La compensation morale

Salut !

Nous vivons dans une société assez moraliste, au final. Ainsi, nous disposons d'un capital moral qui peut être débité quand on a atteint un certain montant. 
En somme, on peut accumuler un bonus de morale, de bon comportement, en tenant, par exemple, de beaux discours, en militant pour les bébés phoques et puis, dépenser cette ressource acquise, en se comportant, ensuite, comme le pire des salauds (en virant ses employés pour raison de délocalisation, en mentant à ses électeurs, etc). 
Bref, vous voyez où je veux en venir ? 
On nous fait la morale et ceux qui la distribuent sont au dessus de tout soupçon, généreux, chastes, soucieux du bien commun, exemplaires, etc, etc. 
Du camp du bien, au camp du mal ; du côté clair, au côté obscure de la force. L'un justifie et escuse l'autre. 

Comment nous faisons usage de la compensation morale - Nos Pensées (nospensees.fr)

L’effet de compensation morale consiste en quelque sorte à penser que si nous avons agi correctement ou moralement dans le passé, nous pouvons agir “immoralement” à l’avenir. 

L'effet de compensation morale ou comment les « bonnes actions » peuvent aboutir à une situation indésirable | Cairn.info

Une des rares vidéos, sur le sujet, en français. 

A rajouter que plus une personne crédite sa morale, l'affiche, s'en gargarise, etc et plus, non seulement elle pourra aller ensuite contre cette morale et la trahir, mais plus elle convaincra aussi les autres, le public, etc, qu'elle est ouverte, tolérante, altruiste, bonne, généreuse, etc et pourra se comporter de manière amorale et égoïste sans provoquer de réaction négative chez ce public. 

En résumé : gonflez votre crédit moral, musclez le à coup de politiquement correct, de bienpensance, de combat manichéen, etc ; épuisez toute votre énergie à ce beau combat et puis, perdez pied ou bien lâchez la bête, soyez immonde, personne - surtout pas vous-même - ne s'en apercevra consciemment, ni ne jugera, ni ne condamnera. 

Tout cela nous interroge, entre autre, sur le haut niveau de compétition morale qui règne et s'affiche dans les médias et au sein des élites/hautes castes-classes sociales. Est-ce pour mieux faire passer l'avalage de couleuvres et les décisions politiques, économiques, etc, qui suivent toujours, ou accompagnent globalement, derrière la moraline et les coups de com' ? 

Perso, je comprend mieux ce paradoxe que j'ai souvent observé, de la personne qui se range dans le camp du bien, de la bonne morale, des bons comportements, de la tolérance, - tout ça, tout ça - et qui te voue aux gémonies (SJW and woke culture, par ex) si jamais tu contestes frontalement certains de ses idéaux, points de vue parfois extrémistes, etc. 

Un peu politiquement incorrecte, la vidéo. 

Salut !

L'éthique et la morale sont à la mode ; greenwashing, commerce équitable, défense des minorités, lutte contre le RC, etc, sont mis en avant par les gros groupes, nombre d'associations, etc.
Il existe un indice pour mesurer l'impact environnemental, social et de gouvernance des grosses société : le SEG score  Critères environnementaux, sociaux et de gouvernance — Wikipédia (wikipedia.org)
Dans les faits, le but n'est pas de voir si ces entreprises font des profits, mais comment (dans quelles conditions (écologie, développement durable, dialogue social, respect des droits de l'homme, lutte contre la corruption, féminisation...) et dans quel but (philosophie, progrès...).



Tout ça est très beau et nous offre une belle façade/vitrine ; toutefois, ces beaux principes, mis en avant par les grosses entreprises (Disney, Nike, Amazon, Coca Cola, Apple, Netflix, etc) en Occident, n'empêchent pas la plupart des ces entreprises de coopérer avec des régimes pas ouf (chinois, etc) à l'autre bout du monde et à exploiter les petits n'enfants chinois, africains, etc, dans des usines textiles, ou des mines. 



Et qui possède un maximum d'ESG dans les entreprises ? BlackRock intègre de plus en plus l’ESG dans ses pratiques d’investissement (novethic.fr)

2008, crise des subprimes, les banques plongent. Larry Fink, patron de BlackRock a senti venir la crise et utilise son IA Alladin pour intervenir et sauver le monde de la finance. BlackRock investi partout (notamment dans le crédit social chinois). Pour retrouver la confiance, la finance et BlackRock récupèrent les mouvements sociaux pour redorer l'image des big entreprises et détourner l'attention de l'horreur économique (risques financiers systémiques). 
2012 : Larry écrit "the letter", avec des orientations à destination des entreprises voulant accéder aux services de BlackRock. 9000 milliards d'actifs ; number one of the world. 
Création du score ESG et du CAC40 ESG = impact positif sur la société (tout au moins en façade). Un crédit social pour les entreprises. 
L'escroquerie ? Belle image, mais réalité en coulisses pas au top. La finalité ? Optimiser la compensation morale. 
Le blem pour les entreprises ? Prendre des risques économiques (comme Disney, ou Netflix avec la pensée woke qui fait fuir nombre de clients) et perdre du pognon, - voir bricoler des messages lourds (Netflix, etc), pour répondre à un cahier des charges -, pour continuer à accéder aux investissements et prêts (colossaux) de BlackRock, sans avoir de malus et donc améliorer leur notation en bourse.