tuberculeux perdus dans les montagnes ou d'époustouflants manoirs du début XXe, chacun a une âme, ayant accueilli toutes sortes de personnes, des métiers et d'événements.
Exemple avec cette petite chapelle perdue :
ou avec des machineries diverses et variées :
Ces lieux sont abandonnés, mais souvent très bien conservés tant qu'ils restent dans le secret. Ce sont donc presque des musées à ciel ouverts, perdus dans la nature. A ceci près qu'il ne s'agit pas d'une reconstitution, mais bien de lieux réels, authentiques, et "préservés" en l'état.
De nombreux spots ont ainsi été complètement figés à une époque précise. Il n'est pas rare de trouver une pièce avec une atmosphère années 50, une salle du 19e tant sur les meubles, la tapisserie, que des livres, des photos, ou même des écrits personnels !
Enfin, je suis un invétéré des anciennes technologies, à cheval entre le Steampunk/DieselPunk et l'ambiance post apo de l'univers des premiers Fallout. La mise sous cloche de ces mondes abandonnés permet d'entrer en contact avec toutes sortes d'objets d'un autre temps
J'apprécie les lieux anciens, par leur architecture, leurs matières, et leur façon de vieillir. Il y a parfois une atmosphère de complète liberté de déplacement. Vous pouvez vous dire "Tiens, j'aimerais bien monter dans cette tour !" puis le faire la seconde d'après alors qu'en lieu civilisé votre envie restera une pure vue de l'esprit.
Il y a très souvent un mélange subtil -voire surréaliste- entre paysages naturels et structures humaines, qui pose le questionnement : "Que reste-t-il de notre monde lorsque la nature reprend ses droits ?".
La photo immortalise en quelques sortes un lieu au moment de sa visite. Il y a donc une course contre la montre entre le moment où vous entendez parler d’un lieu et le moment où vous le visitez.
Bien entendu, cette activité est particulièrement tenue secrète, tant sur la localisation des lieux que sur les retex proposés par les urbexeurs. Quelques-uns pourront proposer un indice tordu dans leur reportage photo (un cliché contient une info dans le EXIF, ou un détail en arrière plan trahit un peu la ville), mais la plupart du temps c'est un travail de recherche qui s'apparente à une vraie chasse au trésor.
Par exemple, avant qu'une andouille révèle la position du Manoir à la Verrière, le seul indice disponible tenait sur cette photo :
Les Urbexeurs ont souvent une mauvaise image, car on les assimile à la dégradation. C'est faux pour ceux qui ont une éthique communément admise : Il ne faut en aucun cas transformer le lieu, voler quelque chose, ou détruire ne serait-ce qu'un meuble ou une porte barrant le passage. J'ai déjà fait plusieurs dizaines de km en restant planté devant l'entrée d'un spot sans rien envisager parce que le seul accès était muré. Il aurait bien entendu été possible de briser une ou plusieurs fenêtres, mais cela n'aurait pas été fairplay vis à vis du propriétaire, mais aussi du spot.
Ils ont en revanche pas mal d'homologues "explorateurs" qui s'en distinguent :
- les airsofteurs, qui trouvent dans les lieux abandonnés à la fois un terrain de jeu relativement "réel", et la tranquillité requise pour la journée.
La plupart du temps, cela se passe bien quand on se croise. De temps et temps, ils se montrent très dangereux car "on empiète sur leur terrain" (phrase véridique), et n'hésitent pas à orienter quelques tirs (sans protection) vers les urbexeurs pour les décourager d'approcher, j'ai eu un beau bleu dans le cou, et ça a été assez pénible de discuter après sans en venir aux mains.
- Les graffeurs. Ceux qui taguent par passion se remarquent assez vite par le fait qu'ils dégradent quasiment jamais un spot de valeur pour les urbexeurs. Au contraire, ils ont souvent tendance à choisir de grands murs de béton dans les usines désaffectées. Cela donne de bonnes surprises à certains endroits. Au lieu d'explorer un immense local vide, vous trouvez plutôt :
ou :
Je me suis d'ailleurs toujours demandé si ce dernier n'était pas inspiré de Klimt :
- Les "ferrailleurs"/"antiquaires" : en gros, quand un internaute donne la localisation d'un spot, il faut compter quelques semaines avant qu'il ne soit totalement ravagé.
On reconnaît la trace des récupérateurs car ils sont très méthodiques : les murs sont détruits pour récupérer fils électriques et canalisations, les robinetteries et radiateurs ont disparu, ainsi que les cadres de portes. J'en ai déjà entendu à certains endroits, et ai préféré partir plutôt que de tomber nez à nez avec des individus en train de démolir les murs à la masse....
Donc au contraire de la réputation des urbexeurs, décriée par la plupart des médias, il y plutôt des gens qui explorent par passion en prenant des photos, et des gens avec moins de scrupules qui pillent, et d'autres qui peignent les murs (assimilés également aux simples tags) mais tout le monde est mélangé dans le même sac, particulièrement lorsque l'on tombe sur les forces de l'ordre.
Pourtant, la plupart des explorateurs ont une intention culturelle car ils réaliseront pour la plupart une forme de témoignage ou d'hommage au lieu avant qu'il ne soit, fatalement, complètement détruit.
Certains bloggeur divulguent sans scrupules les adresses une fois qu'ils ont visité un spot.
Exemple : Le Manoir au piano, "d'origine" ;
Et ma 2e visite :
J'ai eu la chance de le visiter avant qu'il ne soit "connu". Il fallait alors plusieurs jours de recherche en croisant pas mal d'info. Le spot, même après plusieurs années d'abandon, était intact.
Puis, quelques semaines après, des "bloggeurs", se mettent à divulguer des indices. Par exemple, citer "gsv" dans le titre et les tags quand un internaute demande la localisation dans les commentaires. Il n'y a en gros qu'une seule ville correspondant à cet acronyme. C'est peut être une coïncidence, mais trois semaines plus tard, j'y suis retourné, tout avait été saccagé ou volé.
Ceux qui veulent voir l'évolution n'ont qu'à comparer les photos du piano avant/après. L'adresse a vite été connue, et lorsque j'ai commencé la rédaction de cet article, il a complètement brûlé...
Un des sanatoriums alsaciens a été littéralement mis en pièce dès que le nom en a été divulgué sur youtube. Un second sanatorium semi-abandonné à proximité a pris les devants en murant l'ensemble de toutes les entrées.
Enfin et surtout en milieu urbain, il ne faut pas oublier que les bâtiments abandonnés ont de fortes chances d'êtres investis par les sans abris. Je n'ai personnellement eu aucun problème, en allant principalement à leur rencontre, mais il n'est pas impossible que votre visite soit prise comme une intrusion sur un territoire.
L'éthique, la loi, le bien et le mal....
Contre toute attente, il semblerait y avoir un vide juridique concernant cette activité en France (attention pour le droit concernant les autres pays).
Il n'est pas question ici de domicile mais de propriété, et l'introduction dans une propriété privée n'est pas punissable. En revanche, ce qui peut l'être est l'introduction par effraction, la dégradation ou le vol. C'est à dire que si vous vous tenez à une éthique d'Urbexeur de passion qui ne tague pas son nom à tout bout de champ ni ne casse des fenêtres pour entrer, la maréchaussée ne peut théoriquement - au vu de mes recherches actuelles ainsi que mon expérience de terrain - que vous demander de quitter les lieux. Même si bien entendu, on peut trouver sur le net des témoignages de personnes ayant passé un sale quart d'heure en garde à vue.... cela peut se comprendre au vu de la vitesse à laquelle les spots se dégradent.
J'ai épluché le web à la recherche d'information, tout semble s'orienter dans cette voie, mais je serais intéressé d'avoir l'avis des experts juridiques du forum.
http://www.juristudiant.com/forum/violation-domaine-public-t16780.html
http://ckzone.org/showthread.php?tid=12687
http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2012/11/11/avec-des-explorateurs-urbains-entrer-cest-quune-etape-236736
Certains propriétaires sont "coulants" en ajoutant le panneau "à vos risques et périls".
Sommairement, ils ont un besoin de restriction pour à la fois éviter les voleurs, mais aussi les éventuelles poursuites de la part des imprudents (raison pour laquelle certains châteaux en ruines en Alsace sont maintenant inaccessibles).
Il s'agit en général de personnes ayant hérité d'un ancien manoir alors qu'ils vivent à plusieurs centaines de km. Il n'y a pas de projet de mise aux normes, de réparation (aux frais du propriétaire...), ou de revente. Certains lieux peuvent être figés en l'état depuis plusieurs dizaines d'années.
Je vais donc ma baser sur ce dernier point afin d'être en accord avec la charte. (A noter que ceci ne s'applique plus bien entendu dans le cadre des terrain à accès réglementés (militaires, SNCF, site Seveso, etc...).
Attention cependant car certains gardiens pourront présenter des connaissances réduites de ce fait et confondre domicile avec propriété en appliquant ce qu'ils pensent exact de la loi. Il est toujours préférable de discuter calmement, admettre juste prendre des photos par passion ert repartir sur le champ; 80% du temps ce sera ok pour tout le monde.
Pour information, j'ai demandé l'avis sur ce sujet à la plupart des membres pour savoir si oui ou non il pouvait avoir sa place sur Olduvaï.
Mise en garde : Cette activité présente de nombreux dangers, et nécessite d'être très clair au niveau de la loi. Je ne peux être tenu responsable des bêtises réalisées par les lecteurs, en rapport à ce post.
Maintenant que j'ai présenté l'activité, je souhaite en venir aux points qui me semblent communs avec les situations vie urbaine en conditions dégradées :
Cette manière d'être à cheval sur la législation fait vite prendre ses responsabilités. Vous êtes dans un lieu inhabité, souvent loin de la civilisation ou tout centre de soins. Si vous traversez de part en part plusieurs étages d'un bâtiment complètement délabré (cf les témoignages sur les sites dédiés), et vous pouvez y subir de grosses blessures pour ne pas avoir été assez prudent, ou vous en tirer avec quelques bobos, et la justice/les assurances sur le dos.
Pour ne pas transformer votre séance photo en galère judiciaire ou médicale en quelques secondes, vous devez redoubler d'attention.
Que ce soit au sujet de catastrophe (Katrina, Fukushima), d'inondations (assez fréquentes en Europe), ou de conflit urbain (Yougoslavie, camp de réfugié.) de on peut retrouver ce genre d'endroit :
(photo de journaliste aux US)
Ce qui semble dévasté, mais tout à fait ordinaire pour un Urbexeur :
L'intérêt du spot ici est qu'un étage inaccessible est garni de calques d'impression. et de serveurs avec stockage sur cassettes... qu'en membre a présentées récemment sur le forum (LTO).
- Les lieux ne sont pas/plus prévus pour s'y déplacer.
La plupart du temps, il s'agit de bâtiments construits avant les normes en vigueur actuellement. S'ils étaient construits à l'identique, ils seraient sans doute condamnés pour dangers en tous genres. Ils ont été abandonnés il y a de nombreuses années, il n'y a donc plus de maintenance ni d'entretien. Les routes, murs, sols et accès sont dégradés, dangereux et souvent prêts à s'effondrer.
Il ne s'agit donc pas d'explorer en fonçant tête baissée. Bien au contraire, il faut analyser tous les éléments de l'environnement. Aussi bien les objets (sols, solidité, plafond, escaliers, passerelle métallique) que les êtres (maréchaussée pour les amateurs de lieux interdits), chiens errants, etc....
Un faux pas et le sol peut se dérober sous vos pieds...ou devant vous !
Il y a donc le premier point de la règle des 3 : trois secondes sans attention.
La discrétion.
Liée à l'attention de chaque instant, il faut absolument être discret. Même si vous avez la chance de tomber sur un spot laissé à disposition des visiteurs, vous n'êtes pas à l'abri d'une délation d'un voisin inquiet qui vous aurait entre-aperçu au moment de l'entrée ou au travers d'une fenêtre. Urbex rime souvent avec crise économique et exode rural; les lieux se dépeuplent pour ne laisser que les anciens, perchés aux fenêtres à proximité.
Cela devient d'autant plus critique si vous rencontrez les ferrailleurs, ou les airsofteurs car dans le premier cas vous ne savez pas comment va réagir une personne prise en flagrant délit de vol et dans l'autre vous risquez de vous prendre des projectiles sans protection (dans les yeux notamment). Je suis tombé dans un sanatorium sur cinq ferrailleurs démolissant les murs à la masse...
Il faut donc veiller à ne pas faire le moindre bruit, tout étant à l'écoute de l'entourage, pour se faire repérer quand il le faut, ou prendre la fuite quand c'est préférable.
La psychologie de groupe
Les situations les plus délicates sont les groupes. Je n'ai jamais autant stressé qu’accompagné. En faisant visiter des endroits à des amis, cela ajoute en plus :
- la gestions de personnes qui n'ont pas forcément conscience des dangers.
- le bruit supplémentaire (certains stressent à l'idée d'être dans un lieu abandonné; d'autres le prennent avec amusement en ne maitrisant pas leur voix ou leurs déplacements).
- se déplacer dans un lieu d'urbex à plusieurs demandera quasiment toujours de le faire un à un. Un étage pourri ne pourra supporter le passage que d'un seul à la fois. Il n'y a rien de pire que de se perdre dans un labyrinthe sans avoir besoin de crier ou téléphoner bruyamment. S'il faut utiliser une corde ou se faufiler dans les maigres ouvertures creusées dans les murs, il n'est pas certain de pouvoir faire passer tout le groupe.
Certains se prêtent au jeu et vous écoutent, pour d'autres, vous regrettez chaque seconde de leur avoir proposé de venir, mais vous devez gérer les conséquences pendant toute l'exploration.
Soins : Un point important.
A l'extrême rigueur, vous pourrez appeler les secours, qui vous sauveront, mais vous vous expliquerez après avec les forces de l'ordre et l'assurance ce que vous faisiez là. Je ne saurais dire quel est le déroulement avec ces acteurs, étant pour l’instant toujours ressorti sans grand dommage.
En pratique, à moins d'un gros pas de bol, la prudence permet de ne pas s'égratigner trop fort et de ressortir quasiment indemne.
Perso, je me suis pris quelques blessures, plus ou moins soignables avec les premiers secours.
- Écorchures en tous genre
- Tranchage du pouce sur des bris de verre.
- Empalement du pied sur une palette éclatée, dans le noir. Le clou rouillé a traversé ma chaussure de rando et la peau, les muscles et s'est arrêté dans l'os. On peut parler de blessure profonde bien que présentant un point d'entrée très petit. Je n'ai pas eu vraiment mal, mais ai remarqué l'importance après avoir laissé des traces de pas en sang.Le principal risque est l'infection profonde, ou une maladie tellurique comme le tétanos ou la gangrène, car le clou rouillé introduit les germes à sa surface (du sol donc) dans la plaie, mais aussi ceux présents sur votre chaussure, et votre flore commensale au niveau du pied.
Sur le moment et trois jours après, où l'on voit le derme se régénérer un peu. La cicatrisation a été contrecarrée par les premiers mouvements jusqu'à la voiture; ça a saigné dans tous les sens en se rouvrant à chaque foulée.
- Spoiler:
Perso, j'ai traité avec kit bobologie (compressif), désinfectant de plaie, recherche et détersion, puis pansement changé régulièrement avec suivi (je suis vacciné) en recherche de symptômes d'inflammation et septicémie. Mais si cela arrive à une personne un peu light au niveau des compétences, c'est un cas qui mène plutôt à l'hôpital.
Bien entendu, il y a pas mal de chances pour qu'il ne se passe rien du tout
Les deux principaux dangers qui guettent l'urbexeur portent sur les chutes, de plusieurs mètres, et les coupures, plus ou moins profondes. Il y a donc un risque de fracture et d'hémorragie. Il faut alors envisager et avoir très clairement en tête les gestes de premiers secours. Dans une moindre mesure, tout ce qui a trait au choc hypovolémique peut aider, mais entre dans un cadre plus poussé des premiers soins.
A ne pas négliger, mais perso je fais demi-tour : les chiens de garde laissés plus ou moins en liberté.
Enfin, certains murs sont encore garnis sur le dessus de morceaux de verre pris dans le ciment. Les plus inattentifs iront s'empaler les mains dessus. C'est une règle de base, mais à ne jamais oublier : toujours avoir une vue avant de poser le pieds...mais aussi les mains !
J'ai donc une trousse de soins "tout venant" :
- un savon et une SHA : on est rarement propre à la fin d'une exploration. Pour rappel, la solution hydro-alcoolique est rudement inutile sur des mains sales, donc il faut toujours envisager de les laver d'abord au savon.
- Gants stériles : utiles uniquement si on sait les poser sans perdre la stérilité externe. Sinon, cela évite de se contaminer soi même en prodiguant des soins. A défaut des gants normaux.
- antiseptiques : au vu des coupures et de leur provenances, je reste abonné à la méthode classique basée sur le pansement quatre temps. Donc je me trimballe deux flacons de 5mL de bétadine scrub (rouge) et de bétadine dermique (jaune). Attention, il faut connaître le protocole et les contre-indications. La plupart du temps, un simple lavage au savon puis rinçage suffit.
- pansements : compressif, prédécoupés, petits en tous genres : l'essentiel étant d'avoir tout à disposition nécessitant un minimum de gestes. Je trouvais la bande de pansements de 1 mètre intéressante, mais à l'usage, avec une main en sang, c'est archi difficile à découper proprement.
-des éponges nasales/dermiques/dentaires hémostatiques
- steristrips, pour les petites coupures nettes et propres (mais pénibles sur les doigts par exemple). Ne jamais refermer une plaie si l'on est pas sûr qu'elle n'est pas infectée.
- masque ffp2, pour certains lieux chargés en poussières (bibliothèque du Manoir au Piano par ex). Beaucoup de poussières en suspension et de moisissures sur les murs. Les asthmatiques pourront difficilement y rester longtemps.
- paire de ciseaux, pince à épiler.
- antidouleur, antalgiques, anti-diarrhéique (je suis en général contre, sauf utilisation exceptionnelle de courte durée).
- pastilles purificatrices : ne m'ont jamais servi dans ce cadre, mais "au cas où" si je dois rester bloqué sur place ou si je me perds malencontreusement dans une forêt.
- tire-tic, car ma région est infestée, et de nombreux spots sont en pleine forêt.
- couverture de survie.
- un briquet
- une seringue vide stérile : percer des cloques, drainer, et asperger précisément les plaies avec du liquide phy.
- mouchoirs,
- lingette nettoyante.
- doigtier : Vos doigts seront parmi les premiers à souffrir : entre les échardes, les bris de verre, la rouille et les chutes, il y a de fortes chances pour que vous ailliez à les soigner et poser des pansements. Une plaie doit rester propre, mais ce sera difficile avec la saleté (fientes, poussière, rouille, produits chimiques, etc.) ambiante qui règne quasiment partout. Afin de ne pas détruire, contaminer ou abimer les pansements sur doigts, j'utilise des doigtiers en latex (attention aux allergies). La pose et simple, votre plaie est isolée. Bien entendu, à enlever à la fin afin de ne pas faire mariner s'il est trop serré. Quelques centimes pièce en pharmacie.
Comme il ne me semble pas que l'on en ait encore parlé sur le forum, voici à quoi cela peut ressembler :
En gros, une capote à doigt
- Il est important de souligner qu'il est impératif de tester son matériel. L'urbex est une activité toute indiquée pour se rendre compte que le matériel générique disponible dans la plupart des trousses de premiers secours est relativement inutilisable sur le terrain. Exemple avec un sparadrap générique (plus proche du scotch) que d'un vrai rouleau :
On peut dire la même chose de la plupart des pansements qui tiennent difficilement l'humidité.
La composante sportive :
au cours de mes multiples pérégrinations, j'ai eu l'occasion de :
- courir, pour sortir du spot au plus vite après avoir été découvert.
- marcher en foret pas mal de temps avec une carte détrempée pour trouver un bunker perdu;
- marcher en plein blizzard une bonne heure pour trouver un hôtel abandonné dans un col des Vosges; en ne voyant pas à 10m par un paysage blanc, difficile.
- escalader des murs de plusieurs mètres, en passant par les arbres, les poteaux ou avec une corde, en évitant de planter les mains, justement, dans les anciens éclats de verre cimentés sur sommet.
- grimper sur de hauts portails ou grandes grilles (en manquant de m'embrocher dessus....),
- arpenter sur les échafaudages d'un bâtiment sans les échelles, ou les barreaux d'une grue sur une cinquantaine de mètres.
- ramper sous une ligne de train pour accéder à un spot sans être remarqué via l'autre passage à découvert.
- grimper à la corde avec des nœuds théoriquement impec, mais horriblement pénibles dans la pratique. Je réfléchis encore sur la configuration de noeuds sur une corde de 30m pour la grimpette.
Au final, pour plusieurs expéditions, j'aurais tendance à recommander une condition physique plutôt bonne, ou sinon être prêt à renoncer facilement plutôt que de prendre un risque inconsidéré. Escalader un grillage d'escalier extérieur sans sécurité expose au pire. La plus grande partie "physique" repose presque uniquement sur l'entrée et la sortie du spot, qui empruntent souvent des voies d'accès non conventionnelles. Une fois à l'intérieur, la plupart du temps il faut se contenter d'être discret, mais on peut prendre son temps.
Quand je lis des retex sur les EDC ou BOB, je me pose souvent la question de savoir si cela pourrait s'adapter ou non aux conditions d'expéditions.
Matériel :
En conséquence, le matériel suit plusieurs impératifs : il doit être léger, solide et permettre de se déplacer rapidement, tout en étant bon marché, car le risque de tout bousiller est largement présent.
Les vêtements :
Le meilleur au niveau pantalon reste le jean en toile épaisse, qui pourra résister aux coupures, aux frottements et aux milliers de petits morceaux divers et variés qui ne manqueront pas de vous écorcher les jambes.
En survêtement, j'ai souvent un tshirt simple, avec un polo de sport à capuche. Cela préserve du froid et un peu des éléments contondants.
Les principaux dangers seront les recoins où se faufiler : fenêtres brisées, les tôles découpées, grillages, ainsi que les ronces et fourrés à traverser faute d'entretien aux alentours des endroits abandonnés.
Je ne me suis jamais résolu à porter un casque de chantier, même si cela pourrait présenter un gros plus sécuritaire.
Deux paires de gants renforcés au kevlar, qui m'ont parfois manqué pour éviter de bonnes coupures.
Les chaussures :
Certains seront tentés par les chaussures de chantier ou renforcées. C'est selon mais personnellement je les trouve trop dures et peu souples pour les échelles l'escalade (voire à la corde...) et la discrétion; elle font trop de bruit sur les planchers. Je pars en général en chaussures à cheval entre des baskets de ville et de sport.
Mais dans ce cas, il faut faire attention aux clous et autres objets tranchants, qui traversent la semelle comme du beurre !
Le sac :
Un gros sac à dos est très pénible pour les recoins, ou escalader une passerelle depuis un mur en béton
ou passer sous les convois désaffectés
J'ai soit une petite besace en biais, soit quelques pochettes qui s'attachent à la ceinture :
Eclairage : Qualité ou premier prix ?
Au niveau de l'éclairage, certains vont assez loin, avec des frontales hors de prix et compagnie. Personnellement, j'utilise du très simple, léger et bon marché. La principale raison est que l'Urbex est une activité qui a tendance à utiliser à fond le matériel. On l'use dans des conditions limites (humidité), et il n'est pas rare de perdre plusieurs items. Genre, vous éclairez un puits, et "Oh, la lampe est tombée 20m plus bas !"
Par ailleurs, un matériel bon marché et low profil permet de l'avoir régulièrement sur soi sans passer pour un zinzin, ni avoir à s'en inquiéter et de l'utiliser si par hasard on tombe sur un endroit merveilleux.
C'est moins dommageable mentalement de perdre ou péter une lampe à 10€ qu'un collector, et cela permet des doublon, en cas de prêt en groupe.
Ici, la lampe utilisée actuellement pour mes expéditions, également présentée dans le topic Lampe 100 Lumens chez Bricomachin
Elle se shunte en une plus petite de 20 Lumens, très pratique si les piles commencent à flancher, car le circuit est un joule-thief permettant de tirer de l'énergie jusqu'à 0.7V.
J'étais parti sur du 10 Lumens, puis 20, puis 50. Mais en mode "exploration", il devient tout de même nécessaire de voir "bien" et "loin". Une pénombre n'est pas suffisante pour éviter les principaux dangers. Donc celle-ci est parfaite à mon goût.
En général, je me base sur les couleurs : si l'environnement me semble en nuances de gris, la lampe n'est pas assez puissante. Vous manquez alors de contraste, et donc d'indices sur ce qui vous entoure : zones humides, rouillées, pourries, etc ...
J'ai essayé une lampe plus puissante prêtée lors d'une sortie, mais je n'ai pas été convaincu. En milieu étroit il faut sans arrêt permuter les modes car au dessus de 100lm cela éblouit sévère sur les murs clairs. Et avec une très longue portée on devient vraiment visible de loin en visitant les hangars.
L'actuelle de 100 Lumens est donc pour moi un très bon compromis pour se déplacer à la fois en bâtiment, en forêt de nuit, et dans les souterrains.
Frontale VS lampe torche ?
J'emprunte de temps en temps des frontales quand il y a beaucoup de souterrains à parcourir. Mais elles présentent les deux un gros défaut à mon goût : la manipulation se fait sur la tête. Par dessus, il faut permuter entre les modes fort/faible/stroboscope avant de l'éteindre. C'est rudement pas discret, et problématique car on a tendance à oublier que l'on a un gros spot bien fort qui se déplace branché à la tête.
Les torches tiennent entre les doigts, mais aussi entre les dents. La mince ouverture permet également d'estomper avec un seul doigt en cas de bruit suspect. A défaut, il suffit de pointer vers le sol.
J'ai tendance à privilégier la frontale 100lm dans les endroits vraiment désaffectés avec aucun risque de rencontre (sauf airsofteurs, justement), et la torche dès que j'ai un doute.
Néanmoins, la frontale restera un must dès que l'on a à arpenter des échelons ou des passerelles... ou quand on a besoin de ses deux mains (les premiers soins sont un bon cas d'école).
La lampe est alimentée par deux piles AA. J'ai en plus un pack de 4, assurant au total au moins 20h d'éclairage à forte puissance. La frontale est alimentée par trois piles AAA. J'ai en plus un pack de 3...mais dont je ne connais pas l'autonomie réelle par manque d'usage.
Pétard à ficelle
Il s'agit d'un avertisseur. En général, il n'y a qu'un seul point d'accès à un spot; certains propriétaires préférant laisser l'accès libre plutôt que d'avoir plusieurs fenêtres/portes fracturées. Si une autre personne passe la porte, vous l'entendrez et saurez qu'il est temps de partir discrètement. C'est peu fair-play mais m'a servit une fois justement où j'ai couru
Briquet + Bougie + Allumettes étanches : Dans le cadre de la descente en profondeur de certains bunkers, il y a un risque aléatoire de tomber sur une cavité pauvre en O2. Ayant eu la chance de parler avec un spéléologue chevronné, j'embarque à présent un briquet, et une bougie chauffe plat, baladée au niveau du sol (le Co2 est plus dense que l'O2). Théoriquement, le briquet s'éteint en premier; il faut également quetter les premiers signes comme l’essoufflement et l'hyperventilation....bien que je n'ai jamais rencontré le moindre souci sur ce point.
Plus de détails ici : progression en milieu minier confiné comportant des gaz nocifs
Le briquet doit être bien transparent, afin d'être sûr que l'absence de flamme est dû à un manque d'O2 plutôt qu'un manque de gaz. Il y a la possibilité que l'ensemble soit trop humide pour s'amorcer, d'où la bougie et les allumettes si besoin est.
Cyalume : fait de la lumière plusieurs heures, non pas pour lire, mais pour indiquer le chemin que vous avez utilisé dans le noir....ou pour signaler votre emplacement.
Sifflets : x le nombre de participants. On se perd très facilement entre deux couloirs, émerveillé par l'aventure.
Glue : Répare les vêtements, semelles...et la peau faute de mieux.
Divers :
L'eau : Comme toute activité, il est nécessaire d'emporter de l'eau. Vu le temps limité d'observation (rarement plus de trois heures), je dépasse rarement 1L. Son principal usage porte sur le lavage des mains et du visage lors du "retour vers la civilisation". Mon dernier choix s'est fixé sur une bouteille rigide 0.5L, compacte et surtout avec un bouchon "sport" à membrane. Le flux est limité, et directif. On peut se laver les mains seul avec la bouteille coincée entre les jambes sans en mettre partout, ni consommer trop d'eau. En général une bouteille d'eau pour l'après midi. Un petit gouter lors de la pause pour une petite photo.
Photographies :
Certains emporteront un appareil photo hors de prix pour tirer des photos de grande qualité. Je les comprends car certains endroits méritent d'être immortalisés. Personnellement, je préfère me contenter d'un smartphone 8 mégapixels, qui assure un bon compromis entre compacité et praticité :
- moins de risque de le casser qu'en transportant un appareil de 1kg
- léger
- possibilité de prendre d'une main, voire de se prendre avec la seconde caméra.
- fonctionne avec des gants de travail (s'ils sont prévus avec l'index et le pouce).
- certains gardiens autorisent l'accès si on ne prend pas de photos. L'astuce des urbexeurs est bien entendu de permuter les cartes mémoire pour en flasher une à la sortie, avec quelques photos dessus pour "faire vrai". Sur smartphone, personne ne soupçonne quoi que ce soit, et d'autant moins avec les applications sécurisant les dossiers photo (PhotoVault par exemple).
- il fait lampe de secours.
- absolument nécessaire pour appeler les secours en dernier recours....ou ses amis si l'on se perd.
Une powerbank USB : 2200mAh, de quoi faire une recharge complète du smartphone.
La prise de photos est particulièrement énergivore; deux heures d'utilisation suffisent à vider la batterie, donc plus d'appels, plus de secours, plus de GPS en cas de besoin.
J'ai découvert plusieurs spots tout à fait par hasard au milieu d'une rando, donc avec une batterie souvent déchargée. La charge de secours permet de rester serein quant à la suite des expéditions.
Documentation :
L'activité pousse à se documenter sérieusement sur plusieurs points.
- le lieu et son histoire. Culturellement, on apprend beaucoup sur une région, une vallée ou un village rien qu'avec le lieu recherché car il s'agit souvent d'un point historique d'intérêt...cf les recherches à partir de la photo du Manoir à la Verrière.
On remarque même souvent son évolution avec les comparatifs d'anciennes cartes postales présentes sur le web. Les recherches documentaires s'orientent souvent sur des sites d'histoires ou de collectionneurs.
- On utilise énormément les données géographiques. Pour trouver certains spots, je suis passé par l'analyse de la flore en arrière plan, qui peut donner également de bons indices sur l’altitude.
Un des retex photo sur le net ne laissait comme information qu'une ancienne carte topologique en noir et blanc de plus d'un siècle. L'indice portait sur le cours d'eau.
Si une rivière, une tour, ou un point remarquable apparaît, c'est souvent l'indice final d'une recherche. Cela pousse à un degré élevé d'analyse du paysage : flore, saison, climat, structures, etc.
- On utilise la cartographie, pour la recherche, mais aussi pour atteindre le spot. Autant google earth permet de trouver la zone, autant les zones d'entrées sont à évaluer sur une carte IGN précise.... en allant aux extrêmes, les bunkers fortifiés de Lorraine sont dignes de l'épreuve d'endurance, même avec des cartes et une boussoles.
Il y a dans ce cas une analyse souvent approfondie des cartes IGN : puits, rivières, espèce d'arbre.
En général, c'est un peu se retrouver en slip au milieu de la nature car en randonnée, autant vous pouvez demander votre chemin, autant en mode Urbex, vous ne pouvez compter que sur vous même !
Un exemple parmi tant d'autres : voici un spot sur une carte 1/25000e (carré bleu clair de 1km de côté)
Le spot -en bleu foncé- est accessible via une petite route par deux endroits, en rouge. Comme bien souvent, les "voisins" repèrent très rapidement les voitures qui s'aventurent sur un chemin si peu emprunté.
Bien qu'il était possible de se garer juste en face du lieu, nous avions des doutes sur un habitant (la dernière maison) nous ayant aperçu mine de rien, et préféré rebrousser chemin et tenter l'accès par le Nord. Cela na pas manqué, sur le chemin retour, nous avons croisé une voiture de gendarmerie....
Au final, on a préféré se garer vers l'abri - en vert clair en haut- et redescendre le long du chemin de randonnée, puis à pic sur 150m, dès que l'on s'est trouvé à proximité (2e repère vert).
Gros avantage, on a une vue dégagé sur toute la route, et on peut accéder aux entrées "arrière" des bâtiments. En gros, c'est beaucoup plus discret, tout en voyant les autres personnes arriver.
Voilà, sans chercher à se mettre en danger (c'est le point principal), l'activité permet de tester dans de vraies conditions extérieures son matériel, ses compétences, et son mental.
N'hésitez pas à poser vos questions. Il y a pas mal de points qui mériteraient des développements, mais cet article est resté trop longtemps dans mes brouillons; j'ai dû promettre à certains membres de son édition dès juin, alors bon....
J'espère que l'activité vous aura attisé la curiosité, et peut être même donné l'envie de vérifier s'il n'y avait pas des lieux d'urbex près de chez vous
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L'expérience est une lumière qui n'éclaire que ceux qu'elle a déjà brûlés. Cédric Dassas
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tarsonis- Administrateur
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
"...- Il est important de souligner qu'il est impératif de tester son matériel. L'urbex est une activité toute indiquée pour se rendre compte que le matériel générique disponible dans la plupart des trousses de premiers secours est relativement inutilisable sur le terrain. Exemple avec un sparadrap générique (plus proche du scotch) que d'un vrai rouleau :
On peut dire la même chose de la plupart des pansements qui tiennent difficilement l'humidité..."
_pour le pansement dans l'urgence j'ai toujours sur moi 1 ou 2 rouleaux de chatterton & une pochette de mouchoirs secs:
pas cher, peu encombrant, pratique, souple, résistant,...
On peut dire la même chose de la plupart des pansements qui tiennent difficilement l'humidité..."
_pour le pansement dans l'urgence j'ai toujours sur moi 1 ou 2 rouleaux de chatterton & une pochette de mouchoirs secs:
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Félicitation pour ce fil d'une très grande qualité, j'y ai appris beaucoup de choses même si je ne me lancerai plus dans ce genre d'aventure (trop d'ennuis bien réels pour prendre des risques supplémentaires).
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
superbe dossier Tarso !
... et je confirme, le 3eme graph est bien une resucée du "der Kuss" de Gustav Klimt,
l'original étant Vienne, sauf erreur.
je connais quelques photographes amateurs qui sont fans de ce genre d'expéditions,
et c'est vrai que, outre l'adrénaline (pour rentrer sans se faire repérer avec leurs matos),
c'est souvent l'occasion de ramener des images chargées d'histoire, (splendeur et déclin
d'une époque, le tout dans le même cliché),
avec quelques fois des échecs (entrée repérée lors d'un déplacement précédent, mais
devenue depuis impraticable, murée, barricadée, ou ensevelie de décombres ...)
et bien sûr, redoubler de prudence pour ceux qui viennent avec du lourd, genre chambre photo
4x5" avec jeu d'optiques (dont courte-focale, essentiel pour "tout mettre" quand on n'a pas de recul),
+ les chassis chargés et le pied photo qui va bien, ... autant dire que le sac-à-dos n'est pas tout léger,
et si pris par la patrouille, difficile de nier son activité de photographe !
... et je confirme, le 3eme graph est bien une resucée du "der Kuss" de Gustav Klimt,
l'original étant Vienne, sauf erreur.
je connais quelques photographes amateurs qui sont fans de ce genre d'expéditions,
et c'est vrai que, outre l'adrénaline (pour rentrer sans se faire repérer avec leurs matos),
c'est souvent l'occasion de ramener des images chargées d'histoire, (splendeur et déclin
d'une époque, le tout dans le même cliché),
avec quelques fois des échecs (entrée repérée lors d'un déplacement précédent, mais
devenue depuis impraticable, murée, barricadée, ou ensevelie de décombres ...)
et bien sûr, redoubler de prudence pour ceux qui viennent avec du lourd, genre chambre photo
4x5" avec jeu d'optiques (dont courte-focale, essentiel pour "tout mettre" quand on n'a pas de recul),
+ les chassis chargés et le pied photo qui va bien, ... autant dire que le sac-à-dos n'est pas tout léger,
et si pris par la patrouille, difficile de nier son activité de photographe !
BigBird- Membre Premium - Participe à rendre le contenu de nos forums plus pertinent & pragmatique
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
De même Superbe dossier : ça sent la passion
Par contre les visites en solo dans certaines de tes aventures Urbex ( je pense aux
descentes en rappel , escalade , ballade sur des trucs pas glop ,....) me paraissent un
tantinet risqué ( ce n'est que mon pt de vue ) : Dans ce type de sortie je verrais
plutôt un DUO .Après tu exposes bien le problème d'une sortie en groupe avec ces inconvénients .
Concernant la trousse , pour ma part , j'ai toujours un flacon huileux de mélange d'huiles essentielles
Manuka + Tea tree : Testé suite à une perforation par un clou rouillé sous un pied avec une belle
inflammation au bout d'un jour : très efficace sur moi
Bonnes visites
A+
Grizzly
Par contre les visites en solo dans certaines de tes aventures Urbex ( je pense aux
descentes en rappel , escalade , ballade sur des trucs pas glop ,....) me paraissent un
tantinet risqué ( ce n'est que mon pt de vue ) : Dans ce type de sortie je verrais
plutôt un DUO .Après tu exposes bien le problème d'une sortie en groupe avec ces inconvénients .
Concernant la trousse , pour ma part , j'ai toujours un flacon huileux de mélange d'huiles essentielles
Manuka + Tea tree : Testé suite à une perforation par un clou rouillé sous un pied avec une belle
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
C'est un de mes trip à moi aussi quand tu veux sur paris !
Wanamingo- Animateur
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Kerkallog a écrit:_pour le pansement dans l'urgence j'ai toujours sur moi 1 ou 2 rouleaux de chatterton & une pochette de mouchoirs secs:
pas cher, peu encombrant, pratique, souple, résistant,...
Effectivement
L'idée des pansements prêts à l'emploi portera avant tout sur la possibilité de soigner rapidement d'une seule main, surtout si ces dernières sont souillées
Merci pour vos retours !Philippe-du-75013 a écrit:Félicitation pour ce fil d'une très grande qualité, j'y ai appris beaucoup de choses même si je ne me lancerai plus dans ce genre d'aventure (trop d'ennuis bien réels pour prendre des risques supplémentaires).
J'espérais faire découvrir un peu cette activité et la plupart des ses aspects. Tant mieux si vous avez appris de petits trucs et apprécié la lecture
BigBird a écrit:je connais quelques photographes amateurs qui sont fans de ce genre d'expéditions, et c'est vrai que, outre l'adrénaline (pour rentrer sans se faire repérer avec leurs matos),
c'est souvent l'occasion de ramener des images chargées d'histoire, (splendeur et déclin d'une époque, le tout dans le même cliché), avec quelques fois des échecs (entrée repérée lors d'un déplacement précédent, mais devenue depuis impraticable, murée, barricadée, ou ensevelie de décombres ...)
J'ai déjà croisé pas mal de photographes, les risques me semblent plus élevés pour eux, vis à vis de l'encombrement mais surtout par le risque de se faire confisquer ou dérober son matériel. Mais vu le nombre de fois où j'aurais tellement aimé avoir un vrai appareil digne de ce nom, je les comprends
grizzly a écrit:De même Superbe dossier : ça sent la passion
Par contre les visites en solo dans certaines de tes aventures Urbex ( je pense aux
descentes en rappel , escalade , ballade sur des trucs pas glop ,....) me paraissent un
tantinet risqué ( ce n'est que mon pt de vue ) : Dans ce type de sortie je verrais
plutôt un DUO .Après tu exposes bien le problème d'une sortie en groupe avec ces inconvénients .
Comme quoi j'ai beau essayer de finaliser ce post depuis plus d'un an, il manque toujours quelque chose d'important !
LE détail que j'ai oublié : je ne suis jamais parti en Urbex seul, mais toujours accompagné, ma femme et moi quasiment toujours, et avec quelques personnes de plus de temps en temps.
Le gros problème que l'on rencontre est le risque d'être séparé, qui arrive souvent avec les hôpitaux ou les souterrains très sombres. La tentation est très grande lors d'une découverte de visiter quelques secondes en solo une partie du spot. Du coup, on a pas d'autre choix que de s'appeler et risquer de faire du bruit.
J'ai pensé à de petits Talkiewalkies mais l'encombrement et la logistique sont un peu trop importants pour l'usage qu'on en aurait...
Avant de partir on laisse une info à un tiers de confiance et avant l'entrée du spot, on définit un point de sortie si on est séparés. Cela nous a été utile une fois lorsqu'elle pouvait passer par un mur perforé tandis que j'étais trop large et devais trouver une second issue.
Ouch, tu as eu le même souci... j'ai tout de suite balisé en pensant à l’ostéite mais cela s'est bien résolu.Concernant la trousse , pour ma part , j'ai toujours un flacon huileux de mélange d'huiles essentielles
Manuka + Tea tree : Testé suite à une perforation par un clou rouillé sous un pied avec une belle
inflammation au bout d'un jour : très efficace sur moi
Avec plaisir !Wanamingo a écrit:C'est un de mes trip à moi aussi quand tu veux sur paris !
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Je découvre au passage le Manuka :
ça m'a l'air parfait ! Et ça traite meme les coups de soleil...
Aroma Zone a écrit:
- Infection cutanée, abcès, teigne, ulcère, ampoule, verrue, herpès, pied d'athlète, plaie, coup de soleil, échauffement de la peau, brûlure légère
- Soins de la bouche : gingivite, amygdalite, ulcère buccal, mauvaise haleine
- Piqûres d'insectes, allergies
- Infections ORL : bronchites, catarrhes, rhumes, grippes, sinusites, toux
- Prévention contre les épidémies
ça m'a l'air parfait ! Et ça traite meme les coups de soleil...
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
@Tarsonis : les Talkies peuvent etre bien je pense : ils en font des rikiki maintenant même en VHF ( à part l'antenne pr le gain )
avec des écouteurs et micro pas trop cher en commandant direct Chine : c'est ce que j'ai
J'ai souri qd tu as marqué trop large : c'est ce que je disais quand j'avais du mal à passer les étroitures en spéléo
@ Wanamingo : j'utilise le Maunuka en complement du Tea Tree car à priori spectre plus large dont le staphylocoque doré ( 50/50 dilué ds
de l'huile) : j'avais vu celà sur le forum de Manise il y a qq années
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avec des écouteurs et micro pas trop cher en commandant direct Chine : c'est ce que j'ai
J'ai souri qd tu as marqué trop large : c'est ce que je disais quand j'avais du mal à passer les étroitures en spéléo
@ Wanamingo : j'utilise le Maunuka en complement du Tea Tree car à priori spectre plus large dont le staphylocoque doré ( 50/50 dilué ds
de l'huile) : j'avais vu celà sur le forum de Manise il y a qq années
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vigo- Membre Premium
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Merci du partage, très intéressant.
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Le matin du grand soir il y aura de la confiture de bisounours au petit déjeuner.
Nous avons deux souverains, Dame Physique et Sire Temps.
Nul ne réveille celui qui feint le sommeil.
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
C'est un très beau post, Tarsonis, qui me touche particulièrement... Je ne connaissais pas le terme Urbex ; mais maintenant que si, je pourrais parler de Rurex, alors, parce que je fais exactement la même chose. Hors agglos. Repérage de ruines, fermes abandonnées, cahutes, bergeries... Approche silencieuse, solitaire, patiente. Exploration respectueuse et prudente.
Oh, ne riez pas, généralement je dis bonjour au lieu et lui demande la permission avant d'entrer. Si jamais je sens une hostilité ou n'importe quoi de pas clair, je reviens sur mes pas.
Quand je pars à ces "rendez-vous", j'ai toujours avec moi un petit carnet à dessin et quelques crayons, au cas où quelqu'un me demanderait ce que je fais là. Quelques croquis me permettent aussi d'écouter avant d'aller plus loin.
Ce qui me passionne est la façon de bâtir, d'il y a quelques décennies, dans les campagnes. J'ai vu des ouvrages extraordinaires, comme ce captage d'une source en amont qui traversait le mur par une canalisation en terre cuite pour arriver à la pile (évier) et s'évacuer ensuite sous le sol pour arriver à un bassin à l'extérieur. La ferme était ruinée mais l'eau coulait toujours, glacée.
Ce qui me morfond est que ces ruines, lorsque je repasse quelques temps plus tard, ont quasi toutes été rachetées, en cours de rénovation (souvent pas très heureuse), et me sont alors interdites. J'ai l'impression d'être orpheline...
Mais j'avoue que je suis bien moins équipée et préparée que toi.
En fait, je n'avais jamais pensé que ça pouvait être une activité, ou que quelqu'un d'autre pouvait prendre plaisir à rendre visite à un lieu oublié, si ce n'est pour chiper ce qui restait à chiper ou squatter. Et je suis bien contente de le découvrir.
Oh, ne riez pas, généralement je dis bonjour au lieu et lui demande la permission avant d'entrer. Si jamais je sens une hostilité ou n'importe quoi de pas clair, je reviens sur mes pas.
Quand je pars à ces "rendez-vous", j'ai toujours avec moi un petit carnet à dessin et quelques crayons, au cas où quelqu'un me demanderait ce que je fais là. Quelques croquis me permettent aussi d'écouter avant d'aller plus loin.
Ce qui me passionne est la façon de bâtir, d'il y a quelques décennies, dans les campagnes. J'ai vu des ouvrages extraordinaires, comme ce captage d'une source en amont qui traversait le mur par une canalisation en terre cuite pour arriver à la pile (évier) et s'évacuer ensuite sous le sol pour arriver à un bassin à l'extérieur. La ferme était ruinée mais l'eau coulait toujours, glacée.
Ce qui me morfond est que ces ruines, lorsque je repasse quelques temps plus tard, ont quasi toutes été rachetées, en cours de rénovation (souvent pas très heureuse), et me sont alors interdites. J'ai l'impression d'être orpheline...
Mais j'avoue que je suis bien moins équipée et préparée que toi.
En fait, je n'avais jamais pensé que ça pouvait être une activité, ou que quelqu'un d'autre pouvait prendre plaisir à rendre visite à un lieu oublié, si ce n'est pour chiper ce qui restait à chiper ou squatter. Et je suis bien contente de le découvrir.
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Les choses ne deviennent pas plus faciles, c'est toi qui devient plus adroit.
Lisica- Membre
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
J'ai pu régulièrement faire des sorties "urbex" (je ne connaissais pas le terme) sur le littoral Nord. Nous avons pas mal de friches et de bâtiments à l'abandon, qu'ils soient civils ou militaires, mais aussi industriels. Ce qui m'a paru intéressant, c'est surtout le décalage -plutôt recalage- des sens. Lorsque je sors en mini-mini dans la nature ou en zone péri-urbaine, je me déplace dans un univers plutôt plan, me déplaçant de spot en spot, plutôt isolé, avec un périmètre de sécurité et une visibilité assez importants. Dans une friche, je parle de mon vécu personnel qui n'est peut-être pas perçu de la même façon par tous, je dois raisonner en 3D et mon périmètre est beaucoup plus restreint... en effet, les lieux sont sans doutes "hantés" ;D par d'autres visiteurs. Nous avons des squatteurs, notamment en migration vers la GB.
Dans un plan et dans un zone naturel ou en friche, je peux penser au BOB ou EDC traditionnel-classique avec tout l'armement du scout. Dans ce type de site, j'ai eu des moments de frousse certains. Je n'ai jamais eu envie de monter une tente, ni faire un feu de... squatteur, mais plutôt rester le plus discret possible, surtout que je n'ai pas plus d'invitation que lors de mes virées dans la brousse. De plus, la taille du sac et la qualité des vêtements sont importants.
Pour le sac, mon 30l est un grand maximum et, à mon sens (sentiment), le moins large possible pour pouvoir se mouvoir sans s'accrocher.
Pour les vêtements, je les préfère, pour cette "visite" Low-profile tout en étant FOMECBOT, surtout faisant un minimum de bruit au frottement et permettant les enjambées... pas de moule-bur** quoi ! Et des couches qui permettent de réguler plus facilement sa température tout en restant discret.
Pour le couchage : sac MUL, sursac et couverture épaisse. J'utilise un pare-soleil aluminisé s'il fait froid. Je dormirai mal, mais je dois rester en alerte.
Pour le matériel : mon EDC urbain avec la lumière, l'eau en poche (en gourde, ça fait du bruit), de quoi manger avec un minimum de cuisson, du gel hydroalcoolique.
Cet hiver, je me suis donné l'enjeu de sortie cet hiver (Janvier ou Février), en mode trashcraft (joli néologisme, non ?). L'objet est de sortir avec mon matos mini et de ne le sortir qu'en extrême limite. Ensuite, je suis sensé positiver tout ce que je trouve. Je le fais en pleine nature ; je dois l'adapter à la friche urbaine.
Je pense avoir tout dit.
Juste pour revenir sur ton post Tars' ; je te suis quant au secret des découvertes. Des paradis de Globe-Trotters se sont transformés en décharges après les avoir rendu publiques. Pour cela, je ne partage pas non plus mes spots. Ou alors si j'ai suffisamment confiance dans la lucidité et la maturité de l'informé... Ça se fait dans le réel et non sur un forum
MvM
Dans un plan et dans un zone naturel ou en friche, je peux penser au BOB ou EDC traditionnel-classique avec tout l'armement du scout. Dans ce type de site, j'ai eu des moments de frousse certains. Je n'ai jamais eu envie de monter une tente, ni faire un feu de... squatteur, mais plutôt rester le plus discret possible, surtout que je n'ai pas plus d'invitation que lors de mes virées dans la brousse. De plus, la taille du sac et la qualité des vêtements sont importants.
Pour le sac, mon 30l est un grand maximum et, à mon sens (sentiment), le moins large possible pour pouvoir se mouvoir sans s'accrocher.
Pour les vêtements, je les préfère, pour cette "visite" Low-profile tout en étant FOMECBOT, surtout faisant un minimum de bruit au frottement et permettant les enjambées... pas de moule-bur** quoi ! Et des couches qui permettent de réguler plus facilement sa température tout en restant discret.
Pour le couchage : sac MUL, sursac et couverture épaisse. J'utilise un pare-soleil aluminisé s'il fait froid. Je dormirai mal, mais je dois rester en alerte.
Pour le matériel : mon EDC urbain avec la lumière, l'eau en poche (en gourde, ça fait du bruit), de quoi manger avec un minimum de cuisson, du gel hydroalcoolique.
Cet hiver, je me suis donné l'enjeu de sortie cet hiver (Janvier ou Février), en mode trashcraft (joli néologisme, non ?). L'objet est de sortir avec mon matos mini et de ne le sortir qu'en extrême limite. Ensuite, je suis sensé positiver tout ce que je trouve. Je le fais en pleine nature ; je dois l'adapter à la friche urbaine.
Je pense avoir tout dit.
Juste pour revenir sur ton post Tars' ; je te suis quant au secret des découvertes. Des paradis de Globe-Trotters se sont transformés en décharges après les avoir rendu publiques. Pour cela, je ne partage pas non plus mes spots. Ou alors si j'ai suffisamment confiance dans la lucidité et la maturité de l'informé... Ça se fait dans le réel et non sur un forum
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Date d'inscription : 20/01/2010
Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Bonjour
J'ai pratiqué il y a longtemps (le numérique n’existait pas et l'internet n'existait pas) l'Urbex de sites militaires. Principalement les forts Séré de Rivière du Grand Est (Toul/Verdun/Belfort) et les Festen d'Alsace.
Jamais cependant nous n'avons pénétré dans un fort géré par une association. Par contre, ceux qui sont/étaient terrain militaire, c'était plus intéressant.
La plupart des ouvrages se pénètrent par les caponnières (les bunker défendant les fossés) et ensuite par un long corridor menant au centre du fort. Nous avions à l'époque un ouvrage où toutes les cartes de forts de la première guerre mondiale étaient reproduite, donc nous disposions d'un plan que nous annotions au fur et a mesure et que nous partagions avec quelques amis qui faisaient de même.
Certains forts recèlent même des secrets incroyables (surtout celui du Salbert a Belfort, qui permet via une galerie de se rendre dans un ancien centre de communication de l'OTAN (malheureusement déjà entièrement pillé et vandalisé).
Nota : pour ceux que ça intéresse, une asso fait visiter les lieux de manière "normale" depuis l'année dernière. (https://www.fort-otan-belfort.com/)
Pour revenir sur cette activité, les risques physiques sont très élevés (descendre un fossé de 3m de haut en se tenant a une corde, traverser les diamants sur une planche pourrie, remonter le dit fossé après l'exploration... un fort du coin de Verdun a un trou donnant sur un puits de 12 m de haut non signalé. Faut bien regarder où l'on met les pieds, et surtout avancer avec prudence.
Pour le risque de rencontre, la majorité de ceux que l'on croise sont soit des passionnés, soit des jeunes du coins qui se planquent pour boire des bières. Je suis tombé une fois sur des satanistes (je dois avouer que j'ai cavalé sévère pour me carapater), et une fois sur un gars sacrément dérangé (il ne m'a pas vu et s'est mieux comme cela).
Enfin, nous nous sommes retrouvé une fois a 4 à explorer un fort alors que 2 sections de l’armée "jouaient" a faire la guerre. On a fini par boire une bière avec eux avant de se faire escorter hors du terrain mais je doute que cela finisse aussi bien aujourd'hui...
Ma dernière visite a été pour un camps militaire russe abandonné en Hongrie. Et au bout de 2 h d'exploration, nous nous sommes trouvé face a des gardes (ils avaient repéré la voiture) qui vous interpellent en Hongrois avec des PM à la main, là, c'est nettement moins drôle (mais avec un bon backsish...). Il faut dire qu'il y avait du matériel assez intéressant :
Pour être franc, maintenant que j'ai des enfants, j'évite ce type d'activité (ce serait moyen d'expliquer a sa progéniture de ne pas faire les même bêtises que papa...)
Niveau matériel, j'y suis allé quasiment toujours avec une veste de treillis (celle qui tombe a mi-cuisse) et un jean ,de bonnes chaussures de marche et un petit sac à dos contenant :
1 gourde d'eau
une boite de barres énergétique
Beaucoup de batteries
2 lampes de poche
carte du coin (IGN 1/25)
Une corde solide de 6 m de long
un kit de premier soin
un couteau pliant
Et l'essentiel : toujours prévenir un proche de sa sortie, du lieu exact et de l'heure de retour max avant d’appeler les sécours...
J'ai pratiqué il y a longtemps (le numérique n’existait pas et l'internet n'existait pas) l'Urbex de sites militaires. Principalement les forts Séré de Rivière du Grand Est (Toul/Verdun/Belfort) et les Festen d'Alsace.
Jamais cependant nous n'avons pénétré dans un fort géré par une association. Par contre, ceux qui sont/étaient terrain militaire, c'était plus intéressant.
La plupart des ouvrages se pénètrent par les caponnières (les bunker défendant les fossés) et ensuite par un long corridor menant au centre du fort. Nous avions à l'époque un ouvrage où toutes les cartes de forts de la première guerre mondiale étaient reproduite, donc nous disposions d'un plan que nous annotions au fur et a mesure et que nous partagions avec quelques amis qui faisaient de même.
Certains forts recèlent même des secrets incroyables (surtout celui du Salbert a Belfort, qui permet via une galerie de se rendre dans un ancien centre de communication de l'OTAN (malheureusement déjà entièrement pillé et vandalisé).
Nota : pour ceux que ça intéresse, une asso fait visiter les lieux de manière "normale" depuis l'année dernière. (https://www.fort-otan-belfort.com/)
Pour revenir sur cette activité, les risques physiques sont très élevés (descendre un fossé de 3m de haut en se tenant a une corde, traverser les diamants sur une planche pourrie, remonter le dit fossé après l'exploration... un fort du coin de Verdun a un trou donnant sur un puits de 12 m de haut non signalé. Faut bien regarder où l'on met les pieds, et surtout avancer avec prudence.
Pour le risque de rencontre, la majorité de ceux que l'on croise sont soit des passionnés, soit des jeunes du coins qui se planquent pour boire des bières. Je suis tombé une fois sur des satanistes (je dois avouer que j'ai cavalé sévère pour me carapater), et une fois sur un gars sacrément dérangé (il ne m'a pas vu et s'est mieux comme cela).
Enfin, nous nous sommes retrouvé une fois a 4 à explorer un fort alors que 2 sections de l’armée "jouaient" a faire la guerre. On a fini par boire une bière avec eux avant de se faire escorter hors du terrain mais je doute que cela finisse aussi bien aujourd'hui...
Ma dernière visite a été pour un camps militaire russe abandonné en Hongrie. Et au bout de 2 h d'exploration, nous nous sommes trouvé face a des gardes (ils avaient repéré la voiture) qui vous interpellent en Hongrois avec des PM à la main, là, c'est nettement moins drôle (mais avec un bon backsish...). Il faut dire qu'il y avait du matériel assez intéressant :
Pour être franc, maintenant que j'ai des enfants, j'évite ce type d'activité (ce serait moyen d'expliquer a sa progéniture de ne pas faire les même bêtises que papa...)
Niveau matériel, j'y suis allé quasiment toujours avec une veste de treillis (celle qui tombe a mi-cuisse) et un jean ,de bonnes chaussures de marche et un petit sac à dos contenant :
1 gourde d'eau
une boite de barres énergétique
Beaucoup de batteries
2 lampes de poche
carte du coin (IGN 1/25)
Une corde solide de 6 m de long
un kit de premier soin
un couteau pliant
Et l'essentiel : toujours prévenir un proche de sa sortie, du lieu exact et de l'heure de retour max avant d’appeler les sécours...
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« La guerre, c'est la paix. » : L Tolstoi (je crois)
« La liberté, c'est l’esclavage. » : Spartacus (pas sur)
« L'ignorance, c'est la force. » : F Dostoïevski (a vérifier)
Kyraly- Membre
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Date d'inscription : 08/02/2017
Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Salut à tous !
Un petit bouquin est sorti fin 2017 sur l'Urbex et la photo et me semble compléter ce topic concernant la composante "artistique et photographie", que j'ai un peu négligé au profit d'un simple smartphone 8 Mégapixels :
Les secrets de la photo urbex, de Philippe Sergent aux éditions Eyrolles ( 9782212675177 )
https://www.eyrolles.com/Audiovisuel/Livre/les-secrets-de-la-photo-urbex-9782212675177
Les chapitres suivent quasiment la trame de mon premier post (il ne doit pas y avoir des masses de façon de traiter ce sujet), donc plusieurs points seront similaires, concernant les trois premiers chapitres. Le passage sur la loi est d'ailleurs quasi-identique, à ceci près que l'auteur considère qu'entrer dans une propriété privée et ouverte est une effraction. Sur ce point, je ne suis pas vraiment d'accord.
Les premières pages :
https://www.eyrolles.com/Chapitres/9782212675177/9782212675177.pdf
Les grosses différences porteront sur le matos : bien entendu, le propos de l'auteur porte sur la photo avant tout, donc les autres parties sont un peu plus condensées.
La description du kit de premiers soins ne mentionnera que quatre items (désinfectant, compresses, pansements, lingettes). Les lampes ne sont traitées que dans le cadre de la photo, pas de l'exploration donc les conseils sur les lumens et les fonctions seront différents. 250, c'est un peu violent niveau discrétion et pour ne pas déranger la vision nocturne.
Au niveau des rencontres à risques, les airsofteurs sont traités, mais pas celles avec les ferrailleurs; qui sont mentionnées simplement par :
"Le gardien n'était plus là, nous nous sommes introduits par une ouverture assez périlleuse et haut perchée que nous avaient indiqué le matin même...des voleurs de métaux."
Du côté alsacien, on préfère rigoureusement éviter ces rencontres justement parce qu'ils sont aux aguets, avec des masses et des pieds de biche. Les prendre en flagrant délit de vol et de destruction risque plutôt de provoquer des comportements assez dangereux.
Somme toute le livre est très sympathique, livres de belles photos et plusieurs témoignages du milieu au dernier chapitre.
Ceux qui souhaitent découvrir et qui débutent dans la prise de clichés, cela me semble une très bonne introduction à la matière.
Bonne lecture !
Un petit bouquin est sorti fin 2017 sur l'Urbex et la photo et me semble compléter ce topic concernant la composante "artistique et photographie", que j'ai un peu négligé au profit d'un simple smartphone 8 Mégapixels :
Les secrets de la photo urbex, de Philippe Sergent aux éditions Eyrolles ( 9782212675177 )
https://www.eyrolles.com/Audiovisuel/Livre/les-secrets-de-la-photo-urbex-9782212675177
Les chapitres suivent quasiment la trame de mon premier post (il ne doit pas y avoir des masses de façon de traiter ce sujet), donc plusieurs points seront similaires, concernant les trois premiers chapitres. Le passage sur la loi est d'ailleurs quasi-identique, à ceci près que l'auteur considère qu'entrer dans une propriété privée et ouverte est une effraction. Sur ce point, je ne suis pas vraiment d'accord.
Les premières pages :
https://www.eyrolles.com/Chapitres/9782212675177/9782212675177.pdf
Sommaire :
1 L’urbex, un monde à part...3
L’urbex, l’exploration urbaine, qu’est-ce que c’est ?
Une pratique clandestine, une activité illégale
Une pratique qui peut être périlleuse
L’état d’esprit de l’urbexeur
L’urbexeur, un Indiana Jones casse-cou ?
Des principes à respecter
La culture du secret
2 Préparer une exploration...21
Pas de place à l’improvisation
À la recherche du Graal
Trouver l’adresse du site
Contourner la surveillance
Prévoir des plans secondaires
À quelle saison partir ?
3 L’équipement de l’explorateur...37
L’équipement de base
Le matériel photographique
L’appareil photo
Les objectifs lumineux
L’éclairage
Les accessoires
Le trépied
Les cartes mémoire
Le sac photo
4 La prise de vue en exploration urbex...57
Maîtriser les bases de la photo
Le cadrage et la composition
La lumière
Maîtriser les réglages du boîtier
Les formats
Les Styles d’image
La mise au point
La mesure de la lumière
Les modes d’exposition
Bien exposer sa photo
La mémorisation d’exposition
Le mode Bulb (ou « pose B ») pour la pose longue
5 Le post-traitement des images...79
Les logiciels
L’éditing des images
Le développement et les corrections
L’avantage du format RAW
Les corrections de base
La correction de distorsion
La netteté 85 Le recadrage
Le nettoyage des poussières
Le HDR
La conversion en noir et blanc
6 Making of de photos urbex...93
Papier, s’il vous plaît !
La Statue désacralisée
Bataille navale.
Le Poids du passé.
L’École abandonnée.
La Roue de l’infortune
Les Forges de Vulcain
Sur les rails
Les Reines
Les 1 001 nuits.
La Spirale de la dictature
L’Alpha et l’Omega
Destination finale
La Mine de Monsieur G.
La Traction du passé.
À la poursuite d’Octobre rouge
7 Autres regards sur la photo urbex...113
Maxime Cotte
Pierre-Henry Muller
MonsieurKurtis
Brian Precious Decay
Umbertha
Conclusion
Les grosses différences porteront sur le matos : bien entendu, le propos de l'auteur porte sur la photo avant tout, donc les autres parties sont un peu plus condensées.
La description du kit de premiers soins ne mentionnera que quatre items (désinfectant, compresses, pansements, lingettes). Les lampes ne sont traitées que dans le cadre de la photo, pas de l'exploration donc les conseils sur les lumens et les fonctions seront différents. 250, c'est un peu violent niveau discrétion et pour ne pas déranger la vision nocturne.
Au niveau des rencontres à risques, les airsofteurs sont traités, mais pas celles avec les ferrailleurs; qui sont mentionnées simplement par :
"Le gardien n'était plus là, nous nous sommes introduits par une ouverture assez périlleuse et haut perchée que nous avaient indiqué le matin même...des voleurs de métaux."
Du côté alsacien, on préfère rigoureusement éviter ces rencontres justement parce qu'ils sont aux aguets, avec des masses et des pieds de biche. Les prendre en flagrant délit de vol et de destruction risque plutôt de provoquer des comportements assez dangereux.
Somme toute le livre est très sympathique, livres de belles photos et plusieurs témoignages du milieu au dernier chapitre.
Ceux qui souhaitent découvrir et qui débutent dans la prise de clichés, cela me semble une très bonne introduction à la matière.
Bonne lecture !
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L'expérience est une lumière qui n'éclaire que ceux qu'elle a déjà brûlés. Cédric Dassas
甩葱歌 - 古箏 - Distant Pulsar - Un Mauvais Fils - 25 Years of Zelda - Machinarium - Récapitulatif des projets électroniques - [Chroniques du Bunker de L'Apocalypse] - Projet Geiger - Culture ethnobotanique en France
tarsonis- Administrateur
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Loisirs : Trek, ethnobotanique, électronique DIY, nucléaire, médecine, post apo.
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Ps :
@Kyraly et Moniot, merci pour vos retex très enrichissants; j'étais passé à côté à l'époque !
@Kyraly et Moniot, merci pour vos retex très enrichissants; j'étais passé à côté à l'époque !
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L'expérience est une lumière qui n'éclaire que ceux qu'elle a déjà brûlés. Cédric Dassas
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Salut à tous !
Je suis tombé sur une série documentaire sur Planète+ qui propose un sortie Urbex aux alentours de Kiev.
Perso, je trouve la partie photo/exploration plutôt bien cadrée et assez esthétique.
On suit Dimitry Gromov et Angel Angelov (le caméraman) dans les alentours de Tchernobyl et Pripyat, notamment dans les deux derniers épisodes (9 et 10) de la saison.
La photographie ferait saliver la plupart des Urbexeur, entre l'escalade du radar trans-horizon "Pic Vert Russe" (Duga-3) :
http://www.on5vl.org/on5vl/antenne/souvenez-vous-du-pic-vert-russe-duga-3.html
Que de la visite des tours de refroidissement :
En passant par la ville qui disparait sous la nature :
et les vues par drone :
Le cimetière de véhicules de Rassokha (les hélicos semblent avoir été démontés) :
Le centre de vacances de Izumrudnoye :
La gare Yanov :
Ainsi que des villages abandonnés (Ilovnitsa), le Complexe Jupiter, officiellement fabrique de composants TV, mais officieusement de pièces militaires, et bien entendu la visite d'un bâtiment réacteur (n°5 de mémoire).
Le trajet global dans la zone :
Niveau "survival", je ne sais pas quelles sont clairement ses compétences, mais quelques points peuvent surprendre.
Dimitry parle sans arrêt de protection, de particules et de zones dangereuses, mais :
- il traverse un plan d'eau en caleçon dans la zone des 10km :
- il boit de l'eau filtrée d'une mare (sous réserve que ce soit pas cheaté, car il y a une coupure). Vu la couleur finale, je doute que le filtre soit efficace, et d'autant moins concernant les particules radioactives....
Perso, vu le terrain j'aurais plutôt pris des bottes en caoutchouc et apporté pas mal de litres d'eau....et mesuré la radioactivité des points d'eau !
Au niveau du compteur Geiger/dosimètre, il utilise le célèbre Pripyat 20.03.
Il y a donc plusieurs points à analyser et cela me permet de proposer une petite touche "électronique" à cette review.
Il utilise deux tubes SBM20 en parallèle. Il serait donc théoriquement plus sensible. Mais, si on regarde le schéma de plus près, ces tubes sont montés en parallèle sans aucune séparation.
La résistance Geiger est commune ainsi que la masse :
Il y a amha un gros risque de perte de sensibilité car, sans compter les capacités parasites, on double le temps mort. C'est à dire que si un tube décharge, la tension aux bornes des deux est à 0V. Donc le second n'est pas fonctionnel le temps que la tension remonte.
C'est amha ce qui explique les performances un peu inférieures dans les tests comparatifs que l'on peut voir sur le net.
- L'appareil consomme à peu près 10mA sous 8V quand il y a un peu d'activité, comme précisé à la note 3.12 du manuel.
Ce qui est assez élevé pour un dosimètre. On pourrait même estimer la conso à un peu plus (vu le schéma, sans doute 15mA) sous 9V réels, ce qui donne en gros 34h d'utilisation en continu avec une bonne pile 9V alcaline....et sans doute moins si les CI ont besoin d'une tension mini d'alimentation. Il faut donc évaluer le besoin en piles 9V dans la logistique d'une exploration de plusieurs jours....
- Dimitry montre plusieurs mesures, notamment quand l'appareil s'affole. Le gros souci est qu'il utilise le mode de mesure "exposition" (en mR/h) pour faire des mesures surfaciques (Bq/cm²)
Alors que l'appareil propose bien cette possibilité (φ ou Am), mais il faut passer en mesure bêta et retirer le cache métallique.
Pour reprendre une exemple classique des cours, ce serait comme se balader avec un thermomètre, et lorsque l'on s'approche d'une flamme d'allumette, on détecte plus de 1000°C, et on décrète que la pièce entière est à 1000°C.
Enfin, au niveau du négatif, perso il y a un truc qui me saoule : le docu version française est vraiment trop conté façon "Je suis Bear Grills, ceci/cela peut vous tuer" avec le même ton en voix off.
La VF a d'ailleurs renommé la série en "Soviet Megastructure", alors qu'il s'agit du projet "Insiders", financé en Kickstarter :
http://insiders.show/insidersProject.html
Du coup, pas impossible que la VO ait un ton différend.
Et des points qui me laissent dubitatifs :
- Quasiment tous les endroits visités sont en réalité accessibles via les "tours" de plusieurs jours (exemple ici et ici)
Du coup, il ne s'agit pas vraiment d'Urbex et on pourrait se demander si l'ensemble n'est pas du bidon, avec les protagonistes qui suivraient un guide hors champ caméra... ce qui faciliterait beaucoup le reportage... et éviterait des poursuites aux ukrainiens qui présentent régulièrement leurs sorties à Kiev.
C'est d'autant plus curieux que les plans ne sont pas du tout raccord au niveau de la position du Soleil (limite à se coucher près des tours de refroidissement, et en début d'après midi proche lors de la visite des bâtiments des réacteurs de l'étape suivante.
- Dimitry parle de traverser la rivière Ouj entre le camp de vacances et et l'antenne Goda-3. Or cette rivière passe presque 10km au Sud de sa position. On pourrait mettre ça sur le compte d'un montage dans le désordre.
Bref, il y a pas mal de plans intéressants, qui raviront les curieux, ainsi que les adeptes d'histoire et d'urbex, mais amha il y a une grosse surévaluation des risques (nuke et policiers) pour ajouter une couche d'action à l'émission et la rendre un peu plus accrocheuse.
Je suis tombé sur une série documentaire sur Planète+ qui propose un sortie Urbex aux alentours de Kiev.
Perso, je trouve la partie photo/exploration plutôt bien cadrée et assez esthétique.
On suit Dimitry Gromov et Angel Angelov (le caméraman) dans les alentours de Tchernobyl et Pripyat, notamment dans les deux derniers épisodes (9 et 10) de la saison.
La photographie ferait saliver la plupart des Urbexeur, entre l'escalade du radar trans-horizon "Pic Vert Russe" (Duga-3) :
http://www.on5vl.org/on5vl/antenne/souvenez-vous-du-pic-vert-russe-duga-3.html
Que de la visite des tours de refroidissement :
En passant par la ville qui disparait sous la nature :
et les vues par drone :
Le cimetière de véhicules de Rassokha (les hélicos semblent avoir été démontés) :
Le centre de vacances de Izumrudnoye :
La gare Yanov :
Ainsi que des villages abandonnés (Ilovnitsa), le Complexe Jupiter, officiellement fabrique de composants TV, mais officieusement de pièces militaires, et bien entendu la visite d'un bâtiment réacteur (n°5 de mémoire).
Le trajet global dans la zone :
Niveau "survival", je ne sais pas quelles sont clairement ses compétences, mais quelques points peuvent surprendre.
Dimitry parle sans arrêt de protection, de particules et de zones dangereuses, mais :
- il traverse un plan d'eau en caleçon dans la zone des 10km :
- il boit de l'eau filtrée d'une mare (sous réserve que ce soit pas cheaté, car il y a une coupure). Vu la couleur finale, je doute que le filtre soit efficace, et d'autant moins concernant les particules radioactives....
Perso, vu le terrain j'aurais plutôt pris des bottes en caoutchouc et apporté pas mal de litres d'eau....et mesuré la radioactivité des points d'eau !
Au niveau du compteur Geiger/dosimètre, il utilise le célèbre Pripyat 20.03.
Il y a donc plusieurs points à analyser et cela me permet de proposer une petite touche "électronique" à cette review.
Il utilise deux tubes SBM20 en parallèle. Il serait donc théoriquement plus sensible. Mais, si on regarde le schéma de plus près, ces tubes sont montés en parallèle sans aucune séparation.
La résistance Geiger est commune ainsi que la masse :
Il y a amha un gros risque de perte de sensibilité car, sans compter les capacités parasites, on double le temps mort. C'est à dire que si un tube décharge, la tension aux bornes des deux est à 0V. Donc le second n'est pas fonctionnel le temps que la tension remonte.
C'est amha ce qui explique les performances un peu inférieures dans les tests comparatifs que l'on peut voir sur le net.
- L'appareil consomme à peu près 10mA sous 8V quand il y a un peu d'activité, comme précisé à la note 3.12 du manuel.
Ce qui est assez élevé pour un dosimètre. On pourrait même estimer la conso à un peu plus (vu le schéma, sans doute 15mA) sous 9V réels, ce qui donne en gros 34h d'utilisation en continu avec une bonne pile 9V alcaline....et sans doute moins si les CI ont besoin d'une tension mini d'alimentation. Il faut donc évaluer le besoin en piles 9V dans la logistique d'une exploration de plusieurs jours....
- Dimitry montre plusieurs mesures, notamment quand l'appareil s'affole. Le gros souci est qu'il utilise le mode de mesure "exposition" (en mR/h) pour faire des mesures surfaciques (Bq/cm²)
Alors que l'appareil propose bien cette possibilité (φ ou Am), mais il faut passer en mesure bêta et retirer le cache métallique.
Pour reprendre une exemple classique des cours, ce serait comme se balader avec un thermomètre, et lorsque l'on s'approche d'une flamme d'allumette, on détecte plus de 1000°C, et on décrète que la pièce entière est à 1000°C.
Enfin, au niveau du négatif, perso il y a un truc qui me saoule : le docu version française est vraiment trop conté façon "Je suis Bear Grills, ceci/cela peut vous tuer" avec le même ton en voix off.
La VF a d'ailleurs renommé la série en "Soviet Megastructure", alors qu'il s'agit du projet "Insiders", financé en Kickstarter :
http://insiders.show/insidersProject.html
Du coup, pas impossible que la VO ait un ton différend.
Et des points qui me laissent dubitatifs :
- Quasiment tous les endroits visités sont en réalité accessibles via les "tours" de plusieurs jours (exemple ici et ici)
Du coup, il ne s'agit pas vraiment d'Urbex et on pourrait se demander si l'ensemble n'est pas du bidon, avec les protagonistes qui suivraient un guide hors champ caméra... ce qui faciliterait beaucoup le reportage... et éviterait des poursuites aux ukrainiens qui présentent régulièrement leurs sorties à Kiev.
C'est d'autant plus curieux que les plans ne sont pas du tout raccord au niveau de la position du Soleil (limite à se coucher près des tours de refroidissement, et en début d'après midi proche lors de la visite des bâtiments des réacteurs de l'étape suivante.
- Dimitry parle de traverser la rivière Ouj entre le camp de vacances et et l'antenne Goda-3. Or cette rivière passe presque 10km au Sud de sa position. On pourrait mettre ça sur le compte d'un montage dans le désordre.
Bref, il y a pas mal de plans intéressants, qui raviront les curieux, ainsi que les adeptes d'histoire et d'urbex, mais amha il y a une grosse surévaluation des risques (nuke et policiers) pour ajouter une couche d'action à l'émission et la rendre un peu plus accrocheuse.
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L'expérience est une lumière qui n'éclaire que ceux qu'elle a déjà brûlés. Cédric Dassas
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Superbe fil, je regrette de ne pas l'avoir vu plus tôt . Bravo
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Salut,
comme quoi une grande chaine comme Canal peut faire moins bien qu'un amateur en Kickstarter :
Bref, un petit tour classique à Prypiat, avec passage à côté de la grande roue & co, à grands coups de musique glauque en fond.
Mais cela n'empêche pas de véhiculer -comme d'hab- pas mal d'erreurs. Amha ce serait un très bon exercice de style pour qui s'intéresse au domaine :
En gros, à 1:56 : "Le compteur geiger s'affole...considérablement." [Ton dramatique et musique dark].
Moi j'y lis 0,5µSv/h, soit deux à cinq fois le bruit de fond français... à titre de comparaison, le débit de dose (car c'est un dosimètre, pas un compteur geiger) est d'environ 4µSv/h dans un avion de ligne moyen (9µSv/h pour un long courrier). La dose qu'il s'est mangée en avion pour faire l'aller/retour à Kiev depuis Paris (30µSv/h) est sans doute supérieure à celle prise lors du circuit balisé à Prypiat.
3:38 : "la limite d'exposition aux radiations est de 20mSv/an, ici le plafond explose"..."300, 400, 800".
Deux choses :
1) la limite d'exposition au public est de 1mSv/an au public, et 20mSv/an pour les pros-Catégorie A.
2) Il y a une grossière erreur, en parlant du plafond annuel en mSv, tandis que le compteur est en mode "contamination surfacique" et détecte.....des becquerels par cm2 par minute, en mode bêta fenêtre ouverte en plus. Deux mesures qui n'ont absolument rien à voir.
Ce serait comme comparer le nombre de litres qu'il pleut par an par m2 sur mon jardin (disons 1000L/an), avec le nombre de gouttes qui tombent dessus par seconde (allez, 10000 gouttes par seconde).
Enfin, à 4:10 [Devant l'hôtel] "Là on est vraiment dans la zone contaminée". Pourquoi pas sortir le dosimètre pour appuyer ce propos ? Bon nombre d'amateurs on réalisé des mesures et ont trouvé.... l'équivalent du bruit de fond moyen français. Cette zone a sûrement été à peu près décontaminée.
Bref ça introduit une grosse confusion qui décrédibilise le message de fond et entretient le lien magique/émotionnel de la radioactivité vis à vis du public, plutôt que l'aspect rationnel... ce qui va rejoindre la pelletée de "reportages" de la même trempe.
J'ai également posté en commentaire sur Youtube, ça tranche pas mal avec les trucs du genre "navré de vous dire cela vous allez avoir un cancer généralisé d’ici peu:(( sayez vous êtes contaminés et sa ont te le dira pas !!! Mais super ta pris un risque pour nous"
J'ai hâte de voir les réactions
comme quoi une grande chaine comme Canal peut faire moins bien qu'un amateur en Kickstarter :
Bref, un petit tour classique à Prypiat, avec passage à côté de la grande roue & co, à grands coups de musique glauque en fond.
Mais cela n'empêche pas de véhiculer -comme d'hab- pas mal d'erreurs. Amha ce serait un très bon exercice de style pour qui s'intéresse au domaine :
En gros, à 1:56 : "Le compteur geiger s'affole...considérablement." [Ton dramatique et musique dark].
Moi j'y lis 0,5µSv/h, soit deux à cinq fois le bruit de fond français... à titre de comparaison, le débit de dose (car c'est un dosimètre, pas un compteur geiger) est d'environ 4µSv/h dans un avion de ligne moyen (9µSv/h pour un long courrier). La dose qu'il s'est mangée en avion pour faire l'aller/retour à Kiev depuis Paris (30µSv/h) est sans doute supérieure à celle prise lors du circuit balisé à Prypiat.
3:38 : "la limite d'exposition aux radiations est de 20mSv/an, ici le plafond explose"..."300, 400, 800".
Deux choses :
1) la limite d'exposition au public est de 1mSv/an au public, et 20mSv/an pour les pros-Catégorie A.
2) Il y a une grossière erreur, en parlant du plafond annuel en mSv, tandis que le compteur est en mode "contamination surfacique" et détecte.....des becquerels par cm2 par minute, en mode bêta fenêtre ouverte en plus. Deux mesures qui n'ont absolument rien à voir.
Ce serait comme comparer le nombre de litres qu'il pleut par an par m2 sur mon jardin (disons 1000L/an), avec le nombre de gouttes qui tombent dessus par seconde (allez, 10000 gouttes par seconde).
Enfin, à 4:10 [Devant l'hôtel] "Là on est vraiment dans la zone contaminée". Pourquoi pas sortir le dosimètre pour appuyer ce propos ? Bon nombre d'amateurs on réalisé des mesures et ont trouvé.... l'équivalent du bruit de fond moyen français. Cette zone a sûrement été à peu près décontaminée.
Bref ça introduit une grosse confusion qui décrédibilise le message de fond et entretient le lien magique/émotionnel de la radioactivité vis à vis du public, plutôt que l'aspect rationnel... ce qui va rejoindre la pelletée de "reportages" de la même trempe.
J'ai également posté en commentaire sur Youtube, ça tranche pas mal avec les trucs du genre "navré de vous dire cela vous allez avoir un cancer généralisé d’ici peu:(( sayez vous êtes contaminés et sa ont te le dira pas !!! Mais super ta pris un risque pour nous"
J'ai hâte de voir les réactions
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L'expérience est une lumière qui n'éclaire que ceux qu'elle a déjà brûlés. Cédric Dassas
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Hello,
petit reportage commenté d'un groupe parti faire de l'Urbex dans les environs de Tchernobyl pendant 5 jours "en autonomie" :
Plusieurs passages pourront attirer notre attention, notamment concernant la préparation. Le manque de chaussures adéquates (9m) face au nombre de kilomètres à parcourir semble la principale difficulté de ce voyage; c'est une épreuve d'endurance.
Au niveau de la radioactivité, tout comme la précédente review avec Insiders (un peu plus haut), on retrouve quatre points identiques :
- ils traversent une rivière à poil (4m10). Cela doit être un endroit connu pour contourner les checkpoint. Mais alors pourquoi ne pas prévoir un genre de salopette en plastique ?
Comme ils n'avaient que 3L d'eau par personne -pour 5 jours- au total, fatalement ils finissent par filtrer d'eau l'eau de la rivière à moins d'1km de la centrale (15m50). J'ai tenté de contacter le collectif via leur site web et dans le commentaires Youtube afin d'avoir plus de précisions (filtres, marque détecteur, etc.), et faire part de quelques coquilles, mais deux semaines plus tard, pas de réponse.
Perso j'ai pas mal de doutes quant aux capacités des filtres. A noter qu'ils ne font pas de tests avec le compteurs GM sur l'eau filtrée.
Sur ces deux points, on est dans le cadre d'une éventuelle contamination interne (digestif) et de surface (la peau). De loin, ce sont les modes qui délivrent la dose la plus élevée comparé à la simple exposition gamma du sol.
- Ils réalisent des mesures en contamination surfacique avec le détecteur calibré en µSv/h :
Alors que ces appareils sont prévus et calibrés pour des mesures d'ambiance (1m du sol, etc.). Le débit de dose réel est des milliers de fois moindre que ce que l'on peut lire (règle de l'inverse des carrés).
C'est systématique avec les amateurs, mais sans doute le plus gros vecteur d’angoisse auprès du public.
Amha, les gens sont tentés de faire ce genre de mesure "de contact", qui font exploser les doses affichées et rendent "sexy-vendeur" la situation...alors que les mesures d'ambiance ne sont peut être pas exceptionnelles.
- Tout ce qui est expliqué dans les doses et débit est un peu un gros gloubi-boulga avec une erreur d'un facteur 1000.
Aussi bien avec leur review ici : http://hittheroad.co/portfolio/article-tchernobyl/
http://hittheroad.co/journal-tchernobyl/
Nop, c'est 0,08µSv/h, sinon il faut évacuer Kiev !
Du coup, leur commentaire Youtube qui a fait couler pas mal de pixel :
est juste surévalué x1000. Comme pour les autres reportages, l'équipe a dû se manger une dose à peu près équivalente à un A/R long courrier en avion....et sans doute un peu plus pour avoir bu l'eau filtrée
C'est un peu dommage de ne pas avoir pris le temps de vérifier un tout petit peu afin de publier un reportage net de "grosses" erreurs de mesures (la radioactivité étant ici une thématique majeure....), car j'ai tout de même beaucoup apprécié leur propos plutôt construit et rationnel.
J'espère qu'ils les corrigeront à l'occasion....
petit reportage commenté d'un groupe parti faire de l'Urbex dans les environs de Tchernobyl pendant 5 jours "en autonomie" :
Plusieurs passages pourront attirer notre attention, notamment concernant la préparation. Le manque de chaussures adéquates (9m) face au nombre de kilomètres à parcourir semble la principale difficulté de ce voyage; c'est une épreuve d'endurance.
Au niveau de la radioactivité, tout comme la précédente review avec Insiders (un peu plus haut), on retrouve quatre points identiques :
- ils traversent une rivière à poil (4m10). Cela doit être un endroit connu pour contourner les checkpoint. Mais alors pourquoi ne pas prévoir un genre de salopette en plastique ?
Comme ils n'avaient que 3L d'eau par personne -pour 5 jours- au total, fatalement ils finissent par filtrer d'eau l'eau de la rivière à moins d'1km de la centrale (15m50). J'ai tenté de contacter le collectif via leur site web et dans le commentaires Youtube afin d'avoir plus de précisions (filtres, marque détecteur, etc.), et faire part de quelques coquilles, mais deux semaines plus tard, pas de réponse.
Perso j'ai pas mal de doutes quant aux capacités des filtres. A noter qu'ils ne font pas de tests avec le compteurs GM sur l'eau filtrée.
Sur ces deux points, on est dans le cadre d'une éventuelle contamination interne (digestif) et de surface (la peau). De loin, ce sont les modes qui délivrent la dose la plus élevée comparé à la simple exposition gamma du sol.
- Ils réalisent des mesures en contamination surfacique avec le détecteur calibré en µSv/h :
Alors que ces appareils sont prévus et calibrés pour des mesures d'ambiance (1m du sol, etc.). Le débit de dose réel est des milliers de fois moindre que ce que l'on peut lire (règle de l'inverse des carrés).
C'est systématique avec les amateurs, mais sans doute le plus gros vecteur d’angoisse auprès du public.
Amha, les gens sont tentés de faire ce genre de mesure "de contact", qui font exploser les doses affichées et rendent "sexy-vendeur" la situation...alors que les mesures d'ambiance ne sont peut être pas exceptionnelles.
- Tout ce qui est expliqué dans les doses et débit est un peu un gros gloubi-boulga avec une erreur d'un facteur 1000.
Aussi bien avec leur review ici : http://hittheroad.co/portfolio/article-tchernobyl/
Nop, c'est 2,4mSv. A 2 Sv on est déjà dans les effets déterministes avec nausées, vomissements & co...Le Comité scientifique de l’ONU sur les conséquences des émissions radioactives indique que la dose de rayonnement naturel moyen pour les êtres humains dans le monde entier est inférieure à 2,4 Sv par an.
http://hittheroad.co/journal-tchernobyl/
Nop, c'est 0,08µSv/h, sinon il faut évacuer Kiev !
En forêt nous avons atteint un maximum de 5.20 mSv/h (courte exposition) tandis que notre campement dans un immeuble de Pipyat était de 0.10 mSv/h (mesure équivalente à Kiev ou Paris suivant l’intensité de pollution). Nop, c'était du coup 5,2µSv/h puis 0,1µSv/h à Pripyat.
Du coup, leur commentaire Youtube qui a fait couler pas mal de pixel :
est juste surévalué x1000. Comme pour les autres reportages, l'équipe a dû se manger une dose à peu près équivalente à un A/R long courrier en avion....et sans doute un peu plus pour avoir bu l'eau filtrée
C'est un peu dommage de ne pas avoir pris le temps de vérifier un tout petit peu afin de publier un reportage net de "grosses" erreurs de mesures (la radioactivité étant ici une thématique majeure....), car j'ai tout de même beaucoup apprécié leur propos plutôt construit et rationnel.
J'espère qu'ils les corrigeront à l'occasion....
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Arf ... moi mon kif ce serait de l'Urbex dans le coin de la mer d'Aral (bcp. plus dépaysant selon moi et avec pour le coup un prise de risque réelle / prog. biotox ...).
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Wow, la vidéo est impressionnante !
C'est vraiment un paysage apocalyptique, auquel l'auteur a collé la BO de Fallout 2 et Wasteland 2...
Là effectivement, je serais moins chaud pour m'y aventurer, entre le désert, le sel, les pesticides à haute dose...et l'île avec Biopreparat...je suis sûr que tu peux encore tomber sur des conteneurs de bacille du charbon, et peut être sur quelques illuminés venus les chercher.
Reste à savoir si les souches ont été militarisés ou juste vectorisées...ou les deux.
Au pire tu te balades en Mister Freeze en ayant remplacé une bouteille d'air par du ciflox
C'est vraiment un paysage apocalyptique, auquel l'auteur a collé la BO de Fallout 2 et Wasteland 2...
Là effectivement, je serais moins chaud pour m'y aventurer, entre le désert, le sel, les pesticides à haute dose...et l'île avec Biopreparat...je suis sûr que tu peux encore tomber sur des conteneurs de bacille du charbon, et peut être sur quelques illuminés venus les chercher.
Reste à savoir si les souches ont été militarisés ou juste vectorisées...ou les deux.
Au pire tu te balades en Mister Freeze en ayant remplacé une bouteille d'air par du ciflox
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Pas besoin d'aller aussi loin :
https://www.20minutes.fr/strasbourg/2434091-20190123-video-strasbourg-plongee-sous-sols-ville
On y parle du célèbre hôpital sous les Halles :
https://www.archi-wiki.org/Adresse:Ancien_Poste_de_secours_principal_de_la_Ville_de_Strasbourg_(Strasbourg)
https://www.20minutes.fr/strasbourg/2434091-20190123-video-strasbourg-plongee-sous-sols-ville
On y parle du célèbre hôpital sous les Halles :
https://www.archi-wiki.org/Adresse:Ancien_Poste_de_secours_principal_de_la_Ville_de_Strasbourg_(Strasbourg)
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
(très connu en effet / ceci étant dans les années 80 j'ai raté les dernières "visites" ...)
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Re: L'Urbex : Exploration Urbaine & review de terrain d'un petit EDC
Pour changer de la corrosive vodka Kazakh et de la bière alsacienne tiède, pourquoi pas un petit tour sous les tropiques à Villa Epecuen ?
Lien wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Villa_Epecu%C3%A9n
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