[Revue] Les Cahiers de Science et Vie : Numéro Spécial sur les épidémies dans l'histoire

Salut à tous !

La revue Les Cahiers de Science et Vie consacre dans le numéro de Juillet 2017 un dossier de 60 pages sur Les Épidémies : comment elles ont marqué l’histoire.


Sommaire :

26 De quoi l’épidémie est-elle le nom ?
27 Les épidémies font-elles l’histoire?
34 Comment tout a commencé
38 De funestes compagnons de route
41 Six fléaux qui ont marqué leur temps
52 Vivre et laisser mourir
60 Les origines du mal
66 Naissance des politiques de santé publique
74 Armes biologiques: elles sont aussi vieilles que la guerre
78 Grippe espagnole: retour sur la pire pandémie de l’histoire
84 Interview : “ Le vrai ennemi des chercheurs, c’est la rumeur : elle aussi est virale…”

Le numéro traite traite surtout du comportement des sociétés à différentes époques et de l’impact des épidémies sur les civilisations, tout en survolant de nombreuses notions médicales.
La composante psychologique est amha bien traitée et présente un fond composé de croyances et de superstitions qui reste -malgré les progrès de la microbiologie- ancré dans le genre humain, et ressort régulièrement au fil des résurgences de maladies contagieuses pour trouver ses boucs émissaires. Le sida et ebola (massacre d’une équipe sanitaire) en sont de criants exemples contemporains.

Le dossier se termine par un entretien fort pertinent d’Arnaud Fontanet (le directeur de l’unité de recherche et d’expertise en épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur), sur la « rumeur » qui concourt à majorer les épidémies... à laquelle ne font pas exceptions les « auteurs » contemporains de nos thématiques ayant un large public. Les lecteurs du forum connaissent ma review du chapitre "Risque biologique" d'un certain bouquin, qui tombe notamment dans les idées complotistes concernant ebola et son émergence...

Les intéressés trouveront beaucoup d’interventions de personnalités du domaine, de spécialistes et de professeurs émérites.

Les seuls reproches que je ferais sont que :
- je reste un peu sur ma faim concernant la microbiologie/médecine : peu de notions médicales ou de bactériologie; mais je comprends le choix éditorial car ce serait sans doute devenu imbuvable (déjà dix pages dessus) pour le lecteur qui découvre ce domaine.
- je ne suis pas d’accord avec deux des définitions du lexique (page 32). La première, concernant les agents biologiques, qui oublie les mycètes. Le seconde d’un élément pathogène, décrit comme « capable de provoquer une infection », alors qu’il provoque plutôt une maladie.

Mais deux points largement compensés par la qualité de l’article et des citations, ainsi que la très belle iconographie qui illustre le dossier

Je me permets de citer un passage pour conclure :

Que faire devant l’indicible ? Que faire lorsque la mort fauche les êtres chers, les enfants, les voisins, lorsque les corps en putréfaction s’amoncellent dans les rues, lorsqu’on ignore si on fera encore demain partie des vivants ? Par l’ampleur de sa violence, l’intensité de l’angoisse suscitée par la contagion, ses tombereaux de victimes et ses relents apocalyptiques, le fléau épidémique échappe à tout entendement et marque au fer rouge les imaginaires. Même s’il a évolué au fil des siècles, l’éventail des réactions a longtemps répondu aux mêmes schémas.

Bonne lecture !

Merci, ca donne envie de le lire.