Les émeutes de Los Angeles 1992
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Les émeutes de Los Angeles 1992
Voici le récit de Cleve "Vault-Co" (http://vault-co.blogspot.com ),
un américain qui a vécu à Los Angeles en 1992. Cleve est un américain
émigré, un type un peu barjo, un peu redneck dans la communauté
survivaliste australienne. En fait il fait son truc dans son coin, il
succombe à diverses modes, et il enjolive, déforme, invente beaucoup,
souvent pour soutenir sa vision du monde. (Mais ne le faisaons-nous pas
tous lorsque nous racontons ?)
Enfin bref, ce qui suit est à prendre avec un grain de sel ou douze,
mais c'est toujours un récit intéressant. Cela a été traduit du post
original (en anglais) par un volontaire inconnu mais courageux d'un
forum de jeux de rôles (Sudden Impact du forum de www.sden.org)
un américain qui a vécu à Los Angeles en 1992. Cleve est un américain
émigré, un type un peu barjo, un peu redneck dans la communauté
survivaliste australienne. En fait il fait son truc dans son coin, il
succombe à diverses modes, et il enjolive, déforme, invente beaucoup,
souvent pour soutenir sa vision du monde. (Mais ne le faisaons-nous pas
tous lorsque nous racontons ?)
Enfin bref, ce qui suit est à prendre avec un grain de sel ou douze,
mais c'est toujours un récit intéressant. Cela a été traduit du post
original (en anglais) par un volontaire inconnu mais courageux d'un
forum de jeux de rôles (Sudden Impact du forum de www.sden.org)
Andros- Membre fondateur
- Nombre de messages : 1138
Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
À vrai dire, assister aux émeutes de Los Angeles en 1992 fut la plus
terrifiante expérience de ma vie. En regardant par hasard la dernière
version de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS à la télé le mois dernier, cet
événement a resurgi à la surface — pour moi ce film n'était qu'un
immense flash-back.
Tu vois Solsys, je faisais partie de l'équipe de sécurité du très chic Rodeo Drive
(note : un boulevard de Beverly Hills où s'alignent des boutiques de grand luxe)
quant l'émeute a commencé. Je savais que le verdict de
l'affaire Rodney King allait tomber et que les choses risquaient de se
gâter, aussi je m'y étais préparé tant bien que mal, en stockant des
vivres et en achetant quelques boîtes de munitions. À ce moment-là, je
n'étais pas encore un vrai survivaliste, je commençais juste à
développer une sorte d'instinct de préservation, un peu comme un début
de paranoïa... J'en connaissais assez sur l'histoire des États-Unis
pour en déduire ce que les noirs allaient faire s'ils n'approuvaient
pas le verdict du procès. Il suffisait d'extrapoler le comportement
qu'ils adoptent depuis des décennies en de pareils cas. Pourtant, un
peu avant les émeutes, 99,999% des personnes à qui j'avais dit de faire
attention à ce qui risquait d'arriver avaient réagi de façon aussi
stupide et aveugle qu'on le dit ici sur ce forum quand on parle de la
grosse majorité amorphe des gens.
Le gars moyen est inconscient de la fragilité du cocon de notre
monde civilisé et il ne s'en rend compte que trop tard, quand tout
s'effondre autour de lui. Et je dois avouer que moi-même j'étais dans
ce cas avant les émeutes.
Mais ces événements ont complètement chamboulé ma perception du
monde, au point que je ne serai plus jamais le même. Je dirais que ces
émeutes ont profondément modifié ma personnalité et depuis c'est comme
si j'avais atteint un autre niveau de conscience. Dès lors je n'ai
jamais totalement quitté cet état de vigilance dû aux décharges
d'adrénaline, et après ça je ne suis jamais retourné dans le troupeau
de cette masse de gens endormis par les médias.
Pour en revenir au sujet principal, ce jour-là j'étais en train de discuter avec cette pouf connue sous le nom de Pia Zadora,
une starlette de second plan qui a tourné dans des films érotiques
minables et qui a la réputation d'avoir couché avec à peu près tous les
acteurs et beaucoup d'actrices d'Hollywood. Elle était venue me
demander de l'aide au sujet de l'ascenseur qui descend au parking, et
qui ne fonctionnait plus. Je contactais à la radio mon supérieur pour
demander pourquoi les ascenseurs étaient bloqués et il me répondit
d'une voix bizarre, effrayée : « On coupe tout. Fait rapido une
dernière ronde et au passage verrouille toutes les issues. Quand tu as
terminé, tu es en congé pour le reste de la journée, rentre chez toi.
On va être relayé par un groupe privé lourdement armé qui va bientôt
arriver de Beverly Hills.» Je demandais quel était le problème. Pia Zadora
me regardait avec méfiance, comme si elle pensait qu'on avait arrangé
un canular. « Écoute Cleve, y'a de drôles de trucs qui sont en train de
se passer. Apparemment il y a des émeutes qui éclatent à l'improviste,
un peu partout, à cause du verdict de Simi Valley
(note : l'agglomération où étaient jugés les policiers accusés d'avoir frappé Rodney King)
. Ferme tout et rentre immédiatement chez toi.» J'indiquais à Pia Zadora le chemin par la cage d'escalier et l'accompagnais jusqu'au parking, puis je terminais ma ronde comme on me l'avait demandé.
Je devais retrouver ma femme à Soup Plantation, un restaurant bien connu
en bas de la rue. Je n'arrivais pas à l'avoir sur le portable. Quand
j'arrivais enfin et garais la voiture, je sentis mon estomac se nouer
en constatant la discordance entre le luxe du centre commercial
(note : le complexe commercial dont parle l'auteur regroupe supermarché, galerie marchande et restaurants)
et le regard apeuré des gens présents, une expression terrible
que je n'avais jamais vue auparavant. Dans le restaurant la musique
d'ambiance était tellement monotone qu'elle ne cadrait plus avec ce
qu'on voyait au dehors par les baies vitrées : des voitures en feu, des
véhicules de police et des gens qui courraient dans tous les sens.
J'avais prévu de manger rapidement un morceau avec ma femme puis de
rentrer à la maison, car il me semblait inconcevable qu'une telle chose
puisse arriver, et en fait c'était pire que tout ce que j'avais pu
imaginer. Je croyais que South Central (note : ghetto noir ultra-violent) était tellement loin de nous, en fait la jungle urbaine n'était qu'à cinq minutes au coin de la rue.
Les gens dans le restaurant regardaient les reportages du journal
télévisé, qui s'enchaînaient et devenaient de plus en plus alarmant,
montrant un nouvel immeuble incendié toutes les trente secondes. Je
tentais de conserver un air calme et expliquais à mon épouse ce qui se
passait.
Tout d'un coup, une femme dans le restaurant se mit à hurler. Un
gars tomba son plateau et la soupe se répandit au sol. Un homme se
tenait dans l'embrasure de la porte du Soup Plantation, chancelant. Un
flot de sang ruisselait de son front, barré d'une sale entaille qui
allait jusqu'à son oreille. Il s'égosillait « Ils arrivent ! Ils sont
juste à la porte du super marché !! Ils sont en train de tout casser
! »
On aurait pu entendre une mouche voler. Puis ce fut la ruée, TOUT
LE MONDE courait, poussait femmes et enfants, cherchant à atteindre sa
voiture dans le parking à l'extérieur. Et là je parle de panique
incontrôlable, des gens se rentrant dedans comme s'ils n'en avaient
rien à foutre des autres et ne se préoccupaient que d'eux-mêmes. Un
gars en Subaru démarra en trombe et défonça la barrière en explosant
carrément la cabine du péage. Tous les autres le suivirent pour sortir.
Il y avait des voitures qui se percutaient comme les autos tamponneuses
à la foire, personne ne s'en souciait, tout le monde voulait sortir
dans la rue et s'enfuir.
Quand nous arrivâmes enfin sur l'autoroute, je détournais un
instant les yeux de la route pour la première fois depuis qu'on avait
quitté Rodeo Drive. Derrière nous, à l'horizon, on eut dit que les feux
de l'enfer consumaient la moitié de la ville. Ma femme pleurait, elle
pensait que c'était la fin du monde.
Sur le chemin de la maison, nous vîmes tout un tas de trucs
aberrants. Comme en plein milieu de la route un homme d'affaires assit
sur son porte-document, avec du sang maculant ses vêtements et un
garrot improvisé. Une horde de noirs entourant un couple, a priori des
touristes, arrachant littéralement un par un les habits de la femme. Un
sans-abri au coin de Sunset Boulevard brandissant un bout de carton où
était écrit « REPENTEZ-VOUS MAINTENANT OU SOYEZ DAMNÉ EN ENFER. » Des
gens courant de partout avec des caddies bondés de marchandises ou de
biens volés. La fumée nous obligea à couper la ventilation extérieure
de la voiture et à fonctionner en circuit fermé.
Nous stoppions à chaque feu rouge jusqu'à ce que je réalise que
très peu de personnes respectaient la signalisation, et que si nous
restions ainsi un moment à l'arrêt nous risquions d'être accidentés. Je
luttais de toutes mes forces pour garder mon calme et dans la foulée
éviter que ma femme ne panique, mais j'avais bien du mal à me
convaincre que je ne rêvais pas. Je me disais que c'était un de ces
rêves hypnotiques où quelque chose d'incongru finirait par se produire,
alors je réaliserai que ce n'était qu'un cauchemar, les choses
deviendraient irrationnelles et je me réveillerai. Je pensais bien
qu'il y aurait des émeutes là-bas à South Central comme à Watts
(note : l'arrestation d'un conducteur noir ivrogne entraîna six jours d'émeutes dans le quartier de Watts en 1965)
, que ce serait chaud, mais jamais que cela gagnerait la ville entière, aussi rapidement. C'était ce que je croyais à l'époque.
terrifiante expérience de ma vie. En regardant par hasard la dernière
version de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS à la télé le mois dernier, cet
événement a resurgi à la surface — pour moi ce film n'était qu'un
immense flash-back.
Tu vois Solsys, je faisais partie de l'équipe de sécurité du très chic Rodeo Drive
(note : un boulevard de Beverly Hills où s'alignent des boutiques de grand luxe)
quant l'émeute a commencé. Je savais que le verdict de
l'affaire Rodney King allait tomber et que les choses risquaient de se
gâter, aussi je m'y étais préparé tant bien que mal, en stockant des
vivres et en achetant quelques boîtes de munitions. À ce moment-là, je
n'étais pas encore un vrai survivaliste, je commençais juste à
développer une sorte d'instinct de préservation, un peu comme un début
de paranoïa... J'en connaissais assez sur l'histoire des États-Unis
pour en déduire ce que les noirs allaient faire s'ils n'approuvaient
pas le verdict du procès. Il suffisait d'extrapoler le comportement
qu'ils adoptent depuis des décennies en de pareils cas. Pourtant, un
peu avant les émeutes, 99,999% des personnes à qui j'avais dit de faire
attention à ce qui risquait d'arriver avaient réagi de façon aussi
stupide et aveugle qu'on le dit ici sur ce forum quand on parle de la
grosse majorité amorphe des gens.
Le gars moyen est inconscient de la fragilité du cocon de notre
monde civilisé et il ne s'en rend compte que trop tard, quand tout
s'effondre autour de lui. Et je dois avouer que moi-même j'étais dans
ce cas avant les émeutes.
Mais ces événements ont complètement chamboulé ma perception du
monde, au point que je ne serai plus jamais le même. Je dirais que ces
émeutes ont profondément modifié ma personnalité et depuis c'est comme
si j'avais atteint un autre niveau de conscience. Dès lors je n'ai
jamais totalement quitté cet état de vigilance dû aux décharges
d'adrénaline, et après ça je ne suis jamais retourné dans le troupeau
de cette masse de gens endormis par les médias.
Pour en revenir au sujet principal, ce jour-là j'étais en train de discuter avec cette pouf connue sous le nom de Pia Zadora,
une starlette de second plan qui a tourné dans des films érotiques
minables et qui a la réputation d'avoir couché avec à peu près tous les
acteurs et beaucoup d'actrices d'Hollywood. Elle était venue me
demander de l'aide au sujet de l'ascenseur qui descend au parking, et
qui ne fonctionnait plus. Je contactais à la radio mon supérieur pour
demander pourquoi les ascenseurs étaient bloqués et il me répondit
d'une voix bizarre, effrayée : « On coupe tout. Fait rapido une
dernière ronde et au passage verrouille toutes les issues. Quand tu as
terminé, tu es en congé pour le reste de la journée, rentre chez toi.
On va être relayé par un groupe privé lourdement armé qui va bientôt
arriver de Beverly Hills.» Je demandais quel était le problème. Pia Zadora
me regardait avec méfiance, comme si elle pensait qu'on avait arrangé
un canular. « Écoute Cleve, y'a de drôles de trucs qui sont en train de
se passer. Apparemment il y a des émeutes qui éclatent à l'improviste,
un peu partout, à cause du verdict de Simi Valley
(note : l'agglomération où étaient jugés les policiers accusés d'avoir frappé Rodney King)
. Ferme tout et rentre immédiatement chez toi.» J'indiquais à Pia Zadora le chemin par la cage d'escalier et l'accompagnais jusqu'au parking, puis je terminais ma ronde comme on me l'avait demandé.
Je devais retrouver ma femme à Soup Plantation, un restaurant bien connu
en bas de la rue. Je n'arrivais pas à l'avoir sur le portable. Quand
j'arrivais enfin et garais la voiture, je sentis mon estomac se nouer
en constatant la discordance entre le luxe du centre commercial
(note : le complexe commercial dont parle l'auteur regroupe supermarché, galerie marchande et restaurants)
et le regard apeuré des gens présents, une expression terrible
que je n'avais jamais vue auparavant. Dans le restaurant la musique
d'ambiance était tellement monotone qu'elle ne cadrait plus avec ce
qu'on voyait au dehors par les baies vitrées : des voitures en feu, des
véhicules de police et des gens qui courraient dans tous les sens.
J'avais prévu de manger rapidement un morceau avec ma femme puis de
rentrer à la maison, car il me semblait inconcevable qu'une telle chose
puisse arriver, et en fait c'était pire que tout ce que j'avais pu
imaginer. Je croyais que South Central (note : ghetto noir ultra-violent) était tellement loin de nous, en fait la jungle urbaine n'était qu'à cinq minutes au coin de la rue.
Les gens dans le restaurant regardaient les reportages du journal
télévisé, qui s'enchaînaient et devenaient de plus en plus alarmant,
montrant un nouvel immeuble incendié toutes les trente secondes. Je
tentais de conserver un air calme et expliquais à mon épouse ce qui se
passait.
Tout d'un coup, une femme dans le restaurant se mit à hurler. Un
gars tomba son plateau et la soupe se répandit au sol. Un homme se
tenait dans l'embrasure de la porte du Soup Plantation, chancelant. Un
flot de sang ruisselait de son front, barré d'une sale entaille qui
allait jusqu'à son oreille. Il s'égosillait « Ils arrivent ! Ils sont
juste à la porte du super marché !! Ils sont en train de tout casser
! »
On aurait pu entendre une mouche voler. Puis ce fut la ruée, TOUT
LE MONDE courait, poussait femmes et enfants, cherchant à atteindre sa
voiture dans le parking à l'extérieur. Et là je parle de panique
incontrôlable, des gens se rentrant dedans comme s'ils n'en avaient
rien à foutre des autres et ne se préoccupaient que d'eux-mêmes. Un
gars en Subaru démarra en trombe et défonça la barrière en explosant
carrément la cabine du péage. Tous les autres le suivirent pour sortir.
Il y avait des voitures qui se percutaient comme les autos tamponneuses
à la foire, personne ne s'en souciait, tout le monde voulait sortir
dans la rue et s'enfuir.
Quand nous arrivâmes enfin sur l'autoroute, je détournais un
instant les yeux de la route pour la première fois depuis qu'on avait
quitté Rodeo Drive. Derrière nous, à l'horizon, on eut dit que les feux
de l'enfer consumaient la moitié de la ville. Ma femme pleurait, elle
pensait que c'était la fin du monde.
Sur le chemin de la maison, nous vîmes tout un tas de trucs
aberrants. Comme en plein milieu de la route un homme d'affaires assit
sur son porte-document, avec du sang maculant ses vêtements et un
garrot improvisé. Une horde de noirs entourant un couple, a priori des
touristes, arrachant littéralement un par un les habits de la femme. Un
sans-abri au coin de Sunset Boulevard brandissant un bout de carton où
était écrit « REPENTEZ-VOUS MAINTENANT OU SOYEZ DAMNÉ EN ENFER. » Des
gens courant de partout avec des caddies bondés de marchandises ou de
biens volés. La fumée nous obligea à couper la ventilation extérieure
de la voiture et à fonctionner en circuit fermé.
Nous stoppions à chaque feu rouge jusqu'à ce que je réalise que
très peu de personnes respectaient la signalisation, et que si nous
restions ainsi un moment à l'arrêt nous risquions d'être accidentés. Je
luttais de toutes mes forces pour garder mon calme et dans la foulée
éviter que ma femme ne panique, mais j'avais bien du mal à me
convaincre que je ne rêvais pas. Je me disais que c'était un de ces
rêves hypnotiques où quelque chose d'incongru finirait par se produire,
alors je réaliserai que ce n'était qu'un cauchemar, les choses
deviendraient irrationnelles et je me réveillerai. Je pensais bien
qu'il y aurait des émeutes là-bas à South Central comme à Watts
(note : l'arrestation d'un conducteur noir ivrogne entraîna six jours d'émeutes dans le quartier de Watts en 1965)
, que ce serait chaud, mais jamais que cela gagnerait la ville entière, aussi rapidement. C'était ce que je croyais à l'époque.
Dernière édition par le Ven 16 Nov 2007 - 8:03, édité 1 fois
Andros- Membre fondateur
- Nombre de messages : 1138
Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Quand nous nous engageâmes dans notre allée de
Martin Way ce fut comme si d'un coup je voyais le monde tel qu'il était
avec un regard neuf. Notre maison était sur Sunset Boulevard
(note : une artère qui passe entre le riche Hollywood et de l'autre côté des quartiers plus populaires)
, près d'un passage qui débouchait de chaque côté sur une grand-route.
Ce n'était pas un bon emplacement pour faire face à cette situation
apocalyptique. C'était comme si mes yeux étaient dotés d'une vision à
rayons X lorsque nous ouvrîment la porte de devant. Notre appartement
était tellement vulnérable, notre porte était en aggloméré : du carton
et de la colle. N'importe quel homme de plus de 90 Kg pourrait arracher
cette porte de ses gongs. Je me rendis compte tout à coup que je vivais
dans un aquarium avec de larges fenêtres qui donnaient sur le jardin de
devant. Comme la plupart des gens, je n'y avais pas prêté attention
jusqu'à cet instant précis. Toute ma vie, je n'avais été qu'un
somnambule.
La première chose que fit ma femme fut de se ruer sur la télévision. Moi j'avais sorti mon Desert Eagle
(note : un pistolet de gros calibre)
du placard et je fis aussitôt le tour de la maison pour
m'assurer que toutes les portes et les fenêtres étaient closes. Puis je
retournais au salon et écoutais un petit moment les infos avec ma
femme, alors que les derniers rayons du soleil disparaissaient derrière
les rideaux. La nuit tombait. Quoi qu'à la télé on eût dit que personne
ne se retrouverait dans l'obscurité, car la moitié des immeubles de la
ville brûlaient.
Je tremblais. On pouvait entendre des voix fuser au dehors,
certaines vibrant de peur, d'autres de colère. J'observais la rue à
travers les rideaux et ne pus voir que des ombres passer sur le
trottoir. J'éteignis la lumière du porche. Je n'avais aucune envie de
sortir, je me disais qu'il suffirait de garder les rideaux tirés et
personne ne se rendrait compte qu'on était là. J'étais obnubilé par
l'envie de me ruer vers une porte solide, au fond d'une cave, où nous
nous barricaderions avec le soulagement d'avoir trouvé un lieu sûr,
avec de la nourriture, de l'eau et de la lumière. Malheureusement, il
n'y avait aucune cave à l'entour. Nous vivions dans une maison
préfabriquée en polystyrène qui pouvait être démolie à mains nues par
n'importe qui en ressentirait l'envie. Seul un parfait abrutit aurait
pu vivre sans soucis dans une maison comme celle-là, en étant tellement
à la masse qu'il serait difficile de prétendre qu'il fut conscient de
ses actes. Je jetais un oeil dans la cuisine aux pitoyables provisions
que j'avais entreposé pour me prémunir contre ces « émeutes »...
quelques boîtes de soupe, deux bidons d'eau, une lampe de poche bon
marché. Je m'étais fourvoyé dans mes prévisions.
Quand je retournai au salon et regardai les reportages à la télé,
j'eus une information importante : apparemment la police brillait par
son absence, le 911
(note : nº de téléphone de la police)
ne répondait pas et le gouvernement avait complètement renoncé
à jouer son rôle et à maintenir l'ordre. Les journalistes répétaient
que la police attendait l'arrivée de la Garde Nationale. Cela me prit
un long moment avant de décrypter ce qu'ils sous-entendaient. La police
restait cantonnée dans les commissariats, elle n'interviendrait pas.
Nous étions livrés à nous même, seuls.
Ma femme finit par s'endormir sur le canapé aux alentours de
minuit. Moi je ne fermais pas l'oeil de la nuit et restait tout le
temps devant la télévision, buvant café sur café et observant l'avancée
des mutins dans notre direction, un pâté de maisons après l'autre
depuis South Central. Périodiquement, des vues d'hélicoptère filmaient
de nouveaux immeubles en flammes, à un rythme toujours croissant comme
par magie. À aucun moment ils n'ont montré des gens qui s'éloignaient
des maisons, des incendiaires... simplement les immeubles qui
s'embrasaient comme de petits soleils, les uns après les autres, en une
lente procession vers Sunset Boulevard. On aurait cru notre planète
envahie par des extraterrestres faits de feu.
Martin Way ce fut comme si d'un coup je voyais le monde tel qu'il était
avec un regard neuf. Notre maison était sur Sunset Boulevard
(note : une artère qui passe entre le riche Hollywood et de l'autre côté des quartiers plus populaires)
, près d'un passage qui débouchait de chaque côté sur une grand-route.
Ce n'était pas un bon emplacement pour faire face à cette situation
apocalyptique. C'était comme si mes yeux étaient dotés d'une vision à
rayons X lorsque nous ouvrîment la porte de devant. Notre appartement
était tellement vulnérable, notre porte était en aggloméré : du carton
et de la colle. N'importe quel homme de plus de 90 Kg pourrait arracher
cette porte de ses gongs. Je me rendis compte tout à coup que je vivais
dans un aquarium avec de larges fenêtres qui donnaient sur le jardin de
devant. Comme la plupart des gens, je n'y avais pas prêté attention
jusqu'à cet instant précis. Toute ma vie, je n'avais été qu'un
somnambule.
La première chose que fit ma femme fut de se ruer sur la télévision. Moi j'avais sorti mon Desert Eagle
(note : un pistolet de gros calibre)
du placard et je fis aussitôt le tour de la maison pour
m'assurer que toutes les portes et les fenêtres étaient closes. Puis je
retournais au salon et écoutais un petit moment les infos avec ma
femme, alors que les derniers rayons du soleil disparaissaient derrière
les rideaux. La nuit tombait. Quoi qu'à la télé on eût dit que personne
ne se retrouverait dans l'obscurité, car la moitié des immeubles de la
ville brûlaient.
Je tremblais. On pouvait entendre des voix fuser au dehors,
certaines vibrant de peur, d'autres de colère. J'observais la rue à
travers les rideaux et ne pus voir que des ombres passer sur le
trottoir. J'éteignis la lumière du porche. Je n'avais aucune envie de
sortir, je me disais qu'il suffirait de garder les rideaux tirés et
personne ne se rendrait compte qu'on était là. J'étais obnubilé par
l'envie de me ruer vers une porte solide, au fond d'une cave, où nous
nous barricaderions avec le soulagement d'avoir trouvé un lieu sûr,
avec de la nourriture, de l'eau et de la lumière. Malheureusement, il
n'y avait aucune cave à l'entour. Nous vivions dans une maison
préfabriquée en polystyrène qui pouvait être démolie à mains nues par
n'importe qui en ressentirait l'envie. Seul un parfait abrutit aurait
pu vivre sans soucis dans une maison comme celle-là, en étant tellement
à la masse qu'il serait difficile de prétendre qu'il fut conscient de
ses actes. Je jetais un oeil dans la cuisine aux pitoyables provisions
que j'avais entreposé pour me prémunir contre ces « émeutes »...
quelques boîtes de soupe, deux bidons d'eau, une lampe de poche bon
marché. Je m'étais fourvoyé dans mes prévisions.
Quand je retournai au salon et regardai les reportages à la télé,
j'eus une information importante : apparemment la police brillait par
son absence, le 911
(note : nº de téléphone de la police)
ne répondait pas et le gouvernement avait complètement renoncé
à jouer son rôle et à maintenir l'ordre. Les journalistes répétaient
que la police attendait l'arrivée de la Garde Nationale. Cela me prit
un long moment avant de décrypter ce qu'ils sous-entendaient. La police
restait cantonnée dans les commissariats, elle n'interviendrait pas.
Nous étions livrés à nous même, seuls.
Ma femme finit par s'endormir sur le canapé aux alentours de
minuit. Moi je ne fermais pas l'oeil de la nuit et restait tout le
temps devant la télévision, buvant café sur café et observant l'avancée
des mutins dans notre direction, un pâté de maisons après l'autre
depuis South Central. Périodiquement, des vues d'hélicoptère filmaient
de nouveaux immeubles en flammes, à un rythme toujours croissant comme
par magie. À aucun moment ils n'ont montré des gens qui s'éloignaient
des maisons, des incendiaires... simplement les immeubles qui
s'embrasaient comme de petits soleils, les uns après les autres, en une
lente procession vers Sunset Boulevard. On aurait cru notre planète
envahie par des extraterrestres faits de feu.
Andros- Membre fondateur
- Nombre de messages : 1138
Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Vers 6 heures du matin, je me suis hasardé à
l'extérieur au moment où le soleil se levait. La moitié de l'horizon
était masquée par une colonne mouvante de fumée noirâtre qui
ressemblait à une gravure de l'Ancien Testament. Elle était haute de
130 Km et atteignait la couche supérieure de l'atmosphère.
Ce matin là, aux actualités, tous les journalistes essayaient
désespérément de convaincre les spectateurs qu'un sursaut de raison
calmerait les esprits et ils affirmaient que tout rentrerait bientôt
dans l'ordre, mais ce ne fut jamais très convainquant car ils
alternaient leur blabla avec des brèves sur les flics barricadés dans
leur commissariat en train de bouffer des donuts
(note : les policiers sont souvent caricaturés en train de manger ces beignets)
, de regarder la télé et de se lamenter en disant que ce qui arrivait était affreux, que quelqu'un devait faire quelque chose.
Plein d'experts et autant de présentateurs nous assuraient que la nuit
précédente avait été la pire et que c'était terminé. Je montais alors
sur le toit de ma maison pour observer ce qui se passait vers le sud —
j'eus la mauvaise impression que ce n'était que le début, pas la fin.
Mon sentiment fut on ne peut plus exact. Ça n'avait été que les
prémices de la tempête qui approchait.
Je passais un revolver à ma femme, refermais la porte d'entrée et
fis un saut au supermarché dès son ouverture. Je me retrouvai au milieu
d'une foule qui se bousculait pour entrer et s'emparer d'autant de
provisions qu'il était possible d'emporter. Cette fois je ne me
trompais pas et j'achetais exactement ce dont nous avions besoin...
lait en poudre, denrées de base comme des haricots et du maïs, du
corned-beef, 30 litres d'eau minérale. Il y avait peu de caisses
ouvertes et j'entendis le gérant se lamenter que beaucoup d'employés ne
viendraient pas travailler. Il y avait de l'électricité dans l'air,
comme avant un orage. Chacun voulait retourner à la maison avec un
stock de provisions et s'enfermer à double tour. Un gars voulait que je
lui donne un gros paquet de piles « D » que j'avais déniché derrière
l'étalage vide, je me contentais de le fixer jusqu'à ce qu'il la ferme
et tourne les talons. Un vieux bonhomme qui attendait dans la même file
que moi se focalisait sur sa radio, il suivait les nouvelles avec un
écouteur, en marmonnant des trucs au sujet du « pillage ». À ce
moment-là, je ne savais pas encore de quoi il parlait.
Je fis la queue pendant trente bonnes minutes à l'armurerie pour
tenter d'acheter des cartouches supplémentaires, mais l'ambiance y
était très tendue et particulièrement surréaliste. Il y avait plein de
gars qui cherchaient à acheter des flingues aux tireurs qui
poireautaient dans la file, parce que l'armurier leur avait ressorti la
loi sur la période de vérification de trente jours que la majorité des
gens avait voté au référendum : il leur avait expliqué qu'ils pouvaient
sans problème faire une demande pour obtenir un permis de détention
mais qu'il était impossible d'emporter une arme avant le délai légal et
l'approbation des autorités. Alors ces gus venaient mendier des armes
pour protéger leur famille, avec de pathétiques suppliques qui vous
fendent le coeur si vous les écoutez. C'est alors que passa un break
plein de jeunes noirs, cette saloperie de rap à fond, tout le monde
dans la file avait les nerfs à vif en pensant qu'ils allaient
mitrailler dans le tas et allumer tous les blancs qui attendaient
devant le magasin. La bagnole finit par disparaître au loin. J'en eus
assez et rentrais bredouille à la maison, par chance j'avais acheté
quelques munitions la semaine avant ces émeutes.
l'extérieur au moment où le soleil se levait. La moitié de l'horizon
était masquée par une colonne mouvante de fumée noirâtre qui
ressemblait à une gravure de l'Ancien Testament. Elle était haute de
130 Km et atteignait la couche supérieure de l'atmosphère.
Ce matin là, aux actualités, tous les journalistes essayaient
désespérément de convaincre les spectateurs qu'un sursaut de raison
calmerait les esprits et ils affirmaient que tout rentrerait bientôt
dans l'ordre, mais ce ne fut jamais très convainquant car ils
alternaient leur blabla avec des brèves sur les flics barricadés dans
leur commissariat en train de bouffer des donuts
(note : les policiers sont souvent caricaturés en train de manger ces beignets)
, de regarder la télé et de se lamenter en disant que ce qui arrivait était affreux, que quelqu'un devait faire quelque chose.
Plein d'experts et autant de présentateurs nous assuraient que la nuit
précédente avait été la pire et que c'était terminé. Je montais alors
sur le toit de ma maison pour observer ce qui se passait vers le sud —
j'eus la mauvaise impression que ce n'était que le début, pas la fin.
Mon sentiment fut on ne peut plus exact. Ça n'avait été que les
prémices de la tempête qui approchait.
Je passais un revolver à ma femme, refermais la porte d'entrée et
fis un saut au supermarché dès son ouverture. Je me retrouvai au milieu
d'une foule qui se bousculait pour entrer et s'emparer d'autant de
provisions qu'il était possible d'emporter. Cette fois je ne me
trompais pas et j'achetais exactement ce dont nous avions besoin...
lait en poudre, denrées de base comme des haricots et du maïs, du
corned-beef, 30 litres d'eau minérale. Il y avait peu de caisses
ouvertes et j'entendis le gérant se lamenter que beaucoup d'employés ne
viendraient pas travailler. Il y avait de l'électricité dans l'air,
comme avant un orage. Chacun voulait retourner à la maison avec un
stock de provisions et s'enfermer à double tour. Un gars voulait que je
lui donne un gros paquet de piles « D » que j'avais déniché derrière
l'étalage vide, je me contentais de le fixer jusqu'à ce qu'il la ferme
et tourne les talons. Un vieux bonhomme qui attendait dans la même file
que moi se focalisait sur sa radio, il suivait les nouvelles avec un
écouteur, en marmonnant des trucs au sujet du « pillage ». À ce
moment-là, je ne savais pas encore de quoi il parlait.
Je fis la queue pendant trente bonnes minutes à l'armurerie pour
tenter d'acheter des cartouches supplémentaires, mais l'ambiance y
était très tendue et particulièrement surréaliste. Il y avait plein de
gars qui cherchaient à acheter des flingues aux tireurs qui
poireautaient dans la file, parce que l'armurier leur avait ressorti la
loi sur la période de vérification de trente jours que la majorité des
gens avait voté au référendum : il leur avait expliqué qu'ils pouvaient
sans problème faire une demande pour obtenir un permis de détention
mais qu'il était impossible d'emporter une arme avant le délai légal et
l'approbation des autorités. Alors ces gus venaient mendier des armes
pour protéger leur famille, avec de pathétiques suppliques qui vous
fendent le coeur si vous les écoutez. C'est alors que passa un break
plein de jeunes noirs, cette saloperie de rap à fond, tout le monde
dans la file avait les nerfs à vif en pensant qu'ils allaient
mitrailler dans le tas et allumer tous les blancs qui attendaient
devant le magasin. La bagnole finit par disparaître au loin. J'en eus
assez et rentrais bredouille à la maison, par chance j'avais acheté
quelques munitions la semaine avant ces émeutes.
Andros- Membre fondateur
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Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
De retour, je vissais aussitôt des barres de
sécurité aux portes de devant et de derrière, et fixais des renforts au
cas où quelqu'un aurait tenté de les forcer.
Puis j'allumais de nouveau la télé. L'espoir que cette nouvelle
journée accompagnerait le retour au calme s'était complètement évanoui.
Il y avait des foules plus denses que dans les épopées bibliques, qui
envahissaient les parkings de tous les supermarchés de La Cienega
(note : boulevard entre Beverly Hills et Hollywood)
et dérobaient tout ce qui n'était pas solidement ancré au sol.
Tous ceux qui ont vu les images peuvent témoigner que la plupart
d'entre eux étaient les nouveaux immigrés mexicains aisés, pas les
« pauvres noirs opprimés des banlieues. »
Ces gars, qui la veille faisaient encore le jardinage dans les
villas huppées, profitaient du chaos ambiant pour tomber le masque :
sachant maintenant que la police n'interviendrait pas, ils grouillaient
comme des prédateurs. Ils dévalisaient systématiquement les commerces
de la côte ouest, emportant tout ce qui dépassait la taille d'une
punaise — et ils faisaient ça ouvertement, défiant les caméras de
télévision qui les filmaient depuis les hélicoptères.
C'était hallucinant de les voir déferler dans les magasins et
ressortir comme des petites fourmis chargées de colis. Le temps avait
filé sans que je ne m'en aperçoive et c'était bientôt midi.
L'après-midi, j'arrosais le toit pour limiter les risques
d'incendie au cas où des émeutiers qui passeraient par l'allée jettent
un cocktail Molotov sur la maison. Certains voisins en faisaient autant
(note : en Amérique du Nord les maisons sont souvent construites en
bois et n'ont pas de volets au fenêtres, ce qui explique leur
vulnérabilité aux incendies et aux catastrophes naturelles)
.
Un indécrottable gauchiste qui habitait en face, un petit mec avec
une barbiche à la Trotski et une boucle d'oreille, vint m'offrir un
chèque en blanc pour que je lui prête mon pistolet .22 LR tant que
dureraient les émeutes. Il me raconta que sa copine était tellement
effrayée qu'elle n'arrivait plus à dormir et il voulait lui redonner un
sentiment de sécurité. Deux semaines auparavant, ce guignol m'avait
fait tout un laïus sur les dangers de la possession d'armes à feu par
des particuliers. Dédaigneux, je lui répondis qu'il n'avait qu'à aller
dans une armurerie s'il avait besoin d'une arme. Il se morfondit « J'ai
déjà essayé, mais il y a une période d'attente de 90 jours ! » Je
répliquais « Vous n'avez vraiment pas de chance, si j'ose dire.
Remarquez, c'est d'une ironie... C'est ce qu'on appelle se faire
prendre à son propre piège. » C'était véridique. Mais lui, l'ironie de
sa situation ne l'amusait pas. C'était un gars émotif et là il
découvrait la peur, peut-être pour la première fois de sa misérable
vie. Ah, que le passage du rêve à la réalité est difficile pour le
gauchiste de base.
J'entourais ma propriété avec du barbelé rouillé, là où il n'y
avait qu'un simple fil de clôture. C'était la seule mesure valable pour
rendre notre maison de poupée un peu mieux protégée. Je plaçais aussi
des tessons de bouteille aux entrées et verrouillais le portail de
l'intérieur avec des cadenas. Ma femme sortit pour m'apporter à manger
pendant que je travaillais et elle me brocarda comme d'habitude. Pas
méchamment, elle était juste amusée de voir à quel point je
m'investissais à la tâche.
Le locataire précédent avait laissé traîner du fil barbelé, une
demi-douzaine de pièges à nuisibles et une boîte avec des clous. Dire
que la semaine dernière je m'étais plaint au propriétaire au sujet de
ce gros rouleau de barbelés rouillé abandonné dans le garage. Je
dissimulais les pièges dans les broussailles de l'autre côté des
barrières, parce qu'il s'agissait des coins où un casseur trouverait
des prises pour enjamber la clôture et pénétrer sur notre terrain. Puis
je mis ma femme à contribution pour fabriquer des caltrops avec des
clous et du fil métallique. En deux heures on en avait assemblé deux
douzaines et je répandis ces caltrops sur la pelouse de devant, les
masquant avec des brins d'herbe. Je n'avais jamais fabriqué de caltrop
jusqu'alors, et je ressentis de la satisfaction à y parvenir.
sécurité aux portes de devant et de derrière, et fixais des renforts au
cas où quelqu'un aurait tenté de les forcer.
Puis j'allumais de nouveau la télé. L'espoir que cette nouvelle
journée accompagnerait le retour au calme s'était complètement évanoui.
Il y avait des foules plus denses que dans les épopées bibliques, qui
envahissaient les parkings de tous les supermarchés de La Cienega
(note : boulevard entre Beverly Hills et Hollywood)
et dérobaient tout ce qui n'était pas solidement ancré au sol.
Tous ceux qui ont vu les images peuvent témoigner que la plupart
d'entre eux étaient les nouveaux immigrés mexicains aisés, pas les
« pauvres noirs opprimés des banlieues. »
Ces gars, qui la veille faisaient encore le jardinage dans les
villas huppées, profitaient du chaos ambiant pour tomber le masque :
sachant maintenant que la police n'interviendrait pas, ils grouillaient
comme des prédateurs. Ils dévalisaient systématiquement les commerces
de la côte ouest, emportant tout ce qui dépassait la taille d'une
punaise — et ils faisaient ça ouvertement, défiant les caméras de
télévision qui les filmaient depuis les hélicoptères.
C'était hallucinant de les voir déferler dans les magasins et
ressortir comme des petites fourmis chargées de colis. Le temps avait
filé sans que je ne m'en aperçoive et c'était bientôt midi.
L'après-midi, j'arrosais le toit pour limiter les risques
d'incendie au cas où des émeutiers qui passeraient par l'allée jettent
un cocktail Molotov sur la maison. Certains voisins en faisaient autant
(note : en Amérique du Nord les maisons sont souvent construites en
bois et n'ont pas de volets au fenêtres, ce qui explique leur
vulnérabilité aux incendies et aux catastrophes naturelles)
.
Un indécrottable gauchiste qui habitait en face, un petit mec avec
une barbiche à la Trotski et une boucle d'oreille, vint m'offrir un
chèque en blanc pour que je lui prête mon pistolet .22 LR tant que
dureraient les émeutes. Il me raconta que sa copine était tellement
effrayée qu'elle n'arrivait plus à dormir et il voulait lui redonner un
sentiment de sécurité. Deux semaines auparavant, ce guignol m'avait
fait tout un laïus sur les dangers de la possession d'armes à feu par
des particuliers. Dédaigneux, je lui répondis qu'il n'avait qu'à aller
dans une armurerie s'il avait besoin d'une arme. Il se morfondit « J'ai
déjà essayé, mais il y a une période d'attente de 90 jours ! » Je
répliquais « Vous n'avez vraiment pas de chance, si j'ose dire.
Remarquez, c'est d'une ironie... C'est ce qu'on appelle se faire
prendre à son propre piège. » C'était véridique. Mais lui, l'ironie de
sa situation ne l'amusait pas. C'était un gars émotif et là il
découvrait la peur, peut-être pour la première fois de sa misérable
vie. Ah, que le passage du rêve à la réalité est difficile pour le
gauchiste de base.
J'entourais ma propriété avec du barbelé rouillé, là où il n'y
avait qu'un simple fil de clôture. C'était la seule mesure valable pour
rendre notre maison de poupée un peu mieux protégée. Je plaçais aussi
des tessons de bouteille aux entrées et verrouillais le portail de
l'intérieur avec des cadenas. Ma femme sortit pour m'apporter à manger
pendant que je travaillais et elle me brocarda comme d'habitude. Pas
méchamment, elle était juste amusée de voir à quel point je
m'investissais à la tâche.
Le locataire précédent avait laissé traîner du fil barbelé, une
demi-douzaine de pièges à nuisibles et une boîte avec des clous. Dire
que la semaine dernière je m'étais plaint au propriétaire au sujet de
ce gros rouleau de barbelés rouillé abandonné dans le garage. Je
dissimulais les pièges dans les broussailles de l'autre côté des
barrières, parce qu'il s'agissait des coins où un casseur trouverait
des prises pour enjamber la clôture et pénétrer sur notre terrain. Puis
je mis ma femme à contribution pour fabriquer des caltrops avec des
clous et du fil métallique. En deux heures on en avait assemblé deux
douzaines et je répandis ces caltrops sur la pelouse de devant, les
masquant avec des brins d'herbe. Je n'avais jamais fabriqué de caltrop
jusqu'alors, et je ressentis de la satisfaction à y parvenir.
Andros- Membre fondateur
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Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Une nouvelle fois le soleil se couchait et le
voisinage se vida, chacun se réfugiant dans sa maison. Je commençais à
me sentir comme le personnage de la nouvelle de Richard Matheson, « JE
SUIS UNE LÉGENDE », cherchant à rejoindre mon refuge avec mes
provisions avant que le soleil ne disparaisse et que les vampires
sortent. Les hélicoptères tournoyaient dans le ciel, on eût cru revivre
l'attaque sur la plage menée par Robert Duvall dans APOCALYPSE NOW.
Cette nuit fut un remake de la précédente, en dix fois pire.
Maintenant qu'ils avaient incendié la majeure partie de South Central,
ils cherchaient à tracer vers le nord en coupant par Sunset Boulevard.
J'avais eu la prémonition que des affrontements titanesques allaient se
produire lorsqu'ils avaient quitté le ghetto pour dévaster les
quartiers blancs le jour suivant.
Je grimpais sur le toit et essayais de viser différentes zones de la rue, en calant ma .203
(note : une carabine)
contre la gouttière, pour voir si j'avais une ligne de tir
dégagée au cas où on en viendrait jusque-là. Un hélicoptère de la
police passa au-dessus de moi et le pilote dût me remarquer avec la
carabine, mais lorsqu'il fit un second passage après avoir viré de
bord, j'avais planqué mon arme dans la gouttière avec les cartouches et
je les avais recouvertes de feuilles, et je faisais maintenant semblant
de balayer le toit pour qu'il pense qu'il avait vu un manche à balai et
non pas un fusil. Le plus étonnant dans tout ça, c'est que ce
comportement ne m'était pas familier et pourtant tout semblait
s'enchaîner par instinct. C'était comme si je commençais à découvrir
qu'une autre personne avait sommeillé en moi pendant 27 ans et que ces
émeutes avaient fait ressortir ma vraie nature. Je découvrais
progressivement que j'avais l'âme d'un survivaliste. C'était mon vrai
moi, ma vraie nature qui jaillissait au grand jour sous le coup du
stress.
Quand le soleil se coucha et que l'interminable nuit débuta, je
retournais dans la maison et poursuivais ma veille devant la télévision
avec une carafe pleine de café noir. Je n'avais pas dormi plus de deux
heures en deux jours, et je n'étais pas tant fatigué physiquement, mais
bien plus tendu par l'anxiété.
J'avais l'estomac barbouillé à force de boire du café toute la nuit
en regardant des immeubles brûler à la télévision, aussi je passais au
Coca-Cola vers les 3 heures du matin pour rester éveillé. Un litre plus
tard, j'essayais de fixer cette bouteille vide au crache-flamme de ma
.203 — en coupant un bout de plastique elle s'y ajusta parfaitement. Je
reposais mon arme en songeant que ce silencieux improvisé absorberait
une partie de la détonation si je devais monter sur le toit et canarder
des pillards depuis les positions que j'avais repérées la soirée
précédente.
La meilleure façon de résumer les actualités était de dire que les
portes de l'enfer s'étaient ouvertes sur Los Angeles. Les Coréens
assuraient eux-mêmes la défense de leur boutique en répliquant aux tirs
des pillards depuis les toitures, au lieu que ce soit la police qui
intervienne. La Garde Nationale était en chemin, ou un truc du genre
selon les reporters. Darryl Gates
(note : le chef de la police de Los Angeles lors de ces émeutes, qui mirent fin à sa carrière à ce poste)
répondait à des questions embarrassantes, du genre pourquoi la
police n'avait pas levé le petit doigt pendant trois jours alors que se
déroulaient les pires émeutes de l'histoire des États-Unis. Il se
contenta d'afficher un regard de merlan frit et de hausser les épaules.
De leur côté, réalisant qu'ils pouvaient opérer en toute impunité dans
cette ville livrée à l'anarchie, les pillards s'organisaient de mieux
en mieux. La suite des événements eut un apogée révélateur — chacun se
préparait à sauter le pas vers un univers qui n'avait plus rien à voir
avec le monde civilisé que nous connaissions.
voisinage se vida, chacun se réfugiant dans sa maison. Je commençais à
me sentir comme le personnage de la nouvelle de Richard Matheson, « JE
SUIS UNE LÉGENDE », cherchant à rejoindre mon refuge avec mes
provisions avant que le soleil ne disparaisse et que les vampires
sortent. Les hélicoptères tournoyaient dans le ciel, on eût cru revivre
l'attaque sur la plage menée par Robert Duvall dans APOCALYPSE NOW.
Cette nuit fut un remake de la précédente, en dix fois pire.
Maintenant qu'ils avaient incendié la majeure partie de South Central,
ils cherchaient à tracer vers le nord en coupant par Sunset Boulevard.
J'avais eu la prémonition que des affrontements titanesques allaient se
produire lorsqu'ils avaient quitté le ghetto pour dévaster les
quartiers blancs le jour suivant.
Je grimpais sur le toit et essayais de viser différentes zones de la rue, en calant ma .203
(note : une carabine)
contre la gouttière, pour voir si j'avais une ligne de tir
dégagée au cas où on en viendrait jusque-là. Un hélicoptère de la
police passa au-dessus de moi et le pilote dût me remarquer avec la
carabine, mais lorsqu'il fit un second passage après avoir viré de
bord, j'avais planqué mon arme dans la gouttière avec les cartouches et
je les avais recouvertes de feuilles, et je faisais maintenant semblant
de balayer le toit pour qu'il pense qu'il avait vu un manche à balai et
non pas un fusil. Le plus étonnant dans tout ça, c'est que ce
comportement ne m'était pas familier et pourtant tout semblait
s'enchaîner par instinct. C'était comme si je commençais à découvrir
qu'une autre personne avait sommeillé en moi pendant 27 ans et que ces
émeutes avaient fait ressortir ma vraie nature. Je découvrais
progressivement que j'avais l'âme d'un survivaliste. C'était mon vrai
moi, ma vraie nature qui jaillissait au grand jour sous le coup du
stress.
Quand le soleil se coucha et que l'interminable nuit débuta, je
retournais dans la maison et poursuivais ma veille devant la télévision
avec une carafe pleine de café noir. Je n'avais pas dormi plus de deux
heures en deux jours, et je n'étais pas tant fatigué physiquement, mais
bien plus tendu par l'anxiété.
J'avais l'estomac barbouillé à force de boire du café toute la nuit
en regardant des immeubles brûler à la télévision, aussi je passais au
Coca-Cola vers les 3 heures du matin pour rester éveillé. Un litre plus
tard, j'essayais de fixer cette bouteille vide au crache-flamme de ma
.203 — en coupant un bout de plastique elle s'y ajusta parfaitement. Je
reposais mon arme en songeant que ce silencieux improvisé absorberait
une partie de la détonation si je devais monter sur le toit et canarder
des pillards depuis les positions que j'avais repérées la soirée
précédente.
La meilleure façon de résumer les actualités était de dire que les
portes de l'enfer s'étaient ouvertes sur Los Angeles. Les Coréens
assuraient eux-mêmes la défense de leur boutique en répliquant aux tirs
des pillards depuis les toitures, au lieu que ce soit la police qui
intervienne. La Garde Nationale était en chemin, ou un truc du genre
selon les reporters. Darryl Gates
(note : le chef de la police de Los Angeles lors de ces émeutes, qui mirent fin à sa carrière à ce poste)
répondait à des questions embarrassantes, du genre pourquoi la
police n'avait pas levé le petit doigt pendant trois jours alors que se
déroulaient les pires émeutes de l'histoire des États-Unis. Il se
contenta d'afficher un regard de merlan frit et de hausser les épaules.
De leur côté, réalisant qu'ils pouvaient opérer en toute impunité dans
cette ville livrée à l'anarchie, les pillards s'organisaient de mieux
en mieux. La suite des événements eut un apogée révélateur — chacun se
préparait à sauter le pas vers un univers qui n'avait plus rien à voir
avec le monde civilisé que nous connaissions.
Andros- Membre fondateur
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Le brasier s'était étendu de quelques zones
ponctuelles à l'ensemble de la ville, risquant désormais de jaillir
n'importe où sans prévenir. Les incendiaires utilisaient des produits
hautement inflammables capables de réduire en cendre un immeuble entier
en moins d'une demi-heure. Les maisons cramaient les unes après les
autres, en direct à la télévision, et finalement je reconnus des coins
situés seulement à quelques pâtés de maisons au sud de chez nous.
C'était ce que montraient encore les actualités, en plus des
décrets de loi martiale et de couvre-feu, lorsque je me réveillais ce
matin-là, l'odeur entêtante de la fumée imprégnant nos poumons. Ma
femme m'avoua qu'elle voulait boire du lait et croquer dans du pain
frais. Elle rejeta ma proposition d'utiliser du lait en poudre et de
tenter de préparer nous-mêmes du pain avec la farine que j'avais
achetée. Elle n'en aimait pas le goût. Elle me fit remarquer que les
rues étaient redevenues calmes en cette matinée. Les émeutiers étaient
probablement en train de dormir ailleurs... Elle m'assura que c'était
le meilleur moment pour foncer au Quick Mart et acheter de la
nourriture. J'ignore pourquoi, mais à ce moment-là cela me sembla
logique. J'allais vite découvrir que c'était une grossière erreur.
Je me préparais à y aller en emportant mon Desert Eagle mais elle
me fit une scène, craignant que la police me tire dessus s'ils me
voyaient avec une arme à la main, ou qu'on m'arrête dès que je mettrai
le pied dehors. Elle disait que le magasin n'était qu'à deux pâtés de
maisons et que je n'avais qu'à y aller en courant, acheter des
provisions fraîches et revenir en vitesse. Je me laissais convaincre et
abandonnais le Desert Eagle à la maison, estimant que ça ne valait pas
la peine de risquer de me faire flinguer par les flics pour un peu de
lait et de pain.
Je ne courus point, je marchai tranquillement le long de l'allée
alors que le soleil se levait. J'entendais les gazouillements des
oiseaux et quelques véhicules en feu au loin, mais à part ça les rues
semblaient désertes.
Quand je tournais à l'angle de la rue et aperçus enfin le Quick
Mart, un noir visiblement saoul d'une cinquantaine d'années s'avança en
titubant. « Vous avez trop longtemps tiré sur la corde pour profiter de
nous, enculé de blanc ! Regarde ce que vous récoltez ! Voilà ce qui
arrive quand on tire trop sur une corde ! Alors, ça te plaît ce bordel,
enfoiré de cul blanc ! »
Je me retournais alors qu'il me dépassait et désignais mon
entrejambe, lui faisant face tout en continuant d'avancer vers le
magasin. « Tire plutôt sur celle-là, mec, il m'en faut encore une
quinzaine de centimètres. Tu tires bien fort et tu m'en prépares un
bout bien solide, OK ? » On se dévisagea un moment avec des regards
haineux, puis il éclata d'un rire rauque et il poursuivit sa route en
clopinant.
Je ne vis plus âme qui vive jusqu'à ce que j'arrive devant le Quick
Mart. On aurait pu jurer qu'il était fermé comme tout le reste, avec
les lumières éteintes et une seule voiture garée en face. J'essayais de
pousser la porte à tout hasard et elle s'entrebâilla. Je rentrais en
demandant « Salut, il y a quelqu'un ici ? La porte était ouverte... »
ponctuelles à l'ensemble de la ville, risquant désormais de jaillir
n'importe où sans prévenir. Les incendiaires utilisaient des produits
hautement inflammables capables de réduire en cendre un immeuble entier
en moins d'une demi-heure. Les maisons cramaient les unes après les
autres, en direct à la télévision, et finalement je reconnus des coins
situés seulement à quelques pâtés de maisons au sud de chez nous.
C'était ce que montraient encore les actualités, en plus des
décrets de loi martiale et de couvre-feu, lorsque je me réveillais ce
matin-là, l'odeur entêtante de la fumée imprégnant nos poumons. Ma
femme m'avoua qu'elle voulait boire du lait et croquer dans du pain
frais. Elle rejeta ma proposition d'utiliser du lait en poudre et de
tenter de préparer nous-mêmes du pain avec la farine que j'avais
achetée. Elle n'en aimait pas le goût. Elle me fit remarquer que les
rues étaient redevenues calmes en cette matinée. Les émeutiers étaient
probablement en train de dormir ailleurs... Elle m'assura que c'était
le meilleur moment pour foncer au Quick Mart et acheter de la
nourriture. J'ignore pourquoi, mais à ce moment-là cela me sembla
logique. J'allais vite découvrir que c'était une grossière erreur.
Je me préparais à y aller en emportant mon Desert Eagle mais elle
me fit une scène, craignant que la police me tire dessus s'ils me
voyaient avec une arme à la main, ou qu'on m'arrête dès que je mettrai
le pied dehors. Elle disait que le magasin n'était qu'à deux pâtés de
maisons et que je n'avais qu'à y aller en courant, acheter des
provisions fraîches et revenir en vitesse. Je me laissais convaincre et
abandonnais le Desert Eagle à la maison, estimant que ça ne valait pas
la peine de risquer de me faire flinguer par les flics pour un peu de
lait et de pain.
Je ne courus point, je marchai tranquillement le long de l'allée
alors que le soleil se levait. J'entendais les gazouillements des
oiseaux et quelques véhicules en feu au loin, mais à part ça les rues
semblaient désertes.
Quand je tournais à l'angle de la rue et aperçus enfin le Quick
Mart, un noir visiblement saoul d'une cinquantaine d'années s'avança en
titubant. « Vous avez trop longtemps tiré sur la corde pour profiter de
nous, enculé de blanc ! Regarde ce que vous récoltez ! Voilà ce qui
arrive quand on tire trop sur une corde ! Alors, ça te plaît ce bordel,
enfoiré de cul blanc ! »
Je me retournais alors qu'il me dépassait et désignais mon
entrejambe, lui faisant face tout en continuant d'avancer vers le
magasin. « Tire plutôt sur celle-là, mec, il m'en faut encore une
quinzaine de centimètres. Tu tires bien fort et tu m'en prépares un
bout bien solide, OK ? » On se dévisagea un moment avec des regards
haineux, puis il éclata d'un rire rauque et il poursuivit sa route en
clopinant.
Je ne vis plus âme qui vive jusqu'à ce que j'arrive devant le Quick
Mart. On aurait pu jurer qu'il était fermé comme tout le reste, avec
les lumières éteintes et une seule voiture garée en face. J'essayais de
pousser la porte à tout hasard et elle s'entrebâilla. Je rentrais en
demandant « Salut, il y a quelqu'un ici ? La porte était ouverte... »
Andros- Membre fondateur
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Il faisait sombre dans le magasin, à
l'exception des lumières des banques réfrigérées au fond. L'espace d'un
instant je crus entendre un bruit à droite, vers le coin où il y avait
la librairie, noyée dans l'obscurité, mais avant que je ne m'en
préoccupe quelqu'un me fit un signe à la caisse, plus loin sur la
gauche.
Un gars à peine majeur, très mince et visiblement anxieux, me fit signe « Hé ! Approchez. »
J'avançais jusqu'au comptoir en traversant les rayons, au milieu de
verre cassé et de sacs éventrés. Le commis ne portait pas d'uniforme et
bien qu'il fut tendu, il sourit du mieux qu'il put, mais cela ne me
rendit au contraire que plus nerveux car je comprenais que quelque
chose lui faisait sacrément peur.
« Écoutez, normalement on ne devrait pas être ouvert, »
murmura-t-il, tout en rangeant des papiers sur le comptoir, « Je suis
venu uniquement parce que mon patron m'a demandé de récupérer des
documents dans le bureau puis de tirer le rideau. » Il jeta un coup
d'oeil vers le côté droit du magasin où, maintenant que je m'étais
habitué à l'obscurité, je pus distinguer quatre types debout en train
de feuilleter des magazines. « Ces gars m'ont emboîté de pas et ils ne
veulent plus partir. Bon, de quoi avez-vous besoin ? » finit-il par me
demander.
« Je veux juste un peu de lait, du pain et du beurre, et aussi
quelque chose de doux, comme des bonbons pour la gorge, c'est possible
? » répondis-je doucement.
« Pourriez-vous m'aider à virer ces types ? Vous vous êtes costaud,
vous êtes un agent de sécurité non ? » Je réalisais tout à coup que je
n'avais pas changé de vêtements depuis que j'avais quitté mon boulot à
Rodeo Drive trois jours auparavant. « J'en ai franchement rien à foutre
du magasin, vous pouvez prendre tout ce dont vous avez besoin, et après
je fermerai. Mais avant il faut que ces types dégagent. »
J'acquiesçais, « OK, je vais essayer de vous aider. Sont-ils armés ? »
m'informai-je avec méfiance.
« J'en sais fichtrement rien, ils me font tellement peur que je ne suis plus retourné leur parler, » chuchota-t-il.
J'observais un peu ces quatre types. « Je vais les faire sortir, »
lui dis-je avec bien plus d'assurance que je n'en avais vraiment.
En avançant vers le rayon des magasines, je reprenais ma voix et
mon allure d'agent de sécurité, que j'avais peaufinées pendant un an et
demi en étant confronté à ce type de problème à Park La Brea et à Rodeo
Drive. Et tous ceux qui travaillent dans la sécurité savent exactement
de quoi je parle.
En me rapprochant, je pouvais maintenant les détailler. Des
mexicains, clairement des membres d'un gang. Deux des gars étaient
tellement petits qu'ils frisaient le nanisme. Un autre, plus âgé et de
carrure assez mince, avait les yeux dans le vide comme s'il était ivre
ou drogué. Celui qui semblait le plus coriace était un costaud
d'environ 90 Kg pour un bon mètre 78, un salopard au regard désagréable
et à la dégaine de la parfaite ordure. J'avais donc l'avantage de la
taille et du poids sur le meneur, mais je ne vais pas vous mentir et
fanfaronner. En vérité mon coeur battait la chamade et je n'en menais
pas large. Ces gus auraient pu dégainer des flingues en quelques
secondes et me buter aussi sec. Bien entendu, à cet instant je me
mordais les doigts d'avoir écouté ma femme et laissé le Desert Eagle à
la maison.
Les deux nains se mirent à rouler des mécaniques dès que je fus
proche, remuant leurs lèvres comme des maboules. Ces minus seraient
sans doute les premiers à sortir leur flingue si on en arrivait à une
démonstration de force. Je conservais une expression neutre, sans
laisser transparaître la moindre émotion. N'oublions pas que
l'impassibilité est généralement beaucoup plus inquiétante qu'un air de
dur ou un comportement agressif. Dans ces cas-là, adoptez toujours un
visage imperturbable et un regard distant. Désamorcez le conflit, ne
trahissez jamais vos émotions, pas même l'hostilité. Plus l'autre gars
s'emporte, plus votre expression doit être neutre, cela déstabilise à
peu près n'importe qui.
l'exception des lumières des banques réfrigérées au fond. L'espace d'un
instant je crus entendre un bruit à droite, vers le coin où il y avait
la librairie, noyée dans l'obscurité, mais avant que je ne m'en
préoccupe quelqu'un me fit un signe à la caisse, plus loin sur la
gauche.
Un gars à peine majeur, très mince et visiblement anxieux, me fit signe « Hé ! Approchez. »
J'avançais jusqu'au comptoir en traversant les rayons, au milieu de
verre cassé et de sacs éventrés. Le commis ne portait pas d'uniforme et
bien qu'il fut tendu, il sourit du mieux qu'il put, mais cela ne me
rendit au contraire que plus nerveux car je comprenais que quelque
chose lui faisait sacrément peur.
« Écoutez, normalement on ne devrait pas être ouvert, »
murmura-t-il, tout en rangeant des papiers sur le comptoir, « Je suis
venu uniquement parce que mon patron m'a demandé de récupérer des
documents dans le bureau puis de tirer le rideau. » Il jeta un coup
d'oeil vers le côté droit du magasin où, maintenant que je m'étais
habitué à l'obscurité, je pus distinguer quatre types debout en train
de feuilleter des magazines. « Ces gars m'ont emboîté de pas et ils ne
veulent plus partir. Bon, de quoi avez-vous besoin ? » finit-il par me
demander.
« Je veux juste un peu de lait, du pain et du beurre, et aussi
quelque chose de doux, comme des bonbons pour la gorge, c'est possible
? » répondis-je doucement.
« Pourriez-vous m'aider à virer ces types ? Vous vous êtes costaud,
vous êtes un agent de sécurité non ? » Je réalisais tout à coup que je
n'avais pas changé de vêtements depuis que j'avais quitté mon boulot à
Rodeo Drive trois jours auparavant. « J'en ai franchement rien à foutre
du magasin, vous pouvez prendre tout ce dont vous avez besoin, et après
je fermerai. Mais avant il faut que ces types dégagent. »
J'acquiesçais, « OK, je vais essayer de vous aider. Sont-ils armés ? »
m'informai-je avec méfiance.
« J'en sais fichtrement rien, ils me font tellement peur que je ne suis plus retourné leur parler, » chuchota-t-il.
J'observais un peu ces quatre types. « Je vais les faire sortir, »
lui dis-je avec bien plus d'assurance que je n'en avais vraiment.
En avançant vers le rayon des magasines, je reprenais ma voix et
mon allure d'agent de sécurité, que j'avais peaufinées pendant un an et
demi en étant confronté à ce type de problème à Park La Brea et à Rodeo
Drive. Et tous ceux qui travaillent dans la sécurité savent exactement
de quoi je parle.
En me rapprochant, je pouvais maintenant les détailler. Des
mexicains, clairement des membres d'un gang. Deux des gars étaient
tellement petits qu'ils frisaient le nanisme. Un autre, plus âgé et de
carrure assez mince, avait les yeux dans le vide comme s'il était ivre
ou drogué. Celui qui semblait le plus coriace était un costaud
d'environ 90 Kg pour un bon mètre 78, un salopard au regard désagréable
et à la dégaine de la parfaite ordure. J'avais donc l'avantage de la
taille et du poids sur le meneur, mais je ne vais pas vous mentir et
fanfaronner. En vérité mon coeur battait la chamade et je n'en menais
pas large. Ces gus auraient pu dégainer des flingues en quelques
secondes et me buter aussi sec. Bien entendu, à cet instant je me
mordais les doigts d'avoir écouté ma femme et laissé le Desert Eagle à
la maison.
Les deux nains se mirent à rouler des mécaniques dès que je fus
proche, remuant leurs lèvres comme des maboules. Ces minus seraient
sans doute les premiers à sortir leur flingue si on en arrivait à une
démonstration de force. Je conservais une expression neutre, sans
laisser transparaître la moindre émotion. N'oublions pas que
l'impassibilité est généralement beaucoup plus inquiétante qu'un air de
dur ou un comportement agressif. Dans ces cas-là, adoptez toujours un
visage imperturbable et un regard distant. Désamorcez le conflit, ne
trahissez jamais vos émotions, pas même l'hostilité. Plus l'autre gars
s'emporte, plus votre expression doit être neutre, cela déstabilise à
peu près n'importe qui.
Andros- Membre fondateur
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Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Le maigrichon bourré l'ouvrit en premier. Ses
trois compagnons faisaient jouer leurs muscles et se déhanchaient comme
des singes. « Qu'est c'qu'y a ? » je décelais un manque d'assurance
dans sa voix, ce qui me réconforta. Sois direct, ne mâche pas tes mots.
« Le caissier là-bas dit que le magasin est fermé. Pourquoi vous
êtes encore là les gars ? » demandai-je en m'adressant directement au
costaud et non au maigrichon.
« Va t'faire foutre, » lança-t-il, « on est dans une putain de
dé-moc-crass-ie. On a le droit d'aller où on veut, bordel. »
Étonnamment ces types ne parlaient pas avec des voix suffisamment
graves. Ils se donnaient en spectacle et faisaient les beaux, mais
j'étais certain qu'ils manquaient d'assurance et allaient se calmer.
Le petit nain mexicain avait un bandana autour de la tête. « Petit
blanc, tu vas te faire botter le cul si tu nous parles com'ça. » Au
moment précis où il dit ça, je sus que ces types n'avaient pas de
flingue. C'étaient des petites frappes qui rêvaient d'intégrer un gang
mais qui mais tondaient des pelouses pour gagner leur vie. Toutefois
ils se la jouaient gros dur pour effrayer les honnêtes citoyens.
J'empoignais le petit mec par les cheveux et le bras, l'utilisant
dans la foulée comme un bouclier pour pousser les autres vers la
sortie. Tout en avançant, j'attrapais au passage un objet sur un
présentoir et l'enfournais dans ma poche. « Les gars, on vous a
gentiment demandé de sortir. Il est temps d'y aller. On ne veut pas de
vos histoires vaseuses. Quittez les lieux, c'est terminé. »
Le costaud baragouinait des insultes, enculé et tout le reste, mais
il était lui aussi chassé vers la porte, vu que je me servais du nain
pour repousser les autres. Le maigrichon bourré était furieux, avec un
regard d'assassin, mais maintenant que je savais qu'ils n'avaient pas
de flingue, aucun d'entre eux ne me faisait peur.
J'ouvris la porte principale et les jetais dehors où ils poursuivirent leurs invectives et leurs plaintes.
Alors que je cherchais à refermer la porte pour la verrouiller, le
costaud se ravisa et tenta de se rebeller. Il coinça son bras contre le
cadre de la porte et chercha à m'agripper à la gorge. Il voulait
m'étouffer et continuait de m'insulter pendant que ses amis
l'encourageaient dans son dos. « Pédé de gringo, je vais t'étrangler ma
salope ! » Il n'arriva pas à trouver une prise solide et je lui tordis
les doigts en arrière jusqu'à ce qu'il couine et relâche son
étreinte... mais avec l'autre main il m'envoya une droite sur le côté
du visage. Je ressentis un peu de douleur. Ses amis beuglaient, « Tue
ce connard, Poppy ! Vas-y, tue-le ! » Il m'envoya un autre direct et
comme j'étais toujours en train d'essayer de fermer la porte, je reçus
le coup en plein dans le nez. Cette fois ça me fit vraiment mal. Mon
nez pissait le sang. Les trois autres se moquaient et m'insultaient,
« Et paf ! Pédale de blanc, allez casse lui la figure ! »
trois compagnons faisaient jouer leurs muscles et se déhanchaient comme
des singes. « Qu'est c'qu'y a ? » je décelais un manque d'assurance
dans sa voix, ce qui me réconforta. Sois direct, ne mâche pas tes mots.
« Le caissier là-bas dit que le magasin est fermé. Pourquoi vous
êtes encore là les gars ? » demandai-je en m'adressant directement au
costaud et non au maigrichon.
« Va t'faire foutre, » lança-t-il, « on est dans une putain de
dé-moc-crass-ie. On a le droit d'aller où on veut, bordel. »
Étonnamment ces types ne parlaient pas avec des voix suffisamment
graves. Ils se donnaient en spectacle et faisaient les beaux, mais
j'étais certain qu'ils manquaient d'assurance et allaient se calmer.
Le petit nain mexicain avait un bandana autour de la tête. « Petit
blanc, tu vas te faire botter le cul si tu nous parles com'ça. » Au
moment précis où il dit ça, je sus que ces types n'avaient pas de
flingue. C'étaient des petites frappes qui rêvaient d'intégrer un gang
mais qui mais tondaient des pelouses pour gagner leur vie. Toutefois
ils se la jouaient gros dur pour effrayer les honnêtes citoyens.
J'empoignais le petit mec par les cheveux et le bras, l'utilisant
dans la foulée comme un bouclier pour pousser les autres vers la
sortie. Tout en avançant, j'attrapais au passage un objet sur un
présentoir et l'enfournais dans ma poche. « Les gars, on vous a
gentiment demandé de sortir. Il est temps d'y aller. On ne veut pas de
vos histoires vaseuses. Quittez les lieux, c'est terminé. »
Le costaud baragouinait des insultes, enculé et tout le reste, mais
il était lui aussi chassé vers la porte, vu que je me servais du nain
pour repousser les autres. Le maigrichon bourré était furieux, avec un
regard d'assassin, mais maintenant que je savais qu'ils n'avaient pas
de flingue, aucun d'entre eux ne me faisait peur.
J'ouvris la porte principale et les jetais dehors où ils poursuivirent leurs invectives et leurs plaintes.
Alors que je cherchais à refermer la porte pour la verrouiller, le
costaud se ravisa et tenta de se rebeller. Il coinça son bras contre le
cadre de la porte et chercha à m'agripper à la gorge. Il voulait
m'étouffer et continuait de m'insulter pendant que ses amis
l'encourageaient dans son dos. « Pédé de gringo, je vais t'étrangler ma
salope ! » Il n'arriva pas à trouver une prise solide et je lui tordis
les doigts en arrière jusqu'à ce qu'il couine et relâche son
étreinte... mais avec l'autre main il m'envoya une droite sur le côté
du visage. Je ressentis un peu de douleur. Ses amis beuglaient, « Tue
ce connard, Poppy ! Vas-y, tue-le ! » Il m'envoya un autre direct et
comme j'étais toujours en train d'essayer de fermer la porte, je reçus
le coup en plein dans le nez. Cette fois ça me fit vraiment mal. Mon
nez pissait le sang. Les trois autres se moquaient et m'insultaient,
« Et paf ! Pédale de blanc, allez casse lui la figure ! »
Andros- Membre fondateur
- Nombre de messages : 1138
Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Maintenant que je saignais du nez, je décidais
que se contenter de les pousser et refermer la porte n'était pas la
bonne solution. Alors j'envoyais balader le costaud un peu plus loin
dans la rue et je sortis à mon tour. Ses amis l'exhortaient, « Ouais,
Poppy va lui casser le cul, mec, t'es un homme mort! »
Vous allez certainement penser que c'est le passage où je vais vous
raconter un super combat de rue où j'utilisais d'incroyables
enchaînements de kung-fu pour vaincre mon adversaire.
Et bien vous serez probablement déçus. Le combat dura approximativement une seconde.
Alors que « Poppy » avançait sur le trottoir, il fit un truc que
les hispaniques font souvent quand ils friment. Il leva les bras au
ciel en écartant les doigts, haussant les épaules et tournant sur lui
même, comme pour montrer au monde entier que je ne lui faisais pas
peur, me défiant « Putain, mais qu'est-ce que tu vas faire, hein ?!?
Qu'est-ce que tu peux faire ?!? »
Comme il se retournait pour me faire face, je le frappais en plein
sur l'arête du nez avec une boîte de nourriture pour bébé à la purée de
dinde de plus d'un kilo, celle-là même que j'avais attrapée sur
l'étalage lorsque je poussais ces types vers la sortie. Je la lançais
de toutes mes forces et la lâchais seulement à quelques centimètres de
sa tête juste au moment où il finissait de tourner sur lui même.
C'est difficile de décrire ce qui suivit, il eut fallu être présent
pour le voir. C'était comme si on avait déclenché une bombe
thermobarique au bout de son nez, avec de la purée de dinde en guise
d'explosif. En fait je dus reculer et mettre un bras devant mon visage
pour me protéger des éclats de verre. Je pense que la boîte devait
filer à 150 Km/h ou plus lorsqu'elle le percuta. Il y eut une explosion
monstrueuse, la nourriture pour bébé gicla partout, et des morceaux de
verre et des bouts d'étiquette déchirée se répandirent sur une zone de
dix mètres tout autour.
Pendant une microseconde tout le monde resta figé. Le costaud se
tint planté là, le visage en bouillie, les yeux ensanglantés, puis il
porta ses mains à la figure et tomba à la renverse avec un cri
effroyable. Les trois autres restèrent interloqués pendant cinq bonnes
secondes avant de réaliser ce qui venait d'arriver.
« OH SEIGNEUR, IL M'A TIRE DESSUS, PUTAIN DE MERDE JE VAIS
CREVER, » hurlait-il, ses mains couvrant son visage, du sang suintant à
travers les doigts.
Le maigrichon vint à son secours, les larmes aux yeux, l'aidant à
lui soutenir la tête, « Il t'as pas calibré, Poppy, non il a dû te
frapper avec un truc, oh mèèèrde mec, t'es salement amoché ! »
Le costaud s'égosillait « DOUX JESUS, MES YEUX, J'ARRIVE PLUS A
OUVRIR LES YEUX, MEC JE VAIS CREVER ! » du sang coulait de son nez, de
ses yeux, entre ses doigts. Il y en avait un marre là où il était
vautré. « FAUT M'EMMENER A L'HOSTO, J'VAIS CANNER SI JE RESTE ICI
MEC ! »
Un des nains se trémoussait comme dans un début de simulacre de
danse, faisant des gestes agressifs. « Oh, toi t'es mort blanchette !
Viens Paco on va chercher Benny, Benny lui il va l'plomber c't enculé
d'gringo ! Oh mec, regarde ce qu'il a fait à Poppy, c'est la merde ! »
Ces deux-là détalèrent, braillant qu'ils allaient « voir Benny » et que ça allait chauffer.
Le maigrichon saoul aida son ami à se redresser, il hurlait, « Con
de blanc, on était juste venu pour acheter des bières et il a fallu que
tu foutes la merde ! Enculé d'taré, tu vas payer pour ça quand Benny
sera là, attend tu vas voir ! » Ils s'éloignèrent dans la rue en
titubant, le costaud gémissant en serrant son visage entre ses mains.
Je retournais à l'intérieur de magasin et fermais la porte. Le
caissier tremblait de peur et il se dépêchait d'enfourner ses papiers
dans une chemise. De mon côté, je passais dans les rayons pour
récupérer les marchandises dont on avait besoin et les mettre dans un
sac en plastique.
Les autres ne plaisantaient pas. Ils allèrent chercher Benny.
que se contenter de les pousser et refermer la porte n'était pas la
bonne solution. Alors j'envoyais balader le costaud un peu plus loin
dans la rue et je sortis à mon tour. Ses amis l'exhortaient, « Ouais,
Poppy va lui casser le cul, mec, t'es un homme mort! »
Vous allez certainement penser que c'est le passage où je vais vous
raconter un super combat de rue où j'utilisais d'incroyables
enchaînements de kung-fu pour vaincre mon adversaire.
Et bien vous serez probablement déçus. Le combat dura approximativement une seconde.
Alors que « Poppy » avançait sur le trottoir, il fit un truc que
les hispaniques font souvent quand ils friment. Il leva les bras au
ciel en écartant les doigts, haussant les épaules et tournant sur lui
même, comme pour montrer au monde entier que je ne lui faisais pas
peur, me défiant « Putain, mais qu'est-ce que tu vas faire, hein ?!?
Qu'est-ce que tu peux faire ?!? »
Comme il se retournait pour me faire face, je le frappais en plein
sur l'arête du nez avec une boîte de nourriture pour bébé à la purée de
dinde de plus d'un kilo, celle-là même que j'avais attrapée sur
l'étalage lorsque je poussais ces types vers la sortie. Je la lançais
de toutes mes forces et la lâchais seulement à quelques centimètres de
sa tête juste au moment où il finissait de tourner sur lui même.
C'est difficile de décrire ce qui suivit, il eut fallu être présent
pour le voir. C'était comme si on avait déclenché une bombe
thermobarique au bout de son nez, avec de la purée de dinde en guise
d'explosif. En fait je dus reculer et mettre un bras devant mon visage
pour me protéger des éclats de verre. Je pense que la boîte devait
filer à 150 Km/h ou plus lorsqu'elle le percuta. Il y eut une explosion
monstrueuse, la nourriture pour bébé gicla partout, et des morceaux de
verre et des bouts d'étiquette déchirée se répandirent sur une zone de
dix mètres tout autour.
Pendant une microseconde tout le monde resta figé. Le costaud se
tint planté là, le visage en bouillie, les yeux ensanglantés, puis il
porta ses mains à la figure et tomba à la renverse avec un cri
effroyable. Les trois autres restèrent interloqués pendant cinq bonnes
secondes avant de réaliser ce qui venait d'arriver.
« OH SEIGNEUR, IL M'A TIRE DESSUS, PUTAIN DE MERDE JE VAIS
CREVER, » hurlait-il, ses mains couvrant son visage, du sang suintant à
travers les doigts.
Le maigrichon vint à son secours, les larmes aux yeux, l'aidant à
lui soutenir la tête, « Il t'as pas calibré, Poppy, non il a dû te
frapper avec un truc, oh mèèèrde mec, t'es salement amoché ! »
Le costaud s'égosillait « DOUX JESUS, MES YEUX, J'ARRIVE PLUS A
OUVRIR LES YEUX, MEC JE VAIS CREVER ! » du sang coulait de son nez, de
ses yeux, entre ses doigts. Il y en avait un marre là où il était
vautré. « FAUT M'EMMENER A L'HOSTO, J'VAIS CANNER SI JE RESTE ICI
MEC ! »
Un des nains se trémoussait comme dans un début de simulacre de
danse, faisant des gestes agressifs. « Oh, toi t'es mort blanchette !
Viens Paco on va chercher Benny, Benny lui il va l'plomber c't enculé
d'gringo ! Oh mec, regarde ce qu'il a fait à Poppy, c'est la merde ! »
Ces deux-là détalèrent, braillant qu'ils allaient « voir Benny » et que ça allait chauffer.
Le maigrichon saoul aida son ami à se redresser, il hurlait, « Con
de blanc, on était juste venu pour acheter des bières et il a fallu que
tu foutes la merde ! Enculé d'taré, tu vas payer pour ça quand Benny
sera là, attend tu vas voir ! » Ils s'éloignèrent dans la rue en
titubant, le costaud gémissant en serrant son visage entre ses mains.
Je retournais à l'intérieur de magasin et fermais la porte. Le
caissier tremblait de peur et il se dépêchait d'enfourner ses papiers
dans une chemise. De mon côté, je passais dans les rayons pour
récupérer les marchandises dont on avait besoin et les mettre dans un
sac en plastique.
Les autres ne plaisantaient pas. Ils allèrent chercher Benny.
Andros- Membre fondateur
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Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Le commis, qui s'appelait Peter, m'avait dit de
prendre ce que je voulais dans le magasin. J'attrapais des provisions
au hasard mais il y avait toujours du sang qui coulait de mon nez. Mon
uniforme de gardien de sécurité était maculé sur tout le devant.
J'avais le vertige et je me sentais faible, la rançon de trois jours
sans sommeil, d'un coup de poing dans le pif et de toute la caféine que
j'avais ingurgitée.
Peter ouvrit un paquet de serviettes et tenta d'arrêter
l'hémorragie, et croyez le ou pas il profita de l'occasion pour se
frotter contre moi. Je laissais échapper dans la discussion que j'étais
marié. Il tiqua mais continua de s'occuper de mon nez. Homo ou pas,
c'était plutôt quelqu'un de bien.
« Pensez-vous que ces types vont revenir ? » me demanda-t-il, en finissant d'éponger le sang.
« Non, ils ont détalé, tu peux être certain de ne plus les revoir.
Les Mexicains sont incapables de s'organiser. Ils vont se saouler la
gueule et oublier toute cette histoire, » répondis-je tout en reniflant
pour essayer d'enrayer l'hémorragie afin de ne plus être gêné.
Peter acquiesça et me passa une serviette. Je m'appuyais contre le
comptoir et penchais la tête en arrière pour arrêter le saignement.
Peter prit une bouteille de Coca Light dans un réfrigérateur et en fit
tomber accidentellement une autre. « Qu'importe, » dit-il, « Je
retournerai jamais ici. Des boulots comme ça, je peux en trouver dix
par semaines si je veux. Mon patron voulait que j'ouvre le magasin
aujourd'hui, n'importe quoi, aujourd'hui ça craint un max, pas besoin
d'être un génie pour s'en rendre compte. Maintenant je rentre chez moi,
à Burbank
(note : une localité située plus au nord, éloignée des émeuttes)
, et je ma calle dans un fauteuil avec un bon bouquin et une bouteille
de Jack Daniel's. La Garde Nationale finira par arriver tôt ou tard. »
Mon nez s'arrêta enfin de saigner. J'essuyais ce qu'il restait avec
l'autre côté de la serviette. Je remarquais alors du coin de l'oeil
quelque chose bouger à l'entrée. Peter était médusé.
Les deux nains étaient de retour. Entre eux se tenaient le plus
petit et le plus laid de tous les Mexicains qu'il me fut donné de voir.
Et ça croyez moi, ça en dit long sur ce mec. Inutile d'être Sherlock
Holmes pour en déduire que c'était « Benny ». Ainsi, ils étaient
sérieux. Ils étaient allés chercher du renfort.
prendre ce que je voulais dans le magasin. J'attrapais des provisions
au hasard mais il y avait toujours du sang qui coulait de mon nez. Mon
uniforme de gardien de sécurité était maculé sur tout le devant.
J'avais le vertige et je me sentais faible, la rançon de trois jours
sans sommeil, d'un coup de poing dans le pif et de toute la caféine que
j'avais ingurgitée.
Peter ouvrit un paquet de serviettes et tenta d'arrêter
l'hémorragie, et croyez le ou pas il profita de l'occasion pour se
frotter contre moi. Je laissais échapper dans la discussion que j'étais
marié. Il tiqua mais continua de s'occuper de mon nez. Homo ou pas,
c'était plutôt quelqu'un de bien.
« Pensez-vous que ces types vont revenir ? » me demanda-t-il, en finissant d'éponger le sang.
« Non, ils ont détalé, tu peux être certain de ne plus les revoir.
Les Mexicains sont incapables de s'organiser. Ils vont se saouler la
gueule et oublier toute cette histoire, » répondis-je tout en reniflant
pour essayer d'enrayer l'hémorragie afin de ne plus être gêné.
Peter acquiesça et me passa une serviette. Je m'appuyais contre le
comptoir et penchais la tête en arrière pour arrêter le saignement.
Peter prit une bouteille de Coca Light dans un réfrigérateur et en fit
tomber accidentellement une autre. « Qu'importe, » dit-il, « Je
retournerai jamais ici. Des boulots comme ça, je peux en trouver dix
par semaines si je veux. Mon patron voulait que j'ouvre le magasin
aujourd'hui, n'importe quoi, aujourd'hui ça craint un max, pas besoin
d'être un génie pour s'en rendre compte. Maintenant je rentre chez moi,
à Burbank
(note : une localité située plus au nord, éloignée des émeuttes)
, et je ma calle dans un fauteuil avec un bon bouquin et une bouteille
de Jack Daniel's. La Garde Nationale finira par arriver tôt ou tard. »
Mon nez s'arrêta enfin de saigner. J'essuyais ce qu'il restait avec
l'autre côté de la serviette. Je remarquais alors du coin de l'oeil
quelque chose bouger à l'entrée. Peter était médusé.
Les deux nains étaient de retour. Entre eux se tenaient le plus
petit et le plus laid de tous les Mexicains qu'il me fut donné de voir.
Et ça croyez moi, ça en dit long sur ce mec. Inutile d'être Sherlock
Holmes pour en déduire que c'était « Benny ». Ainsi, ils étaient
sérieux. Ils étaient allés chercher du renfort.
Andros- Membre fondateur
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Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Ce « Benny » me dévisageait avec rage. Un des
nains me désigna à travers la vitre avec un doigt crochu. Benny avait
un regard avec lequel on ne plaisante pas, et j'avais suffisamment
d'expérience en tant qu'agent de sécurité pour savoir quand vous avez
affaire à un vrai dur. Ses amis étaient peut-être des amateurs, mais
lui il était de la trempe des pires racailles. Fine moustache. Un
visage basané, impressionnant. Même si ce type ne mesurait qu'un mètre
quarante-cinq, il était robuste comme un chêne et il émanait de sa
personne une effrayante menace. Il devait pouvoir buter plusieurs
personnes par semaine sans sourciller.
Sans me quitter des yeux, il cogna contre la vitre avec la crosse de son Glock
(note : un pistolet de gros calibre,
populaire chez les gangsters pour, en plus de son chargeur de grande
capacité, sa réputation – erronée – de gruger les détecteurs de métaux
grâce à sa carcasse en plastique)
et dit un truc en ouvrant à peine la bouche, probablement une
insulte. Il n'arrêtait pas de me fixer. Ce mec avait un regard
tellement brûlant qu'il aurait pu décoller la peinture d'un mur rien
qu'avec ses yeux.
J'avais les boules. À cause de ma femme j'avais laissé le Desert
Eagle. Mince, j'allais me faire buter parce qu'une fois encore je
m'étais plié à ses humeurs. Elle craignait que je me fasse tirer dessus
si j'emportais une arme... Quelle ironie. Peter s'était réfugié dans
l'ombre derrière un présentoir de fromages et il me faisait de grands
signes pour que je me baisse. C'est ce que je fis, puis rampais auprès
de lui, abandonnant mes provisions car elles m'encombraient.
« Peter, » lui dis-je, « Ma femme pense que j'en ai pour cinq
minutes, je dois la rejoindre maintenant. J'espère que tu connais une
autre sortie. J'ai pas envie de mourir ici pour une flûte de pain et du
lait. »
On frappa à la vitre avec le Glock une nouvelle fois. Pas très
fort, voyez-vous. Doucement. Ils étaient vraiment à fond dans leur trip
malsain. Je ne sais toujours pas si ces Mexicains espéraient que je
vienne jusqu'à la devanture et ouvre la porte pour qu'ils puissent me
tirer entre les deux yeux.
Peter se révéla être un gars débrouillard sous la pression. Il me
dit « J'avais prévu le coup, au cas où un malade entre dans le magasin
pour faire un carton, commet je pourrais m'échapper. Suivez-moi, je
connais un chemin sûr. » Il n'eut pas à me le répéter, nous rampèrent
ensemble vers le fond.
nains me désigna à travers la vitre avec un doigt crochu. Benny avait
un regard avec lequel on ne plaisante pas, et j'avais suffisamment
d'expérience en tant qu'agent de sécurité pour savoir quand vous avez
affaire à un vrai dur. Ses amis étaient peut-être des amateurs, mais
lui il était de la trempe des pires racailles. Fine moustache. Un
visage basané, impressionnant. Même si ce type ne mesurait qu'un mètre
quarante-cinq, il était robuste comme un chêne et il émanait de sa
personne une effrayante menace. Il devait pouvoir buter plusieurs
personnes par semaine sans sourciller.
Sans me quitter des yeux, il cogna contre la vitre avec la crosse de son Glock
(note : un pistolet de gros calibre,
populaire chez les gangsters pour, en plus de son chargeur de grande
capacité, sa réputation – erronée – de gruger les détecteurs de métaux
grâce à sa carcasse en plastique)
et dit un truc en ouvrant à peine la bouche, probablement une
insulte. Il n'arrêtait pas de me fixer. Ce mec avait un regard
tellement brûlant qu'il aurait pu décoller la peinture d'un mur rien
qu'avec ses yeux.
J'avais les boules. À cause de ma femme j'avais laissé le Desert
Eagle. Mince, j'allais me faire buter parce qu'une fois encore je
m'étais plié à ses humeurs. Elle craignait que je me fasse tirer dessus
si j'emportais une arme... Quelle ironie. Peter s'était réfugié dans
l'ombre derrière un présentoir de fromages et il me faisait de grands
signes pour que je me baisse. C'est ce que je fis, puis rampais auprès
de lui, abandonnant mes provisions car elles m'encombraient.
« Peter, » lui dis-je, « Ma femme pense que j'en ai pour cinq
minutes, je dois la rejoindre maintenant. J'espère que tu connais une
autre sortie. J'ai pas envie de mourir ici pour une flûte de pain et du
lait. »
On frappa à la vitre avec le Glock une nouvelle fois. Pas très
fort, voyez-vous. Doucement. Ils étaient vraiment à fond dans leur trip
malsain. Je ne sais toujours pas si ces Mexicains espéraient que je
vienne jusqu'à la devanture et ouvre la porte pour qu'ils puissent me
tirer entre les deux yeux.
Peter se révéla être un gars débrouillard sous la pression. Il me
dit « J'avais prévu le coup, au cas où un malade entre dans le magasin
pour faire un carton, commet je pourrais m'échapper. Suivez-moi, je
connais un chemin sûr. » Il n'eut pas à me le répéter, nous rampèrent
ensemble vers le fond.
Andros- Membre fondateur
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Nous pénétrâmes dans l'arrière-boutique, une
petite pièce plongée dans les ténèbres à l'exception de la lumière de
sécurité qui indiquait la sortie en cas d'incendie. « Pas par là, » me
dit Peter, « suivez-moi. »
Un coup de feu retentit derrière nous et nous entendîmes la vitre
voler en éclats. Je sursautai au point que je faillis me pisser dessus.
J'entendis des pas, on aurait dit bien plus que trois personnes
s'engouffrant dans le magasin, criant et proférant des insultes. Un
autre coup de feu. J'en avalais presque ma langue.
Je suivis Peter le long d'un couloir qui ressemblait à un wagon de
trolley, et qui passait derrière le magasin. Là nous étions protégés
par le mur en béton et il y avait à nouveau de la lumière. Nous nous
étions redressés et courions à présent. Peter me fit signe de tourner à
droite et de monter par une série d'escaliers.
Nous traversâmes une salle, complètement déserte. Peter ouvrit une
porte latérale, qui comme par magie n'était pas fermée – elle menait
dans un hall d'entrée d'un lieu appelé La Cienega Realty. Sans perdre
un instant, il verrouilla la porte derrière nous.
J'étais couvert de sueur et je frissonnais. J'étais transi de peur,
j'avais du sang partout sur ma chemise, je devais être épouvantable à
voir. Nous restâmes là pendant un long moment, tendant l'oreille pour
repérer le moindre bruit fait par nos poursuivants. Nous n'échangeâmes
pas le moindre mot. Je retenais mon souffle aussi longtemps que je le
pus, puis je fis tout mon possible pour reprendre ma respiration en
silence.
Peter finit par dire « En sortant par la porte transversale de
cette agence immobilière, vous tomberez juste à l'angle de Sunset, de
l'autre côté à un pâté de maison du Quick Mart. »
Je ne bougeai pas d'un pouce et ne dis rien. Puis j'allai m'asseoir
au bureau d'un commercial et observais les alentours. On avait
abandonné la boutique en toute hâte. Un post-it jaune était placardé
sur le moniteur de l'ordinateur : « QUITTER LES LIEUX À PARTIR DE 2:30,
ÉMEUTES ! » Je n'osai même pas allumer la lampe de bureau et restai là
dans la pénombre, à la faible lumière des quelques rayons de soleil qui
entraient par la fenêtre de devant.
petite pièce plongée dans les ténèbres à l'exception de la lumière de
sécurité qui indiquait la sortie en cas d'incendie. « Pas par là, » me
dit Peter, « suivez-moi. »
Un coup de feu retentit derrière nous et nous entendîmes la vitre
voler en éclats. Je sursautai au point que je faillis me pisser dessus.
J'entendis des pas, on aurait dit bien plus que trois personnes
s'engouffrant dans le magasin, criant et proférant des insultes. Un
autre coup de feu. J'en avalais presque ma langue.
Je suivis Peter le long d'un couloir qui ressemblait à un wagon de
trolley, et qui passait derrière le magasin. Là nous étions protégés
par le mur en béton et il y avait à nouveau de la lumière. Nous nous
étions redressés et courions à présent. Peter me fit signe de tourner à
droite et de monter par une série d'escaliers.
Nous traversâmes une salle, complètement déserte. Peter ouvrit une
porte latérale, qui comme par magie n'était pas fermée – elle menait
dans un hall d'entrée d'un lieu appelé La Cienega Realty. Sans perdre
un instant, il verrouilla la porte derrière nous.
J'étais couvert de sueur et je frissonnais. J'étais transi de peur,
j'avais du sang partout sur ma chemise, je devais être épouvantable à
voir. Nous restâmes là pendant un long moment, tendant l'oreille pour
repérer le moindre bruit fait par nos poursuivants. Nous n'échangeâmes
pas le moindre mot. Je retenais mon souffle aussi longtemps que je le
pus, puis je fis tout mon possible pour reprendre ma respiration en
silence.
Peter finit par dire « En sortant par la porte transversale de
cette agence immobilière, vous tomberez juste à l'angle de Sunset, de
l'autre côté à un pâté de maison du Quick Mart. »
Je ne bougeai pas d'un pouce et ne dis rien. Puis j'allai m'asseoir
au bureau d'un commercial et observais les alentours. On avait
abandonné la boutique en toute hâte. Un post-it jaune était placardé
sur le moniteur de l'ordinateur : « QUITTER LES LIEUX À PARTIR DE 2:30,
ÉMEUTES ! » Je n'osai même pas allumer la lampe de bureau et restai là
dans la pénombre, à la faible lumière des quelques rayons de soleil qui
entraient par la fenêtre de devant.
Andros- Membre fondateur
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
- Le reste n'a pas été traduit, je le poste en version originale -
Andros- Membre fondateur
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Peter sat down and didn't say anything. We sat their very quietly. I
closed my eyes and nearly fell asleep, scared witless in spite of it.
About 30 minutes went by.
"Pete, I gotta go, buddy, much appreciated," I said and I got up. "I'm
going to break for it down Sunset, hoping Benny is not around."
"I'm calling my sister, she owns a cab company. She'll send a cab out here for me to take me to Burbank," said Peter.
I gave him a smile that came out more like a sick grimace, waved so long, went for the door crouching.
Peered out into the street cracking the door. Fresh air came in from
the outside, cool morning air with woodsmoke. No sign of anybody. Jeez,
I thought, it's only 9:15 am in the morning. I thought it was night
time after all that.
I ran across to Sunset, no traffic. Quiet enough in the streets you
could hear nothing but birds chirping. As soon as I made the end of the
alley that led behind the houses to Martin Way I took off running all
out, kept expecting Benny to put a bullet in my head at some point.
I got home, my wife was shrieking at the sight of the blood. I locked
all the doors, closed all drapes, took a shower and fell asleep on the
couch after three days with nothing but catnaps.
I remember drifting off with my wife asking me, "What about the milk?"
and I replied "Put a few drops of vanilla into the powdered full cream
milk and chill it for a couple of minutes, it's delicious. Can't talk.
Too tired. Love you, hon. I should have taken that gun, don't give me
any more advice, okay? From now on I'm running the show here. After the
riots end you can henpeck me all you want."
It's good I got a nap in because that afternoon was going to be
biblical, no kidding. Apocalypse on a grand scale. You never saw CGI
special effects in a movie that could hold a candle to what I saw when
I woke up.
"Peter s'est assis et n'a dit rien. Nous nous sommes assis très
tranquillement. J'ai fermé mes yeux et me suis presque endormi, effrayé
par cette rancœur stupide. Environ 30 minutes ont passé.
"Pete, je dois y aller, mon pote, j’ai beaucoup apprécié," lui dis-je en me
levant. "Je vais me casser par le bas de Sunset en espérant que Benny
ne soit pas dans le coin"
Peter dit : " J’appelle ma soeur, elle a une compagnie de taxi. Elle en
enverra un ici pour me prendre à Burbank," Je lui ai esquissé un
sourire tremblant et long, ressemblant à une vilaine grimace
J'ai ouvert la porte en fixant la rue avec attention. Un courant d'air frais
est alors entré, un courant d'air matinal et frais chargé de fumée.
Aucun signe de quiconque. J'ai pensé:mon dieu, il est seulement 9h15.
Je croyais qu'il faisait nuit après tout ça. J'ai couru en traversant
Sunset, il n'y avait pas de circulation. Les rues étaient tellement
calmes que l'on pouvait entendre le chant des oiseaux. Aussitôt arrivé
au bout de l'allée, derrière les maisons de "Martin Way", j'ai arrêté
de courir, suspectant Benny de pouvoir me mettre une balle dans la tête
à cet endroit.
Je suis rentré à la maison, ma femme hurlait à la vue du sang. J'ai fermé
toutes les portes et les rideaux, j'ai pris une douche et me suis
endormi sur le canapé après trois jours sans véritable sommeil. Je me
souviens d'avoir parlé avec ma femme qui me demandait "Et le lait ?" et
que je lui ai répondu "Mets quelques gouttes de vanille dans la crème
poudrée et laisse refroidir quelques minutes, c'est délicieux.
Je ne peux pas parler, suis trop fatigué. Je dois prendre ce fusil, ne me
dis pas ce que j'ai à faire, ok ? A partir de maintenant c'est moi qui
mène la danse ici. Quand les émeutes seront finies, tu pourras me dire
ce que tu veux..
L'après midi allait devenir biblique, l'Apocalypse à grande échelle.
N'avez-vous jamais vu, dans un film, ces effets spéciaux CGI ? Ils pourraient
passer pour une bougie par rapport à ce que j'ai vu quand je me suis
réveillé."
(traduction: Tabula Rasa)
closed my eyes and nearly fell asleep, scared witless in spite of it.
About 30 minutes went by.
"Pete, I gotta go, buddy, much appreciated," I said and I got up. "I'm
going to break for it down Sunset, hoping Benny is not around."
"I'm calling my sister, she owns a cab company. She'll send a cab out here for me to take me to Burbank," said Peter.
I gave him a smile that came out more like a sick grimace, waved so long, went for the door crouching.
Peered out into the street cracking the door. Fresh air came in from
the outside, cool morning air with woodsmoke. No sign of anybody. Jeez,
I thought, it's only 9:15 am in the morning. I thought it was night
time after all that.
I ran across to Sunset, no traffic. Quiet enough in the streets you
could hear nothing but birds chirping. As soon as I made the end of the
alley that led behind the houses to Martin Way I took off running all
out, kept expecting Benny to put a bullet in my head at some point.
I got home, my wife was shrieking at the sight of the blood. I locked
all the doors, closed all drapes, took a shower and fell asleep on the
couch after three days with nothing but catnaps.
I remember drifting off with my wife asking me, "What about the milk?"
and I replied "Put a few drops of vanilla into the powdered full cream
milk and chill it for a couple of minutes, it's delicious. Can't talk.
Too tired. Love you, hon. I should have taken that gun, don't give me
any more advice, okay? From now on I'm running the show here. After the
riots end you can henpeck me all you want."
It's good I got a nap in because that afternoon was going to be
biblical, no kidding. Apocalypse on a grand scale. You never saw CGI
special effects in a movie that could hold a candle to what I saw when
I woke up.
"Peter s'est assis et n'a dit rien. Nous nous sommes assis très
tranquillement. J'ai fermé mes yeux et me suis presque endormi, effrayé
par cette rancœur stupide. Environ 30 minutes ont passé.
"Pete, je dois y aller, mon pote, j’ai beaucoup apprécié," lui dis-je en me
levant. "Je vais me casser par le bas de Sunset en espérant que Benny
ne soit pas dans le coin"
Peter dit : " J’appelle ma soeur, elle a une compagnie de taxi. Elle en
enverra un ici pour me prendre à Burbank," Je lui ai esquissé un
sourire tremblant et long, ressemblant à une vilaine grimace
J'ai ouvert la porte en fixant la rue avec attention. Un courant d'air frais
est alors entré, un courant d'air matinal et frais chargé de fumée.
Aucun signe de quiconque. J'ai pensé:mon dieu, il est seulement 9h15.
Je croyais qu'il faisait nuit après tout ça. J'ai couru en traversant
Sunset, il n'y avait pas de circulation. Les rues étaient tellement
calmes que l'on pouvait entendre le chant des oiseaux. Aussitôt arrivé
au bout de l'allée, derrière les maisons de "Martin Way", j'ai arrêté
de courir, suspectant Benny de pouvoir me mettre une balle dans la tête
à cet endroit.
Je suis rentré à la maison, ma femme hurlait à la vue du sang. J'ai fermé
toutes les portes et les rideaux, j'ai pris une douche et me suis
endormi sur le canapé après trois jours sans véritable sommeil. Je me
souviens d'avoir parlé avec ma femme qui me demandait "Et le lait ?" et
que je lui ai répondu "Mets quelques gouttes de vanille dans la crème
poudrée et laisse refroidir quelques minutes, c'est délicieux.
Je ne peux pas parler, suis trop fatigué. Je dois prendre ce fusil, ne me
dis pas ce que j'ai à faire, ok ? A partir de maintenant c'est moi qui
mène la danse ici. Quand les émeutes seront finies, tu pourras me dire
ce que tu veux..
L'après midi allait devenir biblique, l'Apocalypse à grande échelle.
N'avez-vous jamais vu, dans un film, ces effets spéciaux CGI ? Ils pourraient
passer pour une bougie par rapport à ce que j'ai vu quand je me suis
réveillé."
(traduction: Tabula Rasa)
Andros- Membre fondateur
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
I just want to say - I have been writing it
down as accurately as I can, with as little embellishment as possible.
I have not tried to make myself ten feet tall or Rambo, because I
wasn't. I was scared to death, ill prepared, rather foolish and largely
incapable of knowing what was the best course of action to take during
the riots. Nowadays, I would have evacuated Los Angeles within an hour
of them breaking out or else taken refuge somewhere. Your basic dumb
security guard at $14.00 an hour.
Just wanted to say that before I tell you how I could not even execute
a citizen's arrest correctly with a gun leveled on somebody because I
could not stop dry retching.
"Je veux juste dire que j'ai mis par écrit ce récit aussi
justement que possible, en ne cherchant pas l'embellissement. Je n'ai pas
essayé de me rendre plus grand de 10 pieds ou que Rambo, parce que je ne le suis pas. J'avais très
peur (peur de la mort), j'étais mal préparé et n'avais pas les connaissances nécessaires
pour savoir que mettre en œuvre durant les émeutes. Maintenant,(De nos jours),
j'aimerais pouvoir évacuer Los Angeles dans l'heure ou me réfugier quelque part.
Je voulais juste dire qu'avant je ne pouvais pas arrêter quelqu'un avec une
arme sans avoir de haut le cœur."
(traduction: Tabula Rasa)
down as accurately as I can, with as little embellishment as possible.
I have not tried to make myself ten feet tall or Rambo, because I
wasn't. I was scared to death, ill prepared, rather foolish and largely
incapable of knowing what was the best course of action to take during
the riots. Nowadays, I would have evacuated Los Angeles within an hour
of them breaking out or else taken refuge somewhere. Your basic dumb
security guard at $14.00 an hour.
Just wanted to say that before I tell you how I could not even execute
a citizen's arrest correctly with a gun leveled on somebody because I
could not stop dry retching.
"Je veux juste dire que j'ai mis par écrit ce récit aussi
justement que possible, en ne cherchant pas l'embellissement. Je n'ai pas
essayé de me rendre plus grand de 10 pieds ou que Rambo, parce que je ne le suis pas. J'avais très
peur (peur de la mort), j'étais mal préparé et n'avais pas les connaissances nécessaires
pour savoir que mettre en œuvre durant les émeutes. Maintenant,(De nos jours),
j'aimerais pouvoir évacuer Los Angeles dans l'heure ou me réfugier quelque part.
Je voulais juste dire qu'avant je ne pouvais pas arrêter quelqu'un avec une
arme sans avoir de haut le cœur."
(traduction: Tabula Rasa)
Andros- Membre fondateur
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
I awoke from my long nap with my wife prodding
me in a frightened voice on the edge of hysteria, saying "Sweetie, I
think you need to get up, you should see this."
je me suis réveillé de ma longue sieste avec ma femme qui me
secouait (d'habitude "prodding" a une connotation sexuelle) et me dit
d’une voix apeurée et au bord de l’hystérie : " Sweetie,(chéri) je crois que
tu devrais te lever, tu dois voir ça"
As soon as I opened my eyes I realized my throat was raw from breathing
in smoke. I had slept on the arm of the couch for about 4 hours. I rose
up suddenly and grabbed my wife by the arm. "What is it? What's
happening?" I said. I had been dreaming that "Benny" was looking for me
and was on the verge of finding me.
Dès que j'ai ouvert les yeux, j'ai réalisé que ma gorge
était irritée par la fumée. J'avais dormi sur le montant du canapé pendant
environ 4 heures. Je me suis levé prestement et j'ai attrapé ma femme par le
bras. "Qu'est ce qu'il y a ? Qu'est ce qu'il se passe ?" J'ai dit:
" J'ai toujours reve que Benny était était à ma recherche et qu'il était
sur le point de me trouver".
"The news said it is in our neighborhood now - right down the street.
They are moving towards Hollywood Boulevard," she said with a worried
expression.
Les infos disaient que les émeutes (la manif) étaient dans
notre quartier maintenant; à droite dans la rue et qu'elles allaient vers
"Hollywood boulevard" ( dit elle [la gonzesse des infos] avec une
voix inquiète).
"Honey, Why did you let me sleep?!? You should have woken me up!" I
said, leaping to my feet and reaching for the Desert Eagle underneath a
couch cushion.
J'ai dit, en me dressant sur mes pieds et en allant chercher
le Desert Eagle (pistolet) sous un coussin du canapé: "Chérie, pourquoi tu
m'as laissé dormir ? Tu aurais dû me réveiller !"
"I thought you said I should let you sleep when you were tired!" she blurted out.
Je croyais que tu m'avais dit de te laisser dormir quand tu
étais fatigué ! m'a elle lancé
I glanced at the television. They were panning our neighborhood from
the sky and everything was on fire. Hundreds, thousands of people were
running everywhere.
Je jetais un coup d'œil à la télé. Ils étaient dans notre
quartier (de manière panoramique) et du ciel au sol tout était en feu. Des
centaines, des milliers de personnes courraient partout.
"Yes, honey, that's normally a good rule of thumb, except during the
collapse of civilization or else when our house is in the middle of a
firestorm!!! I yelled, really angry she had not awakened me. "Go to the
back of the house and sit in the bathroom near the water cooler. Take
the television back there with you and something to eat. Lock the door
and stay in there until I come to get you. Run the bathroom ventilator,
it will pull air through the house and filter some of the smoke out as
it comes under the bathroom door." She knew I was not going to argue
with her in a situation like this so she did as I said.
"Oui ma chéri, c'est d'habitude une bonne règle sauf
quand la société s'effondre ou que notre maison est en feu "( tempète de
feu). J'étais vraiment en colère parce qu'elle ne m'avait pas réveillé. "Vas
dans la salle de bain et assis toi dans la baignoire (près du robinet). Prend
la télé avec toi et quelque chose à manger [ndt: un mœurs américain peut être ? ]
Ferme la porte et attends que je vienne te rejoindre. Allume le ventilateur de
la salle de bain, il brassera l'air de la maison et repoussera la fumée passant
sous la porte. Elle savait que je
n'avais pas à me justifier dans une telle situation.
I checked the blinds, took a glance outside the house. Chaos. It was
insane. People were running everywhere. Fire engine horns, sirens,
helicopter blades whishing over the roof again and again. I took a deep
breath, stuck the Desert Eagle under my belt beneath my shirt and ran
outside.
J'ai vérifié les stores et j'ai jeté un œil à l'extérieur de
la maison. C'était le chaos. C'était fou. Les gens courraient partout. Les sirènes
hurlaient, les hélicos au dessus du toit encore et encore. J'ai prit une grande
inspiration et j'ai mis mon pistolet à la ceinture sous ma chemise et couru
dehors.
A dark haired woman was screaming for help at my front gate. Her
mascara was running and she looked either crazy or terrified. She
didn't appear to have any marks on her, I helped her to her feet, asked
her to stop screaming, what did she need help with. She backed away and
ran towards the other end of the block as though she were trying to
catch up to someone. Everybody was running down from Sunset past me,
mostly all black people, as though something was coming from the east.
Some teenage kids went flying past with arms full of cell phones, I
thought they were laughing at first but then I realized they were
crying hysterically.
Une femme aux cheveux noirs criait à
l'aide au pas de ma porte. Elle était en danger et folle de terreur. (Littéralement:
son massacre était en route). Elle ne semblait pas avoir de marques de coups. Je
lui ai demandé d'arrêter de crier et en quoi je pouvais l'aider. Elle recula de
l'autre coté (de la maison) comme si elle voulait rattraper quelqu'un. Tout le
monde courait vers Sunset en passant par chez moi, et surtout les noirs, comme
si quelque chose venait de l'Est. Quelques jeunes gens passèrent
(littéralement: passèrent de manière volante) avec leurs bras chargés de téléphones
portables. J'ai d'abord pensé qu'ils n'étaient pas sérieux mais j'ai réalisé
qu'ils étaient très paniqués.
I went down to the junction of Sunset and Martin, less than twenty
meters from my front door ... people bumping against me in blind
terror, some of them staring at me like I was somebody they knew. I had
no idea what the hell was going on. The air was thick with smoke and
the sheer volume of noise was deafening. Beneath all the emergency
horns and sirens, there was another noise, a kind of rushing sound like
you might hear come from a seashell if you put it to your ear.
Je suis allé à la jonction de Sunset et
Martin, à moins de 20 mètres de ma porte, les gens me bousculaient dans leur
terreur. Certains me dévisageaient comme si je les connaissais. Je n'avais pas
la moindre idée à propos du merdier qui s'annonçait. L'air était chargé de
fumée et le vacarme assourdissant. Sous le bruit des sirènes et des alarmes, il
y en avait un autre comme celui que l'on peut entendre lorsque l'on porte un
coquillage à son oreille.
I recognized it. I had heard it at sporting events. It was the sound of
thousands of people cheering, yelling, hollering all at once.
Je l'ai reconnu, j'avais déjà entendu
ce bruit lors d'événements sportifs. C'était comme si tout le monde acclamait
et criait en même temps.
I peered around the corner of the drycleaning store to the east,
towards La Cienega. The street I had run down in the morning to get to
the Quik Mart which had been deserted at the time.
Je scrutais en direction de la Cienega
à l'est au coin de la laverie. La rue dans laquelle j'ai couru le matin pour me
rendre au Quik Mart qui était desert à cette heure.
Holy Kee-rist, I thought. This can't be happening.
Mon dieu ai-je pensé, ca ne peux pas
arriver.(Holy Kee-rist: si quelqu'un connais cette expression ? )
I am not good at estimating numbers in a crowd. I would guess that I
was looking at a mob of somewhere between 20,000 to 50,000 people about
four blocks away. It was a liquid dynamic mass of human beings which
flowed like a single living organism. They were so obscured by smoke at
that distance that sometimes they seem to ripple like a mirage in a
spaghetti western.
The entire mob was waiting patiently out in front of the gigantic
Walmart super store as two large 18 wheel trucks backed up slowly to
the security gates. I could hear the roaring of the engines idling in
reverse, slowly backing up. Men jumped off the rear gates and attached
chains from the bumpers of the truck to the security gates. Then the
crowd drew back in a large circle to give the trucks some room.
There was an ear-shattering roar of approval as the trucks pulled
forward and tore the security gates from the front of Walmart,
clattering behind in pieces. I saw some of the rioters jump on the
gates and ride them like surfboards as they were pulled away.
Then the colossal human mob rushed into the Walmart like air filling a
vaccuum. They kept coming and coming, I didn't see how so many people
could fit in there all at once.
I had been staring in open mouthed shock as the entire vignette took
place, then realized that now looters would be making good their escape
once they had their fill of stolen goods. This way, possibly.
I turned and ran back to the house. An alleyway I had passed less than
three minutes ago, to the immediate left of the front our house, had
been empty. There were now three black guys standing right outside our
chain link fence, one of them trying to light the wick on a beer bottle
while another held a bottle of kerosene. It so took me by surprise I
almost fell trying to come to a halt.
I reached for the Desert Eagle, hands shaking, and pulled the gun out.
I had never pointed a gun at another human being in my life. "HEY!!!!!"
I yelled, "WHAT IN THE HELL ARE YOU DOING?!?! DROP THAT BOTTLE!! GET
YOUR HANDS UP IN THE AIR!!!"
The three black guys were hard, crusty looking types, all of them
dressed in filthy clothing and matted down with dirt. One of them with
a big set of dreadlocks spoke before anybody else. "White boy, you must
be tripping. Don't even think about pointing that gun at me." The other
two nodded at their friend, apparently the leader, but they had frozen
irregardless.
"THIS IS A CITIZENS ARREST! GET YOUR HANDS UP!" I yelled, chambered a
round in the gun and pointed it at the guy with dreadlocks. "DROP
EVERYTHING AND PUT YOUR HANDS UP!" I screamed in the scariest voice I
could come up with. I sounded sort of hoarse from all the smoke in the
air.
"Sissy bitch, whatchoo think you are? We ain't dun nuttin, not a damn
thing! You can't arrest nobody, you punk arse little white boy!" the
dreadlocks guy said, but they all dropped everything on the ground. The
beer bottle broke and I caught the odor of kerosene immediately from
the contents that poured out.
I stared at the liquid as it ran across the floor of the alleyway. I
could not believe it. These guys were getting ready to burn us. Of
course, we were a corner house with a blind alleyway running alongside
us. Our house was the perfect candidate to burn, just like all the
other corner houses we had seen on television. Nothing personal, you
understand, these guys were getting ready to torch our house because it
was conveniently located for just that purpose.
I felt weird all of a sudden. Really weird. The gun wavered. "Okay,
nobody ... nobody move," I said, feeling my gorge rising. The three
black guys were watching me like a hawk.
With complete astonishment, I vomited a huge mouthful of foul smelling
water up into the air, soaking my shirt sleeve. One of the black guys
chuckled in amusement. I was trying to keep the gun trained on them and
suddenly I was vomiting profusely, gouts of greasy dark water into the
air. Nothing like that had ever, ever happened to me before. I think
the sheer amount of black tea, coca-cola and coffee I had drunk to stay
awake had rubbed my stomach lining raw.
"Don't you f**king move, asshole! I will put a bullet in your ass, I
promise you," I said, but I was bent over and fell to my knees as soon
as I finished the sentence, dry heaves racking me. I was trying to keep
the gun pointed at them and vomit at the same time ... they were
already backing away down towards the alley from where they had come.
They were all giggling and uttering little expressions of awe at their
good luck. I tried to keep the gun on them but they knew I wasn't going
to shoot them, they hopped backwards until they were well down the
alley and then took off running while guffawing at the spectacle of me
dry retching with the Desert Eagle in my hand.
It took me about a minute to clear my stomach where the heaves would
stop. I definitely felt a little better, but they were long gone. I
stood up slowly, still coughing weakly. All three of them had vanished
in the blink of an eye. They could run like the wind, they were
probably three blocks away by now.
I suddenly realized how the arsonists had created the illusion of fires
breaking out spontaneously and why the newscasters kept claiming they
were "organized."
The truth is, nearly all the arsonists were on foot, traveled light and
made their escapes simply by running away. Chances are they found
bottles for containers as they ran. In a dense urban area like Los
Angeles, you could torch a building with a single bottle filled with
accelerant and be many blocks away before the smoke attracted a police
or news helicopter. It was so simple a child could do it and if you
were a fast runner your chances of being captured were nil.
It also would not take many arsonists if they were torching and running on an hourly basis.
That's when I began to comprehend what had happened. The arsonists had
destroyed an entire city and brought it to it's knees with empty beer
bottles and a few dollars worth of lamp oil available anywhere.
Probably less than thirty human beings had ravaged the city of Los
Angeles worse than a nuclear weapon might have for less money than what
most people spend on lunch. They simply ran away in the time it took
for police to respond.
If this were the case, it meant the entire facade of civilization was a
complete sham, a brittle fake painted monolith made out of candy glass.
If any city could be destroyed by thirty guys on foot with ten dollars
worth of kerosene, everything I'd ever been induced to believe in my
life about civilization was hollow, false, a lie. We were never more
than fifteen minutes away from absolute anarchy in any large
metropolitan city.
I tucked the gun back under my shirt and walked back to my house to
check on my wife, people running all around me with stolen goods and
looted valuables. A helicopter buzzed overhead saying something over a
loudspeaker but I couldn't make out what it was ... it was just a weak
little warbling noise against a sea of madness all around me.
I will conclude my account by telling you of the last few hours of the
riots that afternoon and the moment when I had to produce the combat
shotgun.
me in a frightened voice on the edge of hysteria, saying "Sweetie, I
think you need to get up, you should see this."
je me suis réveillé de ma longue sieste avec ma femme qui me
secouait (d'habitude "prodding" a une connotation sexuelle) et me dit
d’une voix apeurée et au bord de l’hystérie : " Sweetie,(chéri) je crois que
tu devrais te lever, tu dois voir ça"
As soon as I opened my eyes I realized my throat was raw from breathing
in smoke. I had slept on the arm of the couch for about 4 hours. I rose
up suddenly and grabbed my wife by the arm. "What is it? What's
happening?" I said. I had been dreaming that "Benny" was looking for me
and was on the verge of finding me.
Dès que j'ai ouvert les yeux, j'ai réalisé que ma gorge
était irritée par la fumée. J'avais dormi sur le montant du canapé pendant
environ 4 heures. Je me suis levé prestement et j'ai attrapé ma femme par le
bras. "Qu'est ce qu'il y a ? Qu'est ce qu'il se passe ?" J'ai dit:
" J'ai toujours reve que Benny était était à ma recherche et qu'il était
sur le point de me trouver".
"The news said it is in our neighborhood now - right down the street.
They are moving towards Hollywood Boulevard," she said with a worried
expression.
Les infos disaient que les émeutes (la manif) étaient dans
notre quartier maintenant; à droite dans la rue et qu'elles allaient vers
"Hollywood boulevard" ( dit elle [la gonzesse des infos] avec une
voix inquiète).
"Honey, Why did you let me sleep?!? You should have woken me up!" I
said, leaping to my feet and reaching for the Desert Eagle underneath a
couch cushion.
J'ai dit, en me dressant sur mes pieds et en allant chercher
le Desert Eagle (pistolet) sous un coussin du canapé: "Chérie, pourquoi tu
m'as laissé dormir ? Tu aurais dû me réveiller !"
"I thought you said I should let you sleep when you were tired!" she blurted out.
Je croyais que tu m'avais dit de te laisser dormir quand tu
étais fatigué ! m'a elle lancé
I glanced at the television. They were panning our neighborhood from
the sky and everything was on fire. Hundreds, thousands of people were
running everywhere.
Je jetais un coup d'œil à la télé. Ils étaient dans notre
quartier (de manière panoramique) et du ciel au sol tout était en feu. Des
centaines, des milliers de personnes courraient partout.
"Yes, honey, that's normally a good rule of thumb, except during the
collapse of civilization or else when our house is in the middle of a
firestorm!!! I yelled, really angry she had not awakened me. "Go to the
back of the house and sit in the bathroom near the water cooler. Take
the television back there with you and something to eat. Lock the door
and stay in there until I come to get you. Run the bathroom ventilator,
it will pull air through the house and filter some of the smoke out as
it comes under the bathroom door." She knew I was not going to argue
with her in a situation like this so she did as I said.
"Oui ma chéri, c'est d'habitude une bonne règle sauf
quand la société s'effondre ou que notre maison est en feu "( tempète de
feu). J'étais vraiment en colère parce qu'elle ne m'avait pas réveillé. "Vas
dans la salle de bain et assis toi dans la baignoire (près du robinet). Prend
la télé avec toi et quelque chose à manger [ndt: un mœurs américain peut être ? ]
Ferme la porte et attends que je vienne te rejoindre. Allume le ventilateur de
la salle de bain, il brassera l'air de la maison et repoussera la fumée passant
sous la porte. Elle savait que je
n'avais pas à me justifier dans une telle situation.
I checked the blinds, took a glance outside the house. Chaos. It was
insane. People were running everywhere. Fire engine horns, sirens,
helicopter blades whishing over the roof again and again. I took a deep
breath, stuck the Desert Eagle under my belt beneath my shirt and ran
outside.
J'ai vérifié les stores et j'ai jeté un œil à l'extérieur de
la maison. C'était le chaos. C'était fou. Les gens courraient partout. Les sirènes
hurlaient, les hélicos au dessus du toit encore et encore. J'ai prit une grande
inspiration et j'ai mis mon pistolet à la ceinture sous ma chemise et couru
dehors.
A dark haired woman was screaming for help at my front gate. Her
mascara was running and she looked either crazy or terrified. She
didn't appear to have any marks on her, I helped her to her feet, asked
her to stop screaming, what did she need help with. She backed away and
ran towards the other end of the block as though she were trying to
catch up to someone. Everybody was running down from Sunset past me,
mostly all black people, as though something was coming from the east.
Some teenage kids went flying past with arms full of cell phones, I
thought they were laughing at first but then I realized they were
crying hysterically.
Une femme aux cheveux noirs criait à
l'aide au pas de ma porte. Elle était en danger et folle de terreur. (Littéralement:
son massacre était en route). Elle ne semblait pas avoir de marques de coups. Je
lui ai demandé d'arrêter de crier et en quoi je pouvais l'aider. Elle recula de
l'autre coté (de la maison) comme si elle voulait rattraper quelqu'un. Tout le
monde courait vers Sunset en passant par chez moi, et surtout les noirs, comme
si quelque chose venait de l'Est. Quelques jeunes gens passèrent
(littéralement: passèrent de manière volante) avec leurs bras chargés de téléphones
portables. J'ai d'abord pensé qu'ils n'étaient pas sérieux mais j'ai réalisé
qu'ils étaient très paniqués.
I went down to the junction of Sunset and Martin, less than twenty
meters from my front door ... people bumping against me in blind
terror, some of them staring at me like I was somebody they knew. I had
no idea what the hell was going on. The air was thick with smoke and
the sheer volume of noise was deafening. Beneath all the emergency
horns and sirens, there was another noise, a kind of rushing sound like
you might hear come from a seashell if you put it to your ear.
Je suis allé à la jonction de Sunset et
Martin, à moins de 20 mètres de ma porte, les gens me bousculaient dans leur
terreur. Certains me dévisageaient comme si je les connaissais. Je n'avais pas
la moindre idée à propos du merdier qui s'annonçait. L'air était chargé de
fumée et le vacarme assourdissant. Sous le bruit des sirènes et des alarmes, il
y en avait un autre comme celui que l'on peut entendre lorsque l'on porte un
coquillage à son oreille.
I recognized it. I had heard it at sporting events. It was the sound of
thousands of people cheering, yelling, hollering all at once.
Je l'ai reconnu, j'avais déjà entendu
ce bruit lors d'événements sportifs. C'était comme si tout le monde acclamait
et criait en même temps.
I peered around the corner of the drycleaning store to the east,
towards La Cienega. The street I had run down in the morning to get to
the Quik Mart which had been deserted at the time.
Je scrutais en direction de la Cienega
à l'est au coin de la laverie. La rue dans laquelle j'ai couru le matin pour me
rendre au Quik Mart qui était desert à cette heure.
Holy Kee-rist, I thought. This can't be happening.
Mon dieu ai-je pensé, ca ne peux pas
arriver.(Holy Kee-rist: si quelqu'un connais cette expression ? )
I am not good at estimating numbers in a crowd. I would guess that I
was looking at a mob of somewhere between 20,000 to 50,000 people about
four blocks away. It was a liquid dynamic mass of human beings which
flowed like a single living organism. They were so obscured by smoke at
that distance that sometimes they seem to ripple like a mirage in a
spaghetti western.
The entire mob was waiting patiently out in front of the gigantic
Walmart super store as two large 18 wheel trucks backed up slowly to
the security gates. I could hear the roaring of the engines idling in
reverse, slowly backing up. Men jumped off the rear gates and attached
chains from the bumpers of the truck to the security gates. Then the
crowd drew back in a large circle to give the trucks some room.
There was an ear-shattering roar of approval as the trucks pulled
forward and tore the security gates from the front of Walmart,
clattering behind in pieces. I saw some of the rioters jump on the
gates and ride them like surfboards as they were pulled away.
Then the colossal human mob rushed into the Walmart like air filling a
vaccuum. They kept coming and coming, I didn't see how so many people
could fit in there all at once.
I had been staring in open mouthed shock as the entire vignette took
place, then realized that now looters would be making good their escape
once they had their fill of stolen goods. This way, possibly.
I turned and ran back to the house. An alleyway I had passed less than
three minutes ago, to the immediate left of the front our house, had
been empty. There were now three black guys standing right outside our
chain link fence, one of them trying to light the wick on a beer bottle
while another held a bottle of kerosene. It so took me by surprise I
almost fell trying to come to a halt.
I reached for the Desert Eagle, hands shaking, and pulled the gun out.
I had never pointed a gun at another human being in my life. "HEY!!!!!"
I yelled, "WHAT IN THE HELL ARE YOU DOING?!?! DROP THAT BOTTLE!! GET
YOUR HANDS UP IN THE AIR!!!"
The three black guys were hard, crusty looking types, all of them
dressed in filthy clothing and matted down with dirt. One of them with
a big set of dreadlocks spoke before anybody else. "White boy, you must
be tripping. Don't even think about pointing that gun at me." The other
two nodded at their friend, apparently the leader, but they had frozen
irregardless.
"THIS IS A CITIZENS ARREST! GET YOUR HANDS UP!" I yelled, chambered a
round in the gun and pointed it at the guy with dreadlocks. "DROP
EVERYTHING AND PUT YOUR HANDS UP!" I screamed in the scariest voice I
could come up with. I sounded sort of hoarse from all the smoke in the
air.
"Sissy bitch, whatchoo think you are? We ain't dun nuttin, not a damn
thing! You can't arrest nobody, you punk arse little white boy!" the
dreadlocks guy said, but they all dropped everything on the ground. The
beer bottle broke and I caught the odor of kerosene immediately from
the contents that poured out.
I stared at the liquid as it ran across the floor of the alleyway. I
could not believe it. These guys were getting ready to burn us. Of
course, we were a corner house with a blind alleyway running alongside
us. Our house was the perfect candidate to burn, just like all the
other corner houses we had seen on television. Nothing personal, you
understand, these guys were getting ready to torch our house because it
was conveniently located for just that purpose.
I felt weird all of a sudden. Really weird. The gun wavered. "Okay,
nobody ... nobody move," I said, feeling my gorge rising. The three
black guys were watching me like a hawk.
With complete astonishment, I vomited a huge mouthful of foul smelling
water up into the air, soaking my shirt sleeve. One of the black guys
chuckled in amusement. I was trying to keep the gun trained on them and
suddenly I was vomiting profusely, gouts of greasy dark water into the
air. Nothing like that had ever, ever happened to me before. I think
the sheer amount of black tea, coca-cola and coffee I had drunk to stay
awake had rubbed my stomach lining raw.
"Don't you f**king move, asshole! I will put a bullet in your ass, I
promise you," I said, but I was bent over and fell to my knees as soon
as I finished the sentence, dry heaves racking me. I was trying to keep
the gun pointed at them and vomit at the same time ... they were
already backing away down towards the alley from where they had come.
They were all giggling and uttering little expressions of awe at their
good luck. I tried to keep the gun on them but they knew I wasn't going
to shoot them, they hopped backwards until they were well down the
alley and then took off running while guffawing at the spectacle of me
dry retching with the Desert Eagle in my hand.
It took me about a minute to clear my stomach where the heaves would
stop. I definitely felt a little better, but they were long gone. I
stood up slowly, still coughing weakly. All three of them had vanished
in the blink of an eye. They could run like the wind, they were
probably three blocks away by now.
I suddenly realized how the arsonists had created the illusion of fires
breaking out spontaneously and why the newscasters kept claiming they
were "organized."
The truth is, nearly all the arsonists were on foot, traveled light and
made their escapes simply by running away. Chances are they found
bottles for containers as they ran. In a dense urban area like Los
Angeles, you could torch a building with a single bottle filled with
accelerant and be many blocks away before the smoke attracted a police
or news helicopter. It was so simple a child could do it and if you
were a fast runner your chances of being captured were nil.
It also would not take many arsonists if they were torching and running on an hourly basis.
That's when I began to comprehend what had happened. The arsonists had
destroyed an entire city and brought it to it's knees with empty beer
bottles and a few dollars worth of lamp oil available anywhere.
Probably less than thirty human beings had ravaged the city of Los
Angeles worse than a nuclear weapon might have for less money than what
most people spend on lunch. They simply ran away in the time it took
for police to respond.
If this were the case, it meant the entire facade of civilization was a
complete sham, a brittle fake painted monolith made out of candy glass.
If any city could be destroyed by thirty guys on foot with ten dollars
worth of kerosene, everything I'd ever been induced to believe in my
life about civilization was hollow, false, a lie. We were never more
than fifteen minutes away from absolute anarchy in any large
metropolitan city.
I tucked the gun back under my shirt and walked back to my house to
check on my wife, people running all around me with stolen goods and
looted valuables. A helicopter buzzed overhead saying something over a
loudspeaker but I couldn't make out what it was ... it was just a weak
little warbling noise against a sea of madness all around me.
I will conclude my account by telling you of the last few hours of the
riots that afternoon and the moment when I had to produce the combat
shotgun.
Andros- Membre fondateur
- Nombre de messages : 1138
Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
After checking on my wife and making her a
glass of tea, I went out the back of my house and crawled up the access
ladder to the roof with the .203 slung over my shoulder.
I used a length of rope to pull a broken party umbrella onto the roof
and dropped it in the corner as a kind of makeshift tent right in front
of the weephole I had scouted beforehand as a good sniper position. I
put the .203 underneath the party umbrella. From the air it would look
like a typical Mexican house in L.A. with some rubbish left over from a
rooftop party piled on it. I didn't want the constantly circling police
helicopters to see me on the roof with a rifle.
Before I crawled under the umbrella I took a good look in all four
compass directions. Great billowing fires and pillars of smoke reaching
up to the sky surrounded the house, it looked like a vantage point in
hell. There were flames raging out of control nearly everywhere you
looked, occasionally adorned by water spouts from fire trucks trying to
douse them.
It was cool and dark under the umbrella but I had an excellent view of
the street in front of the house. I watched for the next several hours
as looters ran by loaded down with goods, sometimes pulling
wheelbarrels or wagons piled high with booty. On occasion when it
looked like they might be parking on my street, I trained the rifle on
them. They seemed to have a sixth sense and nearly always moved on
right about the time I was trying to decide whether or not to move my
finger onto the trigger.
Strangely enough, the alleyway was completely empty for the rest of the
day, people avoiding it like the plague. I kept worrying the arsonists
were going to come back.
Sometimes I would get up to stretch my legs and walk the perimeter of
the roof, checking straight down to see if anyone had pressed
themselves up against the wall and was sneaking around the outside of
our home.
After a long time under the umbrella watching people go by, suddenly a
very lean, tall black guy jumped the fence of our house as he passed
and looked back and forth, like he was checking to see if anybody was
watching. He took one step and put his foot right down on one of our
caltrops. He went rigid as a board, silently lifted his foot and then
let out a high pitched wail. He clawed at it to pull it out of his
sole, dropped over the fence again pulling himself on his elbows and
doing that funny whine. I had to clamp my hand over my mouth to keep
from laughing, I had tears coming to my eyes. He finally got back up
and started hopping down the sidewalk on one foot, leaving a trail of
blood droplets behind him. I remember thinking he'd better have a
tetanus shot, some of the nails we used for the caltrops were covered
with rust.
I did not quite fall asleep beneath the umbrella, but I did drowse at
times, falling into a sort of routine watching looters and rioters walk
by.
When I opened my eyes, I saw a group of hispanics had parked their
asses on the car across the road and were lying across the hood. They
had boxes of consumer goods opened all around them and had decided to
examine their prizes. It was Trotsky's car across the street, my
liberal anti-gun buddy. I could see Trotsky peering through the
curtains like a furtive little mouse every few seconds, scared to go
outside.
As surely as coded bacteria in a computer simulation, once they had
camped out on the hood of the car, other looters began to do the same.
They were camping.
I did not need anybody to tell me this was no good. If they camped,
they might start a little siesta. Then maybe they'd get bored and
decide to get into some trouble. You wanted these guys to keep moving.
I trained the rifle on the guy who was smoking and leaned against the
driver's side looking at a laptop computer he had stolen. He was
throwing lots of garbage from packing on the ground, along with the
manuals and anything else he didn't want to carry. A real animal.
The guys were acting like they owned the block. That was somebody's car they were lying on top of.
If I shot these guys in cold blood with the rifle, I would surely go to
prison. It might be convenient but it would not be considered
reasonable self-defense.
I would have to go down and confront them.
I crawled down the ladder and went inside the house. My wife was glad
to see me and beseiged me with questions about what was going on.
I got the pump action Remington riot shotgun out from behind the water
heater. I had bought it three months earlier unbeknownst to my wife,
never fired it, along with two boxes of shells. My wife's eyes went
wide when I pulled it out and started pushing shells into the breech.
"I hope you are not thinking of going outside with that," she said,
"because I will divorce you if you do." I said to her, "Honey, if
you're ever back this way again, be sure to look me up."
When I got to the front door, my nerves failed. I peered through the
curtains. A lot of Mexicans were out in the street. I knew if I stayed
here too long I would talk myself out of going out. I just had to do it
irregardless of how scared I was. They could not be allowed to just
take over the block and sit on cars like that.
As I came down the front walk, I held the shotgun behind my trailing
leg in back of me. The Mexicans looked up as my door opened and I came
towards them, but because of the chain link fence and a row of bushes
they did not see the shotgun when they realized I was coming to speak
to them.
"You fellas have somewhere important to go," I said as I walked towards them. "Anywhere but here is a good start."
The hispanic guy who was smoking sneered and took a long draw on his
cigarette. "Who tha fugg are yoo sposed to be, mon?" he said, his
buddies all moved their hands to their crotches and began squeezing
their testicles like it pumped blood to their brains. They all started
that swaying and testicle squeezing dance they do.
Then one of the guys closest to the fence saw the shotgun trailing
behind me and the sneer disappeared. They all stood up straighter and
jumped down off the hoods of the cars they were on.
"You fellas can't camp here, this ain't bean person of colour heaven,"
I said, then brought the shotgun up around waist level and pointed it
towards them. I opened the gate and went into the street. "You need to
get the fugg off my block right now." I was sweating so badly from fear
it was dripping into my eyes. "What?" asked the hispanic smoking guy,
his face getting pale, "Whatzat?"
I said "I'm a white boy with a migraine and a pump shotgun and I don't
want to listen to your horsesh*t. No habla espanol." They all started
backing away. It's a bit comical to watch about fifty mexicans walking
backwards with their hands on their crotches. Some of them turned and
trotted off south, leaving their goods in the street or on top of cars.
The hispanic smoking guy, backing up still holding the laptop, said
"You ain't gonna shoot nobody, mon. Besides, you can't hit all of us,
somebody gonna take that gun away from you and shove it up your arse,"
he muttered, but I think he was just bluffing.
I starting twisting the choke on the shotgun. "You're right, burrito
monkey, I guess I better choke this back to make sure I hit enough of
you if I have to squeeze the trigger." I was just bluffing myself. They
were all backing up, more and more of them as they got farther away
were running off.
The hispanic guy flicked his cigarette at me and kept walking
backwards. I was a good 100 meters from the house now. "You ain't
sheeit, gringo. Someday this place is gonna be down and brown, porky
pig. I'd like to see you try that sheeit again someday."
He turned and trotted off. I stood in the street and kept the shotgun
up until the entire street was clear. Then I backed up and went back to
the front yard.
Trotsky came out of his house, finally. He looked terrified. "Violence doesn't solve anything, man," he croaked.
I stared at him for a long time before I said, "I hope you don't think
that you and I are friends. I can do better than you for friends. I
have pretended to be civil with you in the past, in the future I want
you to stay away from me. You and I are not alike and never will be."
Then I turned and went back inside the house.
I will finish with an epilogue of what happened that evening and the following weeks in my last post.
glass of tea, I went out the back of my house and crawled up the access
ladder to the roof with the .203 slung over my shoulder.
I used a length of rope to pull a broken party umbrella onto the roof
and dropped it in the corner as a kind of makeshift tent right in front
of the weephole I had scouted beforehand as a good sniper position. I
put the .203 underneath the party umbrella. From the air it would look
like a typical Mexican house in L.A. with some rubbish left over from a
rooftop party piled on it. I didn't want the constantly circling police
helicopters to see me on the roof with a rifle.
Before I crawled under the umbrella I took a good look in all four
compass directions. Great billowing fires and pillars of smoke reaching
up to the sky surrounded the house, it looked like a vantage point in
hell. There were flames raging out of control nearly everywhere you
looked, occasionally adorned by water spouts from fire trucks trying to
douse them.
It was cool and dark under the umbrella but I had an excellent view of
the street in front of the house. I watched for the next several hours
as looters ran by loaded down with goods, sometimes pulling
wheelbarrels or wagons piled high with booty. On occasion when it
looked like they might be parking on my street, I trained the rifle on
them. They seemed to have a sixth sense and nearly always moved on
right about the time I was trying to decide whether or not to move my
finger onto the trigger.
Strangely enough, the alleyway was completely empty for the rest of the
day, people avoiding it like the plague. I kept worrying the arsonists
were going to come back.
Sometimes I would get up to stretch my legs and walk the perimeter of
the roof, checking straight down to see if anyone had pressed
themselves up against the wall and was sneaking around the outside of
our home.
After a long time under the umbrella watching people go by, suddenly a
very lean, tall black guy jumped the fence of our house as he passed
and looked back and forth, like he was checking to see if anybody was
watching. He took one step and put his foot right down on one of our
caltrops. He went rigid as a board, silently lifted his foot and then
let out a high pitched wail. He clawed at it to pull it out of his
sole, dropped over the fence again pulling himself on his elbows and
doing that funny whine. I had to clamp my hand over my mouth to keep
from laughing, I had tears coming to my eyes. He finally got back up
and started hopping down the sidewalk on one foot, leaving a trail of
blood droplets behind him. I remember thinking he'd better have a
tetanus shot, some of the nails we used for the caltrops were covered
with rust.
I did not quite fall asleep beneath the umbrella, but I did drowse at
times, falling into a sort of routine watching looters and rioters walk
by.
When I opened my eyes, I saw a group of hispanics had parked their
asses on the car across the road and were lying across the hood. They
had boxes of consumer goods opened all around them and had decided to
examine their prizes. It was Trotsky's car across the street, my
liberal anti-gun buddy. I could see Trotsky peering through the
curtains like a furtive little mouse every few seconds, scared to go
outside.
As surely as coded bacteria in a computer simulation, once they had
camped out on the hood of the car, other looters began to do the same.
They were camping.
I did not need anybody to tell me this was no good. If they camped,
they might start a little siesta. Then maybe they'd get bored and
decide to get into some trouble. You wanted these guys to keep moving.
I trained the rifle on the guy who was smoking and leaned against the
driver's side looking at a laptop computer he had stolen. He was
throwing lots of garbage from packing on the ground, along with the
manuals and anything else he didn't want to carry. A real animal.
The guys were acting like they owned the block. That was somebody's car they were lying on top of.
If I shot these guys in cold blood with the rifle, I would surely go to
prison. It might be convenient but it would not be considered
reasonable self-defense.
I would have to go down and confront them.
I crawled down the ladder and went inside the house. My wife was glad
to see me and beseiged me with questions about what was going on.
I got the pump action Remington riot shotgun out from behind the water
heater. I had bought it three months earlier unbeknownst to my wife,
never fired it, along with two boxes of shells. My wife's eyes went
wide when I pulled it out and started pushing shells into the breech.
"I hope you are not thinking of going outside with that," she said,
"because I will divorce you if you do." I said to her, "Honey, if
you're ever back this way again, be sure to look me up."
When I got to the front door, my nerves failed. I peered through the
curtains. A lot of Mexicans were out in the street. I knew if I stayed
here too long I would talk myself out of going out. I just had to do it
irregardless of how scared I was. They could not be allowed to just
take over the block and sit on cars like that.
As I came down the front walk, I held the shotgun behind my trailing
leg in back of me. The Mexicans looked up as my door opened and I came
towards them, but because of the chain link fence and a row of bushes
they did not see the shotgun when they realized I was coming to speak
to them.
"You fellas have somewhere important to go," I said as I walked towards them. "Anywhere but here is a good start."
The hispanic guy who was smoking sneered and took a long draw on his
cigarette. "Who tha fugg are yoo sposed to be, mon?" he said, his
buddies all moved their hands to their crotches and began squeezing
their testicles like it pumped blood to their brains. They all started
that swaying and testicle squeezing dance they do.
Then one of the guys closest to the fence saw the shotgun trailing
behind me and the sneer disappeared. They all stood up straighter and
jumped down off the hoods of the cars they were on.
"You fellas can't camp here, this ain't bean person of colour heaven,"
I said, then brought the shotgun up around waist level and pointed it
towards them. I opened the gate and went into the street. "You need to
get the fugg off my block right now." I was sweating so badly from fear
it was dripping into my eyes. "What?" asked the hispanic smoking guy,
his face getting pale, "Whatzat?"
I said "I'm a white boy with a migraine and a pump shotgun and I don't
want to listen to your horsesh*t. No habla espanol." They all started
backing away. It's a bit comical to watch about fifty mexicans walking
backwards with their hands on their crotches. Some of them turned and
trotted off south, leaving their goods in the street or on top of cars.
The hispanic smoking guy, backing up still holding the laptop, said
"You ain't gonna shoot nobody, mon. Besides, you can't hit all of us,
somebody gonna take that gun away from you and shove it up your arse,"
he muttered, but I think he was just bluffing.
I starting twisting the choke on the shotgun. "You're right, burrito
monkey, I guess I better choke this back to make sure I hit enough of
you if I have to squeeze the trigger." I was just bluffing myself. They
were all backing up, more and more of them as they got farther away
were running off.
The hispanic guy flicked his cigarette at me and kept walking
backwards. I was a good 100 meters from the house now. "You ain't
sheeit, gringo. Someday this place is gonna be down and brown, porky
pig. I'd like to see you try that sheeit again someday."
He turned and trotted off. I stood in the street and kept the shotgun
up until the entire street was clear. Then I backed up and went back to
the front yard.
Trotsky came out of his house, finally. He looked terrified. "Violence doesn't solve anything, man," he croaked.
I stared at him for a long time before I said, "I hope you don't think
that you and I are friends. I can do better than you for friends. I
have pretended to be civil with you in the past, in the future I want
you to stay away from me. You and I are not alike and never will be."
Then I turned and went back inside the house.
I will finish with an epilogue of what happened that evening and the following weeks in my last post.
Andros- Membre fondateur
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Date d'inscription : 12/12/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Hollywood burned. Including Madonna's bra collection.
They found four dead people a block away from us. One man had been shot to death in his garage.
They stopped the riot just a couple dozen meters from the Chinese
theater. Lots of Hollywood landmarks were reduced to blackened ashes.
You had a sense when the sun went down that night, that whatever the
affliction was, it had lost its vital force. The rioting had spent
itself.
The National Guard finally arrived, way too late to make any
difference. Curfew was maintained for weeks, martial law and tanks on
street corners. The real purpose of the military presence was to force
whites and blacks to go back to pretending to like each other, that
multiculturalism actually worked and that there was not a race war of
apocalyptic proportions brewing everywhere and anywhere in the near
future. It was all about maintaining appearances.
All kinds of repercussions followed and accusations were hurled as the
authority figures meekly emerged from their bunkers and viewed the
sheer scale of the destruction that had taken place. Shame over
abandonment of their posts was nowhere to be seen. Nor did any
prosecution for failure to perform duties take place.
The air was filled with the smell of smoke for months afterwards but eventually all the embers were extinguished.
People tried to blot the entire thing out in some bizarre fit of
collective amnesia. There was a fake quality to the smiles and kisses,
though ... the champagne didn't taste the same anymore. Everybody tried
to pretend like they had not looked into the eyes of the dragon and
seen the horror that is right underneath the everyday appearance of
life, forever trying to break through all the tissue paper thin barrier
of rules and laws that white people are tricked into thinking is some
unshakeable edifice of authority.
Officially there were more than fifty murders, unofficially some said
there were more than two hundred murders, mostly unsolved.
I knew in an alternate universe I had been shot dead in a Quik Mart by
Benny. I would have been just a short blurb on the obituaries page,
security guard, unknown assailant, services to be held on Sunday, blah
blah blah. Like the other fifty people listed in the newspaper
supplement amongst the victims of the riots.
At night I had the shakes. I sometimes woke up thinking somebody was on
the roof trying to burn the house down. I drank a lot of coffee, talked
too fast sometimes, looked at people a little too hard when they were
talking to me as if I could see their lips moving but couldn't hear the
sounds they were making. I had seen something that I was not going to
forget about. Nobody would fool me again.
When we went back to eat in Soup Plantation, I kept waiting for the
oracle to wander in with the gash in his head and scream they were
coming again. I began to believe that "they" were coming all the time.
If my wife asked me what was bothering me, I told her I thought the
riots were deja vu. They woke up a memory in me not of something that
had already happened before but of something that had yet to happen. I
foresaw a riot where the whole world would burn and the smoke would
rise again and blot out the sun forever. I began to see the L.A. riots
as my wakeup call, as a kind of canary in the coal mines.
There was a madness in human beings that hid itself in this sheep's
clothing and tried to pretend it was under control. It wasn't. The
riots in Los Angeles had been the tinest symptom of this decay that was
spreading everywhere. Like the first time you hear termites in the
walls of your house at night and realize that by the time you can
physically hear them they have completely eaten away all of the marrow
that kept the house standing.
I had made up my mind that the next time the riots began, I would be
ready. Even if they lit up the entire planet. I would not be a poor
student, God would not have to show me again. That was my resolution.
They found four dead people a block away from us. One man had been shot to death in his garage.
They stopped the riot just a couple dozen meters from the Chinese
theater. Lots of Hollywood landmarks were reduced to blackened ashes.
You had a sense when the sun went down that night, that whatever the
affliction was, it had lost its vital force. The rioting had spent
itself.
The National Guard finally arrived, way too late to make any
difference. Curfew was maintained for weeks, martial law and tanks on
street corners. The real purpose of the military presence was to force
whites and blacks to go back to pretending to like each other, that
multiculturalism actually worked and that there was not a race war of
apocalyptic proportions brewing everywhere and anywhere in the near
future. It was all about maintaining appearances.
All kinds of repercussions followed and accusations were hurled as the
authority figures meekly emerged from their bunkers and viewed the
sheer scale of the destruction that had taken place. Shame over
abandonment of their posts was nowhere to be seen. Nor did any
prosecution for failure to perform duties take place.
The air was filled with the smell of smoke for months afterwards but eventually all the embers were extinguished.
People tried to blot the entire thing out in some bizarre fit of
collective amnesia. There was a fake quality to the smiles and kisses,
though ... the champagne didn't taste the same anymore. Everybody tried
to pretend like they had not looked into the eyes of the dragon and
seen the horror that is right underneath the everyday appearance of
life, forever trying to break through all the tissue paper thin barrier
of rules and laws that white people are tricked into thinking is some
unshakeable edifice of authority.
Officially there were more than fifty murders, unofficially some said
there were more than two hundred murders, mostly unsolved.
I knew in an alternate universe I had been shot dead in a Quik Mart by
Benny. I would have been just a short blurb on the obituaries page,
security guard, unknown assailant, services to be held on Sunday, blah
blah blah. Like the other fifty people listed in the newspaper
supplement amongst the victims of the riots.
At night I had the shakes. I sometimes woke up thinking somebody was on
the roof trying to burn the house down. I drank a lot of coffee, talked
too fast sometimes, looked at people a little too hard when they were
talking to me as if I could see their lips moving but couldn't hear the
sounds they were making. I had seen something that I was not going to
forget about. Nobody would fool me again.
When we went back to eat in Soup Plantation, I kept waiting for the
oracle to wander in with the gash in his head and scream they were
coming again. I began to believe that "they" were coming all the time.
If my wife asked me what was bothering me, I told her I thought the
riots were deja vu. They woke up a memory in me not of something that
had already happened before but of something that had yet to happen. I
foresaw a riot where the whole world would burn and the smoke would
rise again and blot out the sun forever. I began to see the L.A. riots
as my wakeup call, as a kind of canary in the coal mines.
There was a madness in human beings that hid itself in this sheep's
clothing and tried to pretend it was under control. It wasn't. The
riots in Los Angeles had been the tinest symptom of this decay that was
spreading everywhere. Like the first time you hear termites in the
walls of your house at night and realize that by the time you can
physically hear them they have completely eaten away all of the marrow
that kept the house standing.
I had made up my mind that the next time the riots began, I would be
ready. Even if they lit up the entire planet. I would not be a poor
student, God would not have to show me again. That was my resolution.
Andros- Membre fondateur
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Trotsky was beaten to death about a month after
the riots and his girlfriend was gang raped and then beaten so badly
she was permanently disabled. I never found out whether or not this had
anything to do with the riots, it was just one more crazy thing in an
era of crazy things. It is possible that Trotsky was in some kind of
drug buy that went wrong and that it had nothing at all to do with the
riots. I never did figure this one out.
-Fini-
the riots and his girlfriend was gang raped and then beaten so badly
she was permanently disabled. I never found out whether or not this had
anything to do with the riots, it was just one more crazy thing in an
era of crazy things. It is possible that Trotsky was in some kind of
drug buy that went wrong and that it had nothing at all to do with the
riots. I never did figure this one out.
-Fini-
Andros- Membre fondateur
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
C'est étonnant que personne n'ait réagit à ce thread...
Mise à part le côté un peu mytho du type (mais qui ne l'ai pas un peu sur le web, hein qui? ), j'en retiens que le mec à vraiment prit conscience de la "fragilité" de son existence. Son manque de préparation, tant au niveau stock que psychologique, peu donner à réfléchir.
Sans parler de l'aspect hors charte que nous ne détaillerons pas.
Merci Andros!
Petrus.
A la fac en 1993, j'avais un pote qui avait ramené un T-shirt des US: "RIOTS IN LA, I was here!"
Mise à part le côté un peu mytho du type (mais qui ne l'ai pas un peu sur le web, hein qui? ), j'en retiens que le mec à vraiment prit conscience de la "fragilité" de son existence. Son manque de préparation, tant au niveau stock que psychologique, peu donner à réfléchir.
Sans parler de l'aspect hors charte que nous ne détaillerons pas.
Merci Andros!
Petrus.
A la fac en 1993, j'avais un pote qui avait ramené un T-shirt des US: "RIOTS IN LA, I was here!"
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"If you won't let us dream, we won't let you sleep."
Petrus16- Membre Premium
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
il serait intéressant que quelqu'un poursuive la traduction... Canis s'est porté volontaire il me semble !
Dans le même style, il y a quelques témoignages sur l'après Katrina qui circulent sur le web. Je vais voir s'il est possible d'en faire une synthèse.
Rammstein
Dans le même style, il y a quelques témoignages sur l'après Katrina qui circulent sur le web. Je vais voir s'il est possible d'en faire une synthèse.
Rammstein
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Rammstein- Membre fondateur
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Date d'inscription : 07/11/2006
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Rammstein a écrit:il serait intéressant que quelqu'un poursuive la traduction... Canis s'est porté volontaire il me semble !
Faut voir si cela en vaut la peine.... J'ai la modération, le site Olduvai, un autre site à mettre en route, ça charge !
________________________________________________________
~~~~~ MANUEL DE SURVIE URBAINE (by FerFAL) ~~~~~
Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
[color:de4f="RoyalBlue"]Andros a écrit:After checking on my wife and making her a
glass of tea, I went out the back of my house and crawled up the access
ladder to the roof with the .203 slung over my shoulder.
Aprés avoir "prévenu" ma femme et lui avoir fait une tasse de thé,je suis allé derriere ma maison et j'ai monté sur l'echelle de secours jusqu'au toit avec le calibre 203 en bandoulliere par dessus mon épaule.
I used a length of rope to pull a broken party umbrella onto the roof
and dropped it in the corner as a kind of makeshift tent right in front
of the weephole I had scouted beforehand as a good sniper position. I
put the .203 underneath the party umbrella. From the air it would look
like a typical Mexican house in L.A. with some rubbish left over from a
rooftop party piled on it. I didn't want the constantly circling police
helicopters to see me on the roof with a rifle.
J'utilisais un bout de corde pour amener sur le toit un parasol cassé et le posais dans le coin comme une sorte de tente juste en face du regard que j'avais identifié précédemment comme une bonne position de sniping.
Vu par les airs,cela ressemblerait à une maison mexicaine typique in L-A,
avec des detritus abondonnés sur le toit aprés une soirée.Je n'avais pas envie que les helicoptéres de la police qui patrouillaient en permanence,puisse me voir avec un fusil sur le toit.
Before I crawled under the umbrella I took a good look in all four
compass directions. Great billowing fires and pillars of smoke reaching
up to the sky surrounded the house, it looked like a vantage point in
hell. There were flames raging out of control nearly everywhere you
looked, occasionally adorned by water spouts from fire trucks trying to
douse them.
Avant de ramper sous le parasol,j'ai jeté un regard précis au quatres points cardinaux.De grands tourbillons de flammes et de fumées s'elevant dans le ciel entouraient la maison,cela ressemblait à un poste d'observation en enfer.Il y avait de violents incendies hors de controle partout où vous regardiez,parfois embelli par les jets d'eau des camions de pompiers tentant de les éteindre.
It was cool and dark under the umbrella but I had an excellent view of
the street in front of the house. I watched for the next several hours
as looters ran by loaded down with goods, sometimes pulling
wheelbarrels or wagons piled high with booty. On occasion when it
looked like they might be parking on my street, I trained the rifle on
them. They seemed to have a sixth sense and nearly always moved on
right about the time I was trying to decide whether or not to move my
finger onto the trigger.
Strangely enough, the alleyway was completely empty for the rest of the
day, people avoiding it like the plague. I kept worrying the arsonists
were going to come back.
Sometimes I would get up to stretch my legs and walk the perimeter of
the roof, checking straight down to see if anyone had pressed
themselves up against the wall and was sneaking around the outside of
our home.
After a long time under the umbrella watching people go by, suddenly a
very lean, tall black guy jumped the fence of our house as he passed
and looked back and forth, like he was checking to see if anybody was
watching. He took one step and put his foot right down on one of our
caltrops. He went rigid as a board, silently lifted his foot and then
let out a high pitched wail. He clawed at it to pull it out of his
sole, dropped over the fence again pulling himself on his elbows and
doing that funny whine. I had to clamp my hand over my mouth to keep
from laughing, I had tears coming to my eyes. He finally got back up
and started hopping down the sidewalk on one foot, leaving a trail of
blood droplets behind him. I remember thinking he'd better have a
tetanus shot, some of the nails we used for the caltrops were covered
with rust.
I did not quite fall asleep beneath the umbrella, but I did drowse at
times, falling into a sort of routine watching looters and rioters walk
by.
When I opened my eyes, I saw a group of hispanics had parked their
asses on the car across the road and were lying across the hood. They
had boxes of consumer goods opened all around them and had decided to
examine their prizes. It was Trotsky's car across the street, my
liberal anti-gun buddy. I could see Trotsky peering through the
curtains like a furtive little mouse every few seconds, scared to go
outside.
As surely as coded bacteria in a computer simulation, once they had
camped out on the hood of the car, other looters began to do the same.
They were camping.
I did not need anybody to tell me this was no good. If they camped,
they might start a little siesta. Then maybe they'd get bored and
decide to get into some trouble. You wanted these guys to keep moving.
I trained the rifle on the guy who was smoking and leaned against the
driver's side looking at a laptop computer he had stolen. He was
throwing lots of garbage from packing on the ground, along with the
manuals and anything else he didn't want to carry. A real animal.
The guys were acting like they owned the block. That was somebody's car they were lying on top of.
If I shot these guys in cold blood with the rifle, I would surely go to
prison. It might be convenient but it would not be considered
reasonable self-defense.
I would have to go down and confront them.
I crawled down the ladder and went inside the house. My wife was glad
to see me and beseiged me with questions about what was going on.
I got the pump action Remington riot shotgun out from behind the water
heater. I had bought it three months earlier unbeknownst to my wife,
never fired it, along with two boxes of shells. My wife's eyes went
wide when I pulled it out and started pushing shells into the breech.
"I hope you are not thinking of going outside with that," she said,
"because I will divorce you if you do." I said to her, "Honey, if
you're ever back this way again, be sure to look me up."
When I got to the front door, my nerves failed. I peered through the
curtains. A lot of Mexicans were out in the street. I knew if I stayed
here too long I would talk myself out of going out. I just had to do it
irregardless of how scared I was. They could not be allowed to just
take over the block and sit on cars like that.
As I came down the front walk, I held the shotgun behind my trailing
leg in back of me. The Mexicans looked up as my door opened and I came
towards them, but because of the chain link fence and a row of bushes
they did not see the shotgun when they realized I was coming to speak
to them.
"You fellas have somewhere important to go," I said as I walked towards them. "Anywhere but here is a good start."
The hispanic guy who was smoking sneered and took a long draw on his
cigarette. "Who tha fugg are yoo sposed to be, mon?" he said, his
buddies all moved their hands to their crotches and began squeezing
their testicles like it pumped blood to their brains. They all started
that swaying and testicle squeezing dance they do.
Then one of the guys closest to the fence saw the shotgun trailing
behind me and the sneer disappeared. They all stood up straighter and
jumped down off the hoods of the cars they were on.
"You fellas can't camp here, this ain't bean person of colour heaven,"
I said, then brought the shotgun up around waist level and pointed it
towards them. I opened the gate and went into the street. "You need to
get the fugg off my block right now." I was sweating so badly from fear
it was dripping into my eyes. "What?" asked the hispanic smoking guy,
his face getting pale, "Whatzat?"
I said "I'm a white boy with a migraine and a pump shotgun and I don't
want to listen to your horsesh*t. No habla espanol." They all started
backing away. It's a bit comical to watch about fifty mexicans walking
backwards with their hands on their crotches. Some of them turned and
trotted off south, leaving their goods in the street or on top of cars.
The hispanic smoking guy, backing up still holding the laptop, said
"You ain't gonna shoot nobody, mon. Besides, you can't hit all of us,
somebody gonna take that gun away from you and shove it up your arse,"
he muttered, but I think he was just bluffing.
I starting twisting the choke on the shotgun. "You're right, burrito
monkey, I guess I better choke this back to make sure I hit enough of
you if I have to squeeze the trigger." I was just bluffing myself. They
were all backing up, more and more of them as they got farther away
were running off.
The hispanic guy flicked his cigarette at me and kept walking
backwards. I was a good 100 meters from the house now. "You ain't
sheeit, gringo. Someday this place is gonna be down and brown, porky
pig. I'd like to see you try that sheeit again someday."
He turned and trotted off. I stood in the street and kept the shotgun
up until the entire street was clear. Then I backed up and went back to
the front yard.
Trotsky came out of his house, finally. He looked terrified. "Violence doesn't solve anything, man," he croaked.
I stared at him for a long time before I said, "I hope you don't think
that you and I are friends. I can do better than you for friends. I
have pretended to be civil with you in the past, in the future I want
you to stay away from me. You and I are not alike and never will be."
Then I turned and went back inside the house.
I will finish with an epilogue of what happened that evening and the following weeks in my last post.
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"Le propre de l'intelligence, c'est de pouvoir poursuivre deux raisonnements à la fois : comprendre que les choses sont désespérées et vouloir les changer quand même" Antoine de Saint-Exupéry -Ordo Ab Chao-
seth- Membre Premium
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Re: Les émeutes de Los Angeles 1992
Le type a un "desert Eagle" israëlien un truc énorme, 2 kilos, pas pratique, curieux choix. Principale utilisation: épater les copains au club de tir...
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