[Crise économique] (1)
+65
logan
tarsonis
matthioux
billebaude
serilynpayne
supercureuil
Gabriel
Skeld
lykos69
un ptit breton
Raffa
Tabula Rasa
DeLaPerouse
luxferrrare
Wasicun
seth
mado
cerise
Stalker
Barnabé
Seregedhel
remi
Vindiou
phimouk
SavageBeast
Jocelyn
Bouh-riko
marocain
commandos
calogronan
vigo
jeanfrancoism
Armageddon974
Hervé
SurvivalFred
phyvette
Olcos
trollinet
ipphy
Darkside of the Moon
Trogloplus
Le_Celte
capri270
rurbain
Calaminus
Eco.foxtrot
Perle
Heodez
Guudrath
Venka
Mariner
Jeff
Tagada Jones
splotch
Telimectar
Outback
Capausoleil
Petrus16
geispe
Jep
Canis Lupus
transhuman
Rammstein
KrAvEn
Andros
69 participants
Page 38 sur 40
Page 38 sur 40 • 1 ... 20 ... 37, 38, 39, 40
Re: [Crise économique] (1)
De la part de phénix
« Décroissance » aux États-Unis : des centaines de quartiers rasés
Rétrécir pour survivre : ce pourrait être l'ultime recours de dizaines de villes aux Etats-Unis, après les ravages de la crise des surprimes. Plus de 1,2 million de maisons ont fait l'objet d'une saisie, selon la Brookings Institution, un think tank de Washington. Faillites, chômage : sous l'effet de la récession, plus de 18,7 millions de logements étaient inoccupés au deuxième trimestre, soit 14,2 % du parc total.
Des villes américaines rétrécissent pour survivre à la crise économique
lien le Monde
« Décroissance » aux États-Unis : des centaines de quartiers rasés
Rétrécir pour survivre : ce pourrait être l'ultime recours de dizaines de villes aux Etats-Unis, après les ravages de la crise des surprimes. Plus de 1,2 million de maisons ont fait l'objet d'une saisie, selon la Brookings Institution, un think tank de Washington. Faillites, chômage : sous l'effet de la récession, plus de 18,7 millions de logements étaient inoccupés au deuxième trimestre, soit 14,2 % du parc total.
Des villes américaines rétrécissent pour survivre à la crise économique
lien le Monde
________________________________________________________
Aussi audacieux soit-il d'explorer l'inconnu, il l'est plus encore de remettre le connu en question ! (Kaspar) - In Shadow, A Modern Odyssey - Ozymandias - La grande implosion/Rapport sur l'effondrement de l'Occident (Pierre Thuillier) - Mon scénario - Echoes
Re: [Crise économique] (1)
bonjour tout le monde!
Le dernier bulletin du Geab N°37 est dispo ici
(lien trouvé sur un forum boursorama ne vous etonnez pas du nom du fichier)
Petit aperçu via un extrait du communiqué officiel du Leap qui édite le Geab
GEAB N°37 est disponible! Crise systémique globale : A la poursuite de l'impossible reprise
- Communiqué public GEAB N°37 (15 septembre 2009) -
Avant l'été, l'équipe de LEAP/E2020 avait annoncé qu'il n'y aurait pas
de reprise mondiale au rendez-vous de la rentrée 2009 ; et qu'elle n'en
prévoyait pas d'ici l'été 2010. En ce mois de Septembre 2009,
contrairement au discours dominant aujourd'hui dans les médias et les
milieux financiers et politiques, nous maintenons notre anticipation.
Le ralentissement actuel de la vitesse
d'effondrement de l'économie mondiale, qui « crée » les « bonnes
nouvelles » (1), n'a été rendu possible que par l'immense effort de
soutien financier public mondial des derniers douze mois (2). Mais le «
temps gagné » grâce à l'argent des contribuables du monde entier aurait
dû être consacré à la remise à plat du système monétaire international
puisqu'il est au cœur de la crise systémique actuelle (3). Pourtant,
en-dehors de considérations cosmétiques (4) et d'immenses cadeaux faits
aux banques américaines et européennes, rien de sérieux n'a été
entrepris et pour l'avenir, le chacun pour soi s'impose désormais (5).
Et en cette fin d'été 2009, avec les
trois vagues scélérates de l'été frappant de plein fouet l'économie
mondiale (chômage (6), faillites (7) et chocs monétaires (8)), le temps
de réparation du système, ou plus exactement de sa transition en
douceur vers un nouveau système global, est passé (9). Les premiers
effets du grand découplage (10) se mettent en place dans les faits : le
reste du monde s'éloigne rapidement de la zone Dollar.
---------
Notes:
(1) Par exemple, parler en pourcentage fait partie de l' «
euphorisation » de l'été 2009. Ainsi, nombre de banques dont la valeur
en bourse était tombée proche de 0 ont-elles pu clamer ces derniers
mois des « rebonds » de +200%, +300% ou + 500%. Il suffit par exemple
de consulter l'évolution des cours de Natixis, Citi ou Royal Bank of Scotland,
pour comprendre le piège : regagner 500% quand l'action est tombé à 1,
cela vous fait 5 … ce qui vous laisse toujours une perte de 40 si vous
l'avez acheté il y a 2 ans (ou si vous avez emprunté contre cette
garantie).
(2) L'annonce par la France que l'état
prolonge jusqu'à la fin 2010 son soutien aux banques en est une
parfaite illustration. Source : Reuters, 13/09/2009
(3) Voir le communiqué publié par LEAP dans le Financial Times à la veille du Sommet du G20 de Londres en Avril dernier.
(4) La « chasse aux bonus des traders » est une action moralement
salutaire, mais elle ne doit pas faire oublier qu'ils ne sont que les «
corsaires »
des banques qui les emploient et des places financières qui hébergent
ces dernières. Ce sont leurs employeurs et leurs hébergeurs qui leur
accordent leurs « lettres de marque » (ou devraient-on dire de bonus ?)
et qui les autorisent à écumer les océans de la finance mondiale.
Limiter les bonus au montant de leur salaire obligerait les banques à
les employer en tant que capitaines aux longs cours, au lieu de
flibustiers.
(5) Source : Times, 02/09/2009
(6) Aux Etats-Unis, le rythme réel d'accroissement du chômage continue
à s'établir entre 600.000 et un million de personnes par mois si on y
intègre tous ceux qui cessent de chercher un emploi (source : CNBC/New York Times,
07/09/2009). Et, pour avoir un aperçu de la vague socialement explosive
qui frappe l'économie US, en Californie, depuis le 1er Septembre, ce
sont 143.000 chômeurs supplémentaires qui ont épuisé leurs droits (avec
leurs familles, cela fait près d'un million de personnes dans la
détresse … pour le mois en cours) – source : MyBudget360,
02/09/2009. En Europe, en Asie, … partout les taux de chômage
s'orientent vers un dépassement des pics historiques modernes d'ici la
fin 2009 (avec 5,7%, le Japon a déjà franchi son seuil historique en
Juillet – source : Japan Times, 08/09/2009) ... et ce malgré des manipulations tous azimuts pour faire baisser les chiffres.
(7) A titre anecdotique, il y a eu plus de faillites bancaires aux
Etats-Unis entre la sortie du GEAB N°36 (15 Juin 2009) et celle du GEAB
N°37 (15 Septembre 2009) que dans toute l'année 2008, dont 2 des quatre
plus importantes de l'année. Mais évidemment, les médias ne peuvent pas
titrer sur la grippe A et sur ces faillites en même temps. Il en est de
même pour le taux de faillite des entreprises américaines qui atteint
son plus haut historique à 12,2% (source : Yahoo,
09/09/2009). En Espagne, le nombre de faillite pour le premier semestre
2009 est équivalent à trois fois celui de toute l'année 2008 (source : Spanish News, 06/08/2009). En France, le patronat s'attend à 70.000 faillites d'entreprises d'ici la fin de l'année (source : Capital, 02/09/2009).
(8) L'affaiblissement accéléré du Dollar US crée un nouveau stress
monétaire mondial et la prochaine demande, par l'administration Obama,
d'augmentation de 1.500 milliards USD du plafond d'endettement fédéral
US autorisé ne risque pas de calmer la fuite hors de la devise US. Le
plafond de 12.000 milliards USD d'endettement est en effet en train
d'être atteint. Sources : Wall Street Journal, 12/09/09 ; Bloomberg, 08/09/2009 ; Wall Street Journal, 12/09/09
(9) Nous avions indiqué qu'une telle « fenêtre d'opportunité » existait
entre le printemps et l'été 2009. Cette fenêtre est désormais fermée.
(10) Voir GEAB N°22, 02/2008
Le dernier bulletin du Geab N°37 est dispo ici
(lien trouvé sur un forum boursorama ne vous etonnez pas du nom du fichier)
Petit aperçu via un extrait du communiqué officiel du Leap qui édite le Geab
GEAB N°37 est disponible! Crise systémique globale : A la poursuite de l'impossible reprise
- Communiqué public GEAB N°37 (15 septembre 2009) -
Avant l'été, l'équipe de LEAP/E2020 avait annoncé qu'il n'y aurait pas
de reprise mondiale au rendez-vous de la rentrée 2009 ; et qu'elle n'en
prévoyait pas d'ici l'été 2010. En ce mois de Septembre 2009,
contrairement au discours dominant aujourd'hui dans les médias et les
milieux financiers et politiques, nous maintenons notre anticipation.
Le ralentissement actuel de la vitesse
d'effondrement de l'économie mondiale, qui « crée » les « bonnes
nouvelles » (1), n'a été rendu possible que par l'immense effort de
soutien financier public mondial des derniers douze mois (2). Mais le «
temps gagné » grâce à l'argent des contribuables du monde entier aurait
dû être consacré à la remise à plat du système monétaire international
puisqu'il est au cœur de la crise systémique actuelle (3). Pourtant,
en-dehors de considérations cosmétiques (4) et d'immenses cadeaux faits
aux banques américaines et européennes, rien de sérieux n'a été
entrepris et pour l'avenir, le chacun pour soi s'impose désormais (5).
Et en cette fin d'été 2009, avec les
trois vagues scélérates de l'été frappant de plein fouet l'économie
mondiale (chômage (6), faillites (7) et chocs monétaires (8)), le temps
de réparation du système, ou plus exactement de sa transition en
douceur vers un nouveau système global, est passé (9). Les premiers
effets du grand découplage (10) se mettent en place dans les faits : le
reste du monde s'éloigne rapidement de la zone Dollar.
---------
Notes:
(1) Par exemple, parler en pourcentage fait partie de l' «
euphorisation » de l'été 2009. Ainsi, nombre de banques dont la valeur
en bourse était tombée proche de 0 ont-elles pu clamer ces derniers
mois des « rebonds » de +200%, +300% ou + 500%. Il suffit par exemple
de consulter l'évolution des cours de Natixis, Citi ou Royal Bank of Scotland,
pour comprendre le piège : regagner 500% quand l'action est tombé à 1,
cela vous fait 5 … ce qui vous laisse toujours une perte de 40 si vous
l'avez acheté il y a 2 ans (ou si vous avez emprunté contre cette
garantie).
(2) L'annonce par la France que l'état
prolonge jusqu'à la fin 2010 son soutien aux banques en est une
parfaite illustration. Source : Reuters, 13/09/2009
(3) Voir le communiqué publié par LEAP dans le Financial Times à la veille du Sommet du G20 de Londres en Avril dernier.
(4) La « chasse aux bonus des traders » est une action moralement
salutaire, mais elle ne doit pas faire oublier qu'ils ne sont que les «
corsaires »
des banques qui les emploient et des places financières qui hébergent
ces dernières. Ce sont leurs employeurs et leurs hébergeurs qui leur
accordent leurs « lettres de marque » (ou devraient-on dire de bonus ?)
et qui les autorisent à écumer les océans de la finance mondiale.
Limiter les bonus au montant de leur salaire obligerait les banques à
les employer en tant que capitaines aux longs cours, au lieu de
flibustiers.
(5) Source : Times, 02/09/2009
(6) Aux Etats-Unis, le rythme réel d'accroissement du chômage continue
à s'établir entre 600.000 et un million de personnes par mois si on y
intègre tous ceux qui cessent de chercher un emploi (source : CNBC/New York Times,
07/09/2009). Et, pour avoir un aperçu de la vague socialement explosive
qui frappe l'économie US, en Californie, depuis le 1er Septembre, ce
sont 143.000 chômeurs supplémentaires qui ont épuisé leurs droits (avec
leurs familles, cela fait près d'un million de personnes dans la
détresse … pour le mois en cours) – source : MyBudget360,
02/09/2009. En Europe, en Asie, … partout les taux de chômage
s'orientent vers un dépassement des pics historiques modernes d'ici la
fin 2009 (avec 5,7%, le Japon a déjà franchi son seuil historique en
Juillet – source : Japan Times, 08/09/2009) ... et ce malgré des manipulations tous azimuts pour faire baisser les chiffres.
(7) A titre anecdotique, il y a eu plus de faillites bancaires aux
Etats-Unis entre la sortie du GEAB N°36 (15 Juin 2009) et celle du GEAB
N°37 (15 Septembre 2009) que dans toute l'année 2008, dont 2 des quatre
plus importantes de l'année. Mais évidemment, les médias ne peuvent pas
titrer sur la grippe A et sur ces faillites en même temps. Il en est de
même pour le taux de faillite des entreprises américaines qui atteint
son plus haut historique à 12,2% (source : Yahoo,
09/09/2009). En Espagne, le nombre de faillite pour le premier semestre
2009 est équivalent à trois fois celui de toute l'année 2008 (source : Spanish News, 06/08/2009). En France, le patronat s'attend à 70.000 faillites d'entreprises d'ici la fin de l'année (source : Capital, 02/09/2009).
(8) L'affaiblissement accéléré du Dollar US crée un nouveau stress
monétaire mondial et la prochaine demande, par l'administration Obama,
d'augmentation de 1.500 milliards USD du plafond d'endettement fédéral
US autorisé ne risque pas de calmer la fuite hors de la devise US. Le
plafond de 12.000 milliards USD d'endettement est en effet en train
d'être atteint. Sources : Wall Street Journal, 12/09/09 ; Bloomberg, 08/09/2009 ; Wall Street Journal, 12/09/09
(9) Nous avions indiqué qu'une telle « fenêtre d'opportunité » existait
entre le printemps et l'été 2009. Cette fenêtre est désormais fermée.
(10) Voir GEAB N°22, 02/2008
Schtroumpf- Membre Premium
- Nombre de messages : 51
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: [Crise économique] (1)
J'ai bien aimé la petite note sur les iles Caïmans !
Sinon çà reste toujours un peu pareil : des infos intéressantes, bien synthétisées mais un ton apocalyptique assez lourd.
Et puis surtout cette focalisation sur la finance ! ok c'est à l'origine de la crise dans l'Ocde mais il n'y a pas que celà dans le monde ni même dans l'Ocde.
Voir par exemple le dernier "geopolitique" sur les différents détroits de l'océan indien.
Sinon çà reste toujours un peu pareil : des infos intéressantes, bien synthétisées mais un ton apocalyptique assez lourd.
Et puis surtout cette focalisation sur la finance ! ok c'est à l'origine de la crise dans l'Ocde mais il n'y a pas que celà dans le monde ni même dans l'Ocde.
Voir par exemple le dernier "geopolitique" sur les différents détroits de l'océan indien.
________________________________________________________
"J'arrêterais de faire de la politique le jour où ceux qui font de la politique arrêteront de faire les guignols....."
Coluche
P'tain dire que c'etait il y a 30 ans et que rien n'a changé en mieux depuis ....
transhuman- Membre Premium
- Nombre de messages : 1502
Emploi :
Loisirs :
Date d'inscription : 07/01/2007
Re: [Crise économique] (1)
Quelques news :
Les Echos - 22/09/09 - L'autorisation de découvert de la Sécurité sociale atteindra 60 milliards d'euros en 2010
Extrait : "Face à l'explosion du déficit et sans nouvelle reprise de dette par la Cades, le gouvernement va autoriser la Sécurité sociale à se financer massivement à court terme sur les marchés financiers. Un mécanisme critiqué par la Cour des comptes et certains parlementaires"
Le Monde - 17/09/09 - Mon quartier, ma monnaie
Extrait : "En moins d'une semaine, deux nouvelles devises sont apparues outre-Manche. Le "Brixton pound" (B£) verra officiellement le jour jeudi 17 septembre au soir. La "Stroud pound" est née le 12 septembre... Dans les deux cas, il s'agit d'une monnaie purement locale, que les consommateurs ne peuvent utiliser que dans un périmètre réduit, le quartier de Brixton au sud de Londres pour la première, la ville de Stroud dans le Gloucestershire pour l'autre... Mais à quoi peut donc servir ce Monopoly grandeur nature ? "D'abord à soutenir le commerce local", répond M. Nichols. En ces temps de récession économique, l'initiative prend tout son sens."
DailyMail - 18/09/09 - Britain 'facing immediate risk of full-blown financial crisis'
Extrait avec traduction google : "les finances publiques plongent profondément dans le rouge d'une manière spectaculaire et effrayant, laissant le Royaume-Uni beaucoup plus vulnérables que les États-Unis"
PS : Sur un autre article du DailyMail, ils parlent de 1 jeune sur 5 au chomage.
Les Affaires - 21/09/09 - Le FMI va vendre 1/8e de son or
Extrait : "Le conseil exécutif du Fonds monétaire international (FMI) a décidé de vendre 403,3 tonnes métriques d'or, soit un huitième de ses réserves. La raison? Essentiellement pouvoir accorder des prêts aux «pays les plus pauvres» et consolider ses comptes, selon Dominique Strauss-Kahn, son directeur général. Sa crainte? Bouleverser le marché de l’or. C’est que le FMI est le troisième plus gros détenteur d'or du monde, avec 3 217 tonnes métriques, derrière les Etats-Unis et l'Allemagne."
Le Figaro - 22/09/09 - Les Chinois convoitent les réserves d’or du FMI
Extrait "Pékin n’a pas perdu de temps. À peine le FMI (Fonds monétaire international) avait-il approuvé, vendredi dernier, la vente exceptionnelle de 403,3 tonnes métriques d’or, soit un huitième de ses réserves, pour mieux aider les pays en développement, que la Chine se portait lundi acquéreur."
Les Echos - 22/09/09 - L'autorisation de découvert de la Sécurité sociale atteindra 60 milliards d'euros en 2010
Extrait : "Face à l'explosion du déficit et sans nouvelle reprise de dette par la Cades, le gouvernement va autoriser la Sécurité sociale à se financer massivement à court terme sur les marchés financiers. Un mécanisme critiqué par la Cour des comptes et certains parlementaires"
Le Monde - 17/09/09 - Mon quartier, ma monnaie
Extrait : "En moins d'une semaine, deux nouvelles devises sont apparues outre-Manche. Le "Brixton pound" (B£) verra officiellement le jour jeudi 17 septembre au soir. La "Stroud pound" est née le 12 septembre... Dans les deux cas, il s'agit d'une monnaie purement locale, que les consommateurs ne peuvent utiliser que dans un périmètre réduit, le quartier de Brixton au sud de Londres pour la première, la ville de Stroud dans le Gloucestershire pour l'autre... Mais à quoi peut donc servir ce Monopoly grandeur nature ? "D'abord à soutenir le commerce local", répond M. Nichols. En ces temps de récession économique, l'initiative prend tout son sens."
DailyMail - 18/09/09 - Britain 'facing immediate risk of full-blown financial crisis'
Extrait avec traduction google : "les finances publiques plongent profondément dans le rouge d'une manière spectaculaire et effrayant, laissant le Royaume-Uni beaucoup plus vulnérables que les États-Unis"
PS : Sur un autre article du DailyMail, ils parlent de 1 jeune sur 5 au chomage.
Les Affaires - 21/09/09 - Le FMI va vendre 1/8e de son or
Extrait : "Le conseil exécutif du Fonds monétaire international (FMI) a décidé de vendre 403,3 tonnes métriques d'or, soit un huitième de ses réserves. La raison? Essentiellement pouvoir accorder des prêts aux «pays les plus pauvres» et consolider ses comptes, selon Dominique Strauss-Kahn, son directeur général. Sa crainte? Bouleverser le marché de l’or. C’est que le FMI est le troisième plus gros détenteur d'or du monde, avec 3 217 tonnes métriques, derrière les Etats-Unis et l'Allemagne."
Le Figaro - 22/09/09 - Les Chinois convoitent les réserves d’or du FMI
Extrait "Pékin n’a pas perdu de temps. À peine le FMI (Fonds monétaire international) avait-il approuvé, vendredi dernier, la vente exceptionnelle de 403,3 tonnes métriques d’or, soit un huitième de ses réserves, pour mieux aider les pays en développement, que la Chine se portait lundi acquéreur."
Re: [Crise économique] (1)
logan a écrit:
Le Monde - 17/09/09 - Mon quartier, ma monnaie
Extrait : "En moins d'une semaine, deux nouvelles devises sont apparues outre-Manche.
Il faut quand même se rappeller que le mouvement des systèmes d'échanges locaux (SEL) s'est d'abord développé en Grande-Bretagne (LETS) à partir des années 80. Les monnaies locales ne pas fondamentalement différentes des LETS. Qui plus est, les monnaies locales existent depuis très longtemps, et particulièrement en temps de crise. Attention donc à ne se laisser berner par des journalistes qui voudraient faire passer pour nouveau un phénomène fort ancien qui n'a cessé de changer de forme, se développer, régresser, mais n'est en tout cas pas nouveau !
Barnabé- Membre Premium
- Nombre de messages : 5313
Localisation : Massif Central
Date d'inscription : 28/04/2008
Re: [Crise économique] (1)
Le journal hautement subversif "l'expansion" nous livre une analyse effrayante : 500 milliards à trouver pour éviter la faillite. C'est le montant à trouver d'ici 2017 pour que la France ne fasse pas banqueroute.
Extrait :
Le 18 juin dernier, la France lançait un appel historique... aux marchés financiers. En l'espace d'une journée seulement, la République s'est endettée pour un montant record de 10,16 milliards d'euros. 20 millions par minute à ajouter au compteur de la dette publique : environ 1 500 milliards d'euros au total, soit 77 % de la richesse produite cette année par le pays. "Cette ardoise, on la doit à la double maladie qui frappe la droite et la gauche depuis trente ans : l'addiction à la dépense publique et l'allergie à l'impôt", diagnostique Pierre-Mathieu Duhamel, ancien directeur du budget. En bonne logique, débourser sans cesse plus d'argent et renoncer concomitamment à des recettes provoque... la faillite. Si rien n'est fait, l'ardoise pourrait monter à 100 % de la richesse en 2017 et à... 200 % en 2040.
Le seul remboursement des intérêts absorbe déjà 43 milliards d'euros par an. Une paille par rapport aux traites futures : les intérêts pourraient atteindre 150 milliards d'euros par an dans une vingtaine d'années, selon la Cour des comptes. De quoi amputer d'un tiers les caisses du budget général avant même de distribuer la moindre enveloppe aux ministères, alors que les besoins vont aller croissant. "Les charges liées au vieillissement de la population, notamment, vont augmenter de 2 milliards chaque année", s'inquiète Jean Arthuis, président de la commission des Finances au Sénat. Une thérapie budgétaire s'impose donc d'urgence. Car les leçons de l'histoire économique sont implacables : les pays qui ont accumulé le plus de dettes sont aussi ceux qui ont la croissance la plus faible.
Rammstein
Extrait :
Le 18 juin dernier, la France lançait un appel historique... aux marchés financiers. En l'espace d'une journée seulement, la République s'est endettée pour un montant record de 10,16 milliards d'euros. 20 millions par minute à ajouter au compteur de la dette publique : environ 1 500 milliards d'euros au total, soit 77 % de la richesse produite cette année par le pays. "Cette ardoise, on la doit à la double maladie qui frappe la droite et la gauche depuis trente ans : l'addiction à la dépense publique et l'allergie à l'impôt", diagnostique Pierre-Mathieu Duhamel, ancien directeur du budget. En bonne logique, débourser sans cesse plus d'argent et renoncer concomitamment à des recettes provoque... la faillite. Si rien n'est fait, l'ardoise pourrait monter à 100 % de la richesse en 2017 et à... 200 % en 2040.
Le seul remboursement des intérêts absorbe déjà 43 milliards d'euros par an. Une paille par rapport aux traites futures : les intérêts pourraient atteindre 150 milliards d'euros par an dans une vingtaine d'années, selon la Cour des comptes. De quoi amputer d'un tiers les caisses du budget général avant même de distribuer la moindre enveloppe aux ministères, alors que les besoins vont aller croissant. "Les charges liées au vieillissement de la population, notamment, vont augmenter de 2 milliards chaque année", s'inquiète Jean Arthuis, président de la commission des Finances au Sénat. Une thérapie budgétaire s'impose donc d'urgence. Car les leçons de l'histoire économique sont implacables : les pays qui ont accumulé le plus de dettes sont aussi ceux qui ont la croissance la plus faible.
Rammstein
________________________________________________________
Dans mon pays - Alésia - Threads - Help is on the way - Soft - I will not bow - Capitaine Stéphane - Бойцовский Клуб - Le Banner - Speed King
Rammstein- Membre fondateur
- Nombre de messages : 8153
Localisation : Allemagne
Date d'inscription : 07/11/2006
Re: [Crise économique] (1)
Cette
ardoise, on la doit à la double maladie qui frappe la droite et la
gauche depuis trente ans : l'addiction à la dépense publique et
l'allergie à l'impôt
voir
"Il n’y a pas eu de baisse des impôts en France depuis 2002. Les prélèvements obligatoires sont restés à un niveau remarquablement stables sur la période, autour de 43% du PIB." [...] En fait, elle baisse bien les impôts, mais
seulement de quelques uns.
Source (de gauche)
________________________________________________________
Pour explorer le champ des possibles, le bricolage est la méthode la plus efficace. H. Reeves
La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information. A. Einstein
Qui s'instruit sans agir laboure sans semer Proverbe africain
ressources
Raffa- Modérateur à temps partiel
- Nombre de messages : 1853
Date d'inscription : 12/01/2008
Re: [Crise économique] (1)
« La prochaine crise abattra le système capitaliste dans son ensemble »
L’homme d’affaire Marc Faber, réputé pour ses prises de positions iconoclastes, ne croit pas à la solidité de la reprise, car le problème de la bulle d’endettement n’est pas réglé, dit-il, bien au contraire. L’apparente prospérité économique de ces dernières années était bâtie sur un empilement de dettes toujours plus haut et de plus en plus instable, augmentant sans rapport avec la croissance de l’activité économique. Pourtant, cette évidence a continué d’être superbement ignorée par les banquiers centraux - et la grande majorité des économistes - dont la seule préoccupation en matière de politique monétaire restait l’inflation « classique », attribuée aux augmentations de salaires en période de surchauffe. Le modèle économique en vigueur, tout en affirmant que l’excès de monnaie produit de l’inflation, se désintéresse des effets de la création monétaire résultant du crédit. Pourtant, ces dernières années, c’est l’afflux d’argent dans les circuits financiers qui a tiré l’économie américaine. Avec pour résultat une autre forme d’inflation, celle-là non seulement parfaitement tolérée, mais saluée comme une preuve de la bonne santé du système : celle des actifs. Ce sont les revenus tirés de la spéculation boursière et de la hausse de l’immobilier, associés à un endettement croissant, qui ont soutenu la consommation, pas l’activité de l’économie réelle, de plus en plus délocalisée. « Les profits des entreprises ne peuvent croitre indéfiniment plus rapidement que le PIB, pas plus qu’on ne peut avoir indéfiniment une croissance du crédit plus rapide que celle du PIB nominal. » rappelle Marc Faber. Et selon lui, le déclenchement de la prochaine crise n’est qu’une question de temps.
________________________________________________________
Aussi audacieux soit-il d'explorer l'inconnu, il l'est plus encore de remettre le connu en question ! (Kaspar) - In Shadow, A Modern Odyssey - Ozymandias - La grande implosion/Rapport sur l'effondrement de l'Occident (Pierre Thuillier) - Mon scénario - Echoes
Re: [Crise économique] (1)
Vu sur oleocene :
Ca fait déjà un bout de temps que divers pays envisagent des alternatives au dollar, mais avec ce genre d'annonce (sur The Independant quand même), ça commence à sentir le roussi pour le dollar... Le problème, c'est que s'il y a perte de confiance dans le dollar, il va s'écrouler, si le dollar s'écroule, il risque d'y avoir pas mal de choses qui tombent avec lui...
Comme ces personnes qui, en faisant un malaise, se cramponnent à la nappe, et entraînent dans leur chute la nappe, les assiettes, les verres, les couverts, le chandelier, et peut-être même la table.
LEMONDE.FR | 06.10.09
L'or a atteint un niveau historique mardi 6 octobre. Dans l'après-midi, l'once de métal jaune s'échangeait à 1 040,90 dollars. Le précédent "record" datait de mars 2008 (1 032,70 dollars l'once).
Alain Faujas, du service Economie du Monde explique comment cette hausse a été provoquée par un article indiquant que les pays arabes du Golfe envisagent (avec la Chine, la Russie, le Japon et la France) de remplacer le dollar dans les échanges pétroliers par un panier de monnaies. Il ajoute qu'avant que celui-ci ne voie le jour la monnaie de transition pourrait bien être l'or .
Ca fait déjà un bout de temps que divers pays envisagent des alternatives au dollar, mais avec ce genre d'annonce (sur The Independant quand même), ça commence à sentir le roussi pour le dollar... Le problème, c'est que s'il y a perte de confiance dans le dollar, il va s'écrouler, si le dollar s'écroule, il risque d'y avoir pas mal de choses qui tombent avec lui...
Comme ces personnes qui, en faisant un malaise, se cramponnent à la nappe, et entraînent dans leur chute la nappe, les assiettes, les verres, les couverts, le chandelier, et peut-être même la table.
Barnabé- Membre Premium
- Nombre de messages : 5313
Localisation : Massif Central
Date d'inscription : 28/04/2008
Re: [Crise économique] (1)
Sweden prepares for financial collapse in Latvia and major bank losses at home « naked capitalism
Secret meeting on the crisis in Latvian
Finance Minister Anders Borg has had secret talks with the major Swedish banks and warned of a near economic collapse in Latvia, Svenska Dagbladet has learned. A nightmare scenario for Swedbank and SEB.
Source
Edit
Plusieurs puissances prêtes à lâcher le dollar comme monnaie du pétrole ! | Spread The Truth
Les pays arabes du Golfe envisagent, avec la Chine, la Russie, le Japon et la France, de remplacer le dollar dans les échanges pétroliers par un panier de monnaies incluant le yen, le yuan chinois, l’euro, l’or et la future monnaie commune du Golfe, a révélé mardi le quotidien The Independent.
Source
________________________________________________________
Pour explorer le champ des possibles, le bricolage est la méthode la plus efficace. H. Reeves
La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information. A. Einstein
Qui s'instruit sans agir laboure sans semer Proverbe africain
ressources
Raffa- Modérateur à temps partiel
- Nombre de messages : 1853
Date d'inscription : 12/01/2008
Re: [Crise économique] (1)
Aux US tout va bien madame la marquise. Un très bon article qui fait le point sur ce pays un peu plus d'un an après le "septembre noir"
A noter que pour certains experts le taux du chômage réel US (comme
s'il était comptabiliser de la même façon que lors de la grande dépression)
approcherait les 20%.
Src: http://www.dedefensa.org/article-un_automne_crepusculaire_08_10_2009.html
Enfin un autre article http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2832
Toujours aux usa, où ont eu lieu des quasi-émeute pour obtenir des aides financières au logement (5 000 formulaires pour 50 000 candidats ??!
Peut-être verrons nous un jour ces scènes chez nous?
Un automne crépusculaire (extraits)
8 octobre 2009 — En quelques jours, la perception psychologique de la situation fondamentale des USA s’est à nouveau assombrie, ou, plutôt, s’est enfoncée dans un degré nouveau d’assombrissement en revenant à la crise centrale. L’effet de 9/15 et de l’effondrement qui a suivi a été un instant contenu, le temps d’un rapide printemps aménagé par Ben Bernanke, reconduit à la tête de la Fed pour cet exploit d’illusionniste (l’affaire
des “green shoots”).
Le scandale du redressement des banques dans les conditions qu’on sait a suivi. Tout cela n’était pas une amélioration de la situation mais un abaissement de la tension par des moyens dont on a dit tout le mal qu’on devait penser. La tension, qui est désormais un caractère fondamental de la situation aux USA trouvait à s’occuper du côté de l’agitation populaire (“soins de santé” et mouvement du Tea Party), qui n’est pas apaisée et se poursuit. En effet, il faut observer que toutes ces phases ne s’annulent pas l’une après l’autre, mais s’accumulent.
Depuis une semaine, les démons centraux de la crise économique se pressent à nouveau.
• L’article de l’Observer, du 4
octobre 2009, sur la Californie, en passe de devenir ce que les experts du Pentagone nomment “a failed state”, a fait grand bruit aux USA. (L’expression “failed states” concerne ces pays, surtout africains, qui sombrent dans un cycle incontrôlable de pauvreté, de corruption, d’anarchie et de désordre, qui retournent à un état de semi-sauvagerie et d’absence de droit jusqu’à ne plus exister en tant qu’Etat structuré, selon les normes
civilisées, ou dites telles.) L’article a souvent été repris, cité, commenté, etc., aux USA.
(... From its politics to its economy to its environment and way of life, California is like a patient on life support. At the start of summer the state government was so deeply in debt that it began to issue IOUs instead of wages. Its unemployment rate has soared to more than 12%, the highest figure in 70 years. Desperate to pay off a crippling budget deficit, California is slashing spending in education and healthcare, laying off vast numbers
of workers and forcing others to take unpaid leave. In a state made up
of sprawling suburbs the collapse of the housing bubble has impoverished millions and kicked tens of thousands of families out of their homes. (...). The crisis is so deep that Professor Kenneth Starr, who has written an acclaimed history of the state, recently declared: “California is on the verge of becoming the first failed state in America.”»
• La situation économique, essentiellement au niveau de l’emploi, ne perd rien de son rythme de détérioration, pour ne rien dire d’une possible amélioration. Les chiffres de pertes d’emploi de septembre (263.000 contre 176.000 attendus) ont constitué un terrible choc. Le commentateur de Atimes.com “Spengler” parle, le 6 octobre 2009, d’une “dépression permanente”, (...) Puis “Spengler” poursuit, traçant un rapide tableau de la situation telle qu’il l’évalue; il montre notamment comment les conditions du “sauvetage” du système financier ont plongé les USA dans une paralysie économique marquée par cette impossibilité de renverse la tendance à la dégradation, ce qu’il nomme “dépression permanente”…
«Panic is starting to take hold at the Obama White House over the relentless deterioration of the job market. US jobs in September declined by about 263,000 jobs, worse than the 175,000 drop expected by Wall Street economists. To the 15.1 million on the official unemployment count, add 9.2 million “involuntary part-time workers” and 2.2 million who were dropped from the tally because they had not sought work in the past month, and the unemployment rate would rise to 17.1 million.
»That doesn't include another three million long-term discouraged workers – those who want to work but who have long since stopped looking. That would take the number up to 20%. In past recoveries, a number of economists observed, all the job growth came from small business, but small business is lagging in the present crisis. The financial crisis crushed the entrepreneurs, as surely as Joseph Stalin crushed the kulaks, the relatively affluent peasants.»
• Le spectre de la fragilité du dollar, de sa possibilité sinon sa probabilité d’effondrement, est revenu d’actualité avec l’article de Fisk dans The Independent et ce qui a suivi.
Il s’agit à nouveau du spectre fondamental de l’effondrement de ce qui est perçu comme certains par le piler central de la puissance US, ou de ce qui reste de la puissance US. Le choc vient essentiellement de la perception qu’effectivement un certain nombre de pays, que ce soit ou non ceux qu’indique Fisk, que ce soit ou pas dans les conditions où il l’indique, travaillent activement ensemble sur l’“après-dollar”…L’analyste de défense Loren B. Thompson, l’homme du complexe militaro-industriel, écrit le 6 octobre 2009 sur son Early Warning Blog, à sa rubrique “End Of Empire”:
«The U.S. dollar fell on foreign exchange markets today following a report in The Independent, a British newspaper, that China, Japan, Russia and France were working with Arab oil states to eliminate the dollar as the main currency for conducting international petroleum transactions. The report is probably exaggerated, but coming as it does on the heels of debate about the greenback's future as a global reserve currency, it highlights America's waning economic influence. Most Americans have no idea how rapidly their nation's economic standing in the world is receding as a result of two recessions, record trade deficits and unprecedented federal borrowing.»
Promenade au bord du gouffre et à bout de souffle
(...)
Aujourd’hui, les USA sont au bord du gouffre, c’est-à-dire dans une situation où un facteur explosif peut tout faire basculer. Il ne s’agit pas de juger objectivement d’une situation et d’observer que partout ailleurs (hors des USA), la crise règne également; il s’agit de relever la singularité de cette situation aux USA, de l’effet sur une psychologie, désormais d’une extraordinaire fragilité, de diverses potentialités explosives dont chacune peut faire basculer cette psychologie dans le désordre marquée autant par la panique que par la colère et la rancœur furieuse. Inutile de parler d’Obama, dont les qualités incontestables – calme, mesure, etc. – jouent à plein contre la reprise en mains d’une situation qui lui file comme du sable entre les mains. Est-ce seulement la Californie qui est menacée de devenir “a failed state”?
A noter que pour certains experts le taux du chômage réel US (comme
s'il était comptabiliser de la même façon que lors de la grande dépression)
approcherait les 20%.
Src: http://www.dedefensa.org/article-un_automne_crepusculaire_08_10_2009.html
Enfin un autre article http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2832
Toujours aux usa, où ont eu lieu des quasi-émeute pour obtenir des aides financières au logement (5 000 formulaires pour 50 000 candidats ??!
Peut-être verrons nous un jour ces scènes chez nous?
Un automne crépusculaire (extraits)
8 octobre 2009 — En quelques jours, la perception psychologique de la situation fondamentale des USA s’est à nouveau assombrie, ou, plutôt, s’est enfoncée dans un degré nouveau d’assombrissement en revenant à la crise centrale. L’effet de 9/15 et de l’effondrement qui a suivi a été un instant contenu, le temps d’un rapide printemps aménagé par Ben Bernanke, reconduit à la tête de la Fed pour cet exploit d’illusionniste (l’affaire
des “green shoots”).
Le scandale du redressement des banques dans les conditions qu’on sait a suivi. Tout cela n’était pas une amélioration de la situation mais un abaissement de la tension par des moyens dont on a dit tout le mal qu’on devait penser. La tension, qui est désormais un caractère fondamental de la situation aux USA trouvait à s’occuper du côté de l’agitation populaire (“soins de santé” et mouvement du Tea Party), qui n’est pas apaisée et se poursuit. En effet, il faut observer que toutes ces phases ne s’annulent pas l’une après l’autre, mais s’accumulent.
Depuis une semaine, les démons centraux de la crise économique se pressent à nouveau.
• L’article de l’Observer, du 4
octobre 2009, sur la Californie, en passe de devenir ce que les experts du Pentagone nomment “a failed state”, a fait grand bruit aux USA. (L’expression “failed states” concerne ces pays, surtout africains, qui sombrent dans un cycle incontrôlable de pauvreté, de corruption, d’anarchie et de désordre, qui retournent à un état de semi-sauvagerie et d’absence de droit jusqu’à ne plus exister en tant qu’Etat structuré, selon les normes
civilisées, ou dites telles.) L’article a souvent été repris, cité, commenté, etc., aux USA.
(... From its politics to its economy to its environment and way of life, California is like a patient on life support. At the start of summer the state government was so deeply in debt that it began to issue IOUs instead of wages. Its unemployment rate has soared to more than 12%, the highest figure in 70 years. Desperate to pay off a crippling budget deficit, California is slashing spending in education and healthcare, laying off vast numbers
of workers and forcing others to take unpaid leave. In a state made up
of sprawling suburbs the collapse of the housing bubble has impoverished millions and kicked tens of thousands of families out of their homes. (...). The crisis is so deep that Professor Kenneth Starr, who has written an acclaimed history of the state, recently declared: “California is on the verge of becoming the first failed state in America.”»
• La situation économique, essentiellement au niveau de l’emploi, ne perd rien de son rythme de détérioration, pour ne rien dire d’une possible amélioration. Les chiffres de pertes d’emploi de septembre (263.000 contre 176.000 attendus) ont constitué un terrible choc. Le commentateur de Atimes.com “Spengler” parle, le 6 octobre 2009, d’une “dépression permanente”, (...) Puis “Spengler” poursuit, traçant un rapide tableau de la situation telle qu’il l’évalue; il montre notamment comment les conditions du “sauvetage” du système financier ont plongé les USA dans une paralysie économique marquée par cette impossibilité de renverse la tendance à la dégradation, ce qu’il nomme “dépression permanente”…
«Panic is starting to take hold at the Obama White House over the relentless deterioration of the job market. US jobs in September declined by about 263,000 jobs, worse than the 175,000 drop expected by Wall Street economists. To the 15.1 million on the official unemployment count, add 9.2 million “involuntary part-time workers” and 2.2 million who were dropped from the tally because they had not sought work in the past month, and the unemployment rate would rise to 17.1 million.
»That doesn't include another three million long-term discouraged workers – those who want to work but who have long since stopped looking. That would take the number up to 20%. In past recoveries, a number of economists observed, all the job growth came from small business, but small business is lagging in the present crisis. The financial crisis crushed the entrepreneurs, as surely as Joseph Stalin crushed the kulaks, the relatively affluent peasants.»
• Le spectre de la fragilité du dollar, de sa possibilité sinon sa probabilité d’effondrement, est revenu d’actualité avec l’article de Fisk dans The Independent et ce qui a suivi.
Il s’agit à nouveau du spectre fondamental de l’effondrement de ce qui est perçu comme certains par le piler central de la puissance US, ou de ce qui reste de la puissance US. Le choc vient essentiellement de la perception qu’effectivement un certain nombre de pays, que ce soit ou non ceux qu’indique Fisk, que ce soit ou pas dans les conditions où il l’indique, travaillent activement ensemble sur l’“après-dollar”…L’analyste de défense Loren B. Thompson, l’homme du complexe militaro-industriel, écrit le 6 octobre 2009 sur son Early Warning Blog, à sa rubrique “End Of Empire”:
«The U.S. dollar fell on foreign exchange markets today following a report in The Independent, a British newspaper, that China, Japan, Russia and France were working with Arab oil states to eliminate the dollar as the main currency for conducting international petroleum transactions. The report is probably exaggerated, but coming as it does on the heels of debate about the greenback's future as a global reserve currency, it highlights America's waning economic influence. Most Americans have no idea how rapidly their nation's economic standing in the world is receding as a result of two recessions, record trade deficits and unprecedented federal borrowing.»
Promenade au bord du gouffre et à bout de souffle
(...)
Aujourd’hui, les USA sont au bord du gouffre, c’est-à-dire dans une situation où un facteur explosif peut tout faire basculer. Il ne s’agit pas de juger objectivement d’une situation et d’observer que partout ailleurs (hors des USA), la crise règne également; il s’agit de relever la singularité de cette situation aux USA, de l’effet sur une psychologie, désormais d’une extraordinaire fragilité, de diverses potentialités explosives dont chacune peut faire basculer cette psychologie dans le désordre marquée autant par la panique que par la colère et la rancœur furieuse. Inutile de parler d’Obama, dont les qualités incontestables – calme, mesure, etc. – jouent à plein contre la reprise en mains d’une situation qui lui file comme du sable entre les mains. Est-ce seulement la Californie qui est menacée de devenir “a failed state”?
Schtroumpf- Membre Premium
- Nombre de messages : 51
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: [Crise économique] (1)
Merci Schtroumpf & Co pour ces infos ...
Concernant les US, un autre chiffre parlant : plus de 6600 maisons sont saisies par jour .. (dixit CRL/CNBC)
Dixit wikipedia
On pourrait continuer les news comme celles ci sur des pages entières.. Bloomberg, New York Times, Telegraph qui sont réputés sérieux, sont sur le même ton. Maintenant ce qui serait plus interessant, serait de savoir vers où on va.
Plusieurs doomers, experts financiers disent depuis quelques mois, semaines, qu'Octobre sera le début de la deuxième phase de cette crise. Pour rappel historiquement : toujours au moins 2 phases à ces crises, avec une 2ieme plus forte que la première. Après j'ai un peu du mal avec ceux qui se disent pouvoir prédire l'avenir, et encore plus ceux qui mettent une date dessus .. (le dollar n'est pas non plus effrondé cet été comme avait prédit le LEAP, etc..)
En tout cas, sur le fond les choses ne sont pas arrangés, elles ont même empirés, avec les dettes et emprunts qui ont gonflés plutôt que l'inverse.
On pensait que ca allait être le sujet majeur du G20, qu'ils allaient au moins prendre des décisions radicales, mais au final on a plus parlé de l'Iran. Comme disait je ne sais plus qui "si on ne fait pas partie de la solution, c'est qu'on fait partie du problème" ..
Concernant les US, un autre chiffre parlant : plus de 6600 maisons sont saisies par jour .. (dixit CRL/CNBC)
Un autre sujet chaud en ce moment je pense, est la situation du FDIC. L'organisme qui est sensé garentir la faillite des banques, arrive lui même en faillite. Et la seule solution trouvée pour l'instant serait qu'il emprunte à son tour de l'argent aux banques ..??Every 13 seconds in America, there is another foreclosure filing ... There are more than 6,600 home foreclosure filings per day, according to the Center for Responsible Lending ... the flood of foreclosures shows no sign of abating any time soon.
Dixit wikipedia
Dixit le Monde la semaine dernière "Inquiétudes autour des faillites bancaires aux Etats-Unis"Le Federal Deposit Insurance Corporation est une agence fédérale américaine dont la principale responsabilité est de garantir les dépôts bancaires faits aux États-Unis ... préserve et favorise la confiance populaire dans le système financier des États-Unis en assurant les dépôts des particuliers dans les banques et les institutions d'épargne et en limitant l'effet de la faillite d'une institution financière sur l'économie et le système financier.
Dixit Challenges "la FDIC renflouée par les banques, le monde à l'envers ?"Le 29 septembre, la FDIC a annoncé qu'elle ne disposait plus que de 10,4 milliards de dollars dans sa réserve et qu'elle pourrait être en manque de fonds dès les jours à venir, si rien n'est entrepris."
Concernant la Belgique, plusieurs médias (rtlinfo, actu24, libre belgique, etc.) se font fait ce matin aussi échos de cette news :D'après le New York Times, qui cite des membres seniors des autorités de régulation US, la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), organe dont la fonction essentielle est de garantir les dépôts bancaires aux États-Unis, pourrait choisir d'emprunter des milliards de dollars aux banques privées américaines les plus saines afin de restaurer ses liquidités.
Un projet de loi actuellement examiné par les partis de la majorité prévoit de permettre à l'Etat de se substituer au management d'une banque ou d'une compagnie d'assurances quand la situation d'un établissement ébranle l'ensemble du système financier. Selon des journaux, le gouvernement finalise en effet un projet de loi d'urgence lui permettant de prendre légalement et d'autorité une série de mesures pour sauver un établissement financier dont la situation serait "susceptible d'affecter la stabilité du système financier belge ou international". Dans sa version actuelle, le projet de loi prévoit deux types d'intervention. Il prévoit d'abord la cession d'actifs, de passifs ou de branches d'activités de l'établissement. Il prévoit aussi l'exercice de "tout acte de disposition", comme une cession, une vente ou un apport de titres."
On pourrait continuer les news comme celles ci sur des pages entières.. Bloomberg, New York Times, Telegraph qui sont réputés sérieux, sont sur le même ton. Maintenant ce qui serait plus interessant, serait de savoir vers où on va.
Plusieurs doomers, experts financiers disent depuis quelques mois, semaines, qu'Octobre sera le début de la deuxième phase de cette crise. Pour rappel historiquement : toujours au moins 2 phases à ces crises, avec une 2ieme plus forte que la première. Après j'ai un peu du mal avec ceux qui se disent pouvoir prédire l'avenir, et encore plus ceux qui mettent une date dessus .. (le dollar n'est pas non plus effrondé cet été comme avait prédit le LEAP, etc..)
En tout cas, sur le fond les choses ne sont pas arrangés, elles ont même empirés, avec les dettes et emprunts qui ont gonflés plutôt que l'inverse.
On pensait que ca allait être le sujet majeur du G20, qu'ils allaient au moins prendre des décisions radicales, mais au final on a plus parlé de l'Iran. Comme disait je ne sais plus qui "si on ne fait pas partie de la solution, c'est qu'on fait partie du problème" ..
Re: [Crise économique] (1)
Bonjour à tous,
Merci à ceux qui prennent le temps de traduire ces articles très importants.
Je souligne juste que , en partie, c'est des nouvelles un peu rassurantes pour nous français . En effet :
" that China, Japan, Russia and France were
working with Arab oil states to eliminate the dollar as the main
currency for conducting international petroleum transactions."
"Que la Chine, le Japon, la Russie et la France sont en train de travailler avec l'Arabie pour éliminer le dollar comme principale monnaie pour mener les transactions pétrolières internationales."
Rien que çà !!
Mais au moins celà veut dire que Sarko malgré son atlantisme ( cf le retour dans l'Otan ) a bien saisi le risque de voir la France entrainée dans la chute des USA si ceux ci perdent leur cotation d'emprunteur !
En commençant à mettre un panier de monnaie en place celà réduit beaucoup le fameux "risque systémique".
( au fait les prévisions loupées de Leap 2020 sont une preuve de plus que l'histoire çà ne se calcule pas ).
L'échéance indiquée dans la presse pour ce remplacement du dollar US comme petro monnaie en 2018.
Est ce fiable ? Cette date , assez lointaine vu l'ampleur des déficits US, pourrait n'être donnée que pour ménager la susceptibilité de la Maison Blanche.
Je ne vois pas de date particulière qui pourrait donner un indice pour ce changement de monnaie. Comme la Chine et la Russie font partie de ce groupe de révolutionnaires c'est pas l'élection française de 2012 qui va etre un paramètre ( Poutine s'en fout alors imaginez les Chinois ... )
Donc pour nous français le risque s'éloigne un peu.
Reste qu'un panier de monnaie ( pour remplacer le dollar ) c'est pas ce qu'il y a de plus stable. Voir l'histoire du serpent monétaire européen avant l'euro.
Merci à ceux qui prennent le temps de traduire ces articles très importants.
Je souligne juste que , en partie, c'est des nouvelles un peu rassurantes pour nous français . En effet :
" that China, Japan, Russia and France were
working with Arab oil states to eliminate the dollar as the main
currency for conducting international petroleum transactions."
"Que la Chine, le Japon, la Russie et la France sont en train de travailler avec l'Arabie pour éliminer le dollar comme principale monnaie pour mener les transactions pétrolières internationales."
Rien que çà !!
Mais au moins celà veut dire que Sarko malgré son atlantisme ( cf le retour dans l'Otan ) a bien saisi le risque de voir la France entrainée dans la chute des USA si ceux ci perdent leur cotation d'emprunteur !
En commençant à mettre un panier de monnaie en place celà réduit beaucoup le fameux "risque systémique".
( au fait les prévisions loupées de Leap 2020 sont une preuve de plus que l'histoire çà ne se calcule pas ).
L'échéance indiquée dans la presse pour ce remplacement du dollar US comme petro monnaie en 2018.
Est ce fiable ? Cette date , assez lointaine vu l'ampleur des déficits US, pourrait n'être donnée que pour ménager la susceptibilité de la Maison Blanche.
Je ne vois pas de date particulière qui pourrait donner un indice pour ce changement de monnaie. Comme la Chine et la Russie font partie de ce groupe de révolutionnaires c'est pas l'élection française de 2012 qui va etre un paramètre ( Poutine s'en fout alors imaginez les Chinois ... )
Donc pour nous français le risque s'éloigne un peu.
Reste qu'un panier de monnaie ( pour remplacer le dollar ) c'est pas ce qu'il y a de plus stable. Voir l'histoire du serpent monétaire européen avant l'euro.
________________________________________________________
"J'arrêterais de faire de la politique le jour où ceux qui font de la politique arrêteront de faire les guignols....."
Coluche
P'tain dire que c'etait il y a 30 ans et que rien n'a changé en mieux depuis ....
transhuman- Membre Premium
- Nombre de messages : 1502
Emploi :
Loisirs :
Date d'inscription : 07/01/2007
Re: [Crise économique] (1)
Raffa a écrit:Plusieurs puissances prêtes à lâcher le dollar comme monnaie du pétrole ! | Spread The Truth
Les pays arabes du Golfe envisagent, avec la Chine, la Russie, le Japon et la France, de remplacer le dollar dans les échanges pétroliers par un panier de monnaies incluant le yen, le yuan chinois, l’euro, l’or et la future monnaie commune du Golfe, a révélé mardi le quotidien The Independent.
Source
Pour revenir un peu sur ce désormais fameux article de The Independant, qui est son auteur, déjà ? Ce Robert Fisk : un fou ? Un illuminé ? Un débutant qui éspère le scoop du siècle ?
Non, simplement le correspondant étranger le plus primé au monde ! Voir par exemple sur Wikipedia la liste de prix et récompenses qu'il reçus, parce qu'elle est trop longue pour être recopiée ici.
Pour faire suite, voici un long article en anglais " Death of Petro-Dollar, Told Ya So" écrit par Jim Willy CB, un analyste indépendant, docteur en statistiques, et pro-gold. Un de ses lecteurs résume bien le personnage "avant je croyais que vous étiez paranoïaque, maintenant je pense que vous êtes extralucide."
Résumé de l'article : le dollar va effectivement perdre son statut de monnaie de référence pour les échanges de pétrole suite aux démarches en ce sens notamment par la Chine et la Russie, va perdre la confiance des investisseurs et des prêteurs, et va entamer une chute vertigineuse vers un USD index de 53 (soit un peu plus de 2 dollars par euro si l'euro reste stable). Pour les échanges de pétrole, il sera remplacé par un panier de devises, et la transition sera rapide, d'ici 2 ou 3 ans maximum. Ce panier de devises va inclure l'or.
La Russie et la Chine vont venir au premier plan géopolitique (notamment dans leur influence sur le golfe et sur le pétrole qu'il contient).
Au final, la faillite du Trésor US est annoncée. Le niveau de vie aux Etats-Unis va baisser, les US vont se tiermondiser.
A cause de l'érosion des principales monnaies dont le dollar, l'or va monter énormément : prochaines cibles : 1130 $ l'once, puis 1300, puis "jusqu'à la lune" à cause notamment du besoin de réadosser les monnaies à l'or.
Barnabé- Membre Premium
- Nombre de messages : 5313
Localisation : Massif Central
Date d'inscription : 28/04/2008
Re: [Crise économique] (1)
Une information d'importance court dans les médias depuis quelques semaines, sans que cela n'inquiète quiconque.
Bref : en 2011, la sécurité sociale française sera en banqueroute.
Pour rappel, le financement de la sécurité sociale - ou plutôt de son "trou" abyssal - se fait par la dette, les emprunts se faisant pour une grosse partie auprès des banques étrangères. Une sorte de subprime à la française...
L'information est rapportée par le député PS Gérard Bapt, dans ce communiqué.
Un article du Canard Enchaîné vieux de 4 semaines reprend également l'information dans une comparaison avec le système d'assurance maladie allemand (la sécurité sociale allemande, affolée, vient d'annoncer 1 milliard de déficit pour 2009, à comparer avec les 65 milliards prévus pour son homologue française). Enfin, dans une interview sur Europe 1 de la semaine dernière, Philippe Séguin, premier président de la cour des comptes, a également tiré le signal d'alarme (à 8'17" sur la vidéo).
On peut en dire autant du système de retraite, de l'assurance chômage, etc. Le système entier part en sucette (c'était prévisible), mais désormais l'échéance est connue !
Rammstein
Bref : en 2011, la sécurité sociale française sera en banqueroute.
Pour rappel, le financement de la sécurité sociale - ou plutôt de son "trou" abyssal - se fait par la dette, les emprunts se faisant pour une grosse partie auprès des banques étrangères. Une sorte de subprime à la française...
L'information est rapportée par le député PS Gérard Bapt, dans ce communiqué.
Un article du Canard Enchaîné vieux de 4 semaines reprend également l'information dans une comparaison avec le système d'assurance maladie allemand (la sécurité sociale allemande, affolée, vient d'annoncer 1 milliard de déficit pour 2009, à comparer avec les 65 milliards prévus pour son homologue française). Enfin, dans une interview sur Europe 1 de la semaine dernière, Philippe Séguin, premier président de la cour des comptes, a également tiré le signal d'alarme (à 8'17" sur la vidéo).
On peut en dire autant du système de retraite, de l'assurance chômage, etc. Le système entier part en sucette (c'était prévisible), mais désormais l'échéance est connue !
Rammstein
________________________________________________________
Dans mon pays - Alésia - Threads - Help is on the way - Soft - I will not bow - Capitaine Stéphane - Бойцовский Клуб - Le Banner - Speed King
Rammstein- Membre fondateur
- Nombre de messages : 8153
Localisation : Allemagne
Date d'inscription : 07/11/2006
Re: [Crise économique] (1)
La Grande Bretagne pourrait perdre sa note AAA à l'agence Fitch
Ça me rappelle le scénario de la partie de JDR Lille' Trouble in Big France .Le Royaume-Uni est, des grandes puissances économiques, celle qui
risque le plus de perdre sa notation triple A, tandis que le Japon
pourrait voir son AA- réexaminé en cas d’une trop forte émission de
dette, a annoncé mardi l’agence de notation Fitch. "Si un nouveau plan
de relance était adopté, alors la note britannique serait menacée", a
expliqué à Reuters David Riley, co-directeur de la notation des dettes
souveraines mondiales de Fitch.
________________________________________________________
~~~~~ MANUEL DE SURVIE URBAINE (by FerFAL) ~~~~~
Re: [Crise économique] (1)
Rammstein a écrit:
Bref : en 2011, la sécurité sociale française sera en banqueroute.
Rammstein
Faux il suffirait que l'état paye ses dettes à la sécu
- Une partie des taxes sur le tabac, destinée à la Sécu, n'est pas reversée (7,8 milliards)
- Une partie des taxes sur l'alcool, destinée à la Sécu, n'est pas reversée (3,5 milliards)
- Une partie des primes d'assurances automobiles destinée à la Sécu,
n'est pas reversée ( 1,6 milliards)
- La taxe sur les industries polluantes, destinée à la Sécu, n'est pas reversée (1,2 milliards)
- La part de TVA destinée à la Sécu n'est pas reversée (2,0 milliards)
- Retard de paiement à la Sécu pour les contrats aidés (2,1 milliards)
- Retard de paiement par les entreprises (1,9 milliard)
En faisant une bête addition, on arrive au chiffre de 20 milliards d'euros.
Conclusion : si les responsables de la Sécu et nos gouvernants
avaient fait leur boulot efficacement et surtout honnêtement, les
prétendus 11 milliards de trou seraient aujourd'hui 9 milliards
d'excédent. Ces chiffres sont issus du rapport des comptes de la Sécu.
Invité- Invité
Re: [Crise économique] (1)
Tu as un lien où l'on peut trouver ces infos sur un site officiel ?
trollinet- Membre Premium
- Nombre de messages : 223
Loisirs : GN, randonnée
Date d'inscription : 14/12/2006
Re: [Crise économique] (1)
n'oublions pas l'excédent CAF (Etat depuis les Ordonnances de 67), remis "normalement" dans le circuit, chaque année.
________________________________________________________
Il est un temps—court--pour tomber,
et un temps--très long--pour se relever.
.
BOB de Mado
mado- Modérateur
- Nombre de messages : 1405
Age : 70
Localisation : Aquitaine - France
Emploi : Retraitée
Date d'inscription : 10/08/2008
Re: [Crise économique] (1)
C'est officiel : la crise est finie !
Le Point titre "L'Europe est sortie de sa pire récession depuis plus de 60 ans"
Pourquoi un tel optimiste ?
"Le Produit intérieur brut (PIB) des seize pays de la zone euro a enregistré une croissance de 0,4% au troisième trimestre comparé au précédent, selon une première estimation publiée vendredi par l'Office statistique européen Eurostat. Ces chiffres mettent fin à cinq trimestres consécutifs de recul de l'activité pour la zone euro. L'ensemble des 27 pays de l'Union européenne sont également sortis de la récession, avec une hausse du PIB de 0,2%. L'Europe rejoint donc les Etats-Unis, qui ont également repris le chemin de la croissance au troisième trimestre."
Les mises en garde sont bien timorées :
""Des risques continuent à peser sur la solidité de la reprise à moyen terme", souligne Clemente De Lucia, de la banque BNP Paribas."
L'Expansion est un tout petit plus réaliste :
"Mais cette reprise est fragile car le chômage va continuer d'augmenter. Un retour en récession l'an prochain n'est pas exclu."
Et pourtant, tout est question de point de vue :
La croissance n'a été que de 0,3 % en France, inférieure aux prévisions. Les uns considèrent «qu'on va bien finir l'année», les autres que "la reprise est loin d'être là"...
Le Point titre "L'Europe est sortie de sa pire récession depuis plus de 60 ans"
Pourquoi un tel optimiste ?
"Le Produit intérieur brut (PIB) des seize pays de la zone euro a enregistré une croissance de 0,4% au troisième trimestre comparé au précédent, selon une première estimation publiée vendredi par l'Office statistique européen Eurostat. Ces chiffres mettent fin à cinq trimestres consécutifs de recul de l'activité pour la zone euro. L'ensemble des 27 pays de l'Union européenne sont également sortis de la récession, avec une hausse du PIB de 0,2%. L'Europe rejoint donc les Etats-Unis, qui ont également repris le chemin de la croissance au troisième trimestre."
Les mises en garde sont bien timorées :
""Des risques continuent à peser sur la solidité de la reprise à moyen terme", souligne Clemente De Lucia, de la banque BNP Paribas."
L'Expansion est un tout petit plus réaliste :
"Mais cette reprise est fragile car le chômage va continuer d'augmenter. Un retour en récession l'an prochain n'est pas exclu."
Et pourtant, tout est question de point de vue :
La croissance n'a été que de 0,3 % en France, inférieure aux prévisions. Les uns considèrent «qu'on va bien finir l'année», les autres que "la reprise est loin d'être là"...
Barnabé- Membre Premium
- Nombre de messages : 5313
Localisation : Massif Central
Date d'inscription : 28/04/2008
Re: [Crise économique] (1)
Salut,
La société Générale se prépare à un effondrement mondial ; niveau de dette insoutenable, trou à combler difficile du fait du vieillissement de la pop et donc de l'impossibilité de retrouver une croissance forte, flambée de l'or en perspective, etc (en anglais) :
Société Générale tells clients how to prepare for potential 'global collapse'
La société Générale se prépare à un effondrement mondial ; niveau de dette insoutenable, trou à combler difficile du fait du vieillissement de la pop et donc de l'impossibilité de retrouver une croissance forte, flambée de l'or en perspective, etc (en anglais) :
Société Générale tells clients how to prepare for potential 'global collapse'
Société Générale has advised clients to be ready for a possible "global economic collapse" over the next two years, mapping a strategy of defensive investments to avoid wealth destruction.
________________________________________________________
Aussi audacieux soit-il d'explorer l'inconnu, il l'est plus encore de remettre le connu en question ! (Kaspar) - In Shadow, A Modern Odyssey - Ozymandias - La grande implosion/Rapport sur l'effondrement de l'Occident (Pierre Thuillier) - Mon scénario - Echoes
Re: [Crise économique] (1)
Un peu dans le même genre, le Flash Marchés de Natixis du 16 novembre 2009, cité par AJH sur Oléocène.
En résumé : soutien de l'économie par le déficit public -> augmentation de la masse monétaire. Mais l'augmentation de la masse monétaire et l'augmentation de la dette publique ne peuvent pas être infinis. Quelle est la limite ?
- changement de ces politiques d'augmentation de la dette publique et de la masse moénataire : très peu probable
- perte de confiance dans la monnaie et les actifs risqués : report des investisseurs sur les actifs réels, à savoir "vers les matières premières (surtout l’or)"
Dernier paragraphe du document :
On a l'impression de lire du Hardinvestor. Sauf que là, il s'agit du Flash Marchés d'une grande banque d'investissement... "Etonnant, non ?" aurait dit M. Cyclopède.
En résumé : soutien de l'économie par le déficit public -> augmentation de la masse monétaire. Mais l'augmentation de la masse monétaire et l'augmentation de la dette publique ne peuvent pas être infinis. Quelle est la limite ?
- changement de ces politiques d'augmentation de la dette publique et de la masse moénataire : très peu probable
- perte de confiance dans la monnaie et les actifs risqués : report des investisseurs sur les actifs réels, à savoir "vers les matières premières (surtout l’or)"
Dernier paragraphe du document :
La limite est donc la limite de la monétisation : le moment où les agents
économiques perdent leur confiance dans la monnaie comme actif de support
de leur épargne parce que la création monétaire est trop importante. Lorsque ceci
se produira, il y aura probablement hausse considérable des prix des
matières premières (or, métaux…), ce qui peut-être commence aujourd’hui.
On a l'impression de lire du Hardinvestor. Sauf que là, il s'agit du Flash Marchés d'une grande banque d'investissement... "Etonnant, non ?" aurait dit M. Cyclopède.
Barnabé- Membre Premium
- Nombre de messages : 5313
Localisation : Massif Central
Date d'inscription : 28/04/2008
Re: [Crise économique] (1)
Kraveunn, plus rapide que la presse française
SOURCE
La Société Générale tire
la sonnette d’alarme
P.A (lefigaro.fr) |
JDF | 20.11.2009 | Mise à jour : 15H26
Dans
un rapport adressé à ses clients, la banque française les appelle à
dessiner une stratégie d’investissements de défense afin de se préparer
à l’explosion éventuelle de nouvelles bulles financières.
Le pire pourrait être devant nous. C’est une des hypothèses qui
ressortent d’un rapport de la Société Générale, intitulé « le pire
scénario de la dette», selon lequel les récents plans de sauvetage mis
en place par les gouvernements mondiaux ont simplement transféré des
passifs du secteur privé au secteur public, créant une nouvelle série
de problèmes. Premier d’entre eux, le déficit. «Le niveau de la dette
paraît tout à fait insoutenable à long terme. Nous avons pratiquement
atteint un point de non retour en ce qui concerne la dette publique»,
précise le rapport de 68 pages. L’endettement global est
beaucoup trop élevé dans la plupart des économies des pays développés,
par rapport à leur PIB. Aux Etats-Unis et dans l’UE, la dette publique
représentera ainsi 125% du PIB dans deux ans. Au Royaume-Uni, elle
s’élèvera à 105% et au Japon, à 270%. Le problème de la dette
sous-jacente est plus important qu’il n’était après la seconde Guerre
Mondiale, alors que les taux nominaux étaient similaires. Sauf que
cette fois-ci, les gouvernements seront pris à la gorge, le
vieillissement de la population rendant plus difficile qu’auparavant
l’effacement de cette dette avec la croissance. Les pays émergents ne
seraient pas non plus épargnés, même si leur marge de maneouvre sera
plus importante qu’au sein des grandes économies occidentales. Parmi
les pires scénarios envisagés, le rapport évoque une nouvelle chute des
marchés, une inflation galopante ainsi qu’une forte chute du dollar. Or
quand la crise bat son plein, tout le monde se retourne vers la valeur
refuge par excellence, l’or. Dans ce contexte, le prix du métal jaune
atteindrait des sommets jamais vus. En plus du métal jaune, le rapport
table qu’une autre valeur refuge devrait tirer son épingle du jeu, les
denrées alimentaires. A contrario, la banque conseille de se désengager
du dollar et des valeurs cycliques, telles que les technologiques ou
celles liées au secteur de l’automobile.
SOURCE
Da- Membre Premium - Participe à rendre le contenu de nos forums plus pertinent & pragmatique
- Nombre de messages : 3071
Localisation : BZH - 56
Emploi : Artisan en informatique et ferronerie
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: [Crise économique] (1)
Un article pessimiste un peu long mais très intéressant trouvé sur Boursorama. Le lien étant susceptible de disparaître, voici l'article dans sa totalité.
Rammstein
***
Par Locussol Mascardi
Des indicateurs venant des Etats-Unis nous annonçent que l'économie américaine pourrait repartir au second semestre 2009. Ces affirmations servent uniquement à se rassurer (le nous serait illusoire !) car on recule pour mieux sauter avant de faire le grand plongeon vers l'inconnu, l'infini comme le démontrent toutes les déclarations d'économistes et analystes qui suivent.
Comment peut-on affirmer de telles choses - la méthode coué sans doute - alors que le chômage est galopant (et peut-être aussi l'inflation prochainement !) et atteint tous les grands pays : 9 ou 10 % voire beaucoup plus. Comment peut-on imaginer l'avenir avec optimisme lorsqu'on sait qu'une grande partie des Américains n'ont toujours pas payé leurs dettes immobilières (le service de la dette) en raison du moratoire, et pire vont devoir se dessaisir de leur maison pour aller où... sous les ponts !
Le moteur de l'économie l'automobile est noyé par l'endettement... et le gouvernement Obama voudrait nous faire croire que la croissance va revenir durablement ! Si on y ajoute la situation catastrophique des gros clients des USA comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni, ne parlons même pas de l'Espagne (la France est un petit client qui fait à peine 5 % de son commerce outre-Atlantique) , qui vont connaître une récession sévère, parlons même de dépression car cela risque de durer : - 7 %, - 5 % ou ... - 20 % pour la péninsule ibérique !
Encore un mensonge de plus qu'on essaie de nous faire avaler comme une couleuvre mais vipérine celle là, qui pourrait bien nous emporter ad patres...
Les inquiétudes des politiques, analystes, économistes et historiens présents aux 9ème rencontres d’Aix-en-Provence les 4, 5 et 6 juillet 2009, se sont rejointes avec les réflexions de nos plus brillants économistes et prévisionnistes.
Frédéric Lemaître évoque ce pessimisme qui présidait lors des rencontres d’Aix-en-Provence : « Les cent cinquante intervenants (dont une soixantaine d'étrangers) qui se sont exprimés lors des 9e Rencontres d'Aix-en-Provence, organisées par le Cercle des économistes, ont, dans leur immense majorité, tenu des propos plus alarmistes. Il y a d'abord ces chiffres, terrifiants, de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). D'avril 2008 à avril 2009, le chômage a crû de 40 % dans les pays les plus riches. De 2007 à 2010, il devrait même y avoir 26 millions de chômeurs en plus, un bond de 80 %, sans précédent en si peu de temps. « Le plus gros de la détérioration reste à venir », a mis en garde Martine Durand, responsable de l'emploi (…)
« Alors qu'Angela Merkel promet de baisser les impôts tout en réduisant les déficits publics allemands, qu'au contraire Nicolas Sarkozy s'efforce de théoriser les bienfaits du surendettement et que, dans les pays industrialisés, la petite musique du protectionnisme se fait de plus en plus insistante, et le président de la BCE met en garde les gouvernements comme il ne l'a jamais fait jusqu'ici : « Nous avons créé une économie financière mondialisée, il faut évidemment une gouvernance mondiale. Mais le G20 ne suffit pas. Chaque pays doit internaliser les effets de sa politique sur ce bien supérieur collectif qu'est l'économie mondiale. En clair, par leurs excédents excessifs (Chine aujourd'hui, Allemagne demain) ou des déficits qui le sont tout autant (États-Unis aujourd'hui, France demain), les gouvernements sapent une mondialisation dont ils ne se sentent pas responsables mais dont chacun profite (…) Si solution il y a, elle ne peut être que collective. Or rien n'est moins sûr. On l'a vu au second semestre 2008 : sans Europe volontariste, pas de coopération mondiale possible. « Il y a une demande d'Europe, y compris en Chine. Car, depuis cinquante ans, l'Europe porte la régulation », analyse l'ancien commissaire européen Mario Monti. « Mais je ne suis pas sûr qu'il y ait une offre d'Europe », rajoute-t-il aussitôt.
« Entre la France et l'Allemagne, qui se tournent le dos, la Commission aux abonnés absents et les Britanniques qui pensent avant tout à sauver la City et tuer dans l’œuf toute tentative de régulation, l'Europe a déjà perdu l'influence qui était la sienne, en novembre 2008, au G20 de Washington (…) Certains imaginent déjà un scénario catastrophe : échec de Pittsburgh suivi, au début de l'année 2010, par l'annonce de bonus record dans la finance et une augmentation inédite du nombre des faillites et des licenciements. Denis Kessler, pour lequel « les troisièmes années de crise se caractérisent souvent par du populisme, du protectionnisme et du patriotisme », aurait alors vu juste. N'y a-t-il donc aucune raison d'être optimiste ? Si. Trois. L'Asie émergente ne résiste pas si mal, les besoins sont immenses pour accueillir trois milliards d'habitants supplémentaires d'ici à 2050 et, surtout, les économistes sont loin d'être infaillibles… »
Aux États -Unis, notamment dans la finance, quelques voix s’élèvent encore pour expliquer que le pire est passé, que la crise de 2008 n'était que l'éclatement d'une bulle du crédit, que la purge est désormais faite et que les choses vont repartir comme avant. On annonce même que certaines banques ont déjà remboursé les aides publiques et que les bonus sont de retour. La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a annoncé, le 14 juillet, des profits de 2,4 milliards d'euros (3,4 milliards de dollars) au deuxième trimestre et un chiffre d'affaires (produit net bancaire) record de 13,7 milliards de dollars, alors que l'établissement vient à peine de rembourser l'aide publique de 10 milliards de dollars perçue à l'automne 2008. Elle prévoit même de rétablir les bonus et de verser à ce titre 20 milliards de dollars (700 000 dollars par salarié) pour 2009 (un record !) ; une position d’autant plus incompréhensible que selon le Financial Times, les dirigeants de la banque ont vendu pour près d’un milliard de dollars d'actions entre septembre 2008 et avril 2009, au moment où la banque était en pleine tourmente et recevait ces fameux dix milliards de l'État américain (remboursés en partie en s’endettant sur les marchés financiers internationaux).
Mais la réalité est toute autre comme le montrent les derniers indicateurs économiques et comme l’ont dénoncé la quasi-totalité des participants présents à Aix-en-Provence qui estiment que « le plus gros de la détérioration reste à venir ». Patrick Artus (Natixis) a reconnu que « Les emplois perdus le sont de façon irréversible… On fabriquera moins de voitures et moins de biens durables. Où seront créés les emplois de demain ? On ne sait pas. Dans trois ou quatre ans, la dette des pays de l'OCDE va dépasser leur produit intérieur brut (PIB). Résultat : « Il va falloir diminuer la protection sociale, le nombre de fonctionnaires et augmenter les impôts ».
Paul Krugman prix Nobel d’économie 2008, Joseph E. Stiglitz prix Nobel d’économie 2001, Nouriel Roubini l’économiste qui avait anticipé la crise, Pascal Lamy reconduit en tant que directeur de l’OMC[1], Jean-Paul Fitoussi président de l’OFCE[2] et membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre, Paul Jorion anthropologue et sociologue, « oracle de la finance », Wolfgang Münchau du Financial Times, Robert Reich ancien secrétaire d'État au travail dans l’administration Clinton, Simon Johnson ancien chef économiste du FMI, Willem Buiter professeur à la London School of Economics, Ambrose Evans-Pritchard journaliste financier très écouté de la City, Jacques Attali écrivain et économiste, George Soros le plus grand spéculateur de la planète, Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS et Mike Whitney économiste canadien, corroborent les points de vue émis lors la réunion du cercle des économistes. Certains partagent depuis des années cette vision inquiétante de l’économie mondiale, surtout Soros qui a tant profité du système financier et qui a bâti sa richesse sur les produits dérivés si décriés actuellement avec le « Quantum Fund » – dont la valeur a été multipliée par 3000 (!) en vingt sept ans entre 1969 et 1996.
Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, est sceptique sur la sortie de crise : « Je ne pense pas que nous ayons touché le fond, mais nous n’en sommes plus très éloignés. Ma plus grande préoccupation c’est que nous ne touchions pas le fond pour ensuite rebondir, mais que nous touchions le fond et y restions. Il n’est pas évident de voir d’où viendrait la reprise. » Le célèbre professeur d’économie de l’université de Princeton estime que sans l’adoption rapide de mesures additionnelles très stimulatrices, les États-Unis s’exposent à connaître une décennie sans croissance économique, comme ce fut le cas au Japon durant les années 90. L’économiste accorde peu de crédibilité aux tests de résistance qu’ont subies 19 grandes banques américaines. Il considère que ces tests permettent à l’administration Obama d’acheter du temps, mais ne répondent pas à la question fondamentale de savoir si les banques possèdent suffisamment de capitaux pour jouer efficacement leur rôle au sein de l’économie, ce qui signifierait que la remontée boursière ne pourrait n’être que temporaire.
Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001, stigmatise les excès du capitalisme financier et la collusion entre les grandes institutions internationales qui n’agissent que dans leurs intérêts. Dès 2002, il dénonçait les excès de ce capitalisme, de la mondialisation et des organismes internationaux comme le FMI incapable d’aider les économies en difficulté. Dans son ouvrage « La Grande désillusion » il critique violemment la mondialisation cause de tous nos maux : « Aujourd’hui, la mondialisation ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour les pauvres. Ça ne marche pas pour l’environnement. Ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale. Depuis il a mis en garde nos institutions internationales face à leur inertie et leur inefficacité. Début juin 2009, l’ancien conseiller de Bill Clinton considérait que la crise allait durer et la récession se prolonger : « Je comprends que les hommes politiques veuillent transmettre un sentiment de confiance, mais la confiance doit se baser sur un certain degré de réalité et la réalité n'est pas favorable », arguant que le modèle d'une économie mondiale tirée par le consommateur américain est révolu.
Nouriel Roubini, premier économiste américain à avoir prévu la crise des subprimes et ses conséquences, nous met en garde contre tout excès d’optimisme. Dès le début des années 2000, il a été surnommé « Doctor Doom » (Dr catastrophe) à cause de ses prédictions économiques plus pessimistes que l’ensemble des économistes. En 2005, selon le magazine américain « Fortune », l’ancien conseiller au Trésor prétendait que le « prix des maisons surfait sur une vague spéculative qui coulerait bientôt l'économie ». À cette époque, il a été qualifié de Cassandre, maintenant, c’est un sage. En septembre 2006 lors d'un discours devant une audience de spécialistes sceptiques du FMI il annonçait qu'une crise économique était en gestation : « Dans les mois et les années à venir, les États-Unis vont probablement vivre une dépréciation immobilière qui ne se voit qu'une fois dans une vie, un choc pétrolier, une diminution prononcée de la confiance des consommateurs et, enfin, une grave récession ».
En décembre 2008, Roubini déclarait : « Nous traversons une récession très sévère qui va se poursuivre tout au long de l’année 2009. C’est la pire récession aux USA depuis 50 ans. Elle a été déclenchée par l’éclatement d’une énorme bulle du crédit créée par l’effet de levier. On ne peut revenir en arrière et le point bas est encore loin (…) Cette bulle se dégonfle en ce moment même, et massivement (…) Nous sommes donc face à une récession mondiale, et elle empire. Les choses vont devenir terribles pour les Américains moyens. La croissance du PIB sera négative jusqu’à la fin 2009. Et la reprise, en 2010 ou 2011, s’il y en a une, sera si faible, avec un taux de croissance de 1 à 1,5%, qu’elle sera ressentie comme une période de récession. Je pense que le taux de chômage va atteindre 9% en 2010 (il est déjà à 9,5 % en juillet 2009). La valeur du parc immobilier a déjà chuté de 25%. A mon avis, le prix des biens va encore baisser de 15% avant d’atteindre le plus bas en 2010. »
Pascal Lamy, le directeur de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) a déclaré vendredi 12 juin 2009 devant la presse économique et financière française : « Je ne partage pas l’optimisme, parfois un peu de commande, des gouvernements ou de ceux qui cherchent à influencer les marchés financiers », L’ancien conseiller de Jacques Delors a été formel : « la situation du commerce mondial a empiré, je ne vois pas à l’heure actuelle de signe positif ». En effet, l’OMC s’attend à une chute – sans précédent depuis la 2ème guerre mondiale –, de 9% du commerce mondial cette année. Et il a ajouté : « Il n’y a rien qui démente qu’on soit toujours en plein dans cette crise qui commence et qui continuera ». Par ailleurs, il pense que les conséquences sociales de la crise vont surtout se faire sentir dans les pays en développement qui n’ont pas de système de protection sociale.
En juin 2009[3], le grand économiste français Jean-Paul Fitoussi[4] répondait à la question posée lors des Universités populaires participatives : « Quel nouveau modèle de développement économique et social pour l'après-crise ? », en donnant dans un premier temps les raisons macroéconomiques de la crise : « Il me semble qu’au-delà de la crise financière, au-delà de la crise bancaire, au-delà de l’endettement public et de la croissance de l’endettement dans le monde, il y a une cause profonde structurelle à la crise actuelle qui est l’accroissement généralisé des inégalités », et après un long plaidoyer en faveur de la réduction des inégalités, le président de l’OFCE concluait : « Enfin pour terminer, je soulignerais qu’il nous faut penser de façon globale, il nous faut penser que l’Europe ne peut pas continuer de se conduire (alors même que l’Europe est le pays dont le PIB est le plus élevé de la planète) comme le free-rider de la planète. Philippe Aghion a eu raison de le souligner que c’est l’Europe qui relance le moins, beaucoup moins que la Chine, beaucoup moins que les Etats-Unis, beaucoup moins que le Japon (alors que c’est le pays dont l’endettement privé est le moins difficile à affronter aujourd’hui). Quand la plus grande économie de la planète ne joue pas le jeu, on peut penser que la solution à la crise mettra plus de temps qu’elle n’aurait mise autrement. »
En août 2009, dans un grand magazine économique[5], Paul Jorion[6] déclare : « L’économie semble aller un peu mieux mais je crains une rechute ». Cet oracle de la finance, fin connaisseur des pratiques bancaires américaines fut l’un des premiers à annoncer, dès 2004, la crise des subprimes. Selon lui, elle n’a pas encore produit tous ses effets et les récents signaux de reprise sont trompeurs. Il considère qu’après avoir pris de bonnes résolutions « les banques retombent dans leurs vieux travers comme si elles étaient déjà prêtes à se précipiter vers la prochaine bulle ». Il fustige « le nouveau capitalisme né de la révolution bancaire des vingt cinq dernières années » et conclue : « Le pire, c’est que la toxicité des actifs continue à augmenter. En particulier, tous ceux qui s’appuient sur le crédit à la consommation américain, puisque la hausse du chômage compromet de plus en plus la solvabilité des chômages ».
Le chroniqueur allemand Wolfgang Münchau critique violemment la finance et l’économie allemandes dans les colonnes du Financial Times sous le titre : « Berlin a porté un coup à l’unité de l’Europe ». Évoquant le jugement de la Cour constitutionnelle allemande qui a décidé anticonstitutionnelle toute future politique fiscale européenne commune, comme tout commandement militaire, il conclue : « Le jugement de la Cour reflète le climat politique nationaliste et post-Bismarckien en cours à Berlin. Pour le moins, tous ceux qui sont liés par une union monétaire avec l’Allemagne devraient beaucoup s’inquiéter. ». Il n’est d’ailleurs pas le seul à prédire de fortes tensions au sein de la zone euro et à s’interroger sur les conséquences du chacun pour soi qui prévaut de plus en plus en Europe.
Robert Reich, professeur à Berkeley vient de produire un bref et définitif article sur son blog qui pourra être plus tard reconnu comme prémonitoire. « Quand la reprise va-t-elle intervenir ? Jamais », annonce-t-il d’entrée de jeu. Il explique ensuite que la reprise ne peut pas intervenir car cela signifierait que les choses peuvent redevenir comme avant le crash. « Aussi, au lieu de se demander quand la reprise va commencer, nous devrions nous demander quand la nouvelle économie débutera ».
Simon Johnson, professeur au MIT, commente sur son blog le projet d’Agence de protection des consommateurs de l’administration Obama. Il compare le timide soutien dont ce projet bénéficie avec celui, massif, dont a été entouré le plan PPIP de rachat des actifs toxiques des banques, en très petite forme aujourd’hui. Mettant en cause les intentions gouvernementales, au vu de ce que cette attitude augure à l’arrivée, une fois que ce projet sera passé par le Congrès, il rappelle comment l’administration américaine avait finalement pris le taureau par les cornes, à la suite de la crise de 1929, en faisant adopter en 1934 le Security Exchange Act, qui réglementait le marché secondaire des valeurs. Tout cela a depuis été détricoté.
Willem Buiter, professeur à la London School of Economics, très introduit dans les arcanes des banques centrales européennes, publiait le 3 juillet 2009 sur son blog au Financial Times un long billet très détaillé intitulé : « La création monétaire et l’encouragement du crédit ne fonctionnent pas, voilà pourquoi ». Après avoir été l’inventeur de l’expression « banques zombies », qui a fait depuis florès et avoir montré comment il était préférable à la mise en place de « bad banks », de créer des « good banks » – laissant les actionnaires des banques zombies en tête à tête avec leurs actifs pourris –, il fait preuve pour ses lecteurs d’une salutaire maîtrise technique du monde abscons dans lequel vivent les banquiers centraux.
Ambrose Evans-Pritchard, chroniqueur au Daily Telegraph – l’un des commentateurs financiers et économiques de la place de Londres les plus écoutés –, va lui droit au but : « L’Europe creuse sa propre tombe économique alors que la Banque Centrale Européenne ne répond pas ». Le sous-titre est encore plus explicite, s’il en était besoin : « Dans un monde de pécheurs, la Banque Centrale Européenne joue les gardiens de la vertu, mais ses actions dévastent les finances publiques de pratiquement tous les pays qui sont l’objet de ses attentions ». Reconnaissant sans difficulté que la Grande-Bretagne doit faire face à ses propres désordres, Evans-Pritchard conclut ainsi : « D’un point de vue stratégique, le mélange européen de déflation monétaire et de déficit budgétaire effréné n’est rien de moins qu’une folie ».
L’article « Dépréciation d’actifs : le pire est à venir[7] » fait le point chiffré de la situation des pertes des banques. Il indique que le FMI (Fonds monétaire international) estimait début 2009 les pertes sur les actifs détenus par les banques américaines à plus de 2000 milliards de dollars. Au vu des dernières informations, ces pertes pourraient se révéler deux fois plus importantes, compte tenu de la mécanique infernale entre dépréciations d’actifs financiers, dégradation de la conjoncture économique et implosion des produits structurés hérités de la période de la bulle. Par ailleurs, l’agence de notation Standard & Poor’s vient de mettre sous surveillance négative l’équivalent de plus de 550 milliards de dollars d’actifs financiers adossés à des crédits hypothécaires américains, appelés Alt-A. Cette catégorie de crédits hypothécaires est intermédiaire entre les crédits subprime, les plus risqués, et les crédits, primes qui constituent l’essentiel des crédits immobiliers accordés aux ménages solvables. Cette décision pourrait déboucher rapidement sur une dégradation de la notation de ces actifs, en raison de la chute continue des prix immobiliers aux États-Unis. Au total c’est près de 1000 milliards de dollars d’actifs supplémentaires adossés à des crédits hypothécaires qui pourraient être dégradés très prochainement, ajoutant de nouvelles pertes aux bilans des grandes banques américaines et européennes.
Avec l’entrée plus que probable de l’économie mondiale en récession en 2009 – du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale ! –, les défauts de paiement vont commencer à se multiplier sur tous les types de crédit accordés aux particuliers et aux entreprises. Les banquiers qui avaient « poussé à la consommation » de crédits pendant les années fastes, pour gonfler leurs bonus de fin d’année, vont se retrouver avec des montagnes de créances défaillantes. Toutes les structures complexes à fort effet de levier, montées dans l’euphorie et la précipitation, les ABS (Asset Backed Securities), les CDO (Collateralized Debt Obligations), les CLO (Collateralized Loans Obligations) et autres CPDO (Constant Proportion Debt Obligations), sont entraînées dans un cycle infernal de dépréciation, à mesure que les actifs sous-jacents à ces structures (crédits hypothécaires, cartes de crédit, prêts étudiants, dette LBO, crédits syndiqués, etc.) sont touchés par la crise. Les pertes sur ces structures sont, en outre, amplifiées par le phénomène du « tranchage » qui concentre les risques dans les tranches les plus mal notées, et par un phénomène non anticipé de « recorrélation » entre les différentes tranches, qui dégrade l’ensemble de la structure dès lors qu’une partie est atteinte. C’est l’équivalent financier du phénomène de « résonance » qui provoque la destruction spectaculaire de certains ouvrages d’art (ponts, tunnels), suite à une répétition de petits chocs ponctuels. La résonance atteint aujourd’hui l’ensemble du système financier. Ajoutez à cela que ces structures complexes ont été, en partie, acquises par des investisseurs (hedge funds notamment) qui se sont fortement endettés pour accroître leur gain potentiel, et vous avez une idée de la réaction en chaîne qui s’enclenche : dépréciations des actifs, pertes multipliées par l’effet de levier, ventes forcées en catastrophe sur un marché illiquide, nouvelles dépréciations d’actifs, et ainsi de suite. Les caisses de retraite qui avaient aussi investi dans ces actifs - réputés sans risque -, font alors jouer des assurances - appelées CDS (Credit Default Swaps) - contractées auprès de grandes sociétés comme AIG, elles-mêmes en pleine déroute aujourd’hui. L’effet domino s’enclenche. Comme dans une tragédie antique, les différents protagonistes accélèrent leur chute collective en essayant d’y échapper individuellement.
Fin janvier 2009, le FMI estimait dans une note que les actifs compromis détenus par les banques américaines dépassaient les 2000 milliards de dollars, après avoir annoncé un premier chiffre de 1200 milliards de dollars en octobre 2008. Au vu des dernières nouvelles sur le front macroéconomique et sur le front financier, le FMI pourrait très rapidement revoir sa copie. D’ici la fin de l’année, les dépréciations d’actifs liés à des crédits compromis pourraient atteindre 3000 à 4000 milliards de dollars, rien qu’aux Etats-Unis. Un chiffre à méditer, surtout quand on sait que c’est le contribuable qui paiera la note finale.
Quant à l’écrivain et économiste Jacques Attali, il confirme et signe ses propos alarmistes des deux dernières années[8] : L’endettement américain représente plus de 500 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en juin 2009 contre seulement (!) 250% du PIB au pire de la crise de 1930, soit l’équivalent du PIB mondial… L’endettement global des dix nations les plus riches a progressé de plus de 10 milliards de milliards de dollars[1])
[1] RECTIFICATIF : Le chiffre de 10 milliards de milliards d'augmentation de la dette est inexact, on doit parler plutôt de 10 000 milliards de dollars peut-être plus car les chiffres sont très contradictoires. Par contre, après avoir pris des bases et des chiffres officiels du FMI et autres organismes on peut dire que la dette des dix pays les plus riches devrait passer de 78 % du PIB à 114 % du PIB entre 2007 et 2014, ce qui revient à dire que cette dette (mais tout dépend de la prévision que l'on fait pour le PIB d'ci à 2014 !!!) passerait de 40 000 milliards de dollars en 2007 (45 000 milliards en 2008) à + 70 000 milliards en 2014 sous réserve de ce que j'ai dit précédemment... En réalité les 10 milliards de milliards de dollars correspondent au montant des engagements sur les produits dérivés (options, contrats à terme ou « futures ») pris par les investisseurs-spéculateurs sur les marchés financiers, qui sont partis en fumée faute de reposer sur des actifs virtuels et non réels (CDS, CDO, etc.) comme le confirme le prix Nobel d’économie Paul Krugman : «We basically had a $10 trillion shadow banking system shrivel up and die.», Newsweek, 03/12/08.
en seulement quelques années, une somme colossale ; Pour résoudre cette crise de l’endettement des acteurs économiques on a eu recours à l’endettement des banques commerciales auprès des banques centrales, etc. En effet, les Etats s’endettent auprès des marchés financiers ou des citoyens par l’augmentation (recette prévisionnelle) conséquente des impôts, auquel s’ajoute l’endettement des entreprises et des particuliers sur les marchés financiers et auprès des banques.
L’ancien président de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) ajoute que le système bancaire mondial est en situation de faillite car les banques ont largement dépassé toutes les limites de sécurité en prêtant vingt à trente fois le montant de leurs avoirs, lesquels (principalement des produits financiers dérivés : options, contrats à terme) se sont volatilisés avec l’effondrement des marchés financiers. Il voit dans la mondialisation financière anarchique, une des causes de cette crise face à laquelle les remèdes et les moyens divergent suivant que l’on est d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique. Il estime que les annonces de régulation du G 20 n’ont pas été suivies des faits : « Cette crise fonctionne comme un renforcement du système financier anglo-saxon sur l’économie ». La responsabilité en incombant aux principaux chefs d'État qui se sont faits abuser par les produits dérivés, les hedge funds et autres junk bonds (obligations pourries), les sociétés offshores qui continuent à fleurir, malgré quelques avertissements timides dans les paradis fiscaux anglo-saxons, européens et internationaux.
Celui qui a été choisi par Nicolas Sarkozy pour diriger « la commission pour la libération de la croissance française », conclue sur une chute de plus en plus prévisible d’un dollar dévalorisé d’autant plus qu’il ne serait plus la monnaie de référence du commerce et de l’économie mondiale, comme le souhaitent les producteurs de pétrole qui voient leurs recettes fondrent comme neige au soleil. Il prévoit au cas où les pays (la Chine en particulier) se débarrasseraient de leurs bons du trésor US, la faillite du système financier anglo-saxon aux conséquences incalculables avec des répercussions au niveau européen et mondial en raison de la globalisation des marchés.
Pour George Soros – homme d’affaires milliardaire, grand spéculateur contre les devises dans les années 90 et « philanthrope » –, la crise du crédit hypothécaire (subprimes) va d’abord empirer avant que la situation ne s’améliore. Le défaut de supervision de la part des autorités est en partie responsable des problèmes que connaissent les marchés financiers. Il considère que ces autorités de régulation et le gouvernement américain n’ont « pas fait leur travail » lors de cette crise. « Il s’agit d’une crise qui a des causes humaines. Elle a été provoquée par cette fausse croyance selon laquelle les marchés corrigent leurs propres excès ». Les autorités n’ont pas pris la responsabilité de tenter de « contrôler les bulles d’actifs et de les empêcher de prendre trop d’ampleur » ajoute Soros. Les nouveaux marchés créés récemment comme celui des Credit-Default Swaps (CDS) – contrats visant à protéger les investisseurs contre toute défaillance des emprunteurs et qui fournissent aux assureurs un revenu en contrepartie d’une prise de risque sur le crédit –, sont « totalement non réglementés, et c’est ce qui cause ces difficultés. »
Pour mesurer l’importance des enjeux, il faut noter que le marché des produits dérivés a augmenté à un rythme très soutenu durant les neuf dernières années, totalisant 516 000 milliards de dollars de notionnel au premier semestre de 2007 selon le rapport de la BRI, l’équivalent de 11 fois le PIB mondial. La valeur totale des risques sur les Credit-Default Swaps (CDS) a augmenté de 145% depuis l’an dernier et atteint désormais 721 milliards de dollars – évaluation du montant des pertes encourues par rapport au notionnel soit 1,6% du total assuré –, d’après la BRI (banque des règlements internationaux) chargée de surveiller et de réglementer les marchés financiers et les banques. Les pertes totales pour les banques, fonds spéculatifs, fonds de pension, compagnies d’assurance et les fonds d’investissements souverains pourraient se chiffrer à 945 milliards de dollars, a indiqué le FMI dans un rapport publié le 8 avril dernier. Ce chiffre est à venir et ne tient pas compte des autres pertes provenant de la faillite des fonds Madoff (au minimum 70 à 100 milliards de dollars) et d’autres produits dérivés très sophistiqués comme les CDO (collateralized debt obligation) – obligations à risques constituées de créances peu liquides rachetées aux banques (principalement des prêts immobiliers accordés par une banque à ses clients) –, à la base de la crise des subprimes.
« Je pense que c’est une estimation assez précise du montant des pertes sur les prêts » juge Soros. « Mais nous n’avons pas encore observé le plein effet d’une récession éventuelle. Elle ne concerne que la baisse de la valeur des différents instruments financiers qui sont détenus en portefeuille par les banques et les autres acteurs du marché. » Les estimations du FMI ne « reflètent en aucune manière une éventuelle baisse de la qualité des prêts qu’elles détiennent. Ce sont des pertes qui restent encore à venir » estime le plus grand spéculateur de la planète, comme nous l’avons montré dans le paragraphe précédent. Il considère que la crise va durer plus longtemps que ne le prévoient les autorités. « Ils affirment qu’il y aura une reprise dans la seconde moitié de l’année », remarque-t-il, avant de conclure « je ne peux pas le croire ».[9] Or, George Soros a bâti toute sa fortune et sa réputation sur sa capacité exceptionnelle et inégalée (son intuition incomparable) à anticiper les évènements politiques et macroéconomiques.
Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS n’est pas dupe des derniers résultats mirobolants des banques comme Goldman Sachs qui a réalisé 3,44 milliards de bénéfices pour le 2ème trimestre 2009 : « L'amélioration des résultats des banques qui suscite cette vaguelette d'euphorie, doit surtout à l'effet combiné des plans de sauvetage et à la détente subreptice des normes comptables, qui permet de minimiser l'affichage des pertes sur actifs toxiques » explique cet économiste. « Malheureusement, poursuit-il le facteur même de la crise, à savoir l'accumulation dans les bilans bancaires des mauvaises dettes, est non seulement toujours bien là, mais voué à s'intensifier ». Il avertit : « on va voir débouler, sous peu, toute une série de « paquets » de dettes avariées, dont les défauts n'ont pas encore explosé, mais c'est pour bientôt ». L'économiste français donne même une date : « le gros des défauts devrait se manifester à partir de 2010-2011[10] ».
L’analyse la plus inquiétante sur la crise reste malgré tout celle de Mike Whitney, économiste canadien du « Centre for Research on Globalisation » qui se veut très alarmiste sur la crise du crédit hypothécaire (subprimes) aux Etats-Unis : « En raison de la levée du moratoire sur les saisies à la fin mars, la tendance à la baisse dans l’immobilier gagne en vitesse. Le moratoire a été mis en vigueur en janvier pour donner une chance de réussite au programme d'anti-éviction d’Obama, un programme qui est une combinaison de modifications et de refinancement hypothécaire. L’objectif de ce plan consistait à venir rapidement en aide à près de 9 millions de propriétaires qui luttent pour garder leurs maisons, mais il est dorénavant clair que le programme va se pulvériser de même que son objectif. « En mars, l'accélération du mouvement à la baisse des prix de l’immobilier indiquait qu'il y aurait de plus importants ajustements à venir. Maintenant que le moratoire sur l'éviction a pris fin, les avis de défaut de paiement ont grimpé à leurs plus hauts niveaux historiques. Dans 4 à 5 mois, ces avis vont devenir des saisies créant une autre série de saisies. Les analystes du marché prédisent qu’il y aura 5 millions de nouvelles saisies entre aujourd’hui (avril 2009) et 2011. Il s'agit d'une catastrophe… La sidérante augmentation du chômage et la hausse des saisies rendent certain que des centaines de banques et d’institutions financières vont être contraintes à la faillite. Pire encore, seulement 30 % des maisons saisies ont été remises en vente ?
« 600 000 MAISONS DISPARUES ? » extrait du quotidien San Francisco Gate expliquant le mystère : « Les bailleurs de fonds du pays sont assis sur des centaines de milliers de maisons saisies qu'ils ne sont pas revendus ni même mises en vente, selon de nombreuses sources statistiques (…) Nous croyons qu'il y a environ dans tout le pays 600 000 propriétés que les banques ont reprises, mais qu’elles n’ont pas remis en vente sur le marché », a déclaré Rick Sharga, vice-président de RealtyTrac, qui compile les statistiques sur les saisies au niveau national. Il pourrait être catastrophique si les banques devaient soudainement inonder le marché de ces propriétés en difficulté. Vous auriez alors plus de dépréciation et de carnage. » « Dans une récente étude, RealtyTrac comparait sa base de données de maisons reprises par les banques avec les annonces de maisons mises en vente dans quatre États, dont la Californie. Il a été constaté un écart important : seulement 30 pour cent des saisies ont été inscrites à la vente dans le « Multiple Listing Service (MLS) ». « Si les vérificateurs étaient déployés dans les banques qui gardent hors du marché des maisons saisies, ils découvriraient probablement que les banques sont en fait en train de refinancer le service des hypothèques sur une base mensuelle afin de dissimuler l'ampleur de leurs pertes. Ils découvriraient également que les banques s'efforcent de maintenir les prix de l’immobilier artificiellement élevés afin d’éviter d’essuyer d’énormes pertes qui pourraient les ruiner. Une chose est certaine, 600 000 maisons « disparues » signifient que le prix de l’immobilier est loin d’avoir fini de chuter et qu’un pan plus large du système bancaire est en eaux troubles.
« JP Morgan Chase, Wells Fargo et Fannie Mae ont intensifié leur activité de saisies au cours des dernières semaines. Les défauts de paiement ont grimpé en flèche présageant toujours plus de réduction des prix dans un avenir prévisible. Selon le Wall Street Journal: « Ronald Temple, co-directeur de recherche au Lazard Asset Management, prévoit des baisses de prix dans l’immobilier de 22% à 27% par rapport à leurs niveaux de janvier. Plus de 2,1 millions de maisons seront perdues cette année parce que les emprunteurs ne peuvent pas payer leurs mensualités. Ce nombre s’ajoutera aux quelque 1,7 millions de 2008. ». Un autre 20 pour cent de réduction sera retranché de la valeur des maisons aux États-Unis signifiant ici un autre 4 trillions de dollars de perte pour l’ensemble des propriétaires de maison. Cela signifie toujours moins d’épargne pour la retraite, moins de dépenses et une diminution du niveau de vie. La prochaine étape dans le secteur immobilier sera atroce, tous les secteurs en seront affectés. Le plan de sauvetage hypothécaire de 75 milliards de dollars d’Obama n’est qu’une maigre pitance, il ne réduit pas le montant d’emprunt des prêts hypothécaires et il ne stoppera pas la saignée. Les dirigeants politiques ont décidé qu'ils en avaient fait assez, et ils se refusent à les aider. Ils ne voient pas le tsunami qui surgit de manière évidente devant eux. Le marché immobilier va plonger vers des niveaux incommensurables et il va entraîner toute une bonne partie de l'économie et surtout les marchés financiers[11] ».
Les seuls qui voient une lueur d’espoir à l’horizon 2009-2010 sont : Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, qui voit « la reprise dans le courant de l'année 2010 » (il parlait de début puis de fin 2009 quelques mois auparavant), mais aussi Joaquin Almunia, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires qui souligne : « Nous ne sommes plus en chute libre (...) Pour la première fois depuis la mi-2007, des signaux positifs sont apparus au cours des dernières semaines, qui tendent à montrer que l'économie se stabiliserait au second semestre, avant de connaître une reprise progressive en 2010 »[12]
CONCLUSION
Un séisme financier détruisant toute l’économie mondiale, est-ce prémonitoire ? En organisant à l’Aquila (dévastée le 6 avril 2009 par un tremblement de terre d’une grande ampleur) une réunion du G8 du 8 au 10 juillet 2009, le président Berlusconi, adepte de la provocation, serait-il devenu visionnaire ? Depuis deux ans les prévisions même les plus pessimistes sont largement dépassées par la réalité des faits et on peut imaginer en tenant compte des derniers indicateurs, qui constituent un véritable scénario de descente aux enfers, que la baisse va se poursuivre de façon exponentielle (cette prévision peut parfaitement s’analyser sous forme d’équation) et nous conduire à aborder 2010 avec des chiffres beaucoup plus sombres que ceux que l’on envisageait jusqu’alors, une tendance qui pourrait se poursuivre et encore s’accélérer en 2011 et après car le ressort de notre économie globalisée est bel et bien cassé !!!
Pour le journaliste François Leclerc[13] : « Lorsque vient, toutes ces lectures épuisées, le moment difficile de la synthèse, il est après réflexion possible de se poser une question centrale. Le puits que cherchent à combler les gouvernements des pays occidentaux, ainsi que les banques centrales, n’est-il pas tout simplement trop profond pour être comblé ? La politique qui a suivi a-t-elle, dans ces conditions, une chance d’aboutir ? Le système financier, dans son ensemble, n’est-il pas en réalité « too big to save » (trop gros pour être sauvé ?) N’est-ce pas cette vérité toute simple, mais pas exagérément confortable, qu’il va falloir un jour se résoudre à affronter, afin de sortir du déni ? »
Ceux qui pensent que l’on parle trop de la crise, de catastrophes à venir et que l’on ne cherche pas à connaître les tenants et les aboutissants de cette crise ont raison. Effectivement, les deux questions primordiales que l'on devrait se poser sont : Pourquoi en sommes-nous arrivés là et quelles sont les solutions ?
Le passé aurait du nous servir d'exemple. Malheureusement, on a oublié les leçons qu’il nous a données. Au feu l’excellent rapport d’Olivier Davanne du conseil d’analyse économique (CAE)[14] sur « L’instabilité du système financier international » publié au 4ème trimestre 1998 : « Le rapport d’Olivier Davanne décrit tout d’abord les enchaînements économiques et financiers à l’origine de la crise financière internationale qui a débuté à l’été 1997 et insiste notamment sur les graves insuffisances observées en matière de supervision bancaire que de gestion des taux de change (…) Le rapport insiste aussi sur l’instabilité des grands marchés d’actifs (actions, obligations, change) dans les pays industrialisés. Plus que dans les pays émergents, c’est peut-être là selon lui que se préparent les crises financières futures, si rien n’est fait pour tenter d’améliorer les méthodes de valorisation utilisées par les investisseurs. Dans leurs commentaires (en fin d’ouvrage) Michel Aglietta, Patrick Artus et Christian de Boissieu partagent globalement l’opinion de l’auteur du rapport sur les dangers d’un système de change trop rigide et sur la nécessité d’une évolution du mode de gestion des parités. Ils discutent par ailleurs les notions de « prêteur et recapitaliseur en dernier ressort international » le rôle respectif du FMI et de la BRI en matière de supervision bancaire et la faisabilité d’une taxe Tobin[15] ».
Aux oubliettes tous les autres rapports qui nous ont mis en garde il y a vingt ans, dix ans, cinq ans sur le risque de dévoiement de l’économie financière. On ne fait que redire, reprendre les mêmes recettes sur ce qu'il fallait ou ne pas faire, mais qui n’ont jamais été suivies des faits. On a depuis des années et tout particulièrement depuis deux ans organisé des réunions de chefs d'État, pris des tas de décisions concernant la régulation des marchés de capitaux mais on en est resté au niveau des intentions, c’est tout… Rien n'a été fait car le naturel revient toujours au galop et on remet au lendemain etc. etc. Les hommes sont comme cela surtout lorsqu'il y a de gros intérêts en jeu et que l'on sent fortement l'odeur de l'argent. Ils oublient tout ce qui ne va pas dans le sens du profit et de leur intérêt et ils tueraient père et mère en se transformant en Attila fléau de la finance pour atteindre leur but !
Les solutions on les connaît, elles sont simples à développer et à mettre en place : chercher l'argent où il est, être solidaire entre riches et pauvres, patrons et chômeurs sans pour autant revenir au totalitarisme d'État... Mais ce n’est pas possible car il y a toujours conflit d’intérêt entre l’intérêt général et l’intérêt particulier, celui de l'État, des entreprises et des citoyens. Nous sommes bien loin des remèdes envisageables. Une autre piste elle aussi évidente est de relancer la demande et non pas uniquement l'investissement (sinon on sera encore en crise dans dix ou vingt ans) ; il faudra bien un jour comprendre que ceux qui doivent être aidés ce sont ceux qui produisent du réel et non du vent du virtuel, c’est-à-dire l'économie productive et tout particulièrement ceux qui créent de l'emploi : les entreprises de moins de 50 salariés (les aider ne coûterait pas très cher vu l'argent que l'on jette par les fenêtres !). Nous reviendrons un jour au commerce local et à l'artisanat – les grandes surfaces ont compris que l'ère de la grande surface était révolue et qu'avant dix ans elles n'existeront plus que sous forme de petites structures de proximité – c’est pourquoi elles commencent à investir de plus en plus (Simply market, petits Casino, etc.)
Certains hommes politiques, économistes, managers, banquiers et même des intellectuels réclament la confiance et demandent que l’on cesse de se lamenter, de se plaindre systématiquement et en toute occasion, de faire preuve de catastrophisme en se complaisant dans un pessimisme exacerbé et de mauvais aloi. Malheureusement, la crise continuant à s’accentuer sans qu’on puisse ou qu’on veuille vraiment l’endiguer, et la langue de bois étant devenue le langage de l'État, il ne nous reste plus que cette posture. En effet, rien ne bouge ou si peu des deux côtés de l’Atlantique. Même Obama fait l’objet ces derniers mois d’une récupération par les lobbies industriels et les milieux financiers, et sa politique de relance est en train de se diluer dans le marasme économique ambiant et plus grave dans celui de l’âme (chateaubriand) signe d’une fin de cycle de vie. Ce que confirme Robert Reich, l'ancien secrétaire au travail de Bill Clinton, qui juge que le poids des lobbies est sans doute trop puissant pour que Barack Obama puisse vraiment agir et résister à la pression de l'oligarchie financière. Les réunions consensuelles sur la crise organisées en juin 2009 par l’ONU, n’y changeront rien car toutes les mesures adoptées sentent le « réchauffé » et ne dépassent pas le stade des intentions. L’ONU qui se montre bien incapable de résoudre déjà de simples conflits, des « troubles de voisinage » ou plus grave le problème de la faim et de l’eau les régions les plus déshéritées du globe.
Nous sommes donc contraints, les uns et les autres connus ou non, universitaires, simples enseignants ou citoyens à agiter la « muleta », le foulard rouge pour obliger nos dirigeants à réagir. Cela nous conduit à parler de crise systémique grave et de fin du monde (du moins du monde libéral) pour inciter les grands de ce monde à être plus réalistes et efficaces dans leurs actions plutôt que de se préoccuper du décolleté des secrétaires lors des sommets. Faudra-t-il attendre l’effondrement de notre système économique et de notre société pour qu’enfin on fasse face à cette crise qui s’amplifie ?
Depuis ces analyses et avertissements alarmistes, entre six mois et un an se sont écoulés. Les pays les plus riches et les pays émergents ont organisé des G8, G14 et G20 et des tas de réunions de concertation et de coordination sans résultats ou si peu. L'effet domino de l'endettement est en train de creuser notre tombe et personne ne bouge. La responsabilité des dirigeants et gouvernants de notre planète et tout spécialement ceux du Monde occidental, parmi lesquels les Etats-Unis et l'UE, est immense face à l'histoire et à toutes les graves conséquences qui vont en découler : la famine, la misère, la guerre et la désintégration de notre société et de notre civilisation...
QU'ILS EN SOIENT BIEN CONSCIENTS ET SURTOUT BIEN AVERTIS !!!
[1] Organisation mondiale du commerce
[2] Observatoire français des conjonctures économiques
[3] Université populaire du lundi 15 juin 2009, mairie du 4è arrondissement de Paris : http://www.desirsdavenir.org/node/26580
[4] Jean-Paul Fitoussi est un économiste français très pragmatique et non dogmatique, professeur des Universités à l'Institut d'études politiques de Paris. Il travaille sur les théories de l'inflation, du chômage, des économies ouvertes, et sur le rôle des politiques macroéconomiques. Il est critique au sujet de la rigidité budgétaire et monétaire, au motif qu'elle aurait un effet négatif sur la croissance et l'emploi. Ses travaux récents portent sur les rapports entre la démocratie et le développement économique. Il est également président du conseil scientifique de l'IEP de Paris depuis 1997 et membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre. Par ailleurs, il est aussi conseiller économique de plusieurs sociétés et gouvernements. Tout dernièrement, il a été nommé Coordonnateur de la Commission internationale sur la Mesure de la Performance Économique et du Progrès Social qui comprend entre autres le prix Nobel d’économie 2001, l’économiste américain Joseph Eugène Stiglitz. (inspiré de Wikipédia)
[5] extrait de Capital, août 2009, propos recueillis par Frédéric Béghin.
[6] Paul Jorion, anthropologue et sociologuede formation, est, spécialisé dans les sciences cognitives et l'économie. Il a enseigné dans les universités de Bruxelles, Cambridge, Paris VIII et l'université de Californie à Irvine. Il a également été fonctionnaire des Nations Unies (FAO), participant à des projets de développement en Afrique. Ce spécialiste de la formation des prix a longtemps travaillé aux Etats-Unis dans la finance. En 1981, alors qu’il enseigne à Cambridge, il met au point le P-graphe (un type particulier de dual d’un graphe) qui sera utilisé dans l’analyse des réseaux et plus spécialement des généalogies (extrait inspiré de Wikipédia).
[7] Alexandre Kateb, Agora Vox, 11 mars 2009
[8] Dans un article intitulé « Fleurs vénéneuses » publié sur son site et sur L’Express du 28 septembre 2006, Jacques Attali croit aussi au big bang sur les marchés financiers : « Un jour, les taux d'intérêt refléteront la réalité des risques. Et le système financier occidental pourrait s'effondrer. La mésaventure qui vient d'arriver à l'un des plus célèbres fonds d'investissement spéculatifs américains est révélatrice de la folie de notre monde. Ce fonds au nom de fleur, Amaranth, créé en 2004, est devenu célèbre parmi ses pairs pour avoir gagné 1 milliard de dollars en quelques semaines, au début de 2006, en misant, contre tous, sur une pénurie de gaz naturel. Fort de ce succès, Amaranth paria de plus en plus d'argent sur une poursuite de la hausse du prix du gaz avec de bonnes raisons : les météorologistes annonçaient à la fois des ouragans (bloquant l'exploitation des gisements du golfe du Mexique) et un hiver très froid. Mal lui en prit : l'instabilité climatique et un renversement brutal des cours des matières premières conduisirent Amaranth à perdre, à la fin du mois d'août, 6 milliards de dollars, soit plus de la moitié des fonds confiés par ses actionnaires, pour la plupart des compagnies d'assurances américaines.Il y a beaucoup de choses derrière cette histoire : les compagnies d'assurances, principaux épargnants du monde, ont besoin, pour financer les services dus à leurs cotisants, en particulier les soins et les retraites, de revenus beaucoup plus élevés que ceux que peuvent leur fournir les bons du Trésor et les obligations des sociétés de premier rang. Aussi confient-elles leur argent à des fonds spéculatifs, qui l'investissent dans des instruments financiers de plus en plus risqués, obligations d'entreprises en mauvaise situation ou cours de matières premières imprévisibles. Comme l'argent reste abondant et donc bon marché, ces fonds doivent, pour fournir une rentabilité, prendre des risques de plus en plus grands, impossibles même à mesurer, pariant jusqu'à 50 fois leur mise, ou parfois sans aucune mise. Aujourd'hui, plus de 1 300 milliards de dollars sont ainsi gérés par de tels fonds spéculatifs, qui risquent plus de 1 000 milliards de dollars chaque jour. Aussi, quand les paris sont perdus, la perte est immense. Et elle le sera de plus en plus.
Ainsi va notre monde, où l'on s'inquiète si peu de l'avenir, pourtant si menaçant, que l'on ne rémunère pas décemment ceux qui prennent le risque de le préparer en créant de vraies richesses, préférant aventurer l'épargne des salariés dans des spéculations de casino. Cela, naturellement, ne peut que mal finir. Un jour, les taux d'intérêt refléteront la réalité des risques et tout le système financier occidental, et d'abord américain, pourrait s'effondrer. Personne ne pourra dire qu'il n'a pas été prévenu (j@attali.com).
[9] Ces paragraphes sur Soros et l’endettement des banques se sont inspirés de l’article de Patricia Kuo et Bei Hu, du Bloomberg, 10 avril 2008, traduit par Contre Info.
[10] 20minutes.fr
[11] Article original en anglais publié le 21 avril 2009 sur : http://www.globalresearch.ca/
[12] 20 minutes.fr
[13] Les déclarations de Wolfgang Münchau, Robert Reich, Simon Johnson, Willem Buiter et Ambrose Evans-Pritchard proviennent de l’article du journaliste François Leclerc : « Crise financière : le point de vue de 8 économistes », 14 juillet 2009, sur : www.pauljorion.com/blog/?p=3760.
[14] Créé par le Premier ministre Lionel Jospin en 1997.
[15] Extrait de la 4ème page de couverture du rapport du CAE rédigé par Olivier Davanne : « Instabilité du système financier international », La documentation française, 1998.
Rammstein
***
Par Locussol Mascardi
Des indicateurs venant des Etats-Unis nous annonçent que l'économie américaine pourrait repartir au second semestre 2009. Ces affirmations servent uniquement à se rassurer (le nous serait illusoire !) car on recule pour mieux sauter avant de faire le grand plongeon vers l'inconnu, l'infini comme le démontrent toutes les déclarations d'économistes et analystes qui suivent.
Comment peut-on affirmer de telles choses - la méthode coué sans doute - alors que le chômage est galopant (et peut-être aussi l'inflation prochainement !) et atteint tous les grands pays : 9 ou 10 % voire beaucoup plus. Comment peut-on imaginer l'avenir avec optimisme lorsqu'on sait qu'une grande partie des Américains n'ont toujours pas payé leurs dettes immobilières (le service de la dette) en raison du moratoire, et pire vont devoir se dessaisir de leur maison pour aller où... sous les ponts !
Le moteur de l'économie l'automobile est noyé par l'endettement... et le gouvernement Obama voudrait nous faire croire que la croissance va revenir durablement ! Si on y ajoute la situation catastrophique des gros clients des USA comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni, ne parlons même pas de l'Espagne (la France est un petit client qui fait à peine 5 % de son commerce outre-Atlantique) , qui vont connaître une récession sévère, parlons même de dépression car cela risque de durer : - 7 %, - 5 % ou ... - 20 % pour la péninsule ibérique !
Encore un mensonge de plus qu'on essaie de nous faire avaler comme une couleuvre mais vipérine celle là, qui pourrait bien nous emporter ad patres...
Les inquiétudes des politiques, analystes, économistes et historiens présents aux 9ème rencontres d’Aix-en-Provence les 4, 5 et 6 juillet 2009, se sont rejointes avec les réflexions de nos plus brillants économistes et prévisionnistes.
Frédéric Lemaître évoque ce pessimisme qui présidait lors des rencontres d’Aix-en-Provence : « Les cent cinquante intervenants (dont une soixantaine d'étrangers) qui se sont exprimés lors des 9e Rencontres d'Aix-en-Provence, organisées par le Cercle des économistes, ont, dans leur immense majorité, tenu des propos plus alarmistes. Il y a d'abord ces chiffres, terrifiants, de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). D'avril 2008 à avril 2009, le chômage a crû de 40 % dans les pays les plus riches. De 2007 à 2010, il devrait même y avoir 26 millions de chômeurs en plus, un bond de 80 %, sans précédent en si peu de temps. « Le plus gros de la détérioration reste à venir », a mis en garde Martine Durand, responsable de l'emploi (…)
« Alors qu'Angela Merkel promet de baisser les impôts tout en réduisant les déficits publics allemands, qu'au contraire Nicolas Sarkozy s'efforce de théoriser les bienfaits du surendettement et que, dans les pays industrialisés, la petite musique du protectionnisme se fait de plus en plus insistante, et le président de la BCE met en garde les gouvernements comme il ne l'a jamais fait jusqu'ici : « Nous avons créé une économie financière mondialisée, il faut évidemment une gouvernance mondiale. Mais le G20 ne suffit pas. Chaque pays doit internaliser les effets de sa politique sur ce bien supérieur collectif qu'est l'économie mondiale. En clair, par leurs excédents excessifs (Chine aujourd'hui, Allemagne demain) ou des déficits qui le sont tout autant (États-Unis aujourd'hui, France demain), les gouvernements sapent une mondialisation dont ils ne se sentent pas responsables mais dont chacun profite (…) Si solution il y a, elle ne peut être que collective. Or rien n'est moins sûr. On l'a vu au second semestre 2008 : sans Europe volontariste, pas de coopération mondiale possible. « Il y a une demande d'Europe, y compris en Chine. Car, depuis cinquante ans, l'Europe porte la régulation », analyse l'ancien commissaire européen Mario Monti. « Mais je ne suis pas sûr qu'il y ait une offre d'Europe », rajoute-t-il aussitôt.
« Entre la France et l'Allemagne, qui se tournent le dos, la Commission aux abonnés absents et les Britanniques qui pensent avant tout à sauver la City et tuer dans l’œuf toute tentative de régulation, l'Europe a déjà perdu l'influence qui était la sienne, en novembre 2008, au G20 de Washington (…) Certains imaginent déjà un scénario catastrophe : échec de Pittsburgh suivi, au début de l'année 2010, par l'annonce de bonus record dans la finance et une augmentation inédite du nombre des faillites et des licenciements. Denis Kessler, pour lequel « les troisièmes années de crise se caractérisent souvent par du populisme, du protectionnisme et du patriotisme », aurait alors vu juste. N'y a-t-il donc aucune raison d'être optimiste ? Si. Trois. L'Asie émergente ne résiste pas si mal, les besoins sont immenses pour accueillir trois milliards d'habitants supplémentaires d'ici à 2050 et, surtout, les économistes sont loin d'être infaillibles… »
Aux États -Unis, notamment dans la finance, quelques voix s’élèvent encore pour expliquer que le pire est passé, que la crise de 2008 n'était que l'éclatement d'une bulle du crédit, que la purge est désormais faite et que les choses vont repartir comme avant. On annonce même que certaines banques ont déjà remboursé les aides publiques et que les bonus sont de retour. La banque d'affaires américaine Goldman Sachs a annoncé, le 14 juillet, des profits de 2,4 milliards d'euros (3,4 milliards de dollars) au deuxième trimestre et un chiffre d'affaires (produit net bancaire) record de 13,7 milliards de dollars, alors que l'établissement vient à peine de rembourser l'aide publique de 10 milliards de dollars perçue à l'automne 2008. Elle prévoit même de rétablir les bonus et de verser à ce titre 20 milliards de dollars (700 000 dollars par salarié) pour 2009 (un record !) ; une position d’autant plus incompréhensible que selon le Financial Times, les dirigeants de la banque ont vendu pour près d’un milliard de dollars d'actions entre septembre 2008 et avril 2009, au moment où la banque était en pleine tourmente et recevait ces fameux dix milliards de l'État américain (remboursés en partie en s’endettant sur les marchés financiers internationaux).
Mais la réalité est toute autre comme le montrent les derniers indicateurs économiques et comme l’ont dénoncé la quasi-totalité des participants présents à Aix-en-Provence qui estiment que « le plus gros de la détérioration reste à venir ». Patrick Artus (Natixis) a reconnu que « Les emplois perdus le sont de façon irréversible… On fabriquera moins de voitures et moins de biens durables. Où seront créés les emplois de demain ? On ne sait pas. Dans trois ou quatre ans, la dette des pays de l'OCDE va dépasser leur produit intérieur brut (PIB). Résultat : « Il va falloir diminuer la protection sociale, le nombre de fonctionnaires et augmenter les impôts ».
Paul Krugman prix Nobel d’économie 2008, Joseph E. Stiglitz prix Nobel d’économie 2001, Nouriel Roubini l’économiste qui avait anticipé la crise, Pascal Lamy reconduit en tant que directeur de l’OMC[1], Jean-Paul Fitoussi président de l’OFCE[2] et membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre, Paul Jorion anthropologue et sociologue, « oracle de la finance », Wolfgang Münchau du Financial Times, Robert Reich ancien secrétaire d'État au travail dans l’administration Clinton, Simon Johnson ancien chef économiste du FMI, Willem Buiter professeur à la London School of Economics, Ambrose Evans-Pritchard journaliste financier très écouté de la City, Jacques Attali écrivain et économiste, George Soros le plus grand spéculateur de la planète, Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS et Mike Whitney économiste canadien, corroborent les points de vue émis lors la réunion du cercle des économistes. Certains partagent depuis des années cette vision inquiétante de l’économie mondiale, surtout Soros qui a tant profité du système financier et qui a bâti sa richesse sur les produits dérivés si décriés actuellement avec le « Quantum Fund » – dont la valeur a été multipliée par 3000 (!) en vingt sept ans entre 1969 et 1996.
Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, est sceptique sur la sortie de crise : « Je ne pense pas que nous ayons touché le fond, mais nous n’en sommes plus très éloignés. Ma plus grande préoccupation c’est que nous ne touchions pas le fond pour ensuite rebondir, mais que nous touchions le fond et y restions. Il n’est pas évident de voir d’où viendrait la reprise. » Le célèbre professeur d’économie de l’université de Princeton estime que sans l’adoption rapide de mesures additionnelles très stimulatrices, les États-Unis s’exposent à connaître une décennie sans croissance économique, comme ce fut le cas au Japon durant les années 90. L’économiste accorde peu de crédibilité aux tests de résistance qu’ont subies 19 grandes banques américaines. Il considère que ces tests permettent à l’administration Obama d’acheter du temps, mais ne répondent pas à la question fondamentale de savoir si les banques possèdent suffisamment de capitaux pour jouer efficacement leur rôle au sein de l’économie, ce qui signifierait que la remontée boursière ne pourrait n’être que temporaire.
Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001, stigmatise les excès du capitalisme financier et la collusion entre les grandes institutions internationales qui n’agissent que dans leurs intérêts. Dès 2002, il dénonçait les excès de ce capitalisme, de la mondialisation et des organismes internationaux comme le FMI incapable d’aider les économies en difficulté. Dans son ouvrage « La Grande désillusion » il critique violemment la mondialisation cause de tous nos maux : « Aujourd’hui, la mondialisation ça ne marche pas. Ça ne marche pas pour les pauvres. Ça ne marche pas pour l’environnement. Ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale. Depuis il a mis en garde nos institutions internationales face à leur inertie et leur inefficacité. Début juin 2009, l’ancien conseiller de Bill Clinton considérait que la crise allait durer et la récession se prolonger : « Je comprends que les hommes politiques veuillent transmettre un sentiment de confiance, mais la confiance doit se baser sur un certain degré de réalité et la réalité n'est pas favorable », arguant que le modèle d'une économie mondiale tirée par le consommateur américain est révolu.
Nouriel Roubini, premier économiste américain à avoir prévu la crise des subprimes et ses conséquences, nous met en garde contre tout excès d’optimisme. Dès le début des années 2000, il a été surnommé « Doctor Doom » (Dr catastrophe) à cause de ses prédictions économiques plus pessimistes que l’ensemble des économistes. En 2005, selon le magazine américain « Fortune », l’ancien conseiller au Trésor prétendait que le « prix des maisons surfait sur une vague spéculative qui coulerait bientôt l'économie ». À cette époque, il a été qualifié de Cassandre, maintenant, c’est un sage. En septembre 2006 lors d'un discours devant une audience de spécialistes sceptiques du FMI il annonçait qu'une crise économique était en gestation : « Dans les mois et les années à venir, les États-Unis vont probablement vivre une dépréciation immobilière qui ne se voit qu'une fois dans une vie, un choc pétrolier, une diminution prononcée de la confiance des consommateurs et, enfin, une grave récession ».
En décembre 2008, Roubini déclarait : « Nous traversons une récession très sévère qui va se poursuivre tout au long de l’année 2009. C’est la pire récession aux USA depuis 50 ans. Elle a été déclenchée par l’éclatement d’une énorme bulle du crédit créée par l’effet de levier. On ne peut revenir en arrière et le point bas est encore loin (…) Cette bulle se dégonfle en ce moment même, et massivement (…) Nous sommes donc face à une récession mondiale, et elle empire. Les choses vont devenir terribles pour les Américains moyens. La croissance du PIB sera négative jusqu’à la fin 2009. Et la reprise, en 2010 ou 2011, s’il y en a une, sera si faible, avec un taux de croissance de 1 à 1,5%, qu’elle sera ressentie comme une période de récession. Je pense que le taux de chômage va atteindre 9% en 2010 (il est déjà à 9,5 % en juillet 2009). La valeur du parc immobilier a déjà chuté de 25%. A mon avis, le prix des biens va encore baisser de 15% avant d’atteindre le plus bas en 2010. »
Pascal Lamy, le directeur de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) a déclaré vendredi 12 juin 2009 devant la presse économique et financière française : « Je ne partage pas l’optimisme, parfois un peu de commande, des gouvernements ou de ceux qui cherchent à influencer les marchés financiers », L’ancien conseiller de Jacques Delors a été formel : « la situation du commerce mondial a empiré, je ne vois pas à l’heure actuelle de signe positif ». En effet, l’OMC s’attend à une chute – sans précédent depuis la 2ème guerre mondiale –, de 9% du commerce mondial cette année. Et il a ajouté : « Il n’y a rien qui démente qu’on soit toujours en plein dans cette crise qui commence et qui continuera ». Par ailleurs, il pense que les conséquences sociales de la crise vont surtout se faire sentir dans les pays en développement qui n’ont pas de système de protection sociale.
En juin 2009[3], le grand économiste français Jean-Paul Fitoussi[4] répondait à la question posée lors des Universités populaires participatives : « Quel nouveau modèle de développement économique et social pour l'après-crise ? », en donnant dans un premier temps les raisons macroéconomiques de la crise : « Il me semble qu’au-delà de la crise financière, au-delà de la crise bancaire, au-delà de l’endettement public et de la croissance de l’endettement dans le monde, il y a une cause profonde structurelle à la crise actuelle qui est l’accroissement généralisé des inégalités », et après un long plaidoyer en faveur de la réduction des inégalités, le président de l’OFCE concluait : « Enfin pour terminer, je soulignerais qu’il nous faut penser de façon globale, il nous faut penser que l’Europe ne peut pas continuer de se conduire (alors même que l’Europe est le pays dont le PIB est le plus élevé de la planète) comme le free-rider de la planète. Philippe Aghion a eu raison de le souligner que c’est l’Europe qui relance le moins, beaucoup moins que la Chine, beaucoup moins que les Etats-Unis, beaucoup moins que le Japon (alors que c’est le pays dont l’endettement privé est le moins difficile à affronter aujourd’hui). Quand la plus grande économie de la planète ne joue pas le jeu, on peut penser que la solution à la crise mettra plus de temps qu’elle n’aurait mise autrement. »
En août 2009, dans un grand magazine économique[5], Paul Jorion[6] déclare : « L’économie semble aller un peu mieux mais je crains une rechute ». Cet oracle de la finance, fin connaisseur des pratiques bancaires américaines fut l’un des premiers à annoncer, dès 2004, la crise des subprimes. Selon lui, elle n’a pas encore produit tous ses effets et les récents signaux de reprise sont trompeurs. Il considère qu’après avoir pris de bonnes résolutions « les banques retombent dans leurs vieux travers comme si elles étaient déjà prêtes à se précipiter vers la prochaine bulle ». Il fustige « le nouveau capitalisme né de la révolution bancaire des vingt cinq dernières années » et conclue : « Le pire, c’est que la toxicité des actifs continue à augmenter. En particulier, tous ceux qui s’appuient sur le crédit à la consommation américain, puisque la hausse du chômage compromet de plus en plus la solvabilité des chômages ».
Le chroniqueur allemand Wolfgang Münchau critique violemment la finance et l’économie allemandes dans les colonnes du Financial Times sous le titre : « Berlin a porté un coup à l’unité de l’Europe ». Évoquant le jugement de la Cour constitutionnelle allemande qui a décidé anticonstitutionnelle toute future politique fiscale européenne commune, comme tout commandement militaire, il conclue : « Le jugement de la Cour reflète le climat politique nationaliste et post-Bismarckien en cours à Berlin. Pour le moins, tous ceux qui sont liés par une union monétaire avec l’Allemagne devraient beaucoup s’inquiéter. ». Il n’est d’ailleurs pas le seul à prédire de fortes tensions au sein de la zone euro et à s’interroger sur les conséquences du chacun pour soi qui prévaut de plus en plus en Europe.
Robert Reich, professeur à Berkeley vient de produire un bref et définitif article sur son blog qui pourra être plus tard reconnu comme prémonitoire. « Quand la reprise va-t-elle intervenir ? Jamais », annonce-t-il d’entrée de jeu. Il explique ensuite que la reprise ne peut pas intervenir car cela signifierait que les choses peuvent redevenir comme avant le crash. « Aussi, au lieu de se demander quand la reprise va commencer, nous devrions nous demander quand la nouvelle économie débutera ».
Simon Johnson, professeur au MIT, commente sur son blog le projet d’Agence de protection des consommateurs de l’administration Obama. Il compare le timide soutien dont ce projet bénéficie avec celui, massif, dont a été entouré le plan PPIP de rachat des actifs toxiques des banques, en très petite forme aujourd’hui. Mettant en cause les intentions gouvernementales, au vu de ce que cette attitude augure à l’arrivée, une fois que ce projet sera passé par le Congrès, il rappelle comment l’administration américaine avait finalement pris le taureau par les cornes, à la suite de la crise de 1929, en faisant adopter en 1934 le Security Exchange Act, qui réglementait le marché secondaire des valeurs. Tout cela a depuis été détricoté.
Willem Buiter, professeur à la London School of Economics, très introduit dans les arcanes des banques centrales européennes, publiait le 3 juillet 2009 sur son blog au Financial Times un long billet très détaillé intitulé : « La création monétaire et l’encouragement du crédit ne fonctionnent pas, voilà pourquoi ». Après avoir été l’inventeur de l’expression « banques zombies », qui a fait depuis florès et avoir montré comment il était préférable à la mise en place de « bad banks », de créer des « good banks » – laissant les actionnaires des banques zombies en tête à tête avec leurs actifs pourris –, il fait preuve pour ses lecteurs d’une salutaire maîtrise technique du monde abscons dans lequel vivent les banquiers centraux.
Ambrose Evans-Pritchard, chroniqueur au Daily Telegraph – l’un des commentateurs financiers et économiques de la place de Londres les plus écoutés –, va lui droit au but : « L’Europe creuse sa propre tombe économique alors que la Banque Centrale Européenne ne répond pas ». Le sous-titre est encore plus explicite, s’il en était besoin : « Dans un monde de pécheurs, la Banque Centrale Européenne joue les gardiens de la vertu, mais ses actions dévastent les finances publiques de pratiquement tous les pays qui sont l’objet de ses attentions ». Reconnaissant sans difficulté que la Grande-Bretagne doit faire face à ses propres désordres, Evans-Pritchard conclut ainsi : « D’un point de vue stratégique, le mélange européen de déflation monétaire et de déficit budgétaire effréné n’est rien de moins qu’une folie ».
L’article « Dépréciation d’actifs : le pire est à venir[7] » fait le point chiffré de la situation des pertes des banques. Il indique que le FMI (Fonds monétaire international) estimait début 2009 les pertes sur les actifs détenus par les banques américaines à plus de 2000 milliards de dollars. Au vu des dernières informations, ces pertes pourraient se révéler deux fois plus importantes, compte tenu de la mécanique infernale entre dépréciations d’actifs financiers, dégradation de la conjoncture économique et implosion des produits structurés hérités de la période de la bulle. Par ailleurs, l’agence de notation Standard & Poor’s vient de mettre sous surveillance négative l’équivalent de plus de 550 milliards de dollars d’actifs financiers adossés à des crédits hypothécaires américains, appelés Alt-A. Cette catégorie de crédits hypothécaires est intermédiaire entre les crédits subprime, les plus risqués, et les crédits, primes qui constituent l’essentiel des crédits immobiliers accordés aux ménages solvables. Cette décision pourrait déboucher rapidement sur une dégradation de la notation de ces actifs, en raison de la chute continue des prix immobiliers aux États-Unis. Au total c’est près de 1000 milliards de dollars d’actifs supplémentaires adossés à des crédits hypothécaires qui pourraient être dégradés très prochainement, ajoutant de nouvelles pertes aux bilans des grandes banques américaines et européennes.
Avec l’entrée plus que probable de l’économie mondiale en récession en 2009 – du jamais vu depuis la seconde guerre mondiale ! –, les défauts de paiement vont commencer à se multiplier sur tous les types de crédit accordés aux particuliers et aux entreprises. Les banquiers qui avaient « poussé à la consommation » de crédits pendant les années fastes, pour gonfler leurs bonus de fin d’année, vont se retrouver avec des montagnes de créances défaillantes. Toutes les structures complexes à fort effet de levier, montées dans l’euphorie et la précipitation, les ABS (Asset Backed Securities), les CDO (Collateralized Debt Obligations), les CLO (Collateralized Loans Obligations) et autres CPDO (Constant Proportion Debt Obligations), sont entraînées dans un cycle infernal de dépréciation, à mesure que les actifs sous-jacents à ces structures (crédits hypothécaires, cartes de crédit, prêts étudiants, dette LBO, crédits syndiqués, etc.) sont touchés par la crise. Les pertes sur ces structures sont, en outre, amplifiées par le phénomène du « tranchage » qui concentre les risques dans les tranches les plus mal notées, et par un phénomène non anticipé de « recorrélation » entre les différentes tranches, qui dégrade l’ensemble de la structure dès lors qu’une partie est atteinte. C’est l’équivalent financier du phénomène de « résonance » qui provoque la destruction spectaculaire de certains ouvrages d’art (ponts, tunnels), suite à une répétition de petits chocs ponctuels. La résonance atteint aujourd’hui l’ensemble du système financier. Ajoutez à cela que ces structures complexes ont été, en partie, acquises par des investisseurs (hedge funds notamment) qui se sont fortement endettés pour accroître leur gain potentiel, et vous avez une idée de la réaction en chaîne qui s’enclenche : dépréciations des actifs, pertes multipliées par l’effet de levier, ventes forcées en catastrophe sur un marché illiquide, nouvelles dépréciations d’actifs, et ainsi de suite. Les caisses de retraite qui avaient aussi investi dans ces actifs - réputés sans risque -, font alors jouer des assurances - appelées CDS (Credit Default Swaps) - contractées auprès de grandes sociétés comme AIG, elles-mêmes en pleine déroute aujourd’hui. L’effet domino s’enclenche. Comme dans une tragédie antique, les différents protagonistes accélèrent leur chute collective en essayant d’y échapper individuellement.
Fin janvier 2009, le FMI estimait dans une note que les actifs compromis détenus par les banques américaines dépassaient les 2000 milliards de dollars, après avoir annoncé un premier chiffre de 1200 milliards de dollars en octobre 2008. Au vu des dernières nouvelles sur le front macroéconomique et sur le front financier, le FMI pourrait très rapidement revoir sa copie. D’ici la fin de l’année, les dépréciations d’actifs liés à des crédits compromis pourraient atteindre 3000 à 4000 milliards de dollars, rien qu’aux Etats-Unis. Un chiffre à méditer, surtout quand on sait que c’est le contribuable qui paiera la note finale.
Quant à l’écrivain et économiste Jacques Attali, il confirme et signe ses propos alarmistes des deux dernières années[8] : L’endettement américain représente plus de 500 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en juin 2009 contre seulement (!) 250% du PIB au pire de la crise de 1930, soit l’équivalent du PIB mondial… L’endettement global des dix nations les plus riches a progressé de plus de 10 milliards de milliards de dollars[1])
[1] RECTIFICATIF : Le chiffre de 10 milliards de milliards d'augmentation de la dette est inexact, on doit parler plutôt de 10 000 milliards de dollars peut-être plus car les chiffres sont très contradictoires. Par contre, après avoir pris des bases et des chiffres officiels du FMI et autres organismes on peut dire que la dette des dix pays les plus riches devrait passer de 78 % du PIB à 114 % du PIB entre 2007 et 2014, ce qui revient à dire que cette dette (mais tout dépend de la prévision que l'on fait pour le PIB d'ci à 2014 !!!) passerait de 40 000 milliards de dollars en 2007 (45 000 milliards en 2008) à + 70 000 milliards en 2014 sous réserve de ce que j'ai dit précédemment... En réalité les 10 milliards de milliards de dollars correspondent au montant des engagements sur les produits dérivés (options, contrats à terme ou « futures ») pris par les investisseurs-spéculateurs sur les marchés financiers, qui sont partis en fumée faute de reposer sur des actifs virtuels et non réels (CDS, CDO, etc.) comme le confirme le prix Nobel d’économie Paul Krugman : «We basically had a $10 trillion shadow banking system shrivel up and die.», Newsweek, 03/12/08.
en seulement quelques années, une somme colossale ; Pour résoudre cette crise de l’endettement des acteurs économiques on a eu recours à l’endettement des banques commerciales auprès des banques centrales, etc. En effet, les Etats s’endettent auprès des marchés financiers ou des citoyens par l’augmentation (recette prévisionnelle) conséquente des impôts, auquel s’ajoute l’endettement des entreprises et des particuliers sur les marchés financiers et auprès des banques.
L’ancien président de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) ajoute que le système bancaire mondial est en situation de faillite car les banques ont largement dépassé toutes les limites de sécurité en prêtant vingt à trente fois le montant de leurs avoirs, lesquels (principalement des produits financiers dérivés : options, contrats à terme) se sont volatilisés avec l’effondrement des marchés financiers. Il voit dans la mondialisation financière anarchique, une des causes de cette crise face à laquelle les remèdes et les moyens divergent suivant que l’on est d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique. Il estime que les annonces de régulation du G 20 n’ont pas été suivies des faits : « Cette crise fonctionne comme un renforcement du système financier anglo-saxon sur l’économie ». La responsabilité en incombant aux principaux chefs d'État qui se sont faits abuser par les produits dérivés, les hedge funds et autres junk bonds (obligations pourries), les sociétés offshores qui continuent à fleurir, malgré quelques avertissements timides dans les paradis fiscaux anglo-saxons, européens et internationaux.
Celui qui a été choisi par Nicolas Sarkozy pour diriger « la commission pour la libération de la croissance française », conclue sur une chute de plus en plus prévisible d’un dollar dévalorisé d’autant plus qu’il ne serait plus la monnaie de référence du commerce et de l’économie mondiale, comme le souhaitent les producteurs de pétrole qui voient leurs recettes fondrent comme neige au soleil. Il prévoit au cas où les pays (la Chine en particulier) se débarrasseraient de leurs bons du trésor US, la faillite du système financier anglo-saxon aux conséquences incalculables avec des répercussions au niveau européen et mondial en raison de la globalisation des marchés.
Pour George Soros – homme d’affaires milliardaire, grand spéculateur contre les devises dans les années 90 et « philanthrope » –, la crise du crédit hypothécaire (subprimes) va d’abord empirer avant que la situation ne s’améliore. Le défaut de supervision de la part des autorités est en partie responsable des problèmes que connaissent les marchés financiers. Il considère que ces autorités de régulation et le gouvernement américain n’ont « pas fait leur travail » lors de cette crise. « Il s’agit d’une crise qui a des causes humaines. Elle a été provoquée par cette fausse croyance selon laquelle les marchés corrigent leurs propres excès ». Les autorités n’ont pas pris la responsabilité de tenter de « contrôler les bulles d’actifs et de les empêcher de prendre trop d’ampleur » ajoute Soros. Les nouveaux marchés créés récemment comme celui des Credit-Default Swaps (CDS) – contrats visant à protéger les investisseurs contre toute défaillance des emprunteurs et qui fournissent aux assureurs un revenu en contrepartie d’une prise de risque sur le crédit –, sont « totalement non réglementés, et c’est ce qui cause ces difficultés. »
Pour mesurer l’importance des enjeux, il faut noter que le marché des produits dérivés a augmenté à un rythme très soutenu durant les neuf dernières années, totalisant 516 000 milliards de dollars de notionnel au premier semestre de 2007 selon le rapport de la BRI, l’équivalent de 11 fois le PIB mondial. La valeur totale des risques sur les Credit-Default Swaps (CDS) a augmenté de 145% depuis l’an dernier et atteint désormais 721 milliards de dollars – évaluation du montant des pertes encourues par rapport au notionnel soit 1,6% du total assuré –, d’après la BRI (banque des règlements internationaux) chargée de surveiller et de réglementer les marchés financiers et les banques. Les pertes totales pour les banques, fonds spéculatifs, fonds de pension, compagnies d’assurance et les fonds d’investissements souverains pourraient se chiffrer à 945 milliards de dollars, a indiqué le FMI dans un rapport publié le 8 avril dernier. Ce chiffre est à venir et ne tient pas compte des autres pertes provenant de la faillite des fonds Madoff (au minimum 70 à 100 milliards de dollars) et d’autres produits dérivés très sophistiqués comme les CDO (collateralized debt obligation) – obligations à risques constituées de créances peu liquides rachetées aux banques (principalement des prêts immobiliers accordés par une banque à ses clients) –, à la base de la crise des subprimes.
« Je pense que c’est une estimation assez précise du montant des pertes sur les prêts » juge Soros. « Mais nous n’avons pas encore observé le plein effet d’une récession éventuelle. Elle ne concerne que la baisse de la valeur des différents instruments financiers qui sont détenus en portefeuille par les banques et les autres acteurs du marché. » Les estimations du FMI ne « reflètent en aucune manière une éventuelle baisse de la qualité des prêts qu’elles détiennent. Ce sont des pertes qui restent encore à venir » estime le plus grand spéculateur de la planète, comme nous l’avons montré dans le paragraphe précédent. Il considère que la crise va durer plus longtemps que ne le prévoient les autorités. « Ils affirment qu’il y aura une reprise dans la seconde moitié de l’année », remarque-t-il, avant de conclure « je ne peux pas le croire ».[9] Or, George Soros a bâti toute sa fortune et sa réputation sur sa capacité exceptionnelle et inégalée (son intuition incomparable) à anticiper les évènements politiques et macroéconomiques.
Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS n’est pas dupe des derniers résultats mirobolants des banques comme Goldman Sachs qui a réalisé 3,44 milliards de bénéfices pour le 2ème trimestre 2009 : « L'amélioration des résultats des banques qui suscite cette vaguelette d'euphorie, doit surtout à l'effet combiné des plans de sauvetage et à la détente subreptice des normes comptables, qui permet de minimiser l'affichage des pertes sur actifs toxiques » explique cet économiste. « Malheureusement, poursuit-il le facteur même de la crise, à savoir l'accumulation dans les bilans bancaires des mauvaises dettes, est non seulement toujours bien là, mais voué à s'intensifier ». Il avertit : « on va voir débouler, sous peu, toute une série de « paquets » de dettes avariées, dont les défauts n'ont pas encore explosé, mais c'est pour bientôt ». L'économiste français donne même une date : « le gros des défauts devrait se manifester à partir de 2010-2011[10] ».
L’analyse la plus inquiétante sur la crise reste malgré tout celle de Mike Whitney, économiste canadien du « Centre for Research on Globalisation » qui se veut très alarmiste sur la crise du crédit hypothécaire (subprimes) aux Etats-Unis : « En raison de la levée du moratoire sur les saisies à la fin mars, la tendance à la baisse dans l’immobilier gagne en vitesse. Le moratoire a été mis en vigueur en janvier pour donner une chance de réussite au programme d'anti-éviction d’Obama, un programme qui est une combinaison de modifications et de refinancement hypothécaire. L’objectif de ce plan consistait à venir rapidement en aide à près de 9 millions de propriétaires qui luttent pour garder leurs maisons, mais il est dorénavant clair que le programme va se pulvériser de même que son objectif. « En mars, l'accélération du mouvement à la baisse des prix de l’immobilier indiquait qu'il y aurait de plus importants ajustements à venir. Maintenant que le moratoire sur l'éviction a pris fin, les avis de défaut de paiement ont grimpé à leurs plus hauts niveaux historiques. Dans 4 à 5 mois, ces avis vont devenir des saisies créant une autre série de saisies. Les analystes du marché prédisent qu’il y aura 5 millions de nouvelles saisies entre aujourd’hui (avril 2009) et 2011. Il s'agit d'une catastrophe… La sidérante augmentation du chômage et la hausse des saisies rendent certain que des centaines de banques et d’institutions financières vont être contraintes à la faillite. Pire encore, seulement 30 % des maisons saisies ont été remises en vente ?
« 600 000 MAISONS DISPARUES ? » extrait du quotidien San Francisco Gate expliquant le mystère : « Les bailleurs de fonds du pays sont assis sur des centaines de milliers de maisons saisies qu'ils ne sont pas revendus ni même mises en vente, selon de nombreuses sources statistiques (…) Nous croyons qu'il y a environ dans tout le pays 600 000 propriétés que les banques ont reprises, mais qu’elles n’ont pas remis en vente sur le marché », a déclaré Rick Sharga, vice-président de RealtyTrac, qui compile les statistiques sur les saisies au niveau national. Il pourrait être catastrophique si les banques devaient soudainement inonder le marché de ces propriétés en difficulté. Vous auriez alors plus de dépréciation et de carnage. » « Dans une récente étude, RealtyTrac comparait sa base de données de maisons reprises par les banques avec les annonces de maisons mises en vente dans quatre États, dont la Californie. Il a été constaté un écart important : seulement 30 pour cent des saisies ont été inscrites à la vente dans le « Multiple Listing Service (MLS) ». « Si les vérificateurs étaient déployés dans les banques qui gardent hors du marché des maisons saisies, ils découvriraient probablement que les banques sont en fait en train de refinancer le service des hypothèques sur une base mensuelle afin de dissimuler l'ampleur de leurs pertes. Ils découvriraient également que les banques s'efforcent de maintenir les prix de l’immobilier artificiellement élevés afin d’éviter d’essuyer d’énormes pertes qui pourraient les ruiner. Une chose est certaine, 600 000 maisons « disparues » signifient que le prix de l’immobilier est loin d’avoir fini de chuter et qu’un pan plus large du système bancaire est en eaux troubles.
« JP Morgan Chase, Wells Fargo et Fannie Mae ont intensifié leur activité de saisies au cours des dernières semaines. Les défauts de paiement ont grimpé en flèche présageant toujours plus de réduction des prix dans un avenir prévisible. Selon le Wall Street Journal: « Ronald Temple, co-directeur de recherche au Lazard Asset Management, prévoit des baisses de prix dans l’immobilier de 22% à 27% par rapport à leurs niveaux de janvier. Plus de 2,1 millions de maisons seront perdues cette année parce que les emprunteurs ne peuvent pas payer leurs mensualités. Ce nombre s’ajoutera aux quelque 1,7 millions de 2008. ». Un autre 20 pour cent de réduction sera retranché de la valeur des maisons aux États-Unis signifiant ici un autre 4 trillions de dollars de perte pour l’ensemble des propriétaires de maison. Cela signifie toujours moins d’épargne pour la retraite, moins de dépenses et une diminution du niveau de vie. La prochaine étape dans le secteur immobilier sera atroce, tous les secteurs en seront affectés. Le plan de sauvetage hypothécaire de 75 milliards de dollars d’Obama n’est qu’une maigre pitance, il ne réduit pas le montant d’emprunt des prêts hypothécaires et il ne stoppera pas la saignée. Les dirigeants politiques ont décidé qu'ils en avaient fait assez, et ils se refusent à les aider. Ils ne voient pas le tsunami qui surgit de manière évidente devant eux. Le marché immobilier va plonger vers des niveaux incommensurables et il va entraîner toute une bonne partie de l'économie et surtout les marchés financiers[11] ».
Les seuls qui voient une lueur d’espoir à l’horizon 2009-2010 sont : Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, qui voit « la reprise dans le courant de l'année 2010 » (il parlait de début puis de fin 2009 quelques mois auparavant), mais aussi Joaquin Almunia, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires qui souligne : « Nous ne sommes plus en chute libre (...) Pour la première fois depuis la mi-2007, des signaux positifs sont apparus au cours des dernières semaines, qui tendent à montrer que l'économie se stabiliserait au second semestre, avant de connaître une reprise progressive en 2010 »[12]
CONCLUSION
Un séisme financier détruisant toute l’économie mondiale, est-ce prémonitoire ? En organisant à l’Aquila (dévastée le 6 avril 2009 par un tremblement de terre d’une grande ampleur) une réunion du G8 du 8 au 10 juillet 2009, le président Berlusconi, adepte de la provocation, serait-il devenu visionnaire ? Depuis deux ans les prévisions même les plus pessimistes sont largement dépassées par la réalité des faits et on peut imaginer en tenant compte des derniers indicateurs, qui constituent un véritable scénario de descente aux enfers, que la baisse va se poursuivre de façon exponentielle (cette prévision peut parfaitement s’analyser sous forme d’équation) et nous conduire à aborder 2010 avec des chiffres beaucoup plus sombres que ceux que l’on envisageait jusqu’alors, une tendance qui pourrait se poursuivre et encore s’accélérer en 2011 et après car le ressort de notre économie globalisée est bel et bien cassé !!!
Pour le journaliste François Leclerc[13] : « Lorsque vient, toutes ces lectures épuisées, le moment difficile de la synthèse, il est après réflexion possible de se poser une question centrale. Le puits que cherchent à combler les gouvernements des pays occidentaux, ainsi que les banques centrales, n’est-il pas tout simplement trop profond pour être comblé ? La politique qui a suivi a-t-elle, dans ces conditions, une chance d’aboutir ? Le système financier, dans son ensemble, n’est-il pas en réalité « too big to save » (trop gros pour être sauvé ?) N’est-ce pas cette vérité toute simple, mais pas exagérément confortable, qu’il va falloir un jour se résoudre à affronter, afin de sortir du déni ? »
Ceux qui pensent que l’on parle trop de la crise, de catastrophes à venir et que l’on ne cherche pas à connaître les tenants et les aboutissants de cette crise ont raison. Effectivement, les deux questions primordiales que l'on devrait se poser sont : Pourquoi en sommes-nous arrivés là et quelles sont les solutions ?
Le passé aurait du nous servir d'exemple. Malheureusement, on a oublié les leçons qu’il nous a données. Au feu l’excellent rapport d’Olivier Davanne du conseil d’analyse économique (CAE)[14] sur « L’instabilité du système financier international » publié au 4ème trimestre 1998 : « Le rapport d’Olivier Davanne décrit tout d’abord les enchaînements économiques et financiers à l’origine de la crise financière internationale qui a débuté à l’été 1997 et insiste notamment sur les graves insuffisances observées en matière de supervision bancaire que de gestion des taux de change (…) Le rapport insiste aussi sur l’instabilité des grands marchés d’actifs (actions, obligations, change) dans les pays industrialisés. Plus que dans les pays émergents, c’est peut-être là selon lui que se préparent les crises financières futures, si rien n’est fait pour tenter d’améliorer les méthodes de valorisation utilisées par les investisseurs. Dans leurs commentaires (en fin d’ouvrage) Michel Aglietta, Patrick Artus et Christian de Boissieu partagent globalement l’opinion de l’auteur du rapport sur les dangers d’un système de change trop rigide et sur la nécessité d’une évolution du mode de gestion des parités. Ils discutent par ailleurs les notions de « prêteur et recapitaliseur en dernier ressort international » le rôle respectif du FMI et de la BRI en matière de supervision bancaire et la faisabilité d’une taxe Tobin[15] ».
Aux oubliettes tous les autres rapports qui nous ont mis en garde il y a vingt ans, dix ans, cinq ans sur le risque de dévoiement de l’économie financière. On ne fait que redire, reprendre les mêmes recettes sur ce qu'il fallait ou ne pas faire, mais qui n’ont jamais été suivies des faits. On a depuis des années et tout particulièrement depuis deux ans organisé des réunions de chefs d'État, pris des tas de décisions concernant la régulation des marchés de capitaux mais on en est resté au niveau des intentions, c’est tout… Rien n'a été fait car le naturel revient toujours au galop et on remet au lendemain etc. etc. Les hommes sont comme cela surtout lorsqu'il y a de gros intérêts en jeu et que l'on sent fortement l'odeur de l'argent. Ils oublient tout ce qui ne va pas dans le sens du profit et de leur intérêt et ils tueraient père et mère en se transformant en Attila fléau de la finance pour atteindre leur but !
Les solutions on les connaît, elles sont simples à développer et à mettre en place : chercher l'argent où il est, être solidaire entre riches et pauvres, patrons et chômeurs sans pour autant revenir au totalitarisme d'État... Mais ce n’est pas possible car il y a toujours conflit d’intérêt entre l’intérêt général et l’intérêt particulier, celui de l'État, des entreprises et des citoyens. Nous sommes bien loin des remèdes envisageables. Une autre piste elle aussi évidente est de relancer la demande et non pas uniquement l'investissement (sinon on sera encore en crise dans dix ou vingt ans) ; il faudra bien un jour comprendre que ceux qui doivent être aidés ce sont ceux qui produisent du réel et non du vent du virtuel, c’est-à-dire l'économie productive et tout particulièrement ceux qui créent de l'emploi : les entreprises de moins de 50 salariés (les aider ne coûterait pas très cher vu l'argent que l'on jette par les fenêtres !). Nous reviendrons un jour au commerce local et à l'artisanat – les grandes surfaces ont compris que l'ère de la grande surface était révolue et qu'avant dix ans elles n'existeront plus que sous forme de petites structures de proximité – c’est pourquoi elles commencent à investir de plus en plus (Simply market, petits Casino, etc.)
Certains hommes politiques, économistes, managers, banquiers et même des intellectuels réclament la confiance et demandent que l’on cesse de se lamenter, de se plaindre systématiquement et en toute occasion, de faire preuve de catastrophisme en se complaisant dans un pessimisme exacerbé et de mauvais aloi. Malheureusement, la crise continuant à s’accentuer sans qu’on puisse ou qu’on veuille vraiment l’endiguer, et la langue de bois étant devenue le langage de l'État, il ne nous reste plus que cette posture. En effet, rien ne bouge ou si peu des deux côtés de l’Atlantique. Même Obama fait l’objet ces derniers mois d’une récupération par les lobbies industriels et les milieux financiers, et sa politique de relance est en train de se diluer dans le marasme économique ambiant et plus grave dans celui de l’âme (chateaubriand) signe d’une fin de cycle de vie. Ce que confirme Robert Reich, l'ancien secrétaire au travail de Bill Clinton, qui juge que le poids des lobbies est sans doute trop puissant pour que Barack Obama puisse vraiment agir et résister à la pression de l'oligarchie financière. Les réunions consensuelles sur la crise organisées en juin 2009 par l’ONU, n’y changeront rien car toutes les mesures adoptées sentent le « réchauffé » et ne dépassent pas le stade des intentions. L’ONU qui se montre bien incapable de résoudre déjà de simples conflits, des « troubles de voisinage » ou plus grave le problème de la faim et de l’eau les régions les plus déshéritées du globe.
Nous sommes donc contraints, les uns et les autres connus ou non, universitaires, simples enseignants ou citoyens à agiter la « muleta », le foulard rouge pour obliger nos dirigeants à réagir. Cela nous conduit à parler de crise systémique grave et de fin du monde (du moins du monde libéral) pour inciter les grands de ce monde à être plus réalistes et efficaces dans leurs actions plutôt que de se préoccuper du décolleté des secrétaires lors des sommets. Faudra-t-il attendre l’effondrement de notre système économique et de notre société pour qu’enfin on fasse face à cette crise qui s’amplifie ?
Depuis ces analyses et avertissements alarmistes, entre six mois et un an se sont écoulés. Les pays les plus riches et les pays émergents ont organisé des G8, G14 et G20 et des tas de réunions de concertation et de coordination sans résultats ou si peu. L'effet domino de l'endettement est en train de creuser notre tombe et personne ne bouge. La responsabilité des dirigeants et gouvernants de notre planète et tout spécialement ceux du Monde occidental, parmi lesquels les Etats-Unis et l'UE, est immense face à l'histoire et à toutes les graves conséquences qui vont en découler : la famine, la misère, la guerre et la désintégration de notre société et de notre civilisation...
QU'ILS EN SOIENT BIEN CONSCIENTS ET SURTOUT BIEN AVERTIS !!!
[1] Organisation mondiale du commerce
[2] Observatoire français des conjonctures économiques
[3] Université populaire du lundi 15 juin 2009, mairie du 4è arrondissement de Paris : http://www.desirsdavenir.org/node/26580
[4] Jean-Paul Fitoussi est un économiste français très pragmatique et non dogmatique, professeur des Universités à l'Institut d'études politiques de Paris. Il travaille sur les théories de l'inflation, du chômage, des économies ouvertes, et sur le rôle des politiques macroéconomiques. Il est critique au sujet de la rigidité budgétaire et monétaire, au motif qu'elle aurait un effet négatif sur la croissance et l'emploi. Ses travaux récents portent sur les rapports entre la démocratie et le développement économique. Il est également président du conseil scientifique de l'IEP de Paris depuis 1997 et membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre. Par ailleurs, il est aussi conseiller économique de plusieurs sociétés et gouvernements. Tout dernièrement, il a été nommé Coordonnateur de la Commission internationale sur la Mesure de la Performance Économique et du Progrès Social qui comprend entre autres le prix Nobel d’économie 2001, l’économiste américain Joseph Eugène Stiglitz. (inspiré de Wikipédia)
[5] extrait de Capital, août 2009, propos recueillis par Frédéric Béghin.
[6] Paul Jorion, anthropologue et sociologuede formation, est, spécialisé dans les sciences cognitives et l'économie. Il a enseigné dans les universités de Bruxelles, Cambridge, Paris VIII et l'université de Californie à Irvine. Il a également été fonctionnaire des Nations Unies (FAO), participant à des projets de développement en Afrique. Ce spécialiste de la formation des prix a longtemps travaillé aux Etats-Unis dans la finance. En 1981, alors qu’il enseigne à Cambridge, il met au point le P-graphe (un type particulier de dual d’un graphe) qui sera utilisé dans l’analyse des réseaux et plus spécialement des généalogies (extrait inspiré de Wikipédia).
[7] Alexandre Kateb, Agora Vox, 11 mars 2009
[8] Dans un article intitulé « Fleurs vénéneuses » publié sur son site et sur L’Express du 28 septembre 2006, Jacques Attali croit aussi au big bang sur les marchés financiers : « Un jour, les taux d'intérêt refléteront la réalité des risques. Et le système financier occidental pourrait s'effondrer. La mésaventure qui vient d'arriver à l'un des plus célèbres fonds d'investissement spéculatifs américains est révélatrice de la folie de notre monde. Ce fonds au nom de fleur, Amaranth, créé en 2004, est devenu célèbre parmi ses pairs pour avoir gagné 1 milliard de dollars en quelques semaines, au début de 2006, en misant, contre tous, sur une pénurie de gaz naturel. Fort de ce succès, Amaranth paria de plus en plus d'argent sur une poursuite de la hausse du prix du gaz avec de bonnes raisons : les météorologistes annonçaient à la fois des ouragans (bloquant l'exploitation des gisements du golfe du Mexique) et un hiver très froid. Mal lui en prit : l'instabilité climatique et un renversement brutal des cours des matières premières conduisirent Amaranth à perdre, à la fin du mois d'août, 6 milliards de dollars, soit plus de la moitié des fonds confiés par ses actionnaires, pour la plupart des compagnies d'assurances américaines.Il y a beaucoup de choses derrière cette histoire : les compagnies d'assurances, principaux épargnants du monde, ont besoin, pour financer les services dus à leurs cotisants, en particulier les soins et les retraites, de revenus beaucoup plus élevés que ceux que peuvent leur fournir les bons du Trésor et les obligations des sociétés de premier rang. Aussi confient-elles leur argent à des fonds spéculatifs, qui l'investissent dans des instruments financiers de plus en plus risqués, obligations d'entreprises en mauvaise situation ou cours de matières premières imprévisibles. Comme l'argent reste abondant et donc bon marché, ces fonds doivent, pour fournir une rentabilité, prendre des risques de plus en plus grands, impossibles même à mesurer, pariant jusqu'à 50 fois leur mise, ou parfois sans aucune mise. Aujourd'hui, plus de 1 300 milliards de dollars sont ainsi gérés par de tels fonds spéculatifs, qui risquent plus de 1 000 milliards de dollars chaque jour. Aussi, quand les paris sont perdus, la perte est immense. Et elle le sera de plus en plus.
Ainsi va notre monde, où l'on s'inquiète si peu de l'avenir, pourtant si menaçant, que l'on ne rémunère pas décemment ceux qui prennent le risque de le préparer en créant de vraies richesses, préférant aventurer l'épargne des salariés dans des spéculations de casino. Cela, naturellement, ne peut que mal finir. Un jour, les taux d'intérêt refléteront la réalité des risques et tout le système financier occidental, et d'abord américain, pourrait s'effondrer. Personne ne pourra dire qu'il n'a pas été prévenu (j@attali.com).
[9] Ces paragraphes sur Soros et l’endettement des banques se sont inspirés de l’article de Patricia Kuo et Bei Hu, du Bloomberg, 10 avril 2008, traduit par Contre Info.
[10] 20minutes.fr
[11] Article original en anglais publié le 21 avril 2009 sur : http://www.globalresearch.ca/
[12] 20 minutes.fr
[13] Les déclarations de Wolfgang Münchau, Robert Reich, Simon Johnson, Willem Buiter et Ambrose Evans-Pritchard proviennent de l’article du journaliste François Leclerc : « Crise financière : le point de vue de 8 économistes », 14 juillet 2009, sur : www.pauljorion.com/blog/?p=3760.
[14] Créé par le Premier ministre Lionel Jospin en 1997.
[15] Extrait de la 4ème page de couverture du rapport du CAE rédigé par Olivier Davanne : « Instabilité du système financier international », La documentation française, 1998.
________________________________________________________
Dans mon pays - Alésia - Threads - Help is on the way - Soft - I will not bow - Capitaine Stéphane - Бойцовский Клуб - Le Banner - Speed King
Rammstein- Membre fondateur
- Nombre de messages : 8153
Localisation : Allemagne
Date d'inscription : 07/11/2006
Re: [Crise économique] (1)
J'ai terminé une mission d'intérim (cadre) il y a un mois, depuis le néant. De très très rares propositions que je décripte comme suit:
-Trajet insensés, les candidats refusent après essai des transports en commun.
Les agence d'intérim spécialisées en comptables sont véritablement au ralenti.
-Trajet insensés, les candidats refusent après essai des transports en commun.
Les agence d'intérim spécialisées en comptables sont véritablement au ralenti.
Invité- Invité
Page 38 sur 40 • 1 ... 20 ... 37, 38, 39, 40
Sujets similaires
» [Crise économique] (3)
» Situation à Chypre
» [Crise économique] (3)
» [Crise économique] (2)
» Pic de pétrole et crise économique
» Situation à Chypre
» [Crise économique] (3)
» [Crise économique] (2)
» Pic de pétrole et crise économique
Page 38 sur 40
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|