[Technique] Dormir dehors sans équipement
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Olduvaï :: Définition des risques & préparation matérielle (réservé aux membres s'étant présentés) :: Preparation : en dehors du domicile :: Infos pratiques
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[Technique] Dormir dehors sans équipement
Un peu d'histoire...
L'invasion de l'URSS en 1941 va être l'occasion pour l'armée allemande de se confronter à un ennemi impitoyable et à un territoire immense, aux conditions climatiques extrêmes. A partir de 1943 et la défaite de Stalingrad, la Wehrmacht entame une retraite générale ponctuée de quelques contre-offensives infructueuses, et dans le chaos général, nombre de soldats ne vont pas voir de lit pendant des semaines voire des mois. Le commandement de la Wehrmacht, conscient des nombreux problèmes suscités par le climat russe et les rudes conditions d'existence dans les zones de combat, va développer et mettre en pratique de nombreuses techniques de survie, afin de limiter notamment les pertes par hypothermie. Ces techniques, éprouvées, ont souvent été acquises directement sur le terrain, au contact de l'adversaire soviétique et des groupes de partisans.
Quelques films documentaires d'époque montrent les techniques de survie à appliquer dans différents environnements :
La technique décrite ci-après - particulièrement furtive - a sans doute été apprise auprès de partisans opérant clandestinement derrière les lignes allemandes. Elle a été utilisée par de nombreux soldats en retraite sur le front de l'Est pendant près de 2 ans. A partir de 1955, année de création de la Bundeswehr, et jusqu'à nos jours, cette technique sera enseignée aux Fernspäher (éclaireurs) appelés à opérer derrière les lignes ennemies.
Conditions d'application
Cette technique fonctionne particulièrement bien en forêt, dans les sous-bois et les zones buissonneuses. Elle est moins pertinente dans les zones herbeuses ou rocailleuses, où le travail de la terre sera plus compliqué voire impossible sans outil. On peut utiliser cette technique tant que le sol n'est pas gelé, soit jusqu'à -5°C environ.
Comme on va le voir plus loin, peu importe que le sol soit sec ou mouillé. Mouillé, l'expérience sera plus salissante mais vous passerez quand même une bonne nuit !
Choix du site
L'endroit où vous allez installer votre couchage devra être éloigné d'un cours d'eau, si possible plat et à proximité d'un arbre afin de bénéficier de la protection de son feuillage. On évitera également les zones de passage d'humains et d'animaux. On privilégiera les zones riches en débris végétaux (feuilles mortes, fougères, mousse...) et si possible exemptes d'herbe.
Matériel
En guise de matériel, seul un bâton - Grabstock ! - trouvé directement sur le terrain est nécessaire. Si vous êtes un soldat et disposez d'une pelle, votre tâche sera simplifiée.
Procédure
Une fois l'emplacement choisi, on commence par dégager les débris végétaux recouvrant le sol, sur une surface correspondant grosso modo à celle du corps une fois allongé. Si la terre est humide, elle est loin d'être gorgée d'eau alors qu'il pleut des trombes d'eau sur l'Allemagne depuis des semaines !
A l'aide du bâton, on remue la terre sur une profondeur de 10cm environ, et on se débarrasse des gros débris (morceaux de bois, cailloux). Il est important de bien aérer la terre car elle va constituer une partie du matelas et devra épouser la forme du corps.
Toujours avec le bâton, on creuse des trous espacés de 15cm environ, et profonds de 15-20cm. Ces trous vont servir de drains pour l'humidité et accumuler l'air froid.
On recouvre ensuite l'emplacement d'une bonne épaisseur de feuilles mortes, ou de tout autre végétal susceptible de servir de matelas : mousse, herbe sêche, fougères, etc.
Votre matelas végétal prêt, et pour peu que vous disposiez d'un minimum d'équipement, vous pouvez au besoin le recouvrir de tout objet susceptible de servir à votre couchage : un manteau, une couverture de survie, un sac à dos vide...
En moins de 10 minutes, le lit est prêt ! Il ne vous reste plus qu'à vous y installer, et à vous recouvrir d'une épaisse couche de débris végétaux. Cette couche procure isolation thermique et protection contre les éléments.
A ce stade, votre lit improvisé vous offre une protection thermique correcte. Les débris végétaux et vos vêtements vous protègent des éléments. Vous êtes en outre parfaitement camouflé et difficilement détectable, pour peu que vous ayez pris soin de ne pas laisser de traces et de massacrer la végétation dans votre environnement immédiat.
Après une bonne nuit de repos, il ne vous reste plus qu'à éparpiller des débris végétaux sur votre couche afin de faire disparaître toute trace de votre passage.
Astuce bonus pour les ronfleurs invétérés...
Pendant leur sommeil, certains dormeurs se font facilement repérer par leurs ronflements. La solution consiste à dormir sur le ventre.
Conclusion
Rapide à mettre en place, discrète et particulièrement efficace sous nos lattitudes, cette technique permet de passer une nuit à l'abri du froid et des élements à moindre frais et sans équipement spécifique. Si vous êtes adepte du camping sauvage ou du bivouac, elle est facilement adaptable à votre système de couchage (tapis de sol, tente, bivvy bag...). Rien ne vous empêche également de construire un abris au-dessus de votre couche, au prix naturellement d'une discrétion moindre.
Pour ceux intéressés par la seconde guerre mondiale et le front de l'est, je profite de ce fil de discussion pour recommander la lecture du récit autobiographique Le Soldat Oublié de Guy Sajer, un alsacien franco-allemand qui s'engage en 1942 - à 16 ans ! - dans l'armée allemande. Il combattra jusqu'en 1945 sur le front de l'est. Son ouvrage de plus de 800 pages est riche en enseignements de toutes sortes.
Ayant survécu à la guerre, Guy Sajer, de son vrai nom Guy Mouminoux, deviendra l'auteur de bande-dessinée Dimitri, connu notamment pour sa série Le Goulag.
Liens
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Soldat_oubli%C3%A9
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dimitri_(auteur)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Goulag
Rammstein
L'invasion de l'URSS en 1941 va être l'occasion pour l'armée allemande de se confronter à un ennemi impitoyable et à un territoire immense, aux conditions climatiques extrêmes. A partir de 1943 et la défaite de Stalingrad, la Wehrmacht entame une retraite générale ponctuée de quelques contre-offensives infructueuses, et dans le chaos général, nombre de soldats ne vont pas voir de lit pendant des semaines voire des mois. Le commandement de la Wehrmacht, conscient des nombreux problèmes suscités par le climat russe et les rudes conditions d'existence dans les zones de combat, va développer et mettre en pratique de nombreuses techniques de survie, afin de limiter notamment les pertes par hypothermie. Ces techniques, éprouvées, ont souvent été acquises directement sur le terrain, au contact de l'adversaire soviétique et des groupes de partisans.
Quelques films documentaires d'époque montrent les techniques de survie à appliquer dans différents environnements :
La technique décrite ci-après - particulièrement furtive - a sans doute été apprise auprès de partisans opérant clandestinement derrière les lignes allemandes. Elle a été utilisée par de nombreux soldats en retraite sur le front de l'Est pendant près de 2 ans. A partir de 1955, année de création de la Bundeswehr, et jusqu'à nos jours, cette technique sera enseignée aux Fernspäher (éclaireurs) appelés à opérer derrière les lignes ennemies.
Conditions d'application
Cette technique fonctionne particulièrement bien en forêt, dans les sous-bois et les zones buissonneuses. Elle est moins pertinente dans les zones herbeuses ou rocailleuses, où le travail de la terre sera plus compliqué voire impossible sans outil. On peut utiliser cette technique tant que le sol n'est pas gelé, soit jusqu'à -5°C environ.
Comme on va le voir plus loin, peu importe que le sol soit sec ou mouillé. Mouillé, l'expérience sera plus salissante mais vous passerez quand même une bonne nuit !
Choix du site
L'endroit où vous allez installer votre couchage devra être éloigné d'un cours d'eau, si possible plat et à proximité d'un arbre afin de bénéficier de la protection de son feuillage. On évitera également les zones de passage d'humains et d'animaux. On privilégiera les zones riches en débris végétaux (feuilles mortes, fougères, mousse...) et si possible exemptes d'herbe.
Matériel
En guise de matériel, seul un bâton - Grabstock ! - trouvé directement sur le terrain est nécessaire. Si vous êtes un soldat et disposez d'une pelle, votre tâche sera simplifiée.
Procédure
Une fois l'emplacement choisi, on commence par dégager les débris végétaux recouvrant le sol, sur une surface correspondant grosso modo à celle du corps une fois allongé. Si la terre est humide, elle est loin d'être gorgée d'eau alors qu'il pleut des trombes d'eau sur l'Allemagne depuis des semaines !
A l'aide du bâton, on remue la terre sur une profondeur de 10cm environ, et on se débarrasse des gros débris (morceaux de bois, cailloux). Il est important de bien aérer la terre car elle va constituer une partie du matelas et devra épouser la forme du corps.
Toujours avec le bâton, on creuse des trous espacés de 15cm environ, et profonds de 15-20cm. Ces trous vont servir de drains pour l'humidité et accumuler l'air froid.
On recouvre ensuite l'emplacement d'une bonne épaisseur de feuilles mortes, ou de tout autre végétal susceptible de servir de matelas : mousse, herbe sêche, fougères, etc.
Votre matelas végétal prêt, et pour peu que vous disposiez d'un minimum d'équipement, vous pouvez au besoin le recouvrir de tout objet susceptible de servir à votre couchage : un manteau, une couverture de survie, un sac à dos vide...
En moins de 10 minutes, le lit est prêt ! Il ne vous reste plus qu'à vous y installer, et à vous recouvrir d'une épaisse couche de débris végétaux. Cette couche procure isolation thermique et protection contre les éléments.
A ce stade, votre lit improvisé vous offre une protection thermique correcte. Les débris végétaux et vos vêtements vous protègent des éléments. Vous êtes en outre parfaitement camouflé et difficilement détectable, pour peu que vous ayez pris soin de ne pas laisser de traces et de massacrer la végétation dans votre environnement immédiat.
Après une bonne nuit de repos, il ne vous reste plus qu'à éparpiller des débris végétaux sur votre couche afin de faire disparaître toute trace de votre passage.
Astuce bonus pour les ronfleurs invétérés...
Pendant leur sommeil, certains dormeurs se font facilement repérer par leurs ronflements. La solution consiste à dormir sur le ventre.
Conclusion
Rapide à mettre en place, discrète et particulièrement efficace sous nos lattitudes, cette technique permet de passer une nuit à l'abri du froid et des élements à moindre frais et sans équipement spécifique. Si vous êtes adepte du camping sauvage ou du bivouac, elle est facilement adaptable à votre système de couchage (tapis de sol, tente, bivvy bag...). Rien ne vous empêche également de construire un abris au-dessus de votre couche, au prix naturellement d'une discrétion moindre.
Pour ceux intéressés par la seconde guerre mondiale et le front de l'est, je profite de ce fil de discussion pour recommander la lecture du récit autobiographique Le Soldat Oublié de Guy Sajer, un alsacien franco-allemand qui s'engage en 1942 - à 16 ans ! - dans l'armée allemande. Il combattra jusqu'en 1945 sur le front de l'est. Son ouvrage de plus de 800 pages est riche en enseignements de toutes sortes.
Ayant survécu à la guerre, Guy Sajer, de son vrai nom Guy Mouminoux, deviendra l'auteur de bande-dessinée Dimitri, connu notamment pour sa série Le Goulag.
Liens
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Soldat_oubli%C3%A9
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dimitri_(auteur)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Goulag
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Rammstein- Membre fondateur
- Nombre de messages : 8193
Localisation : Allemagne
Date d'inscription : 07/11/2006
KrAvEn, tarsonis, un ptit breton, Da, merlin06, pvo12, veno et Lab2 aiment ce message
Re: [Technique] Dormir dehors sans équipement
Le coup de dormir plus ou moins dans un tas de feuilles, c'est un coup à se retrouver avec des dizaines de tiques, non ? J'avais fait un bivouac un peu similaire suivi d'un crapahutage dans un coin broussailleux et je ne saurais dire ce qui de l'un ou de l'autre m'a valu d'être attaqué par une trentaine de tiques !
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~~~~~ MANUEL DE SURVIE URBAINE (by FerFAL) ~~~~~
Re: [Technique] Dormir dehors sans équipement
Sans compter les petites araignées de 2mm qui font leur nid dans votre oreille c'est charmant les joies du grand air.
Alors deux bouchons bien frappés dans les oreilles barman.
Alors deux bouchons bien frappés dans les oreilles barman.
veno- Membre
- Nombre de messages : 384
Age : 53
Date d'inscription : 01/09/2018
Re: [Technique] Dormir dehors sans équipement
Technique vécue et racontée par un ami :
- Pour dormir dehors par grand froid en campagne, repérer un tas de fumier sorti des bâtiment d'élevage par un fermier, la décomposition des matières organiques produit une chaleur constante, s'y ménager un emplacement confortable, se protéger d'un contact direct avec le fumier à l'aide d'un bout de bâche ou n'importe quoi d'autre, et le tour est joué !
Il est possible que la surchauffe devienne plus gênante pour dormir que le froid !
- Pour dormir dehors par grand froid en campagne, repérer un tas de fumier sorti des bâtiment d'élevage par un fermier, la décomposition des matières organiques produit une chaleur constante, s'y ménager un emplacement confortable, se protéger d'un contact direct avec le fumier à l'aide d'un bout de bâche ou n'importe quoi d'autre, et le tour est joué !
Il est possible que la surchauffe devienne plus gênante pour dormir que le froid !
Limosa- Membre
- Nombre de messages : 7
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Date d'inscription : 24/10/2023
NonoMacbill aime ce message
Re: [Technique] Dormir dehors sans équipement
Autant dormir directement dans l'étable. Les anciens construisaient leur maison directement en prolongation, ou au dessus des étables, afin de profiter de la chaleur dégagée par les animaux.Limosa a écrit:Technique vécue et racontée par un ami :
- Pour dormir dehors par grand froid en campagne, repérer un tas de fumier sorti des bâtiment d'élevage par un fermier, la décomposition des matières organiques produit une chaleur constante, s'y ménager un emplacement confortable, se protéger d'un contact direct avec le fumier à l'aide d'un bout de bâche ou n'importe quoi d'autre, et le tour est joué !
Il est possible que la surchauffe devienne plus gênante pour dormir que le froid !
Par contre, le fumé dégagé imprègnait durablement les habits et le corps. Pas glop !
Re: [Technique] Dormir dehors sans équipement
Canis Lupus a écrit:Le coup de dormir plus ou moins dans un tas de feuilles, c'est un coup à se retrouver avec des dizaines de tiques, non ? J'avais fait un bivouac un peu similaire suivi d'un crapahutage dans un coin broussailleux et je ne saurais dire ce qui de l'un ou de l'autre m'a valu d'être attaqué par une trentaine de tiques !
C'est une technique de survie, donc avec un bénéfice-risque à évaluer selon la situation de chacun (avec l'armée rouge et le général Hiver aux trousses tu ne te poses pas de question et dors là où tu peux, quand tu peux). Les tiques sont en outre un fléau saisonnier. En bivouac, on peut limiter la casse en utilisant un sac bivvy équipé d'une moustiquaire et faire une cure d'ail avant de partir.
Rammstein
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Canis Lupus aime ce message
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