Vie simple, vie paysanne et mode de vie des anciens

Salut,

personnellement, j'aime bien les bouquins qui racontent le mode de vie passé. Ils sont souvent sous forme de roman. Ce sont souvent des récits de vie : des gens qui ont vécu comme paysan, aubergiste, artisan, ouvrier etc. et qui, assez âgés, racontent leur vie quand ils se rendent compte que ce mode de vie, ces expériences, sont en train de disparaître. Mais ça peut être aussi de la littérature qui, bien que l'auteur n'ait pas expérimenté directement ce mode de vie, décrit fidèlement des conditions de vie d'une époque.

Je constate que :
- Les livres pratiques sur la vie paysanne comme Revivre à la campagne de Seymour sont dans https://www.le-projet-olduvai.com/t158-ouvrages-pratiques
- Il y a un sujet romans dédiés à la survie : https://www.le-projet-olduvai.com/t376-litterature-romans-dedies-a-la-survie
- Il y a un sujet romans d'anticipation : https://www.le-projet-olduvai.com/t1779-culture-geek-romans-recits-d-anticipation

...mais pour ce qui est des témoignages, documentaires et romans sur le mode de vie des anciens, il n'y a rien.

Donc, je lance le présent fil dédié sur le sujet : témoignages, récits, romans ou documentaires sur la vie simple, la vie paysanne et le mode de vie des anciens (et notamment : paysan, aubergiste, artisan, ouvrier, etc.). Evidemment, les témoignages directs sont autorisés et même encouragés : si vos aïeux vous ont raconté leur mode de vie, ou l'ont écrit avant de disparaître, n'hésitez pas à poster ce précieux "matériau" ici !

Pour ma part, je commence par un bouquin qui fait référence dans ma petite tête, concernant le mode de vie des paysans des Alpes du sud entre les deux guerres mondiales : agriculture vivrière, chasse et braconnage, vie simple et frugale...

Pour ce dont je me rappelle de l'histoire : les hommes chassent, en hiver, mais ils braconnent aussi. Le gibier est un apport important. C'est le grand-père qui est braconnier, je crois. Du coup, dans la chasse conventionnelle, il est aussi très respecté car il connaît tout. Tout le monde sait qu'il braconne, et il y a un jeu du chat et de la souris avec le garde-chasse, mais il n'a jamais été gaulé.

Les deux autres nourriture d'hiver sont la pomme de terre et le chou. L'oncle fait des calculs d'apothicaire pour déterminer la longueur de l'hiver à venir ! Il s'agit de s'assurer que, d'une années sur l'autre, il y aura bien un chou par jour d'hiver. Si l'hiver promet d'être long, il plante davantage de choux. La mère (ou la tante) est une cuisinière remarquable puisqu'elle arrive à fabriquer des plats à base de 3 ingrédients seulement : choux, pomme de terre et gibier, sans jamais lasser ses "hommes".

Il y a aussi le vin rouge qui est une institution : je crois qu'ils ne produisent pas, mais qu'ils achètent en vrac pour remplir une citerne qui leur dure une année.

L'auteur est un paysan apiculteur, né en 1922 dans les Alpes de Haute-Provence, qui raconte ses vrais souvenirs d'enfance. Je crois qu'il a écrit ou dicté le roman à l'occasion d'une hospitalisation suite à un accident de camion qu'il a eu en 1975 à l'occasion de la transhumance de ses abeilles.

Ce livre est Le clos du Roi, de Marcel Scipion :
http://booknode.com/le_clos_du_roi_066557
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Scipion

Si vous le trouvez dans la bibliothèque familiale, municipale ou sur un vide-grenier, lisez-le !

Merci pour ce conseil de lecture Barnabé je l'ai d'ores et déjà noté dans ma liste de bouquins à acheter. 

Le livre que tu proposes à l'air de beaucoup ressembler à "La Billebaude" d'Henri Vincenot (que je recommande chaudement), chasse, nourriture, tradition et vie paysanne, mais chez Vincenot ça se passe en Bourgogne.

Dans le genre (très) ancien, "les enfants de la terre" de Jean M. Auel, très bien documenté : http://booknode.com/auteur/jean-m-auel/livres



"Depuis 1980, date de parution du premier volume des Enfants de la Terre, la saga a conquis des millions de lecteurs dans le monde, ainsi que le respect des spécialistes. En effet, le travail de documentation de Jean Auel est si précis et rigoureux que son oeuvre romanesque peut être considérée comme une oeuvre scientifique. 


Lors de la dernière glaciation qu'ait connue la Terre, il y a plus de 30 000 ans, une petite fille de cinq ans, Ayla, voit tous les membres de sa tribu disparaître dans un tremblement de terre. Seule dans un monde peuplé de dangers, elle erre longtemps avant d'être recueillie par un clan étranger."

Oh bien les enfants de la terre, ma femme m'a gonflé chanté ses louanges a chaque fois qu'elle finnissait un tome "Et tu sais ci? et tu sais ça??" . Mais bien documenté.

cette chère yala!
très agréable à lire et en plus un point de vue féminin qui à son charme.

Lu Le maître des abeilles de Henri Vincenot.

4e de couverture :

Le Bourguignon de Paris Louis Châgniot assiste en rêve à l'effondrement de sa vieille maison familiale. Il y voit un signe prémonitoire et décide de «vivre sa vie». Il retourne à Montfranc-le-Haut, avec son fils Loulou, étudiant à la dérive, toxicomane. Il retrouve dans son village natal une pléiade de personnages hauts en couleur, que domine la figure de Balthazar, le maître des abeilles. Celui-ci fera découvrir à Loulou à la fois les valeurs fondamentales de l'existence et l'amour, en la personne de la radieuse Catherine. Tout le roman se passe pendant la semaine sainte, au moment de l'explosion du printemps, ce qui permet à Vincenot de marier l'ancienne culture païenne et la spiritualité chrétienne, et de célébrer ainsi pleinement sa Bourgogne, de nous en communiquer jusqu'à la sensation physique.

Ca se lit bien, c'est bien écrit... Mais franchement, cette histoire relève de la fable !

Le mode de vie qu'il décrit pour le village, en 1985, est totalement anachronique.

De plus, le bouquin est très court. Prévu pour être le premier d'une série, la mort de l'auteur y a mis fin dès le premier tome.

Par rapport aux premiers Giono (notamment Colline, Un de Baumugnes, Regain et surtout Que ma joie demeure), je crois que je préfère Giono. Le style est extraordinaire, et puis en 1930, on pouvait encore avoir ce genre d'utopie, d'envolées lyriques.

Comment croire que Vincenot évoque dans le même bouquin le Sida, et un village vivant sans électricité ni téléphone ni voiture automobile ??? On dirait un peu du Giono qui aurait été écrit 55 ans trop tard en faisant fi des anachronismes.

A part ça, il n'y a pas beaucoup de description concrète du mode de vie des anciens.

Vincenot était journaliste à "la vie du rail", il est plus crédible dans ses descriptions de la vie des cheminots d'autrefois - Lire Pierre Hamp "le rail" pour comprendre ce que la vie ouvrière d'autrefois pouvait être une V.D.M.

Dans La Billebaude, son plus grand succès, que je n'ai pas lu, il décrit ses souvenirs d'enfance, ce qui doit donc remonter aux années 1910-1020. Pas de problème.

Le problème que j'ai trouvé au Maître des abeilles, c'est qu'il veut à tout crin transposer en 1985 cette Bourgogne d'il y a 60-70 ans plus tôt (ou à la rigueur des années 40 et 50), sans tenir compte de la vraisemblance.

que nenni ! un cousin de ma mère, ouvrier agricole toute sa vie, vieux garçon, aujourd'hui octogénaire, vivait en Auvergne (un hameau d'altitude) jusqu'à son récent placement en maison de retraite dans une maison au sol en terre battue, dans des conditions assez proches de ce qu'on peut lire dans les romans de Zola (sans WC ni douche, mais avec la télé et l'électricité). Oui, et cela dans la France (rurale profonde) du 20e et 21e siècle.

grosminet a écrit:que nenni ! un cousin de ma mère, ouvrier agricole toute sa vie, vieux garçon, aujourd'hui octogénaire, vivait en Auvergne (un hameau d'altitude) jusqu'à son récent placement en maison de retraite dans une maison au sol en terre battue, dans des conditions assez proches de ce qu'on peut lire dans les romans de Zola (sans WC ni douche, mais avec la télé et l'électricité). Oui, et cela dans la France (rurale profonde) du 20e et 21e siècle.

Je connais aussi quelques cas, mais :
1) ce sont souvent des individus ou des familles seuls. Tout un hameau qui vit comme ça, c'est très rare.
2) l'électricité et la télé, comme tu dis. Ce qui a des conséquences importantes. Les gens de la campagne qui ont connu l'arrivée de la télé témoignent que ça a tué la vie sociale. Fini les veillées, notamment.

Globalement, les gens aiment le "progrès". Le tracteur, la voiture, l'électricité, la télé ont été adoptés presque partout dès qu'ils étaient disponibles et que les gens pouvaient se le payer. On constate le même schéma, encore aujourd'hui, dans les pays pauvres, d'ailleurs. C'est sans doute triste mais c'est comme ça. Très très peu de gens ont conscience des qualités des modes de vie traditionnels et font vraiment l'effort de résister au sirènes du progrès. Certains y retournent volontairement (néo-ruraux, communautés, etc.). Mais des gens qui, d'emblée, refusent le progrès pour protéger leur mode de vie traditionnel, c'est très rare.

Des hameaux en Creuse ont eu l'eau courante dans les années 80, de même que des habitations ont été retrouvées par des agents EDF partis remettre les lignes en état, ces anciens vivaient sans eau courante ni électricité, mais j'ai pas réussi à retrouver l'article paru dans le journal 'La Montagne'...

Barnabé a écrit:Très très peu de gens ont conscience des qualités des modes de vie traditionnels et font vraiment l'effort de résister au sirènes du progrès. Certains y retournent volontairement (néo-ruraux, communautés, etc.). Mais des gens qui, d'emblée, refusent le progrès pour protéger leur mode de vie traditionnel, c'est très rare.

oui, il y a les Amish aux états unis, je ne connais pas d'autre exemple

il n'y a pas que les amish, il doit y avoir une demi douzaine de communautés de ce genre
mais discrets (tant qu'il n'y a pas de film sur eux, on ne les connait pas, ça les arrange)

les modes de vie traditionnels ont juste le défaut de leurs qualités ... ils restaurent la selection naturelle, les inadaptés n'ont pas de place, et sont simplement rejetés ... ou conservés dans leurs famille toute leur vie, sans espoir de se faire une place à eux

imaginez les grands génies nés dans ces communautés, formatés, encadrés et n'ayant jamais l'occasion d'exprimer leur potentiel (et, statistiquement, pas mal y sont nés)