Depuis quelques semaines, une équipe de médecins prélève du sang à des manifestants dans la rue pour détecter la potentielle présence de cyanure. Les « street medics » se désolidarisent et crient notamment à l’abus de faiblesse.

Si les collectifs de « street medics » ne cessent de dénoncer l’« usage immodéré » des gaz dits CS, pas question de cautionner les actes de ces « illuminés de la rue ».

Deux hommes et une femme surgissent alors et lui appliquent de quoi neutraliser l’acidité des gaz. Du grand classique… « Sauf que juste après, ils m’ont dit qu’ils voulaient mesurer le taux de cyanure, témoigne cette Francilienne rodée aux manifestations. Moi, j’étais encore stone, et je leur ai fait confiance vu qu’ils sont habillés comme des street medics ». Elle signe donc une attestation de consentement - sans la lire - et se fait piquer. « Mes potes ont vérifié, ils avaient des gants et la pochette et l’aiguille avaient l’air stériles. Mais autour de nous, ça gazait encore », précise-t-elle.

Nous avons pu entrer en contact avec cette équipe menée par trois médecins en activité. Une ophtalmologiste, Christiane Blondin, un anesthésiste belge, Renaud Fievet et une médecin généraliste, souhaitant rester anonyme. Accompagnés de deux infirmières, ils affirment avoir procédé à une quinzaine de prélèvements, « selon les recommandations de la Haute autorité de la santé »

Alexander Samuel, docteur en biologie moléculaire et aujourd’hui professeur de mathématiques au lycée, fait partie intégrante de ces opérations sous-marines. C’est lui qui a proposé de faire des prélèvements immédiats dans la rue « avant que les traces de cyanure ne s’effacent ».

 Il s’en remet en effet à un test colorimétrique appelé « CyanoKit », censé détecter « en moins d’une minute » la présence ou non de cyanure à l’aide d’une simple goutte de sang. Le test se serait révélé positif chez Maxime Nicolle, qui a publié un cliché sur Facebook.