Banque, notation financière, marché : kezako ?
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Banque, notation financière, marché : kezako ?
Un petit post pour tenter de rendre plus facile le décryptage de l'actualité financière du moment, en expliquant simplement le fonctionnement des banques françaises...
Commençons par résumé l'activité bancaire:
Pour financer votre équipement de survivaliste et votre stock de victuaille, voir un abri ou un terrain dans la Creuse, vous avez besoin d'argent. Certains disposent d'un peu ou de beaucoup d'argent en banque, d'autres vont emprunter de l'argent pour pouvoir acheter tout de suite et rembourser dans le temps. La banque va faire l'intermédiaire entre ces personnes: elle va prêter les dépôts des épargnants aux gens qui ont besoin d'un prêt. L'avantage, c'est qu'elle peut garantir à celui qui place son argent qu'il va le récupérer, même si celui qui a emprunté ne rembourse plus. Si le prêt est fait en direct, le prêteur risque de ne pas récupérer la somme prêtée et son épargne en prend un coup !
Pour prêter, la banque a besoin… d'argent.
Elle va en priorité utiliser votre épargne, par ce que c'est ce qui lui coûte le moins cher, y'a qu'à se servir ! Elle globalise tous les dépôts des clients, et octroie des crédits ensuite à ceux qui en font la demande. Mais des problèmes peuvent se poser:
- Les gens qui empruntent souhaitent rembourser sur une durée longue, et ceux qui épargnent veulent pouvoir récupérer leur argent rapidement, pas sur 20 ans ! La banque fait donc de la "transformation" au niveau des durées: elle finance des trucs qui durent longtemps (prêts immobiliers) avec des ressources à disposition pour quelques jours ou quelques mois.
Moralité 1: les ressources doivent être importantes et renouvelées très régulièrement.
Moralité 2: la banque doit avoir des réserves permanentes pour pouvoir répondre aux opérations de retraits.
- Si les demandes de prêts sont supérieures au dépôt des clients, la banque ne peut plus les financer. Elle demande donc à d'autres banques de lui prêter l'argent, c'est le recours au marché interbancaire. Les banques prêtent et empruntent sur ce marché tous les jours et pour des durées généralement courtes: 1 jours à 12 mois.
Au final, la banque doit en permanence conserver un équilibre entre ses ressources, et les engagements qu'elle a pris vis-à-vis de ses clients ou sur les marchés financiers.
Si dans la journée elle accorde un prêt d'un million d'euros, elle doit avoir le million équivalent laissé en dépôt par les clients. Si ce n'est pas le cas, elle doit emprunter le jour même un million d'euro sur le marché interbancaire.
Même si la banque n'investit rien dans la journée, mais si un généreux grand-père retire 500 K€ pour le donner à ses enfants, la banque doit retrouver ses 500 K€ ailleurs. D'abord en essayant de convaincre un bon client de les placer chez elle, à défaut en empruntant 500 K€ sur le marché interbancaire.
Donc au quotidien le réseau et les salles de marchés "investissent", et la gestion de trésorerie de la banque doit trouver les ressources pour couvrir. Ca, c'est le nerf de la guerre et la clé de tout ce qui suit.
La faillite bancaire
Une fois que la banque a trouvé son petit équilibre, elle doit tout faire pour le conserver. Le problème, c'est que de nombreux éléments vont interférer: les marchés financiers, les normes comptables, les clients…
Certains éléments vont venir détériorer ses investissements:
- Si un emprunteur ne rembourse plus (ou pas régulièrement), la banque a l'obligation de mettre de l'argent de côté pour couvrir le risque de perte, puisqu'il y a de fortes chances qu'elle ne puisse pas récupérer l'intégralité des sommes qu'elle a prêté. Ca s'appelle "passer des provisions pour risque". Et l'argent que la banque met de côté, elle ne le prend pas sur les dépôts des clients mais sur sa trésorerie propre (une partie des bénéfices réalisés si bénéfice il y a, sinon ça augmente les pertes).
- Si la banque achète un autre établissement, par exemple en Tunisie. Si par la suite, la situation politique du pays ne permet plus un fonctionnement commercial dans des conditions normales, l'établissement racheté perd de sa valeur. La banque doit également passer des provisions pour couvrir la dépréciation.
Le fait de passer des provisions, ça diminue son résultat. Si perte il y a, elle vient diminuer le niveau des capitaux propres (la partie la plus importante des ressources, c'est la "tirelire" de la banque qui comprend également le capital), et c'est de l'argent qu'il faut retrouver très rapidement ailleurs pour restaurer l'équilibre. Si la tirelire est vide, la banque est déclarée en faillite.
On imagine maintenant que suite à une dégustation de bière allemande trop volontariste, je décide d'arrêter de travailler pour un moment. Je rembourse mes prêts sans incidents, mais mon banquier l'apprend en tombant sur mon blog par hasard. J'aurai moins d'argent, donc moins de capacité de remboursement. La banque doit-elle couvrir ce risque en mettant de l'argent de côté alors qu'aucun incident n'est pour le moment constaté ?
Dans tous les cas, ce n'est pas le prêt consenti à un particulier qui va monopoliser toutes les réserves financières de sa banque. Mais quand il s'agit d'un pays entier, c'est autre chose, et c'est exactement le cas de la Grèce.
La BNP par exemple, a prêtée 4.5 MdsE à la Grèce (SG=2.5 Mds€ et CA=600M€). Il n'a pas été constaté d'incident de paiement, mais les experts du risque (agence de notation) qui connaissent mieux la Grèce que la BNP ont trouvé les ressources fiscales du pays insuffisantes par rapport aux échéances de remboursement à venir. Ils sont chargés de transmettre l'info au monde entier, c'est leur boulot: Ils baissent la note financière attribué à la Grèce qui devient un mauvais élève, comme ça, tout le monde est au parfum.
La BNP, elle, de part la législation française, a l'obligation de couvrir ce risque potentiel de non remboursement en mettant de l'argent de côté en passant des provisions. Or, si on met de côté 20 % de 4.5 Mds€, ça fait quand même 900 M€ (millions d'euros). Si, à ce moment, les fonds propres (capital notamment) sont de 500 M€, il manque 400 M€ et le grand chef du système bancaire français va déclarer la BNP en situation de faillite, alors que la Grèce à toujours payé ce qu'elle devait à la banque… et la BNP n'a pas sorti un centime de ses caisses…
Et si le Crédit-Agricole a prêté 800 M€ à la BNP sur la marché interbancaire à la BNP, il ne les reverra pas. Il doit donc lui aussi, les provisionner… et mieux vaut pour lui que sa tirelire soit pleine.
Ce qui nous ramène à nos petits experts du risque que sont les agences de notation. Ces dernières anticipent, et regardent dans chaque banque s'il y a un niveau de fonds propres suffisant pour faire face à un risque probable. Non seulement il faut assez de réserve pour pouvoir passer la provision pour risque, mais il en faut même un peu plus pour respecter la règlementation bancaire. En France, les banques doivent avoir un niveau de Fonds Propres minimum (qui s'est fortement élevé depuis 2008) en dessous duquel elles n'ont pas le droit de descendre. C'est une obligation légale de mettre de l'argent de côté en quelque sorte. Si le niveau de fonds propres de la banque est estimé par les agences de notation comme insuffisant par rapport au risque, la note de la banque est dégradée.
Et alors me direz-vous ? On s'en fout nous !
Faux. Parce que si la banque puise dans ses réserves, pour respecter son équilibre et continuer de financer l'économie, elle doit les reconstituer. Alors, comment fait-elle ?
Pour une partie, la banque va pouvoir demander à d'autres de lui prêter de l'argent. Sauf que la banque d'en face va vite sentir le malaise, et va se charger de lui rappeler ses mésaventures avec l'agence de notation. Au final, elle va peut-être lui prêter, mais avec un taux d'intérêts plus important. Ce qui veut dire des remboursements à effectuer eux aussi plus importants et la tentation de s'endetter encore un peu plus pour payer les dettes précédentes. Ca veut dire aussi des taux plus élevés pour sa clientèle.
L'autre partie (si la banque est côté en bourse), elle va simplement demander aux gens qui détiennent le capital de la banque, c'est-à-dire les actionnaires. On va leur demander d'acheter des nouvelles actions pour remettre de l'argent dans leur banque préférée. Racheter, ok. Mais à quel prix ? Réponse simple: au prix de l'action du jour sur le marché boursier. Aie. C'est dommage. Parce que le prix de l'action, après une baisse de la notation financière, il traduit une méfiance dans les résultats futurs de la banque. C'est pour cela que le cours de bourse de la Société Générale et des autres banques souffre beaucoup en ce moment. Du coup, c'est simple: les gens qui étaient prêts à prêter et à acheter des nouvelles actions vont se méfier… alors que la banque est toujours solvable. Dans le meilleur des cas, cela coûte cher à la banque: comme le cours de l'action est bas, il faut vendre plus d'actions pour obtenir le niveau souhaité de capital par rapport à une situation normale.
Si le cours de l'action baisse, c'est que la banque va faire faillite… ??? !!! FAUX
Pure connerie. Mais croyance tenace. La faillite bancaire, c'est ce qui est mentionné plus haut. La banque n'a plus les ressources suffisantes pour remplir ses obligation de remboursements (ou ne trouve plus de crédits car plus personne ne veut lui prêter et du coup, ne peut plus rembourser). Le danger important de la connerie, c'est que les gens qui n'y connaissent rien vont traduire la baisse du cours de bourse comme un signe de faillite probable. Du coup, ils risquent d'aller retirer leur argent…
Sauf que leur argent justement, c'est une ressource primordiale pour la banque, puisqu'elle l'a prêté et c'est ce qui lui permet de maintenir son petit équilibre... Et là, c'est la merde: la banque solvable se retrouve en faillite parce que chaque retrait effectué constitue une baisse de ses ressources. Pour compenser, elle va vendre ce qu'elle peut… c'est la cession d'actifs et ça suffit pas toujours.
En 2008, pendant la crise, les agences bancaires faisaient des sondages auprès des clients pour "sentir" la défiance, et essayer d'anticiper des éventuels retraits en masse : le Bank Run. Les résultats étaient remontés tous les soirs et transmis au Ministère des Finance. Toutes les banques surveillaient leurs dépôts de très près. Pour calmer le jeu et par anticipation, le Président a fait un discours pour garantir qu' "aucun français ne perdra une euro". Ce n'est pas passé loin… Depuis, les dépôts bancaires en France sont couverts à hauteur de 100 K€ par banque et par déposant, ce qui fait 200 K€ pour un compte joint… Tous les pays n'ont pas cette chance.
Au final:
- Une baisse de cotation financière pour une banque (un pays) génère de la méfiance à son égard et de facto plus de difficulté pour se financer: moins de prêteurs, ou à des conditions financières moins favorables. C'est la capacité des banques à emprunter qui est atteinte. Si la banque ne peut plus emprunter sur le marché interbancaire, c'est la faillite. Il est en effet très difficile de réduire immédiatement les investissements réalisés ou de vendre des biens de valeurs pour compenser.
- Du coup, le risque pour la banque qui voit sa cotation financière baissée de ne pas faire face à ses engagements devient plus important, et tous ceux qui lui ont octroyés des prêts passent des provisions pour risque, ce qui les affaiblit également.
- Certaines banques sont "trop grosses pour faire faillite". Si c'était le cas, leur faillite entrainerait par contagieux la faillite d'un nombre trop important d'établissements bancaires en Europe et par ricochet dans le monde. C'est le cas en France de la BNP et de la SG.
- Par sécurité, les banques françaises ont constitués d'énormes airbags pleins de liquidités. Elles peuvent faire face à la défaillance d'autres banques, ou par exemple de la Grèce, mais pas de trois pays comme Grèce + Italie + Espagne.
- La fluctuation des cours de bourse des banques traduit une inquiétude sur le niveau des résultats futurs (moins de bénéfice pour les actionnaires), pas sur la solvabilité immédiate de l'établissement. La chute d'un cours n'est pas directement un signe de faillite.
- La dette grecque va être étalée dans le temps, mais ça reste de la dette, à payer !
- Si la note financière de l'Italie ou de la France est dégradée, cela imposerait aux principales banques de faire une augmentation significative de capital, et c'est très compliqué dans l'environnement actuel.
Commençons par résumé l'activité bancaire:
Pour financer votre équipement de survivaliste et votre stock de victuaille, voir un abri ou un terrain dans la Creuse, vous avez besoin d'argent. Certains disposent d'un peu ou de beaucoup d'argent en banque, d'autres vont emprunter de l'argent pour pouvoir acheter tout de suite et rembourser dans le temps. La banque va faire l'intermédiaire entre ces personnes: elle va prêter les dépôts des épargnants aux gens qui ont besoin d'un prêt. L'avantage, c'est qu'elle peut garantir à celui qui place son argent qu'il va le récupérer, même si celui qui a emprunté ne rembourse plus. Si le prêt est fait en direct, le prêteur risque de ne pas récupérer la somme prêtée et son épargne en prend un coup !
Pour prêter, la banque a besoin… d'argent.
Elle va en priorité utiliser votre épargne, par ce que c'est ce qui lui coûte le moins cher, y'a qu'à se servir ! Elle globalise tous les dépôts des clients, et octroie des crédits ensuite à ceux qui en font la demande. Mais des problèmes peuvent se poser:
- Les gens qui empruntent souhaitent rembourser sur une durée longue, et ceux qui épargnent veulent pouvoir récupérer leur argent rapidement, pas sur 20 ans ! La banque fait donc de la "transformation" au niveau des durées: elle finance des trucs qui durent longtemps (prêts immobiliers) avec des ressources à disposition pour quelques jours ou quelques mois.
Moralité 1: les ressources doivent être importantes et renouvelées très régulièrement.
Moralité 2: la banque doit avoir des réserves permanentes pour pouvoir répondre aux opérations de retraits.
- Si les demandes de prêts sont supérieures au dépôt des clients, la banque ne peut plus les financer. Elle demande donc à d'autres banques de lui prêter l'argent, c'est le recours au marché interbancaire. Les banques prêtent et empruntent sur ce marché tous les jours et pour des durées généralement courtes: 1 jours à 12 mois.
Au final, la banque doit en permanence conserver un équilibre entre ses ressources, et les engagements qu'elle a pris vis-à-vis de ses clients ou sur les marchés financiers.
Si dans la journée elle accorde un prêt d'un million d'euros, elle doit avoir le million équivalent laissé en dépôt par les clients. Si ce n'est pas le cas, elle doit emprunter le jour même un million d'euro sur le marché interbancaire.
Même si la banque n'investit rien dans la journée, mais si un généreux grand-père retire 500 K€ pour le donner à ses enfants, la banque doit retrouver ses 500 K€ ailleurs. D'abord en essayant de convaincre un bon client de les placer chez elle, à défaut en empruntant 500 K€ sur le marché interbancaire.
Donc au quotidien le réseau et les salles de marchés "investissent", et la gestion de trésorerie de la banque doit trouver les ressources pour couvrir. Ca, c'est le nerf de la guerre et la clé de tout ce qui suit.
La faillite bancaire
Une fois que la banque a trouvé son petit équilibre, elle doit tout faire pour le conserver. Le problème, c'est que de nombreux éléments vont interférer: les marchés financiers, les normes comptables, les clients…
Certains éléments vont venir détériorer ses investissements:
- Si un emprunteur ne rembourse plus (ou pas régulièrement), la banque a l'obligation de mettre de l'argent de côté pour couvrir le risque de perte, puisqu'il y a de fortes chances qu'elle ne puisse pas récupérer l'intégralité des sommes qu'elle a prêté. Ca s'appelle "passer des provisions pour risque". Et l'argent que la banque met de côté, elle ne le prend pas sur les dépôts des clients mais sur sa trésorerie propre (une partie des bénéfices réalisés si bénéfice il y a, sinon ça augmente les pertes).
- Si la banque achète un autre établissement, par exemple en Tunisie. Si par la suite, la situation politique du pays ne permet plus un fonctionnement commercial dans des conditions normales, l'établissement racheté perd de sa valeur. La banque doit également passer des provisions pour couvrir la dépréciation.
Le fait de passer des provisions, ça diminue son résultat. Si perte il y a, elle vient diminuer le niveau des capitaux propres (la partie la plus importante des ressources, c'est la "tirelire" de la banque qui comprend également le capital), et c'est de l'argent qu'il faut retrouver très rapidement ailleurs pour restaurer l'équilibre. Si la tirelire est vide, la banque est déclarée en faillite.
On imagine maintenant que suite à une dégustation de bière allemande trop volontariste, je décide d'arrêter de travailler pour un moment. Je rembourse mes prêts sans incidents, mais mon banquier l'apprend en tombant sur mon blog par hasard. J'aurai moins d'argent, donc moins de capacité de remboursement. La banque doit-elle couvrir ce risque en mettant de l'argent de côté alors qu'aucun incident n'est pour le moment constaté ?
Dans tous les cas, ce n'est pas le prêt consenti à un particulier qui va monopoliser toutes les réserves financières de sa banque. Mais quand il s'agit d'un pays entier, c'est autre chose, et c'est exactement le cas de la Grèce.
La BNP par exemple, a prêtée 4.5 MdsE à la Grèce (SG=2.5 Mds€ et CA=600M€). Il n'a pas été constaté d'incident de paiement, mais les experts du risque (agence de notation) qui connaissent mieux la Grèce que la BNP ont trouvé les ressources fiscales du pays insuffisantes par rapport aux échéances de remboursement à venir. Ils sont chargés de transmettre l'info au monde entier, c'est leur boulot: Ils baissent la note financière attribué à la Grèce qui devient un mauvais élève, comme ça, tout le monde est au parfum.
La BNP, elle, de part la législation française, a l'obligation de couvrir ce risque potentiel de non remboursement en mettant de l'argent de côté en passant des provisions. Or, si on met de côté 20 % de 4.5 Mds€, ça fait quand même 900 M€ (millions d'euros). Si, à ce moment, les fonds propres (capital notamment) sont de 500 M€, il manque 400 M€ et le grand chef du système bancaire français va déclarer la BNP en situation de faillite, alors que la Grèce à toujours payé ce qu'elle devait à la banque… et la BNP n'a pas sorti un centime de ses caisses…
Et si le Crédit-Agricole a prêté 800 M€ à la BNP sur la marché interbancaire à la BNP, il ne les reverra pas. Il doit donc lui aussi, les provisionner… et mieux vaut pour lui que sa tirelire soit pleine.
Ce qui nous ramène à nos petits experts du risque que sont les agences de notation. Ces dernières anticipent, et regardent dans chaque banque s'il y a un niveau de fonds propres suffisant pour faire face à un risque probable. Non seulement il faut assez de réserve pour pouvoir passer la provision pour risque, mais il en faut même un peu plus pour respecter la règlementation bancaire. En France, les banques doivent avoir un niveau de Fonds Propres minimum (qui s'est fortement élevé depuis 2008) en dessous duquel elles n'ont pas le droit de descendre. C'est une obligation légale de mettre de l'argent de côté en quelque sorte. Si le niveau de fonds propres de la banque est estimé par les agences de notation comme insuffisant par rapport au risque, la note de la banque est dégradée.
Et alors me direz-vous ? On s'en fout nous !
Faux. Parce que si la banque puise dans ses réserves, pour respecter son équilibre et continuer de financer l'économie, elle doit les reconstituer. Alors, comment fait-elle ?
Pour une partie, la banque va pouvoir demander à d'autres de lui prêter de l'argent. Sauf que la banque d'en face va vite sentir le malaise, et va se charger de lui rappeler ses mésaventures avec l'agence de notation. Au final, elle va peut-être lui prêter, mais avec un taux d'intérêts plus important. Ce qui veut dire des remboursements à effectuer eux aussi plus importants et la tentation de s'endetter encore un peu plus pour payer les dettes précédentes. Ca veut dire aussi des taux plus élevés pour sa clientèle.
L'autre partie (si la banque est côté en bourse), elle va simplement demander aux gens qui détiennent le capital de la banque, c'est-à-dire les actionnaires. On va leur demander d'acheter des nouvelles actions pour remettre de l'argent dans leur banque préférée. Racheter, ok. Mais à quel prix ? Réponse simple: au prix de l'action du jour sur le marché boursier. Aie. C'est dommage. Parce que le prix de l'action, après une baisse de la notation financière, il traduit une méfiance dans les résultats futurs de la banque. C'est pour cela que le cours de bourse de la Société Générale et des autres banques souffre beaucoup en ce moment. Du coup, c'est simple: les gens qui étaient prêts à prêter et à acheter des nouvelles actions vont se méfier… alors que la banque est toujours solvable. Dans le meilleur des cas, cela coûte cher à la banque: comme le cours de l'action est bas, il faut vendre plus d'actions pour obtenir le niveau souhaité de capital par rapport à une situation normale.
Si le cours de l'action baisse, c'est que la banque va faire faillite… ??? !!! FAUX
Pure connerie. Mais croyance tenace. La faillite bancaire, c'est ce qui est mentionné plus haut. La banque n'a plus les ressources suffisantes pour remplir ses obligation de remboursements (ou ne trouve plus de crédits car plus personne ne veut lui prêter et du coup, ne peut plus rembourser). Le danger important de la connerie, c'est que les gens qui n'y connaissent rien vont traduire la baisse du cours de bourse comme un signe de faillite probable. Du coup, ils risquent d'aller retirer leur argent…
Sauf que leur argent justement, c'est une ressource primordiale pour la banque, puisqu'elle l'a prêté et c'est ce qui lui permet de maintenir son petit équilibre... Et là, c'est la merde: la banque solvable se retrouve en faillite parce que chaque retrait effectué constitue une baisse de ses ressources. Pour compenser, elle va vendre ce qu'elle peut… c'est la cession d'actifs et ça suffit pas toujours.
En 2008, pendant la crise, les agences bancaires faisaient des sondages auprès des clients pour "sentir" la défiance, et essayer d'anticiper des éventuels retraits en masse : le Bank Run. Les résultats étaient remontés tous les soirs et transmis au Ministère des Finance. Toutes les banques surveillaient leurs dépôts de très près. Pour calmer le jeu et par anticipation, le Président a fait un discours pour garantir qu' "aucun français ne perdra une euro". Ce n'est pas passé loin… Depuis, les dépôts bancaires en France sont couverts à hauteur de 100 K€ par banque et par déposant, ce qui fait 200 K€ pour un compte joint… Tous les pays n'ont pas cette chance.
Au final:
- Une baisse de cotation financière pour une banque (un pays) génère de la méfiance à son égard et de facto plus de difficulté pour se financer: moins de prêteurs, ou à des conditions financières moins favorables. C'est la capacité des banques à emprunter qui est atteinte. Si la banque ne peut plus emprunter sur le marché interbancaire, c'est la faillite. Il est en effet très difficile de réduire immédiatement les investissements réalisés ou de vendre des biens de valeurs pour compenser.
- Du coup, le risque pour la banque qui voit sa cotation financière baissée de ne pas faire face à ses engagements devient plus important, et tous ceux qui lui ont octroyés des prêts passent des provisions pour risque, ce qui les affaiblit également.
- Certaines banques sont "trop grosses pour faire faillite". Si c'était le cas, leur faillite entrainerait par contagieux la faillite d'un nombre trop important d'établissements bancaires en Europe et par ricochet dans le monde. C'est le cas en France de la BNP et de la SG.
- Par sécurité, les banques françaises ont constitués d'énormes airbags pleins de liquidités. Elles peuvent faire face à la défaillance d'autres banques, ou par exemple de la Grèce, mais pas de trois pays comme Grèce + Italie + Espagne.
- La fluctuation des cours de bourse des banques traduit une inquiétude sur le niveau des résultats futurs (moins de bénéfice pour les actionnaires), pas sur la solvabilité immédiate de l'établissement. La chute d'un cours n'est pas directement un signe de faillite.
- La dette grecque va être étalée dans le temps, mais ça reste de la dette, à payer !
- Si la note financière de l'Italie ou de la France est dégradée, cela imposerait aux principales banques de faire une augmentation significative de capital, et c'est très compliqué dans l'environnement actuel.
pibe26- Membre Premium
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Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Salut Pib26, tu as l'air de bien t'y connaître alors tu rectifieras au besoin mais moi dans le cas d'un emprunt c'est pas ce que j'ai compris.
Ce que j'ai crut comprendre c'est déjà que les banques n'ont absolument pas besoin d'avoir l'argent qu'elles te prêtent, et que c'est juste un échange de promesse de remboursement entre les parties et une spéculation sur l'avenir.
En gros la banque va promettre au vendeur de la maison dans la Creuse de lui donner son pognon mais non pas en puisant dans les livrets d'épargne de ses client mais en spéculant sur les futurs autres emprunts + intérêts contractés, mais vu que les gens ou entreprises s'endettent à longueur de temps ça donne une sorte de garantie de viabilité de la promesse de remboursement.
Je suis bien d'accord sur le fait que les banques seraient dans la merde si ils y avaient des retraits en masse de la part de leurs clients mais encore plus si ses clients ne s'endettaient plus, car c'est ça la vraie richesse de système bancaire : les dettes de leurs clients ! plus de dettes = plus assez d'argent qui tourne = plus de banques.
Ce que j'ai crut comprendre c'est déjà que les banques n'ont absolument pas besoin d'avoir l'argent qu'elles te prêtent, et que c'est juste un échange de promesse de remboursement entre les parties et une spéculation sur l'avenir.
En gros la banque va promettre au vendeur de la maison dans la Creuse de lui donner son pognon mais non pas en puisant dans les livrets d'épargne de ses client mais en spéculant sur les futurs autres emprunts + intérêts contractés, mais vu que les gens ou entreprises s'endettent à longueur de temps ça donne une sorte de garantie de viabilité de la promesse de remboursement.
Je suis bien d'accord sur le fait que les banques seraient dans la merde si ils y avaient des retraits en masse de la part de leurs clients mais encore plus si ses clients ne s'endettaient plus, car c'est ça la vraie richesse de système bancaire : les dettes de leurs clients ! plus de dettes = plus assez d'argent qui tourne = plus de banques.
Dernière édition par Belenos le Dim 14 Aoû 2011 - 10:58, édité 1 fois
Belenos- Membre Premium
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Super résumé !!! difficile de faire plus clair !
TheEnd34- Membre
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Belenos a écrit:Je suis bien d'accord sur le fait que les banques seraient dans la merde si ils y avaient des retraits en masse de la part de leurs clients
Et vu que la plus grande partie de "l'argent qui existe" ne l'est que sous forme comptable. Les banques ne peuvent donner tout l'argent sous forme de billets et de piéces.
mais encore plus si ses clients ne s'endettaient plus, car c'est ça la vraie richesse de système bancaire : les dettes de leurs clients ! plus de dettes = plus assez d'argent qui tourne = plus de banques.
C'est le cas d'un pays comme le Japon depuis presque 20 ans. En effet , d'un point de vue famillial avoir peu d'enfant c'est leur assurer de meilleurs conditions de vie que ce qu'on connu les générations avant nous et ce que l'on peut craindre pour les années qui viennent. Mais pour les banques c'est l'inverse , une population avec moins d'enfants est une population qui vieillit et donc qui épargne plus et emprunte moins.
________________________________________________________
Les habitants ne croient plus en l'avenir. Pourtant notre civilisation est éternelle , nous sommes les élus. Nous avons la science et la vérité " dit le scribe à Pharaon. ( texte écrit sur un papyrus - 2500 av j.c.)
La prochaine révolution ne sera pas celle du travail !!!
un ptit breton- Modérateur
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Belenos a écrit:Ce que j'ai crut comprendre c'est déjà que les banques n'ont absolument pas besoin d'avoir l'argent qu'elles te prêtent, et que c'est juste un échange de promesse de remboursement entre les parties et une spéculation sur l'avenir.
En gros la banque va promettre au vendeur de la maison dans la Creuse de lui donner son pognon mais non pas en puisant dans les livrets d'épargne de ses client mais en spéculant sur les futurs autres emprunts + intérêts contractés, mais vu que les gens ou entreprises s'endettent à longueur de temps ça donne une sorte de garantie de viabilité de la promesse de remboursement.
C'est rigoureusement impossible ! La banque doit avoir les sommes avant de réaliser des opérations de prêts sur les activités de banque au détail: c'est à dire réseau d'agence, conseillers bancaires, et financement des particuliers, professionnels, entreprises etc .... C'est pour ça qu'il existe des indemnités de remboursement anticipé sur les prêts: quant tu rembourses un prêt par anticipation, la banque, elle, reste avec les sommes qu'elle a emprunté pour te financer... Ces sommes ne sont temporairement plus utilisée, c'est un manque à gagner pour la banque.
Les promesses de vendre, ou acheter à tel prix, ça ne se fait que sur les marchés financiers. C'est une activité indépendante de la "banque de détail". C'est une activité de la banque parmi d'autres... C'est là qu'on retrouve la spéculation (acheter bas pour revendre plus cher), la vente à découvert (interdite actuellement sur les titres bancaires: on vend tout de suite X titres au cours du marché. On ne les possède pas mais on s'engage à les acheter dans un mois. On espère ainsi que le prix d'achat dans un mois sera inférieur au prix de vente actuel. Si c'est pas le cas, c'est une perte garantie.)
Le financement, l'octroi de prêt, est également une activité parmi d'autres... Certaines banques ne collectaient que les dépôts, sans faire de prêts aux clients, et ont survécus (elles prêtent aux autres établissements sur la marché interbancaire). Par exemple, La Banque Postale, La Caisse d'Epargne, sont des banques qui ont des dépôts trés importants (Livret A). La Caisse des Dépôts et Consignations aussi... (banque des notaires et autres)
pibe26- Membre Premium
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Date d'inscription : 31/07/2010
Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
C'est au contraire rigoureusement possible !
Me sayz : Fractionnal reserve banking
Et pour les francophones : Effet multiplicateur du crédit
Les banques n'ont pas besoin d'avoir un million pour prêter un million, elles ont besoin d'avoir un certain pourcentage (moins de 10% LOOOL !) de cette somme déposée à la banque centrale (ici la Banque de France) pour le faire.
Les certitudes tombent...
Tu ne serais pas en train de faire de la propagande sur la solidité des banques françaises par hasard ??
Me sayz : Fractionnal reserve banking
Et pour les francophones : Effet multiplicateur du crédit
Les banques n'ont pas besoin d'avoir un million pour prêter un million, elles ont besoin d'avoir un certain pourcentage (moins de 10% LOOOL !) de cette somme déposée à la banque centrale (ici la Banque de France) pour le faire.
Les certitudes tombent...
Tu ne serais pas en train de faire de la propagande sur la solidité des banques françaises par hasard ??
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Il me semble aussi...voir ou revoir le film:
"Money as debt", de Paul Grignon.
@+
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Semper a écrit:
Il me semble aussi...voir ou revoir le film:
"Money as debt", de Paul Grignon.
@+
Oui c'est là dedans que je l'ai vu et aussi dans "Debtocracy : gouverner par la dette" http://www.encyclovideo.net/debtocracy-gouverner-par-la-dette.html
Et d'ailleurs dans ces reportages ils expliquent que dans certains cas ils n'ont même pas besoin des 10% dont Canis Lupus parle, ils crée de l'argent à partir de rien,enfin si à partir d'un endettement nécessaire et sans fin qui est la garantie de leur survie.
Belenos- Membre Premium
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Ne pas oublier que l'« argent bancaire » est déconnecté du support physique qu'était l'étalon-or (grâce à Nixon, en 1976).
" Dans ce système, toute émission de monnaie se fait avec une contrepartie et une garantie d'échange en or. Les parités de deux monnaies différentes sont donc fixées par rapport à l'or, et les taux de change sont stables entre pays participants. L'or constitue une monnaie internationale, qui sert au règlement des échanges et comme instrument de réserve pour les banques centrales des pays ayant adopté le système." (wikipédia).
Du coup, à mon avis, tout le système monétaire repose sur une supercherie dans la mesure où le commun des mortels s'imagine que l'argent de son compte en banque correspond à une réalité physique qui n'existe plus..
" Dans ce système, toute émission de monnaie se fait avec une contrepartie et une garantie d'échange en or. Les parités de deux monnaies différentes sont donc fixées par rapport à l'or, et les taux de change sont stables entre pays participants. L'or constitue une monnaie internationale, qui sert au règlement des échanges et comme instrument de réserve pour les banques centrales des pays ayant adopté le système." (wikipédia).
Du coup, à mon avis, tout le système monétaire repose sur une supercherie dans la mesure où le commun des mortels s'imagine que l'argent de son compte en banque correspond à une réalité physique qui n'existe plus..
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« Il y a trois sortes de tyrans. Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race. » - Étienne de La Boétie (Discours de la servitude volontaire)
« Aucun homme n'est né avec une selle et des rênes sur le dos, et aucun non plus n'est né avec des bottes et des éperons pour le monter. » William Rumbolt
Si le climat était une banque, cela ferait longtemps qu'il serait sauvé.
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
=> ça c'est le fait pour la banque de ne pas avoir 100 % de ses dépôts sous forme disponible, mais de n'avoir qu'une partie en réserve pour pouvoir assurer les retraits. Je pense pas avoir dit autre chose.Canis Lupus a écrit:
Me sayz : Fractionnal reserve banking
=> Là tu compliques un peu, c'est la création monétaire par les établissements bancaires.Canis Lupus a écrit:Et pour les francophones : Effet multiplicateur du crédit
Mais si une banque te prête 100 K€, qu'elle débloque sur ton compte, l'équilibre est bon. Quand tu retires tes 100 K€ de ton compte, l'équilibre n'est plus bon, et la banque se refinance bien auprès de la Banque Centrale où du marché pour le couvrir. La Banque Centrale refinance 100 K€ en échange d'un titre de créance. Donc pour prêter 100 K€, la banque récupère bien 100 K€ en contrepartie.
Oui, là ou je te rejoins, c'est qu'à l'octroi du prêt il y a bien création monétaire car la banque n'a pas encore les 100 K€ qu'elle accorde. Mais cette création ne se fait pas "dans le vide", et sans limite. Il y a bien un contrat de prêt en face, la banque ne crée pas d'argent toute seule. Et la création n'est pas infinie: la banque doit avoir un niveau de fonds propres minimum par rapport à son exposition sur les risques de crédit entre autre. Enfin, cette situation est temporaire dans l'attente d'un refinancement.Canis Lupus a écrit:C'est au contraire rigoureusement possible !
C'est vrai, elles doivent avoir 2 % de l'encours de leurs dépôts à la BDF pour pouvoir prêter. Mais les prêts accordés doivent ensuite être refinancé. Sinon, aucune banque ne ferait jamais faillite !!!Canis Lupus a écrit:Les banques n'ont pas besoin d'avoir un million pour prêter un million, elles ont besoin d'avoir un certain pourcentage (moins de 10% LOOOL !) de cette somme déposée à la banque centrale (ici la Banque de France) pour le faire
L'objet de mon poste [sûrement politiquement incorrect] était d'expliciter simplement le fonctionnement des banques. Je ne pense pas que le système bancaire est besoin de moi pour faire de la "propagande", et si tel était mon objectif, ce n'est pas sur ce forum que je le ferai.Canis Lupus a écrit:Les certitudes tombent... Tu ne serais pas en train de faire de la propagande sur la solidité des banques françaises par hasard ??
pibe26- Membre Premium
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Donc si je te suis bien, pour prêter 1 million :
- La banque a au minimum 10% de cet argent en dépôt soit 100 000,
dont 2% à la BDF, soit 20 000.
- Mais elle emprunte quand même 1 million pour prêter 1 million.
- Et elle fera faillite si l'emprunteur ne rembourse pas et que ces dépôts + ses bénéfices sont inférieurs à 1 million.
Si la Grèce ne rembourse pas, il lui reste encore des sous. Mais si c l'Italie et l'Espagne qui s'y mettent, nos banques françaises feront faillite. Et vu ques les USA ont aussi des problèmes de remboursement, on y va lentement mais sûrement. Parce qu'elles ont prêtées de l'argent qu'elle n'avait pas, enfin si, 10% de cet argent:study: , c ça?
- La banque a au minimum 10% de cet argent en dépôt soit 100 000,
dont 2% à la BDF, soit 20 000.
- Mais elle emprunte quand même 1 million pour prêter 1 million.
- Et elle fera faillite si l'emprunteur ne rembourse pas et que ces dépôts + ses bénéfices sont inférieurs à 1 million.
Si la Grèce ne rembourse pas, il lui reste encore des sous. Mais si c l'Italie et l'Espagne qui s'y mettent, nos banques françaises feront faillite. Et vu ques les USA ont aussi des problèmes de remboursement, on y va lentement mais sûrement. Parce qu'elles ont prêtées de l'argent qu'elle n'avait pas, enfin si, 10% de cet argent:study: , c ça?
Dernière édition par Athea le Lun 15 Aoû 2011 - 4:12, édité 1 fois (Raison : mise en page)
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
ca eclaire ma petite lanterne mais ca ne me laisse dubitatif
on est sur un système de confiance dans lequel je ne tiens pas le bon bout du baton merdeux
et je ne suis pas sur de mettre la banque en péril avec mon mini salaire
mais plutot les sombres crétins qui acceptent le risque de gagnez un peu ou beaucoup d'argent mais qui refusent obstinément de perdre un seul centime
on est sur un système de confiance dans lequel je ne tiens pas le bon bout du baton merdeux
et je ne suis pas sur de mettre la banque en péril avec mon mini salaire
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LEROUX- Membre Premium
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Les deux articles wikipedia parlent du même sujet, mais pas dans la même langue, c'est tout. On dirait que tu fais une différence entre les deux, ce qui n'a pas lieu d'être !pibe26 a écrit:=> ça c'est le fait pour la banque de ne pas avoir 100 % de ses dépôts sous forme disponible, mais de n'avoir qu'une partie en réserve pour pouvoir assurer les retraits. Je pense pas avoir dit autre chose.Canis Lupus a écrit:
Me sayz : Fractionnal reserve banking=> Là tu compliques un peu, c'est la création monétaire par les établissements bancaires.Canis Lupus a écrit:Et pour les francophones : Effet multiplicateur du crédit
Mais si une banque te prête 100 K€, qu'elle débloque sur ton compte, l'équilibre est bon. Quand tu retires tes 100 K€ de ton compte, l'équilibre n'est plus bon, et la banque se refinance bien auprès de la Banque Centrale où du marché pour le couvrir. La Banque Centrale refinance 100 K€ en échange d'un titre de créance. Donc pour prêter 100 K€, la banque récupère bien 100 K€ en contrepartie.
Ne suffit-il pas de 2000€ de dépôt à la BdF pour que la banque puisse prêter les 100k €, et rien d'autre ? Et si elle n'a pas assez de fonds propres pour octroyer ce prêt, là elle emprunte des sous à la banque centrale (ou à n'importe qui en fait). Ça me paraît clair comme de l'eau de roche.
Imagine que la banque a prêté en tout 100 €, qu'elle a une réserve obligatoire de 2€ à la BdF, un capital de 6,45€. Si un client fait défaut sur sa dette qui totalise 15 €, la banque fait comment pour équilibrer ses comptes ? Je serais tenté de dire qu'elle emprunte à son tour .pibe26 a écrit:Oui, là ou je te rejoins, c'est qu'à l'octroi du prêt il y a bien création monétaire car la banque n'a pas encore les 100 K€ qu'elle accorde. Mais cette création ne se fait pas "dans le vide", et sans limite. Il y a bien un contrat de prêt en face, la banque ne crée pas d'argent toute seule. Et la création n'est pas infinie: la banque doit avoir un niveau de fonds propres minimum par rapport à son exposition sur les risques de crédit entre autre. Enfin, cette situation est temporaire dans l'attente d'un refinancement.
C'est vrai, elles doivent avoir 2 % de l'encours de leurs dépôts à la BDF pour pouvoir prêter. Mais les prêts accordés doivent ensuite être refinancé. Sinon, aucune banque ne ferait jamais faillite !!!
Lire : Création monétaire (wikipedia).
Et surtout relire le Fractionnal reserve banking, for God's sake !
Jeux d'écritures, me sayz.wikipedia a écrit:When a commercial bank loan is extended, new commercial bank money is created. As a loan is paid back, the commercial bank money disappears from existence. Since loans are continually being issued in a normally functioning economy, the amount of broad money in the economy remain relatively stable. Because of this money creation process by the commercial banks, the money supply of a country is usually a multiple larger than the money issued by the central bank; that multiple is determined by the reserve ratio or other financial ratios (primarily the capital adequacy ratio that limits the overall credit creation of a bank) set by the relevant banking regulators in the jurisdiction.
Si trop d'emprunteurs font défaut il est clair que la banque fait faillite à mon sens (dans le cas où elle ne puisse pas se "refinancer" auprès d'autres banques ou d'états). En 2008, les prêts interbancaires se sont raréfiés car la confiance s'était errodée, donc les Etats ont prêté aux banques pour qu'elles équilibrent leurs comptent plombés par les actifs pourris, si j'ai tout compris (en fait je soupçonne que très peu de gens ont vraiment saisi le truc). Les gens se sentent révoltés devant l'immense quantité d'argent prêtée aux banques suite à la crise, comme si c'était de l'argent donné. Que nenni ! Les états ont pris leurs intérêts au passage.Athea a écrit:Si la Grèce ne rembourse pas, il lui reste encore des sous. Mais si c l'Italie et l'Espagne qui s'y mettent, nos banques françaises feront faillite. Et vu ques les USA ont aussi des problèmes de remboursement, on y va lentement mais sûrement. Parce qu'elles ont prêtées de l'argent qu'elle n'avait pas, enfin si, 10% de cet argent:study: , c ça?
Les banques peuvent faire des milliards de profits car elles prêtent à volonté X et on leur rend X+1. Les intérêts sont créés par d'autres emprunts, ce qui augmente la masse monétaire et donc réduit la valeur de la monnaie, le citoyen lambda étant le dindon de la farce, le banquier étant le client du restaurant.
Lecture : Capital adequacy ratio (wikipedia)
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Bon, heureusement que le loup est solitaire, et qu'il ne s'agit pas d'une meute !
Je n'ai rien contre Wikipédia en Anglais, et cet article Fractionnal reserve banking, même s'il passe mieux accompagné d'un rosé-pamplemousse... Sauf qu'il ne mentionne pas les contraintes que doivent respecter les banques françaises (système Anglo-Saxon).
Je résume ce sur quoi on est d'accord (je pense:)
- Le bilan de la banque doit être équilibré actif-passif, les dépôts et les fonds propres sont au passif, les réserves obligatoires et les prêts à la clientèle à l'actif.
- La banque prête quasiement 100 % de ses dépôts ( 2 % sont mis en réserves à la BDF pour respecter le taux de réserve obligatoire, le reste est prêté au client).
- L'octroi d'un prêt, quant la banque a prêté tous les dépots disponibles, c'est de la création monétaire car la banque ne possède pas encore l'argent qu'elle va prêter.
- La banque a besoin de renouveler régulièrement ses ressources, parceque ses dépôts sont majoritairement à court terme alors que les prêts et investissements à l'actif sont majoritairement à long terme. Pour ce faire, elle s'endette sur le marché interbancaire ou auprès de la Banque de France (refinancement).
Ensuite, je te suis plus:
C'est tout sauf clair, c'est même assez compliqué...
Le problème en Europe est beaucoup plus grave, parceque le risque est systémique (toutes les banques de tous les pays seraient concernées) et ca serait la fin de la zone Euro.
Je n'ai rien contre Wikipédia en Anglais, et cet article Fractionnal reserve banking, même s'il passe mieux accompagné d'un rosé-pamplemousse... Sauf qu'il ne mentionne pas les contraintes que doivent respecter les banques françaises (système Anglo-Saxon).
Je résume ce sur quoi on est d'accord (je pense:)
- Le bilan de la banque doit être équilibré actif-passif, les dépôts et les fonds propres sont au passif, les réserves obligatoires et les prêts à la clientèle à l'actif.
- La banque prête quasiement 100 % de ses dépôts ( 2 % sont mis en réserves à la BDF pour respecter le taux de réserve obligatoire, le reste est prêté au client).
- L'octroi d'un prêt, quant la banque a prêté tous les dépots disponibles, c'est de la création monétaire car la banque ne possède pas encore l'argent qu'elle va prêter.
- La banque a besoin de renouveler régulièrement ses ressources, parceque ses dépôts sont majoritairement à court terme alors que les prêts et investissements à l'actif sont majoritairement à long terme. Pour ce faire, elle s'endette sur le marché interbancaire ou auprès de la Banque de France (refinancement).
Ensuite, je te suis plus:
Non, parceque les banques françaises sont soumises aux Accords de Bâle 2, qui imposent un ratio de Fonds Propres minimum à respecter, c'est le ratio McDonough. La banque calcul sont exposition aux risques (crédit, marché, opérationnel). Le risque de crédit est calculé en fonction de la notation financière pour les pays, du sytème de notation interne mis en place par la banque pour le reste. C'est contrôlé par la Comission Bancaire qui veille au grain. Donc, les FP doivent couvrir au minimum 8 % de l'exposition au risque calculée (théorique car anticipé). Si une banque à 50 M€ de fonds propres, et une exposition au risque de 700 M€, elle ne peut plus prêter et à obligation d'augmenter son niveau de fonds propres.Canis Lupus a écrit:Ne suffit-il pas de 2000€ de dépôt à la BdF pour que la banque puisse prêter les 100k €, et rien d'autre ?
Trop facile. Les fonds propres ne peuvent pas être composé à 100 % de dettes. C'est ultra réglementé, et tout aussi compliqué. Mais les dettes (et des dettes trés particulières) ne peuvent représenter au max que 50 % des fonds propres. Trouver un tel financement dans ces conditions est trés difficile. C'est pour cela que les banques sont réduites à faire une augmentation de capital pour compenser. Voir affaire Kerviel et augmentation de capital de la SG ici. Si la SG avait pu, elle aurait emprunté !Canis Lupus a écrit:Et si elle n'a pas assez de fonds propres pour octroyer ce prêt, là elle emprunte des sous à la banque centrale (ou à n'importe qui en fait). Ça me paraît clair comme de l'eau de roche.
C'est tout sauf clair, c'est même assez compliqué...
Non, chez nous elle fait faillite car elle n'a plus de fonds propres. La perte est trop importante par rapport au capital. Et puis les financiers prêtent pour gagner de l'argent, ils vont pas financer une entreprise qui détruit de la richesse ! (sauf quelques cas particuliers...)Canis Lupus a écrit:Imagine que la banque a prêté en tout 100 €, qu'elle a une réserve obligatoire de 2€ à la BdF, un capital de 6,45€. Si un client fait défaut sur sa dette qui totalise 15 €, la banque fait comment pour équilibrer ses comptes ? Je serais tenté de dire qu'elle emprunte à son tour .
Elles seraient toutes virtuellement en faillite sauf à être nationalisées ?Athea a écrit:Si la Grèce ne rembourse pas, il lui reste encore des sous. Mais si c l'Italie et l'Espagne qui s'y mettent, nos banques françaises feront faillite.
Le problème des Etats Unis est "moins grave", parceque ce qui est sanctionné par la baisse de la notation finanicère, c'est l'absence de politque claire pour résoudre leur endettement trop important (tendance long terme noté "negative"). Au moins les Italiens, eux, ont pris le taureau par les cornes...Athea a écrit:Et vu ques les USA ont aussi des problèmes de remboursement, on y va lentement mais sûrement.
Le problème en Europe est beaucoup plus grave, parceque le risque est systémique (toutes les banques de tous les pays seraient concernées) et ca serait la fin de la zone Euro.
C'est surtout parcequ'elles ont l'obligation de provisionner le risque au moindre soupçons de défaillance. Des provisions sur l'ensemble des pays entraineraient des résultas trés négatifs puis une baisse des fonds propres des banques du même ordre. Les banques ne pourraient pas les reconstituer dans ce contexte. Après, trop prêté je ne sais pas. Elles ont prêté à plusieur pays pour diviser le risque, et certainement pas imaginé la quasi faillite de 3 pays en même temps.Athea a écrit:Parce qu'elles ont prêtées de l'argent qu'elle n'avait pas, enfin si, 10% de cet argent:study: , c ça?
Le problème avec les banques, c'est qu'elles mentent sur leur exposition au risque (c'est encore le cas aujourd hui sur leur exposition sur Grèce, Italie, Espagne). Les banques françaises avaient des actifs pourris, mais personne ne savait exactement ce que chaque banque avait comme exposition. Du coup, aucune banque ne prêtait à l'autre, car elle craignait que l'autre ne fasse faillite avant de rembourser. Donc l'état à réinjecter dans chaque banque, pour restaurer la confiance:"avec ce que je viens de lui donner, l'autre pourra rembourser, donc du tu peux prêter".Canis Lupus a écrit:En 2008, les prêts interbancaires se sont raréfiés car la confiance s'était errodée, donc les Etats ont prêté aux banques pour qu'elles équilibrent leurs comptent plombés par les actifs pourris, si j'ai tout compris
pibe26- Membre Premium
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Je comprend mieux, merci Pibe26.
C du poker menteur, personne ne connait ou ne peut extrapoler les expositions aux risques des banques. On doit avoir une idée mais pas l'ampleur des dégâts si c trop exposé, je suppose... .
C du poker menteur, personne ne connait ou ne peut extrapoler les expositions aux risques des banques. On doit avoir une idée mais pas l'ampleur des dégâts si c trop exposé, je suppose... .
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Athea- Membre Premium
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Je n'ai pas trop de temps pour répondre, j'aimerais que tu nous expliques comment marche la création monétaire pour poursuivre sur ta lancée.
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Je déterre ce fil étant tombé sur ce classement des cinquantes banques les plus sûres. Je ne sais pas ce que ça vaut, mais en France, hors CDC, ce serait le Crédit Mutuel (38ème position) le plus sûr (avec la Banque Postale en 44ème position).
Cyrus_Smith- Membre Premium - Participe à rendre le contenu de nos forums plus pertinent & pragmatique
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Re: Banque, notation financière, marché : kezako ?
Effectivement, la Caisse des Dépôts et des Consignations est bien placée, mais elle ne gère pas de compte pour les particuliers.
La première du classement à être réellement accessible pour le particulier français me semble être HSBC, en position n°25. Même si elle a son siège au Royaume-Uni, c'est une banque mondiale et solide, qui dispose d'un réseau de 380 agences en France.
Pour info, au niveau des services, le crédit mutuel et la banque postale ont cela en commun de ne pas proposer de location de coffre.
La première du classement à être réellement accessible pour le particulier français me semble être HSBC, en position n°25. Même si elle a son siège au Royaume-Uni, c'est une banque mondiale et solide, qui dispose d'un réseau de 380 agences en France.
Pour info, au niveau des services, le crédit mutuel et la banque postale ont cela en commun de ne pas proposer de location de coffre.
Barnabé- Membre Premium
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