Le patrimoine des personnes et des ménages
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Le patrimoine des personnes et des ménages
Je vais essayer de faire une petite série d'articles pour "comprendre l'économie", surtout du point de vue des finances personnelles. Commençons par le patrimoine.
Il y a souvent confusion entre revenu et patrimoine, entre placements financiers et patrimoine.
Au sens large, le patrimoine d'une personne, c'est tout ce qu'elle possède.
Par exemple, une personne qui n'a pas d'argent de côté mais qui est propriétaire de son logement a un patrimoine : la valeur de ce logement.
L'INSEE distingue :
- le patrimoine brut : montant total des actifs détenus par un ménage. Il inclut son patrimoine financier, immobilier et professionnel, mais aussi les biens durables (voiture, équipement de la maison, ...), les bijoux, les œuvres d’art et autres objets de valeurs...
- le patrimoine net : montant total des actifs détenus par un ménage duquel on a déduit le montant total du capital qu’il doit encore au titre des emprunts.
Par exemple, celui qui vient d'acheter une maison en la payant entièrement à crédit et qui ne possède rien d'autre a donc un patrimoine net nul ! Au fur et à mesure qu'il rembourse l'emprunt, son patrimoine net augmente ( son patrimoine net est la valeur de la maison diminuée de la part d'emprunt restant à payer).
On voit donc que les placements financiers (livrets, actions et autres placements) ne sont qu'une partie du patrimoine. En fait, le patrimoine (brut) se répartit entre 3 grandes classes d'actifs :
- patrimoine financier : 20 % en moyenne
- patrimoine immobilier : 62 % en moyenne
- patrimoine professionnel (entreprises, terres, machines, bâtiments, cheptel, stocks, etc.) : 14 % en moyenne.
(ça ne fait pas 100 % ; je suppose que la différence doit être le patrimoine de biens mobiliers (voiture etc.)).
On voit qu'en moyenne, le patrimoine des ménages est à plus de la moitié de l'immobilier. Intuitivement, on a tendance à ne pas le prendre en compte, parce que ce n'est pas de l'argent immédiatement disponible. Pour la résidence principale, on risque de raisonner en "c'est ma maison, j'en ai besoin, si je le vends je vais où ?". Pour des terres ou une résidence secondaire qu'on aurait hérités, on va avoir tendance à se dire "ce sont des biens de famille". N'empêche, dans ces deux cas, c'est bien du patrimoine !
Réciproquement, le patrimoine financier, qui est celui qu'on perçoit le mieux intuitivement parce que ce sont "nos sous de côté", ce n'est que 20 % du patrimoine, en moyenne.
Par ailleurs, 92 % des ménages ont un patrimoine financier et 61 % ont un patrimoine immobilier.
Voici les chiffres de 2010 de l'INSEE sur le patrimoine (brut) des Français :
On voit don que la répartition du patrimoine est très inégalitaire ; bien plus que celle du revenu. La moitié des ménages qui a plus que la médiane a 93% du patrimoine total ; la moitié des ménages qui a moins que la médiane ne rassemble que 7 % du patrimoine total. Je pense que ça peut s'expliquer parce que le patrimoine se cumule, se construit. Des personnes modestes issues d'un milieu modeste ne vont pas construire un capital important au cours de leur vie : ni par le revenu, ni par l'héritage. Il y a donc un effet "cumulatif".
La moyenne du patrimoine (brut) est très variable selon l'âge :
En gros, le patrimoine augmente fortement lorsqu'on vieillit jusqu'à 60 - 70 ans, puis il diminue.
Cette évolution très importante au cours de la vie s'explique principalement par 3 phénomènes :
- les gens construisent leur patrimoine au cours de leur vie, en épargnant ou en investissant. Par exemple, si on achète sa maison vers 35 ans, avant 35 ans on avait un patrimoine très faible, après on a un patrimoine (brut) important (la valeur de la maison).
- les héritages et les donations. Au fur et à mesure qu'on vieillit, on reçoit généralement des héritages (ou des donations) qui viennent augmenter le patrimoine.
- l'augmentation du salaire au cours de la carrière : ce n'est pas valable pour tous, mais souvent, on gagne plus en vieillissant, soit parce que le salaire augmente avec l'ancienneté, au même poste (particulièrement vrai pour les cadres), soit parce qu'en plus, on grimpe dans la hiérarchie.
Bref, pour devenir riche, il suffit d'attendre suffisamment longtemps ! (hein, quoi, il y a une erreur dans mon raisonnement ? )
C'est remarquable aussi que le patrimoine décroisse au-delà de 60-70 ans. Il y a certes des personnes qui destockent du patrimoine pour faire face à un moindre revenu (chômage des seniors ou retraite), mais il y aussi et surtout le fait que les gens donnent des morceaux de patrimoine à leurs descendants. Pour le 9e décile(*), le patrimoine total entre 50 et 60 ans est de 738 500 €.
(*)Petite explication sur les déciles. Les déciles sont les valeurs qui séparent la population en 10 parties, avec le même nombre de gens dans chaque partie.
Pourquoi 9 déciles alors qu'il y a 10 parties ? Parce que quand on sépare une population en N parties, il n'y a que N-1 séparateurs. Par exemple, si vous séparez une population en deux parties égales, il n'y a qu'une seule séparation et non pas deux : c'est ce qu'on appelle la médiane. De même, quand on sépare en 10 parties, il y a 9 séparateurs.
Les gens qui sont au-dessus du 9e décile sont donc les 10 % de la population les plus riches en patrimoine.
Supposons que des gens typiques de ce 9e décile (c'est à dire qu'ils sont pile à la limite basse des 10 % les plus riches), avec 738 500 € de patrimoine entre 50 et 59 ans, aient fait un testament en faveur de leurs 2 enfants et 4 petits-enfants (exemple volontairement caricatural). Le montant de la donation (ou de l'héritage) exonéré de droits de succession est de 100 k€ par enfant et 33 k€ par petit-enfant, soit 333 k€ au total. D'où l'intérêt de faire des donations au moins 15 ans avant son décès (si le décès a lieu moins de 15 ans après la donation, le montant de la donation est ajouté à l'héritage pour calculer les droits de successions, donc la donation ne permet pas d'abaisser les frais de succession). Toujours aussi caricatural, mais supposons qu'ils fassent la donation maximale à leurs enfants et petits-enfants à l'âge de 60 ans, soit un total de 333 k€. Reste dans leur patrimoine 405 k€, dont on va supposer qu'il reste constant jusqu'à leur mort. Quand ils décèdent 20 ou 30 ans plus tard et s'ils ont optimisé pile poil le montant affecté à chacun par le testament, il n'y aura que 72 k€ qui vont être soumis à droits de succession.
Au sujet de l'héritage, voir notamment mon article : https://www.le-projet-olduvai.com/t6750-organiser-sa-succession
Quelques remarques encore :
- il y a du patrimoine qui augmente de valeur, du patrimoine qui garde une valeur constante, du patrimoine qui baisse de valeur. Par exemple, celui qui a placé son patrimoine dans des actions Air Liquide a vu son patrimoine multiplié par 2,6 en 10 ans ; celui qui avait acheté Crédit agricole a vu son patrimoine baisser de 40 % en 10 ans ; celui qui avait tout placé dans une entreprise qui a fait faillite depuis a vu son patrimoine ruiné. Bien sûr, c'est très caricatural, presque personne ne met son capital entier sur les actions d'une seule entreprise, et de plus je n'ai pris en compte que la valeur de l'action et pas les dividendes, mais c'est pour expliquer. De même un logement acheté il y a 20 ans à un endroit hyper côté depuis (exemple : rives du lac d'Annecy) a très fortement augmenté de valeur ; un logement situé dans un quartier qui s'est dégradé a probablement baissé de valeur. Une forêt qui s'améliore gagne de la valeur, mais elle peut aussi être dévastée par le feu ou des maladies et voir sa valeur baisser très fortement.
- il y a du patrimoine risqué et du moins risqué. Traditionnellement, on considère comme peu risqués les livrets d'épargne, la pierre (l'immobilier construit), la terre (l'immobilier non construit, souvent de la forêt ou de la terre agricole), les métaux précieux... Pour autant, il faut bien dire qu'il existe des cas où le patrimoine peut s'envoler en fumée (au sens propre ou au sens figuré). Quelques exemples : on a des parts ou des actions ou dans une entreprise qui fait faillite : valeur : zéro. On possède une forêt qui brûle et ne peut pas être indemnisée : valeur : quasi nulle. On a placé son argent dans un banque qui doit être renflouée en subissant un "haircut" des dépôts : forte décote. On possède une voiture de collection qu'on a assuré au tiers et on se plante tout seul en se promenant et on la met épave : valeur restante : quasi nulle. On se fait voler des valeurs (or, argent liquide, bijoux) et on est peu ou mal indemnisé par l'assurance : forte décote voire perte totale...
Autre exemple intéressant de risque : l'immobilier lorsqu'on est floué de son droit de propriété. Historiquement, il y a eu de nombreux cas (protestants, nobles, personnes fuyant la guerre et/ou la révolution)... et ça existe encore de nos jours.
- il y a du patrimoine qui rapporte, par opposition à du patrimoine qui ne rapporte rien (pendant leur durée de détention et indépendamment de leurs variations de valeur, donc de la plus-value ou moins-value à la revente). Exemples de patrimoine qui rapporte : actions (dividendes), une entreprise (si elle fait du bénef), de l'immobilier locatif (loyer), une forêt (ventes de bois). Exemples de patrimoine qui ne rapporte rien : les métaux précieux, les objets d'art...
- on peut être riche de patrimoine et avoir un petit revenu (exemple : personne âgée avec une petite retraite mais avec un patrimoine significatif composé au cours de sa vie par l'épargne et les héritages) ; et réciproquement être pauvre en patrimoine mais avec un revenu élevé (exemple : jeune couple de cadres dynamiques issus d'un milieu modeste : 15 k€ par mois de revenu mais pas de patrimoine parce que pas d'héritage de riches ancêtres). On peut aussi être riche en patrimoine et riche en revenus ; ou pauvre en patrimoine et pauvre en revenus.
Donc, même si le revenu aide bien sûr à bâtir un patrimoine, ce sont tout de même deux notions très différentes.
Pour approfondir, voir notamment (on peut télécharger les publications en pdf, à droite du résumé) :
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1380
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ECO472D
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T12F122
voir aussi : http://mclams.free.fr/index.php?parent=index_articles.html&page_name=repartition_patrimoine.html
Il y a souvent confusion entre revenu et patrimoine, entre placements financiers et patrimoine.
Au sens large, le patrimoine d'une personne, c'est tout ce qu'elle possède.
Par exemple, une personne qui n'a pas d'argent de côté mais qui est propriétaire de son logement a un patrimoine : la valeur de ce logement.
L'INSEE distingue :
- le patrimoine brut : montant total des actifs détenus par un ménage. Il inclut son patrimoine financier, immobilier et professionnel, mais aussi les biens durables (voiture, équipement de la maison, ...), les bijoux, les œuvres d’art et autres objets de valeurs...
- le patrimoine net : montant total des actifs détenus par un ménage duquel on a déduit le montant total du capital qu’il doit encore au titre des emprunts.
Par exemple, celui qui vient d'acheter une maison en la payant entièrement à crédit et qui ne possède rien d'autre a donc un patrimoine net nul ! Au fur et à mesure qu'il rembourse l'emprunt, son patrimoine net augmente ( son patrimoine net est la valeur de la maison diminuée de la part d'emprunt restant à payer).
On voit donc que les placements financiers (livrets, actions et autres placements) ne sont qu'une partie du patrimoine. En fait, le patrimoine (brut) se répartit entre 3 grandes classes d'actifs :
- patrimoine financier : 20 % en moyenne
- patrimoine immobilier : 62 % en moyenne
- patrimoine professionnel (entreprises, terres, machines, bâtiments, cheptel, stocks, etc.) : 14 % en moyenne.
(ça ne fait pas 100 % ; je suppose que la différence doit être le patrimoine de biens mobiliers (voiture etc.)).
On voit qu'en moyenne, le patrimoine des ménages est à plus de la moitié de l'immobilier. Intuitivement, on a tendance à ne pas le prendre en compte, parce que ce n'est pas de l'argent immédiatement disponible. Pour la résidence principale, on risque de raisonner en "c'est ma maison, j'en ai besoin, si je le vends je vais où ?". Pour des terres ou une résidence secondaire qu'on aurait hérités, on va avoir tendance à se dire "ce sont des biens de famille". N'empêche, dans ces deux cas, c'est bien du patrimoine !
Réciproquement, le patrimoine financier, qui est celui qu'on perçoit le mieux intuitivement parce que ce sont "nos sous de côté", ce n'est que 20 % du patrimoine, en moyenne.
Par ailleurs, 92 % des ménages ont un patrimoine financier et 61 % ont un patrimoine immobilier.
Voici les chiffres de 2010 de l'INSEE sur le patrimoine (brut) des Français :
Le patrimoine brut médian des Français est donc : 150 200 euros. La moitié des ménages ont plus, la moitié des ménages ont moins.Début 2010, selon la nouvelle enquête Patrimoine des ménages, la moitié des ménages vivant en France déclarent posséder plus de 150 200 euros de patrimoine brut et concentrent 93 % des avoirs. Les 10 % les mieux dotés ont au moins 552 300 euros de patrimoine brut et détiennent près de la moitié de la masse totale de celui-ci. Enfin, les 1 % des ménages les plus riches en termes de patrimoine détiennent chacun plus de 1,9 million d’euros d’avoirs. À l’opposé, les 10 % de ménages les moins dotés détiennent chacun moins de 2 700 euros de patrimoine et collectivement moins de 0,1 % de la masse totale.
On voit don que la répartition du patrimoine est très inégalitaire ; bien plus que celle du revenu. La moitié des ménages qui a plus que la médiane a 93% du patrimoine total ; la moitié des ménages qui a moins que la médiane ne rassemble que 7 % du patrimoine total. Je pense que ça peut s'expliquer parce que le patrimoine se cumule, se construit. Des personnes modestes issues d'un milieu modeste ne vont pas construire un capital important au cours de leur vie : ni par le revenu, ni par l'héritage. Il y a donc un effet "cumulatif".
La moyenne du patrimoine (brut) est très variable selon l'âge :
En gros, le patrimoine augmente fortement lorsqu'on vieillit jusqu'à 60 - 70 ans, puis il diminue.
Cette évolution très importante au cours de la vie s'explique principalement par 3 phénomènes :
- les gens construisent leur patrimoine au cours de leur vie, en épargnant ou en investissant. Par exemple, si on achète sa maison vers 35 ans, avant 35 ans on avait un patrimoine très faible, après on a un patrimoine (brut) important (la valeur de la maison).
- les héritages et les donations. Au fur et à mesure qu'on vieillit, on reçoit généralement des héritages (ou des donations) qui viennent augmenter le patrimoine.
- l'augmentation du salaire au cours de la carrière : ce n'est pas valable pour tous, mais souvent, on gagne plus en vieillissant, soit parce que le salaire augmente avec l'ancienneté, au même poste (particulièrement vrai pour les cadres), soit parce qu'en plus, on grimpe dans la hiérarchie.
Bref, pour devenir riche, il suffit d'attendre suffisamment longtemps ! (hein, quoi, il y a une erreur dans mon raisonnement ? )
C'est remarquable aussi que le patrimoine décroisse au-delà de 60-70 ans. Il y a certes des personnes qui destockent du patrimoine pour faire face à un moindre revenu (chômage des seniors ou retraite), mais il y aussi et surtout le fait que les gens donnent des morceaux de patrimoine à leurs descendants. Pour le 9e décile(*), le patrimoine total entre 50 et 60 ans est de 738 500 €.
(*)Petite explication sur les déciles. Les déciles sont les valeurs qui séparent la population en 10 parties, avec le même nombre de gens dans chaque partie.
Pourquoi 9 déciles alors qu'il y a 10 parties ? Parce que quand on sépare une population en N parties, il n'y a que N-1 séparateurs. Par exemple, si vous séparez une population en deux parties égales, il n'y a qu'une seule séparation et non pas deux : c'est ce qu'on appelle la médiane. De même, quand on sépare en 10 parties, il y a 9 séparateurs.
Les gens qui sont au-dessus du 9e décile sont donc les 10 % de la population les plus riches en patrimoine.
Supposons que des gens typiques de ce 9e décile (c'est à dire qu'ils sont pile à la limite basse des 10 % les plus riches), avec 738 500 € de patrimoine entre 50 et 59 ans, aient fait un testament en faveur de leurs 2 enfants et 4 petits-enfants (exemple volontairement caricatural). Le montant de la donation (ou de l'héritage) exonéré de droits de succession est de 100 k€ par enfant et 33 k€ par petit-enfant, soit 333 k€ au total. D'où l'intérêt de faire des donations au moins 15 ans avant son décès (si le décès a lieu moins de 15 ans après la donation, le montant de la donation est ajouté à l'héritage pour calculer les droits de successions, donc la donation ne permet pas d'abaisser les frais de succession). Toujours aussi caricatural, mais supposons qu'ils fassent la donation maximale à leurs enfants et petits-enfants à l'âge de 60 ans, soit un total de 333 k€. Reste dans leur patrimoine 405 k€, dont on va supposer qu'il reste constant jusqu'à leur mort. Quand ils décèdent 20 ou 30 ans plus tard et s'ils ont optimisé pile poil le montant affecté à chacun par le testament, il n'y aura que 72 k€ qui vont être soumis à droits de succession.
Au sujet de l'héritage, voir notamment mon article : https://www.le-projet-olduvai.com/t6750-organiser-sa-succession
Quelques remarques encore :
- il y a du patrimoine qui augmente de valeur, du patrimoine qui garde une valeur constante, du patrimoine qui baisse de valeur. Par exemple, celui qui a placé son patrimoine dans des actions Air Liquide a vu son patrimoine multiplié par 2,6 en 10 ans ; celui qui avait acheté Crédit agricole a vu son patrimoine baisser de 40 % en 10 ans ; celui qui avait tout placé dans une entreprise qui a fait faillite depuis a vu son patrimoine ruiné. Bien sûr, c'est très caricatural, presque personne ne met son capital entier sur les actions d'une seule entreprise, et de plus je n'ai pris en compte que la valeur de l'action et pas les dividendes, mais c'est pour expliquer. De même un logement acheté il y a 20 ans à un endroit hyper côté depuis (exemple : rives du lac d'Annecy) a très fortement augmenté de valeur ; un logement situé dans un quartier qui s'est dégradé a probablement baissé de valeur. Une forêt qui s'améliore gagne de la valeur, mais elle peut aussi être dévastée par le feu ou des maladies et voir sa valeur baisser très fortement.
- il y a du patrimoine risqué et du moins risqué. Traditionnellement, on considère comme peu risqués les livrets d'épargne, la pierre (l'immobilier construit), la terre (l'immobilier non construit, souvent de la forêt ou de la terre agricole), les métaux précieux... Pour autant, il faut bien dire qu'il existe des cas où le patrimoine peut s'envoler en fumée (au sens propre ou au sens figuré). Quelques exemples : on a des parts ou des actions ou dans une entreprise qui fait faillite : valeur : zéro. On possède une forêt qui brûle et ne peut pas être indemnisée : valeur : quasi nulle. On a placé son argent dans un banque qui doit être renflouée en subissant un "haircut" des dépôts : forte décote. On possède une voiture de collection qu'on a assuré au tiers et on se plante tout seul en se promenant et on la met épave : valeur restante : quasi nulle. On se fait voler des valeurs (or, argent liquide, bijoux) et on est peu ou mal indemnisé par l'assurance : forte décote voire perte totale...
Autre exemple intéressant de risque : l'immobilier lorsqu'on est floué de son droit de propriété. Historiquement, il y a eu de nombreux cas (protestants, nobles, personnes fuyant la guerre et/ou la révolution)... et ça existe encore de nos jours.
- il y a du patrimoine qui rapporte, par opposition à du patrimoine qui ne rapporte rien (pendant leur durée de détention et indépendamment de leurs variations de valeur, donc de la plus-value ou moins-value à la revente). Exemples de patrimoine qui rapporte : actions (dividendes), une entreprise (si elle fait du bénef), de l'immobilier locatif (loyer), une forêt (ventes de bois). Exemples de patrimoine qui ne rapporte rien : les métaux précieux, les objets d'art...
- on peut être riche de patrimoine et avoir un petit revenu (exemple : personne âgée avec une petite retraite mais avec un patrimoine significatif composé au cours de sa vie par l'épargne et les héritages) ; et réciproquement être pauvre en patrimoine mais avec un revenu élevé (exemple : jeune couple de cadres dynamiques issus d'un milieu modeste : 15 k€ par mois de revenu mais pas de patrimoine parce que pas d'héritage de riches ancêtres). On peut aussi être riche en patrimoine et riche en revenus ; ou pauvre en patrimoine et pauvre en revenus.
Donc, même si le revenu aide bien sûr à bâtir un patrimoine, ce sont tout de même deux notions très différentes.
Pour approfondir, voir notamment (on peut télécharger les publications en pdf, à droite du résumé) :
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1380
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ECO472D
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T12F122
voir aussi : http://mclams.free.fr/index.php?parent=index_articles.html&page_name=repartition_patrimoine.html
Barnabé- Membre Premium
- Nombre de messages : 5313
Localisation : Massif Central
Date d'inscription : 28/04/2008
Re: Le patrimoine des personnes et des ménages
Encore quelques réflexions sur le patrimoine :
- On l'a vu, la moitié des ménages français ont moins de 153 000 € de patrimoine et ne possèdent, à eux tous, que 7 % du patrimoine total des ménages. Ca relativise. Finalement, avoir peu de patrimoine, c'est le lot commun.
- Une question que l'on pose souvent : peut-on devenir "rentier" ? C'est à dire vivre des revenus de son patrimoine ?
Puisqu'on veut un revenu, fixons une limite basse : un SMIC net, c'est à dire 1136 € par mois, c'est à dire 13632 € par an.
Un placement hyper-optimisé, par exemple de l'immobilier locatif tip-top, va rapporter 5 % net par an (le cas général étant plutôt à 2-3 %).
Pour avoir 13 632 € de revenus nets avec un placement à 5 % net de rendement, il faut avoir placé 13 632/0.05 = 272 640 €.
Comme ce taux est exceptionnel et que de plus il faut plutôt diversifier (le fameux "ne pas placer tous ses oeufs dans le même panier") quitte à avoir certains placements qui rapportent bien moins, dans les faits, il est très difficile d'être rentier à moins d'1 million d'euros de capital, et même plutôt le double. On voit donc que cet exercice est réservé aux quelques % les mieux dotés (par exemple, le 1 % des ménages français qui le plus de patrimoine, c'est à dire qui a plus de 1 885 200 €). Rien n'empêche bien sûr de commencer modestement, mais ne pas s'étonner si les revenus restent très faibles tant que le patrimoine reste faible.
Dernier point que je voulais approfondir : la notion de patrimoine risqué... selon ce qu'on considère comme risque.
On considère traditionnellement comme très sûr les placements "à capital garanti". C'est à dire que vous retrouverez au moins vos billes de départ. Les livrets d'épargne sont considérés comme très sûrs : les taux sont bas, mais le capital reste et augmente même un peu (on n'a encore jamais vu un taux négatif), et de plus, l'argent reste disponible, contrairement à d'autres placements où le capital est bloqué pour une certaine durée.
Le prepper anxieux, lui, a en tête que l'Etat pourrait bloquer les avoirs sur les livrets, voire décider d'un haircut ou même d'une "réaffectation".
Autre placement traditionnellement considéré comme très sûr : la "pierre", c'est à dire l'immobilier. Par exemple, l'immobilier locatif.
Le prepper anxieux pense déjà aux impayés des locataires (dans le cas de la location d'habitations principales). Il y a des histoires d'horreur où des propriétaires subissent deux ans d'impayés de loyer avant d'obtenir enfin l'expulsion, et c'est pour découvrir un logement dévasté où la remise en état va coûter très cher.
Pour s"affranchir de ce risque avec les locaux d'habitation, il y a possibilité d'investir dans l'immobilier tertiaire (bureaux et commercial) par des sociétés qui gèrent au mieux et mutualisent les risques tout en déchargeant l'investisseur des tracas de la gestion. Le prepper anxieux s'interroge : en cas de grosse crise économique, est-ce qu'une grande proportion de ces locaux ne vont pas rester sans locataires ?
Encore un peu plus pessimiste : et quand on est floué de son droit de propriété ? Révolution, spoliation, confiscation par l'Etat... ou bien des gens qui s'approprient vos biens avec l'aide d'un notaire véreux (il y a "quelques" cas rapportés de biens immobiliers ainsi spoliés, juste de l'autre côté de la méditerranée). Ou tout simplement le squatt quand plus personne ne peut ou ne veut déloger les squatteurs.
Dans la même idée : un jardin, ou la forêt. Et si on vient vous voler les fruits de la terre ? Est-ce que, en situation très gravement dégradé, ce qui est à nous, c'est ce sur quoi on peut veiller personnellementles armes à la main ? Est-ce que, dans une situation dégradée, tous les biens trop éloignés de chez soi ou trop étendus pour être surveillés ne risquent pas d'être des pertes sèches ?
La bourse, on sait que c'est risqué. La valeur de l'action d'une entreprise qui fait faillite, c'est zéro. Néanmoins, tous les sites et magazines sérieux vantent le PEA et les actions "de bon père famille". Et si la bourse s'écroule (le CAC à 600 points comme prophétisé par Olivier Delamarche) ? Voire, la bourse fermée pour une durée indeterminée ?
Si on élargit un peu la réflexion, on peut aussi se dire que tout ce qui est des 1 et des 0 sur des ordinateurs peut être perdu, en cas de panne durable d'électricité, de piratage mondial ou que sais-je ? Le compte courant, les livrets d'épargne, les actions, l'assurance-vie, etc. : tout cela est virtuel et pourrait devenir "en panne".
Elargissons encore : tout ce qui relève de la monnaie risque de subir une dévaluation ou une hyperinflation. On a beaucoup évoqué le Grexit ; et la fin de l'euro, ça ressemblerait à quoi ? Il resterait quoi de nos placements (et de notre revenu d'ailleurs...) si on revenait au franc avec une dévaluation x2 ou x4 ?
J'allais oublier : et quand on est contrait à l'exil ? Suivant ce qui fonctionne encore, on peut transférer de l'argent par voie bancaire, ou coudre des pièces d'or dans ses vêtements "à l'ancienne" (encore que ça sonne aux portiques des aéroports), mais il y a un problème avec tout ce qui risque d'être difficile à revendre ou à liquider (en fonction de la situation qu'on laisse derrière soi !).
Réciproquement, regardons ce sur quoi les preppers (pour ne pas dire survival.stes) investissent :
- réserves de nourriture : très peu de valeur de revente, fort risque que ça périme : un mauvais placement selon les réflexions habituelles
- tout ce qui est équipement "de survie" : même si ça ne se dégrade pas, ça peut seulement se revendre d'occasion à un prix bien moindre que le prix du neuf : là aussi, un mauvais placement selon les réflexions habituelles.
- un abri anti-atomique : ça ajoute bien peu de valeur à votre maison, 99 % des acheteurs n'y voyant qu'un sorte de cellier pour y ranger du bordel. Vous auriez mieux fait de faire une piscine, ça, ça fait de la valeur à la revente !
- or et argent : actuellement, ça baisse. Probable que ça remonte sur le long terme (voire seulement très long terme) avec l'épuisement minier, mais d'ici là, il faut attendre. N'oublions pas le risque de cambriolage, qui fait passer la valeur du placement subitement à zéro (vous étiez assuré ? vraiment ?).
Je me fais un peu l'avocat du diable, mais il est intéressant de constater que :
- la plupart des placements classiques, le prepper anxieux y voit un risque.
- la plupart des investissements de prepper, l'investisseur classique y voit de l'argent bien mal placé sur des trucs qui ne rapportent rien.
Après, c'est à chacun de faire ses choix... à condition d'avoir quelque chose à placer.
- On l'a vu, la moitié des ménages français ont moins de 153 000 € de patrimoine et ne possèdent, à eux tous, que 7 % du patrimoine total des ménages. Ca relativise. Finalement, avoir peu de patrimoine, c'est le lot commun.
- Une question que l'on pose souvent : peut-on devenir "rentier" ? C'est à dire vivre des revenus de son patrimoine ?
Puisqu'on veut un revenu, fixons une limite basse : un SMIC net, c'est à dire 1136 € par mois, c'est à dire 13632 € par an.
Un placement hyper-optimisé, par exemple de l'immobilier locatif tip-top, va rapporter 5 % net par an (le cas général étant plutôt à 2-3 %).
Pour avoir 13 632 € de revenus nets avec un placement à 5 % net de rendement, il faut avoir placé 13 632/0.05 = 272 640 €.
Comme ce taux est exceptionnel et que de plus il faut plutôt diversifier (le fameux "ne pas placer tous ses oeufs dans le même panier") quitte à avoir certains placements qui rapportent bien moins, dans les faits, il est très difficile d'être rentier à moins d'1 million d'euros de capital, et même plutôt le double. On voit donc que cet exercice est réservé aux quelques % les mieux dotés (par exemple, le 1 % des ménages français qui le plus de patrimoine, c'est à dire qui a plus de 1 885 200 €). Rien n'empêche bien sûr de commencer modestement, mais ne pas s'étonner si les revenus restent très faibles tant que le patrimoine reste faible.
Dernier point que je voulais approfondir : la notion de patrimoine risqué... selon ce qu'on considère comme risque.
On considère traditionnellement comme très sûr les placements "à capital garanti". C'est à dire que vous retrouverez au moins vos billes de départ. Les livrets d'épargne sont considérés comme très sûrs : les taux sont bas, mais le capital reste et augmente même un peu (on n'a encore jamais vu un taux négatif), et de plus, l'argent reste disponible, contrairement à d'autres placements où le capital est bloqué pour une certaine durée.
Le prepper anxieux, lui, a en tête que l'Etat pourrait bloquer les avoirs sur les livrets, voire décider d'un haircut ou même d'une "réaffectation".
Autre placement traditionnellement considéré comme très sûr : la "pierre", c'est à dire l'immobilier. Par exemple, l'immobilier locatif.
Le prepper anxieux pense déjà aux impayés des locataires (dans le cas de la location d'habitations principales). Il y a des histoires d'horreur où des propriétaires subissent deux ans d'impayés de loyer avant d'obtenir enfin l'expulsion, et c'est pour découvrir un logement dévasté où la remise en état va coûter très cher.
Pour s"affranchir de ce risque avec les locaux d'habitation, il y a possibilité d'investir dans l'immobilier tertiaire (bureaux et commercial) par des sociétés qui gèrent au mieux et mutualisent les risques tout en déchargeant l'investisseur des tracas de la gestion. Le prepper anxieux s'interroge : en cas de grosse crise économique, est-ce qu'une grande proportion de ces locaux ne vont pas rester sans locataires ?
Encore un peu plus pessimiste : et quand on est floué de son droit de propriété ? Révolution, spoliation, confiscation par l'Etat... ou bien des gens qui s'approprient vos biens avec l'aide d'un notaire véreux (il y a "quelques" cas rapportés de biens immobiliers ainsi spoliés, juste de l'autre côté de la méditerranée). Ou tout simplement le squatt quand plus personne ne peut ou ne veut déloger les squatteurs.
Dans la même idée : un jardin, ou la forêt. Et si on vient vous voler les fruits de la terre ? Est-ce que, en situation très gravement dégradé, ce qui est à nous, c'est ce sur quoi on peut veiller personnellement
La bourse, on sait que c'est risqué. La valeur de l'action d'une entreprise qui fait faillite, c'est zéro. Néanmoins, tous les sites et magazines sérieux vantent le PEA et les actions "de bon père famille". Et si la bourse s'écroule (le CAC à 600 points comme prophétisé par Olivier Delamarche) ? Voire, la bourse fermée pour une durée indeterminée ?
Si on élargit un peu la réflexion, on peut aussi se dire que tout ce qui est des 1 et des 0 sur des ordinateurs peut être perdu, en cas de panne durable d'électricité, de piratage mondial ou que sais-je ? Le compte courant, les livrets d'épargne, les actions, l'assurance-vie, etc. : tout cela est virtuel et pourrait devenir "en panne".
Elargissons encore : tout ce qui relève de la monnaie risque de subir une dévaluation ou une hyperinflation. On a beaucoup évoqué le Grexit ; et la fin de l'euro, ça ressemblerait à quoi ? Il resterait quoi de nos placements (et de notre revenu d'ailleurs...) si on revenait au franc avec une dévaluation x2 ou x4 ?
J'allais oublier : et quand on est contrait à l'exil ? Suivant ce qui fonctionne encore, on peut transférer de l'argent par voie bancaire, ou coudre des pièces d'or dans ses vêtements "à l'ancienne" (encore que ça sonne aux portiques des aéroports), mais il y a un problème avec tout ce qui risque d'être difficile à revendre ou à liquider (en fonction de la situation qu'on laisse derrière soi !).
Réciproquement, regardons ce sur quoi les preppers (pour ne pas dire survival.stes) investissent :
- réserves de nourriture : très peu de valeur de revente, fort risque que ça périme : un mauvais placement selon les réflexions habituelles
- tout ce qui est équipement "de survie" : même si ça ne se dégrade pas, ça peut seulement se revendre d'occasion à un prix bien moindre que le prix du neuf : là aussi, un mauvais placement selon les réflexions habituelles.
- un abri anti-atomique : ça ajoute bien peu de valeur à votre maison, 99 % des acheteurs n'y voyant qu'un sorte de cellier pour y ranger du bordel. Vous auriez mieux fait de faire une piscine, ça, ça fait de la valeur à la revente !
- or et argent : actuellement, ça baisse. Probable que ça remonte sur le long terme (voire seulement très long terme) avec l'épuisement minier, mais d'ici là, il faut attendre. N'oublions pas le risque de cambriolage, qui fait passer la valeur du placement subitement à zéro (vous étiez assuré ? vraiment ?).
Je me fais un peu l'avocat du diable, mais il est intéressant de constater que :
- la plupart des placements classiques, le prepper anxieux y voit un risque.
- la plupart des investissements de prepper, l'investisseur classique y voit de l'argent bien mal placé sur des trucs qui ne rapportent rien.
Après, c'est à chacun de faire ses choix... à condition d'avoir quelque chose à placer.
Barnabé- Membre Premium
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Re: Le patrimoine des personnes et des ménages
Bon post Barnabé!
La vision de l'investisseur classique est la bonne tant que tout va relativement bien et celle du prévoyant/prepper/survivaliste
est la seule à être crédible en K2KK.
Donc l’idéal de pouvoir investir dans les deux modes de pensée ,ce qui implique d’être un prévoyant/prepper/survivaliste très riche,CQFD!
La vision de l'investisseur classique est la bonne tant que tout va relativement bien et celle du prévoyant/prepper/survivaliste
est la seule à être crédible en K2KK.
Donc l’idéal de pouvoir investir dans les deux modes de pensée ,ce qui implique d’être un prévoyant/prepper/survivaliste très riche,CQFD!
troisgriffes- Membre
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Re: Le patrimoine des personnes et des ménages
Barnabé a écrit:
- or et argent : actuellement, ça baisse. Probable que ça remonte sur le long terme (voire seulement très long terme) avec l'épuisement minier, mais d'ici là, il faut attendre. N'oublions pas le risque de cambriolage, qui fait passer la valeur du placement subitement à zéro (vous étiez assuré ? vraiment ?).
On parle cambriolage ? Toc toc, j'arrive. Deux cambriolages en deux ans, j'aime.
Les pièces d'or ou d'argent de collection (comme le liquide classique) ne sont pas pris en charge par les assurances. Par contre, un napoléon (par exemple) monté en pendentif peut être considéré comme un bijou et pourrait être remboursé en partie. Sachant que monter une pièce en pendentif sans qu'elle soit abîmée coûte plus cher que la pièce en question (du moins quand je me suis renseigné il y a un an).
Sachez aussi que nos amis assureurs demanderont un tas de pièces (humour) justificatives telles que :
- factures (normal mais pas évident si héritage, don manuel, vol (humour)...) ;
- photos avec vous portant le pendentif (je vous laisse imaginer la taille d'un napoléon porté en pendentif sur une photo de famille) ;
- témoignage (n'oubliez pas de montrer à tout votre entourage votre collection de pièces. L'homme étant bon et bien intentionné, n'hésitez pas à indiquer également le lieu de rangement).
Tout cela va sans dire, mais va mieux en le disant !
PS : toi ami cambrioleur Albanais, je t'ai à l'oeil.
________________________________________________________
« Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race. » - Étienne de La Boétie (Discours de la servitude volontaire)
« Aucun homme n'est né avec une selle et des rênes sur le dos, et aucun non plus n'est né avec des bottes et des éperons pour le monter. » William Rumbolt
Si le climat était une banque, cela ferait longtemps qu'il serait sauvé.
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Re: Le patrimoine des personnes et des ménages
Ghp a écrit:""PS : toi ami cambrioleur Albanais, je t'ai à l'oeil."
Donc,le cambrioleur Roumain/Géorgien(très tendance) a le droit de te rendre visite?
troisgriffes- Membre
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Re: Le patrimoine des personnes et des ménages
troisgriffes a écrit:Ghp a écrit:""PS : toi ami cambrioleur Albanais, je t'ai à l'oeil."
Donc,le cambrioleur Roumain/Géorgien(très tendance) a le droit de te rendre visite?
Petit zoom sur l'Albanais de service : on a retrouvé mon cambrioleur (par hasard, je vous rassure) qui se trouve être un albanais. Malheureusement, l'avocat a détecté un vice de forme dans le dossier. Il est donc ressorti très rapidement. Toutefois, toute vicieuse que soit la forme, je l'ai à l'oeil !
Mais, toi aussi cambrioleur Roumain et Géorgien je t'ai à l'oeil !
________________________________________________________
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ghp- Membre Premium - Participe à rendre le contenu de nos forums plus pertinent & pragmatique
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Re: Le patrimoine des personnes et des ménages
ghp a écrit:Barnabé a écrit:
- or et argent : actuellement, ça baisse. Probable que ça remonte sur le long terme (voire seulement très long terme) avec l'épuisement minier, mais d'ici là, il faut attendre. N'oublions pas le risque de cambriolage, qui fait passer la valeur du placement subitement à zéro (vous étiez assuré ? vraiment ?).
On parle cambriolage ? Toc toc, j'arrive. Deux cambriolages en deux ans, j'aime.
Les pièces d'or ou d'argent de collection (comme le liquide classique) ne sont pas pris en charge par les assurances. Par contre, un napoléon (par exemple) monté en pendentif peut être considéré comme un bijou et pourrait être remboursé en partie. Sachant que monter une pièce en pendentif sans qu'elle soit abîmée coûte plus cher que la pièce en question (du moins quand je me suis renseigné il y a un an).
Sachez aussi que nos amis assureurs demanderont un tas de pièces (humour) justificatives telles que :
- factures (normal mais pas évident si héritage, don manuel, vol (humour)...) ;
- photos avec vous portant le pendentif (je vous laisse imaginer la taille d'un napoléon porté en pendentif sur une photo de famille) ;
- témoignage (n'oubliez pas de montrer à tout votre entourage votre collection de pièces. L'homme étant bon et bien intentionné, n'hésitez pas à indiquer également le lieu de rangement).
Le particulier a passé au crible l'assurance des objets de valeur chez 9 assureurs : http://www.leparticulier.fr/jcms/c_38896/neuf-contrats-habitation-et-leur-garantie-objets-de-valeur
Ce qu'on voit, c'est que c'est très variable d'un assureur à l'autre, dans la définition des biens comme dans les exclusions. Il y aura un plafond, il peut y avoir des conditions d'entreposage... On a donc intérêt à lire attentivement les conditions générales et particulières de son contrat. Au besoin, poser des questions complémentaires à son assureur.
Ensuite, il faut bien prendre en compte que les assurances veulent des preuves. Ce qui se comprend aussi : certaines personnes peuvent être tentées d'ajouter des lignes à l'inventaire... Les meilleures preuves étant les factures, et les expertises.
Si on a une valeur significative en bijoux, pièces de monnaie, ou autres "objets de valeur", il faut donc :
- soit garder précieusement ses factures (de préférence sur un lieu différent, penser aussi au risque d'incendie)
- soit, si on n'a pas de facture, faire procéder à une expertise. Chez un bijoutier pour les bijoux, chez un numismate pour les pièces et lingots. Le faire chez une personne de confiance : il y a eu au moins un cas de cambriolage ciblé chez le propriétaire d'une belle collection numismatique, qui a eu lieu comme par hasard peu de temps après l'expertise.
A propos des photos et témoignages : le vol de bijoux lors d'un cambriolage est arrivé à une amie (comme déjà relaté dans le vade-mecum je pense), et l'assureur a considéré que la photo faisait la preuve de l'existence du bijou, mais pas que c'était du massif ! Elle a donc remboursé sur la base de bijoux fantaisie ! Je dois dire que la valeur d'expertise était assez généreuse pour des bijoux fantaisie... mais restait 3 à 4 fois inférieure à la valeur réelle du métal précieux, parce que presque tout était du massif (sans même parler de la valeur des pierres précieuses).
Comme déjà dit de nombreuses fois, un coffre de banque est une bonne solution quand on a "une certaine valeur". Malgré les risques de bank holiday, malgré les histoires à faire peur sur une possible confiscation, malgré les (très très rares) casses de salles des coffres, ça reste infiniment moins risqué que de le garder chez soi. Et jusqu'à changement dans la loi, le contenu du coffre de banque vous appartient quoi qu'il arrive (bank holiday, faillite de la banque etc.) même s'il peut devenir un peu long et compliqué d'y accéder. Compter une centaine d'euros de location par an pour le petit modèle de coffre (le plus courant).
A noter aussi : ce problème de remboursement par l'assurance, ça ne concerne pas seulement les objets de valeur, mais tous les objets mobiliers contenus dans le domicile. Si on s'embourgeoise un peu, rien qu'en ajoutant la valeur de l'électroménager, de l'informatique au sens large, des meubles, des CD et bouquins, des articles de sport... ça finit par représenter des thunes. Par exemple une bibliothèque de 400 livres achetés neufs à 10 € en moyenne représente 4000 € (avant déduction de la vétusté) ; or, c'est bien rare qu'on garde les 400 factures. Et, en cas d'incendie, tous ces objets mobiliers vont potentiellement être détruits.
A propos de la nationalité des cambrioleurs : padamalgame.
Barnabé- Membre Premium
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Re: Le patrimoine des personnes et des ménages
A propos de devenir rentier : mon exemple avec un SMIC net de revenus pour 270 k€ placés n'était pas loin de la réalité et même légèrement pessimiste.
Un investisseur heureux (c'est même son pseudo) publie la composition et le revenu de son portefeuille sur le forum bien nommé devenir-rentier.fr. En gros, à 450 k€ investis, il a pu arrêter de travailler (à 34 ans !), avec un revenu mensuel de 2 SMIC nets, et cela par ses placements issus de son épargne, sans héritage :
http://www.devenir-rentier.fr/blog/rentier/article/687/
Après, il faut un gros paquet de compétence sur le sujet, et il faut énormément de travail sur le sujet. Il a manifestement énormément potassé le sujet puisqu'il a écrit 2 bouquins sur le sujet, et cela en plus de son travail qui lui assurait son revenu. Et par ailleurs, être investi massivement sur l'immobilier US et canadien, ainsi que sur les actions US et grand-bretonnes, faut pas avoir peur. On retrouve la discussion sur les risques : risques de change, risque si le système financier et informatique mondial se grippe, risque en cas de crise économique carabinée au USA, etc.
Un investisseur heureux (c'est même son pseudo) publie la composition et le revenu de son portefeuille sur le forum bien nommé devenir-rentier.fr. En gros, à 450 k€ investis, il a pu arrêter de travailler (à 34 ans !), avec un revenu mensuel de 2 SMIC nets, et cela par ses placements issus de son épargne, sans héritage :
http://www.devenir-rentier.fr/blog/rentier/article/687/
Après, il faut un gros paquet de compétence sur le sujet, et il faut énormément de travail sur le sujet. Il a manifestement énormément potassé le sujet puisqu'il a écrit 2 bouquins sur le sujet, et cela en plus de son travail qui lui assurait son revenu. Et par ailleurs, être investi massivement sur l'immobilier US et canadien, ainsi que sur les actions US et grand-bretonnes, faut pas avoir peur. On retrouve la discussion sur les risques : risques de change, risque si le système financier et informatique mondial se grippe, risque en cas de crise économique carabinée au USA, etc.
Barnabé- Membre Premium
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