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Survivalisme et liberté ?

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Survivalisme et liberté ? Empty Survivalisme et liberté ?

Message par Andros Lun 03 Sep 2007, 22:04

De la manière dont je vois le survivalisme évoluer, je vois que les
préoccupations s'éloignent du catastrophique hollywoodien (guerre
atomique, astéroïde méchant, grippe aviaire) pour se concentrer sur les
faillites du système. Et je crois que par ses origines, Olduvai est un
site focalisé sur les faillites du système (le système économique au
sens large).

Le Peak Oil, la faillite d'un système économique ultra-libéral (mais le
capitalisme pouvait-il déboucher sur autre autre chose ?) , les
problèmes environnementaux nous offrent la perspective d'une
civilisation condamnée. Ceci implique deux choses :

- nous avons perçu cette faillite
- nous agissons en conséquence

Le premier point nous place dans une petite minorité. L'ensemble de la
société sent bien que les choses vont mal (et ce depuis des décénnies
en fait), mais peu de gens voient les choses de notre point de vue.

En Australie que j'ai remarqué que les survivalistes sérieux sont en
général des individus atypiques. Certains ont toujours été atypiques
(moi par exemple) , d'autres le sont devenus (et ne le vivent pas
toujours bien je dois dire). Or le fait que certains le soient devenus,
forts de leur analyse personnelle, est intéressant, d'autant plus qu'il
y a derrière un même constat des approches et des raisonnements parfois
complètement différents. Parfois c'est un simple dialogue avec
quelqu'un, ou un incident mineur au travail, qui a été le déclencheur.

Le fait d'être atypique, et donc déconnecté de la société (du consensus
qui forme la société), est à mon avis personnel, un signe de liberté
(une liberté intellectuelle).

Et là où ça devient intéressant, c'est que les survivalistes (sérieux)
sont des gens qui oeuvrent en suivant leurs conclusions, et qui
travaillent donc à obtenir, de fait, une liberté physique. Si notre
monde est promis à devenir une Cyber-RDA, nous pourrions fort bien
manger et prospérer comme cadres du Parti ou autres rouages du système.

Est-ce parce que la Cyber-RDA serait le dernier avatar d'une société qu'ils ont considéré comme non viable
(plutôt qu'injuste ou non-cool) que certains survivalistes rejettent la
possibilité de collaborer, ou bien parce qu'ils ne peuvent pas, en
raison de leur caractère atypique (inné ou acquis) ?

D'une
certaine manière, comme ce sont des gens qui ont pu percevoir la
non-viabilité du système grâce à la liberté intellectuelle, et en dépit
justement de la propagande / de l'abrutissement du système, ils
chérissent trop cette liberté pour risquer de la souiller au contact du
système.

D'un autre point de vue, c'est parce qu'ils savent le système condamné
qu'ils ne deviennent pas Kapo, et consacrent leur énergie à leurs
préparatifs.

La collaboration n'étant pas viable, le survivaliste qui est "libre
intellectuellement" va de fait travailler à sa liberté physique
(indépendance nutritive, énérgétique, financière) comme seule
possibilité d'avenir viable.


Ce qu'on nomme "survivaliste" en Occident, c'est simplement le citoyen
soviétique qui survivait grâce à la datcha de mamie. Il fait ce qu'il
doit faire pour survivre, et sans que personne ne le lui dise.

Le plus fort dans cette histoire, ce sont les liens d'une société qui
se reforment à terme, en marge de la société condamnée, dans le cadre
de l'économie grise (le médecin survivant grâce à son art en complément
de son jardin etc.). Une société certes plus primitive (comment le
fiston du médecin deviandra-t-il médecin sans les universités du
système ?) mais peut-être plus résistante, du coup.

De fait, je me pose la question des rapports entre survivalisme et liberté. (Quel beau sujet de dissert'...)
Andros
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Survivalisme et liberté ? Empty Re: Survivalisme et liberté ?

Message par splotch Mar 04 Sep 2007, 09:30

Faire partie de la nomenklatura d'une société, même peu efficace, est la meilleure garantie de survie.

Le survivaliste ne demande pas mieux de faire partie de la jet-set, avoir un hôtel particulier à Paris, un chalet à Aspen (Colorado), un yacht à Bora-bora et une hacienda en Argentine. Quel que soit le crash, avec quelques millions d'euros (dollars, yen, or...) il peut s'en sortir facile pendant quelques décennies.

Mais les places sont chères et la majeure partie de la population se bat plutôt pour joindre les deux bouts.

Pourquoi ne pas être opportuniste et devenir un "kapo", rouage d'un système qui broie les autres ? Parce que nous le sommes déjà ! On exploite sans vergogne les ressources des autres (tiers-monde ou générations futures)

La fuite vers l'autarcie fermière au Larzac, est un mythe de bobo-survivaliste, survivance soixantehuitarde. L'écrasante majorité de la population devra assumer et vivre dans la société réelle, avec ses emmerdes et ses petits avantages mesquins. Celà n'a rien de grandiose, du combat du Bien contre le Mal (capitalo-productiviste), avec un Grand Soir le lendemain du Peak Oil.

edit après relecture, p'tain j'ai trop forcé sur fumeur , tant pis je laisse
splotch
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Survivalisme et liberté ? Empty Re: Survivalisme et liberté ?

Message par KrAvEn Mar 11 Sep 2007, 05:49

Splotch a écrit :
[color=black]
edit après relecture, p'tain j'ai trop forcé sur , tant pis je laisse[color:21a0=black:21a0]

Lol tu aurais peut être du supprimer


Faire partie d’une nomenklatura ne se décide pas forcément (c’est souvent « héréditaire » ou bien acquis par les faits d’une ascension sociale pas toujours très claire). Qui plus est, la nomenklatura n’est pas forcément gage de meilleure survie ; si celle-ci est complètement à côté de la plaque et creuse sa propre tombe en gérant les affaires de son petit monde à la petite semaine (désolé, mais perso, pour moi, les élites ne sont ni clairvoyantes, ni insérées dans une réalité absolue (évoluant plutôt dans de la ouate)), les gages de leur survie en sont tout autant aléatoires. Faire partie d’une élite suppose d’en accepter les règles et donc les limites (croyances, logiques, etc) et donc de s’y conformer (à ses risques et périls) ; bref, mieux vaut rouler pour son propre compte.


Je ne m’étendrais pas sur le rêve du survivaliste de posséder palaces et autres yachts clind'oeil

Pourquoi ne pas être opportuniste et devenir un "kapo", rouage d'un système qui broie les autres ? Parce que nous le sommes déjà ! On exploite sans vergogne les ressources des autres (tiers-monde ou générations futures)


En effet, nous sommes tous des rouages de la grande machine folle et donc addicts (drogués) au système ; l’idéal de tout survivaliste devrait donc être de se sevrer autant que se peut afin de devenir autonome et le plus libre possible. Etre dépendant, c’est être vulnérable et limité à un cadre restreint (celui du système, qui en l’occurrence est la cause du problème).

Pourquoi ne pas être opportuniste et devenir un "kapo" ? Parce que le kapo croit dans la puissance et la pérennité du système et donc de sa situation. Parce que si le système est la cause du problème, nulle solution n’est à attendre en son sein. Parce qu’un système totalitaire est prêt à tout sacrifier, y compris ses serviteurs les plus zélés, pour survivre et s’étendre. Parce que le kapo doit se soumettre et privilégier la survie de la nomenclature plutôt que la sienne. Et puis peut être aussi parce que le kapo est un médiocre clind'oeil


La fuite vers l'autarcie fermière au Larzac, est un mythe de bobo-survivaliste, survivance soixantehuitarde. L'écrasante majorité de la population devra assumer et vivre dans la société réelle, avec ses emmerdes et ses petits avantages mesquins. Celà n'a rien de grandiose, du combat du Bien contre le Mal (capitalo-productiviste), avec un Grand Soir le lendemain du Peak Oil.


Exacte, c’est ça la survie…de la démerde et de l’opportunisme sans grands espoirs de lendemains qui chantent.

Andros a écrit :
- nous avons perçu cette faillite
- nous agissons en conséquence


Je crois que tout ça repose sur un élément central important : « le doute. »
Le survivaliste est un individu qui doute ; sans le doute, nulle remise en question possible et donc nulle prise de conscience des failles en question.


Seule la confiance aveugle des hommes dans le système permet à celui-ci « d’endormir » la masse.

Notre civilisation est porteuse d’idéologies et de croyances ; elle a sa propre logique interne et sa propre conception du monde, des choses, des relations entre hommes et avec la nature. Elle véhicule ses propres mythes et parmi ceux-ci, la croyance dans sa propre pérennité, son omnipotence et son universalisme. Mais tout ceci n’est pas une réalité, mais SA réalité.

Pour prendre conscience de cela, il faut avoir un certain recul par rapport à la réalité (celle fabriquée par le système) et peut être bien (selon toi Andros), un certain atypisme.

En effet, la nature humaine est plutôt orientée vers le conformisme et le conservatisme ; remettre en question la société, c’est s’attirer ses foudres et donc se condamner à la marginalisation. Seulement, l’homme sans la société n’est rien (inverse des présupposés du capitalisme exposés par De Foe (auteur de Robinson Crusoé – mythe de l’entrepreneur face à la société) et se condamne à mort.

Toutefois, une société ne peut pas se permettre d’abriter un trop fort pourcentage d’atypiques ; elle a besoin de stabilité et le doute (indispensable à la remise en question) n’est pas supportable, ni à grande échelle, ni à long terme, car on ne peut construire que sur du « solide » (durable), même si c’est sur un mythe.

Donc, critiquer ou remettre en question le système, c’est menacer ce système et son équilibre ; c’est aussi être porteur d’une vision non-conformiste et donc « hérétique » (hors croyance convenue), voir même « psychotique » (car hors logique interne et donc hors réalité admise).


La société a tout de même besoin d’une minorité d’atypiques : garants de l’évolution du système et de son adaptation à des changements radicaux potentiels (pour lesquels l’atypique peut s’avérer porter des adaptations bénéfiques).
Le problème de notre société est non seulement que nulle remise en question n’est possible, mais (et surtout), que sa complexité et son « efficacité » empêche toute rupture « douce ». En effet, si un système ne peut être réformé, il s’effondre de lui-même et ceci sans conséquences trop néfastes si son influence sur le monde qui l’entoure est minime. Dans notre cas, la rupture ne peut être que brutale (imposée par les limites de notre environnement physique), car notre civilisation soumet la nature à sa volonté et en menace les équilibres dans des proportions insupportables.

Bref, le survivaliste est en effet un être minoritaire, qui probablement pour des raisons acquises (formation de la personnalité et de la conception du monde) et par le fruit de l’expérience acquise est plus ou moins réticent à accepter la vision « académique » des choses et du monde.



Angoissés, paranos, contestataires, révoltés, etc sont des types de personnalité très présent en contestation politique (écologie, anarchisme, etc) et en survivalisme (pas forcément sous leur forme pathologique…mais comme traits de caractère mineurs ou majeurs). Attention, je ne dits pas que les survivalistes ont plus de problèmes psychologiques que les optimistes et terraplatistes, qui eux aussi ont leurs traits de caractères propres (conformistes, conservateurs, histrioniques, etc) et leurs pathologies propres. Je dits simplement qu’on ne devient pas atypique par hasard et que ce fait est la conséquence d’une évolution personnelle. Les atypiques sont souvent des êtres qui prennent la vie en pleine gueule et qui en ont passablement bavé dans leur existence (principalement dans l’enfance)…bref, ce sont des écorchés de la vie (les positivistes comprennent eux aussi ce type de personnalités, mais aussi des caractères plus épargnés par la vie (ayant grandis dans un cocon de ouate)).


La distinction entre pathos et « esprit sain » est flou (il est confortable et rassurant pour l’esprit humain de faire une distinction précise (manichéenne) entre les deux) ; vouloir cantonner les pessimistes et autres catastrophistes dans le camp des zinzins (pas toujours sans raison d’ailleurs) est un raccourcit facile, car c’est faire fi de l’universalité des problèmes psychiques (nous sommes tous névrosés et la vie n’épargne personne (trauma, phobies, toc, tics, etc). Le positiviste est tout autant sujet aux pathos et nul n’est épargné (en gros, on peut dire que nous sommes tous plus ou moins fous J )



Bref, je pense que le survivaliste (le « pessimiste ») est avant tout quelqu’un qui a prit tôt conscience de certains travers et paradoxes du système ou de ses paires (et/ou qui les amplifie volontairement pour coller à sa perception des choses), qui en perçoit certaines limites et qui y est sensibilisé depuis « toujours » suite à une évolution personnelle « atypique » (individuelle et particulière : traumas, remise en question de l’autorité, etc.)…principalement inconsciente (non voulue et non dirigée).


être atypique, et donc déconnecté de la société (du consensus
qui forme la société), est à mon avis personnel, un signe de liberté
(une liberté intellectuelle).



Une forme de liberté peut être (encore faudrait-il qu’ils puissent renoncer à ce type de liberté…mais le peuvent-ils ? (On ne change pas de personnalité).

Perso, je penche plus pour le fait que l’atypique ne soit pas vraiment déconnecté de la société, mais plutôt pour celui qu’il perçoive certains de ses aspect sous un angle différent (plus sombre, plus critique…plus lucide peut-être).


L’atypique n’est pas forcément plus lucide, mais possède une conception différente sur certains points et parfois explore des solutions et des alternatives originales (pas toujours viables, ni pertinentes d’ailleurs).


De fait, je me pose la question des rapports entre survivalisme et liberté. (Quel beau sujet de dissert'...)


En effet J


Tout dépend de la définition que nous donnons au mot « liberté ».

Perso, pour moi, la liberté, telle que perçue en occident, est un leurre ; être libre, se serait être dénué de dépendances ou de limites.

Seulement, nous sommes tous le fruit d’une culture, d’une éducation (et si je pioche du côté de la psychiatrie, nous sommes sous l’influence de notre inconscient (le ça et le surmoi)) ; bref, nous sommes tous conditionnés par notre milieu (culturel et physique).


La vraie liberté serait donc de choisir (plus ou moins) nos dépendances.
En ce sens, le survivaliste n’est pas vraiment plus libre que le citoyen lambda (conditionné lui-même par ces mêmes éléments) et n’aurait pas non plus fait le libre choix de sa condition.



Toutefois, le survivaliste emprunte une autre voie, une autre réalité et donc une autre forme de liberté : celle du doute et de la remise en cause.


Si liberté nous avons (nous survivalistes), c’est celle de remettre en cause la validité du système et sa pérennité et donc de douter de la réalité (la vérité académique) telle que perçue traditionnellement et de choisir, plus ou moins en connaissance de cause, la voie alternative de la préparation à la faillite du système.

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